Les mots qui se murmurent dans le silence
jeudi 23 décembre 2021
les mots du silence
lundi 6 décembre 2021
Cafouillages (devoir du Gout)
samedi 4 décembre 2021
Pierre Rabhi est mort!
lundi 29 novembre 2021
106 ème devoir de Lakévio du Gout
<Si si je t'assure, il y avait là une photo, la photo d'une barque
Vide la barque! les migrants sont tous morts! Ne me dis pas que tu ne savais pas!
On en a parlé dans les journaux, télévisés et autres augures de mauvaises nouvelles. Bien sûr, la mer était sombre, effrayante, démontée: ils n'avaient aucune chance de s'en sortir vivants!
Ah si il y a eu un rescapé: quelqu'un qui se fait appeler Le Gout. Il a eu une sacrée chance, mais il a dû nager jusqu'au rivage: crevé qu'il était! Et figorifié!
Mais pour lui en tout cas, tout est bien qui finit bien!! C'était son heure de chance, son heure bleue!
lundi 22 novembre 2021
105ème devoir de Lakévio du Gout
Chère Maman, cher Papa
On vous réserve une surprise, une surprise de taille, croyez-moi!
Je voulais avant tout vous remercier pour tout, pour le bon repas que vous nous avez préparé, c'était vraiment délicieux ce jambon préparé de cette façon ! Et le vin proposé, le meilleur, sans aucune équivoque! Cela vous fera un beau souvenir, croyez moi!
Mais il faut vous dire que malgré votre tendresse et vos bons soins, nous ne voulons plus continuer comme ça. Tu l'avais déjà deviné, maman, et ce soir, à table, nous avons fait le maximum pour que vous ne vous inquiétiez pas pour nous: nous n'avons jamais été aussi joyeux que ce soir, et c'est en grande partie grâce à vous, grâce à votre amour
Mais notre décision était déjà prise et bien prise, nous ne reviendrons pas en arrière, (forcément.) Quand vous nous découvrirez, tendrement enlacés, comme un frère et une sœur qui n'ont cessé de s'aimer, allongés sur les rideaux que nous avons décrochés (en nous faisant plein d'ecchymoses!) cela fera deux ou trois heures que nous ne serons plus de ce monde... oui! nous seront morts et ce sera bien pour nous! Nous nous abstiendrons désormais de vous harceler à propos des sujets sur lesquels nous tanguons sans arrêt!
C'est simple, nous refusons de vivre une minute de plus dans ce monde de pourriture, ce monde qui s'empêtre dans les problèmes graves et qui malgré quelques sursauts d'amateur, ne fait pas grand chose pour en sortir
Ne soyez pas (trop) tristes, dites-vous que c'est notre décision!
signé: vos enfants qui vous aiment
vendredi 5 novembre 2021
perplexe
Faut-il toujours se gratter la tête quand on réfléchit?
La réponse à la question qu'on se pose, viendra-t-elle de ce grattage?
peut-être cela excite-t-il nos neurones?
ou alors le grattage permet-il de gagner un peu de temps, avant d'avancer une réponse?
Si vous avez une réponse à cette question existentielle? Je vous dis merci (tout en me grattant la tête)
lundi 1 novembre 2021
un ancien billet, mais toujours d'actualité!
Elle a tout essayé.
S'adapter, renoncer, dénoncer, tempêter, chuchoter, chahuter, se taire, porter le sac, l'abandonner en chemin, papillonner de bouche en bouche, fuir à pas de terreur, vomir à coups de dégout, écouter les secrets des coquelicots, entonner le chant du guerrier qui veut son repos, pleurer dans son lit sa petite peluche sur le ventre, entrer dans les secrets en catimini, écouter aux portes, défoncer les portes, entrer en religion, croire en dieu et tout ça, plier quelques pages trop explicites, les chiffonner puis les repasser, hésiter, trancher, couper dans le vif du sujet mais quel sujet elle ne s'en rappelait pas...
Elle a fait tout ça et bien plus encore
Elle a même essayé d'être sage
Puis d'être sage, sage, sage...
Nebougepasnerespirepasnevispas...parfait, tu es sage...invisible, inodore, incolore
Un jour elle a senti qu'elle avait des pieds et elle s'est mise à danser, une danse un peu folle oui!
Ça lui faisait mal aux pieds, au ventre, au sexe
Et même au crâne, faut pas demander si la danse était folle..
pendant tant d'années, elle a vécu au ralenti, même si sa vie était super remplie, car elle en faisait des choses, encore et encore et pourtant elle savait que ... oui! elle le savait...
mardi 26 octobre 2021
retour
Me voilà de retour...
Pas encore très solide sur mes jambes, avec surtout toujours la peur de tomber. Mais remplie de courage pour la suite : il faut absolument que je fasse mes exercices tous les jours! Ce qui est loin d'être simple pour moi, je ne suis pas une "physique", je préfère de loin mon cher ordinateur et les mots qui vont avec!
Je n'ai pas eu accès à Internet pendant mon hospitalisation, ce qui explique mon silence ici!
Pendant ces jours à part, il y a eu quelques événements marquants; un surtout qui me rend très fière: mon petit fils Thomas a été couronné avec grande distinction sur la grand place de Bruxelles, avec un beau diplôme de fin d'études, celui d'ingénieur civil: tant et tant d'efforts tout au long de ses études pour arriver à cette consécration! Je suis fière... (même si je n'y suis pour rien)
Beaucoup de choses dans ma vie sont en train de changer, d'évoluer en tout cas: je réfléchis beaucoup à cela... peut-on encore évoluer à mon âge, avec ma santé si déficiente?
La suite 'peut-être au prochain numéro comme on dit
mercredi 6 octobre 2021
jour 0
Demain, je serai hospitalisée dans le meilleur centre de revalidation de Bruxelles. J'y resterai le temps qu'il faudra, mais au moins deux semaines
Je suis soulagée et inquiète à la fois
Soulagée car je le souhaitais, je ne tiens plus sur mes jambes et les chutes font bobo!
Inquiète, bien sûr: tout ce temps loin de mon chez moi. J'ai fait mes bagages, j'espère n'avoir rien oublié!!!
J'ai décidé d'écrire régulièrement une sorte de journal de bord. cela me fera du bien d'être suivie par votre amitié; j'en ai besoin!
Merci déjà à ceux qui me liront
Je vous embrasse de tout mon coeur
Coum
samedi 2 octobre 2021
Un bocal trop étroit
J'aurais aimé vieillir
tranquillement, doucement
calmement, paisiblement
passant d'une année à l'autre
en profitant à fond de chaque moment.
Mais c'est raté, complètement raté!
Le temps de ma vieillesse est
tumultueuse, douloureuse…
Elle s'agite comme un diable
dans un bocal très étroit.
dimanche 26 septembre 2021
Ce matin, très tôt, un oiseau
un oiseau soliste s'obstinait à croire
que le jour finirait par se lever...
J'ai espéré, de toutes mes forces
qu'il aurait raison
J'ai pris la décision de mettre mon blog en pause: pour l'instant je n'ai plus trop le courage de continuer. D'ailleurs, vous l'aurez remarqué, je n'écris plus beaucoup et au moins, ce sera clair!
Au revoir, à tous et à chacun
dimanche 19 septembre 2021
Julos...
Oui, il est décédé !
Je me souviens...
Il y a vingt ans environ, nous allons à l'aéroport accueillir notre fille
L'avion est légèrement en retard: nous attendons avec patience
Un peu plus loin je remarque un homme que je reconnais aussitôt: c'est Julos Beaucarne/ Il est seul, il attend aussi
Je le (re)connais, lui ne me connait pas. Oserais-je m'avancer vers lui?
Oui! j'ose.
Je le salue avec chaleur: il me regarde et... le courant passe aussitôt
On papote de tout et de rien , on passe le temps agréablement!
Puis des confidences s'échangent: j'ose lui parler du drame qui a déchiré sa vie, il n'est pas choqué par mon audace, il m'écoute, attentif: une larme dans ses yeux...
Merci Julos pour ce moment vrai que nous avons passé ensemble: je n'oublierai jamais ta simplicité. MERCI
samedi 4 septembre 2021
C'est comme ça!
Merci à ceux qui sont venus jusqu'ici...j'avais besoin de votre chaleur
Passons maintenant à Charles Pépin
J'avais déjà lu de lui "La beauté nous sauve" que j'avais bcp apprécié!
Ce livre "Les Vertus de l'échec" m'a touché au point que dans mes moments de détresse, je viens le prendre et y chercher de quoi me nourrir
Et donc à la page 81, voici ce que je lis:
Ch. Pépin parle ici de Ray Charles:
Ray Charles a perdu la vue à sept ans et sa mère à quinze. Auparavant il avait assisté à la mort par noyade de son jeune frère. J'avais le choix, dit il: m'installer au coin d'une rue avec une canne blanche et une sébile ou tout faire pour devenir musicien.(... ) Ray Charles n'a pas gâché ses forces en se plaignant de son sort. (...) Il a su accepter la différence entre ce qui ne dépendait pas de lui et ce qui dépendait de lui . Ray Charles fut capable de ce grand "c'est comme ça", le grand oui à la vie... Face à un échec, comme face à une épreuve, la question n'est pas de savoir si c'est juste ou injuste, mais si nous pouvons nous appuyer dessus pour construire autre chose
L'échec quand il est là, ne dépend plus de nous. Seul dépend de nous la manière de le vivre. Nous pouvons pleurer sur notre sort "injuste" , ou voir l'échec comme une invitation à rencontrer le réel. Et nous avons ce choix!
Hier je me suis plainte, et quand j'ai lu cette invitation, je me suis reprise (mais c'est tout juste!)
vendredi 3 septembre 2021
Mesdames et Messieurs (du moins les quelques dames et sieurs qui visitent encore ce blog)
Je vous le dis tout net: je ne vais pas bien, tant moralement que physiquement! je ne tiens plus que mes jambes et donc je tombe
et donc je me fais mal, et donc ce n'est pas agréable du tout! En plus, je ne peux pas me relever!
Quant à mon seul œil... parlons en de celui-là: il se met à démissionner de son travail d'œil
Bref, je les collectionne et ça m'énerveeeeeee!
Ma psy à qui je racontais mes malheurs (!), m'a dit qu'elle comprenait que je sois au "bout du rouleau". Elle me dit que je ... bref que mes problèmes sont nombreux et bien douloureux
Hé bien je vais vous dire: qu'elle reconnaisse mes malheurs, m'a fait du bien... c'est une nouvelle psy habituée à accompagner les seniors en souffrance
OUF
et maintenant qu'est ce que je fais de cela?
C'est alors que je prends le livre de Charles Pépin: "Les vertus de l'échec"
et p.81 je tombe Sur ces mots qui me parlent énormément:
(bon je fatigue là, j'écrirai ces mots plus tard )
vendredi 13 août 2021
La vie est difficile
Hier j'étais encore l'invitée du vent, de la mer et du soleil, une invitée consentante -ô combien!- et gourmande!
J'ai marché longuement face au vent, dos au vent, puis face au vent à nouveau. C'était infiniment bon. Chaque fois, je me sentais revivre.
J'ai prêté l'oreille au craquement des coquillages nus sous mes pas, ceux que la mer abandonne et qui sont enfoncés dans le sable mouillé: j'aimais me baisser pour en ramasser un beau et coloré que j'essuyais doucement et enfonçais dans la poche de mon vêtement
Il est là maintenant sur mon bureau et me parle en silence des cris des mouettes qui l'ont accompagné dans son périple marin. C'est un chant magnifique qui me tire des larmes quand je prends la peine de l'écouter
Aujourd'hui je marche encore, mais à peine, mes jambes ont décidé que marcher ce n'était plus pour moi, ou alors quelques pas pénibles, penchée sur ma canne
Me guette la tentation de la peur, du repli sur moi, du regard en peu envieux vers les autres...
Il me faut continuer à croire dans la beauté fondamentale de la vie. Envers et contre tout!
Picasso
mercredi 11 août 2021
Garder espoir et courage
Comment garder espoir et courage dans ce monde, à la fois si merveilleux et en même temps qui semble si abimé?
Je ne vais pas rappeler ici tous les problèmes qui aujourd'hui inquiètent de plus en plus... ni les dissensions qui surgissent plus que jamais.
Parfois je suis très inquiète, effrayée de savoir que mes petits-enfants devront affronter des problèmes d'envergure, parfois vitaux, comme nous-mêmes n'en avons pas connu. Que s'est-il donc passé? Nous, les "vieux", avons nous été aussi insouciants pour n'avoir rien vu venir? Avons-nous été si égoïstes que notre bien-être et notre confort devaient passer avant tout? On veut bien que les autres fassent l'effort, mais nous? vous n'y pensez pas! Impossible de renoncer à ceci, cela... j'en ai besoin, voyez-vous
J'ai eu ces derniers temps l'opportunité d'échanger avec les plus âgés de mes petits-enfants (autour de 18/20 ans) et je suis étonnée de leur maturité, de leur lucidité aussi: mais eux-mêmes sont pris dans un engrenage qu'ils ne maîtrisent pas: ils réfléchissent et raisonnent avec beaucoup de maturité, mais sont-ils prêts à remettre fondamentalement leur confort en cause? (achats, loisirs, façon de vivre)
D'ailleurs moi- même, suis-je prête à faire de même? même si j'ai bcp changé, que la vie, les problèmes de santé m'ont obligée à me remettre en cause
lundi 9 août 2021
un RV d'enfer
Ce matin, j'ai passé toute la matinée à la clinique: j'avais un RV en ophtalmologie.
La médecin qui s'occupe de moi fait les choses bien à fond: elle regarde en haut, en bas, à gauche, à droite si l'oeil qu'il me reste se conduit bien. C'est un RV pénible pour moi, il me fatigue énormément, et puis j'ai peur que toutes les manipulations ne me détraquent la vue., ne m'abîment mon précieux œil! Faut dire que je supporte difficilement ces manipulations mais je suis bien obligée de m'y soumettre. Faut surveiller tout ça, chère Madame, surtout chez vous, la dame au seul œil hihi
Au terme de trois heures d'examen, le verdict est tombé: tout va bien, enfin, le mieux que ça peut. A part la luminosité qui me reste très difficile à supporter, tout va plutôt bien
Je suis rentrée chez moi, rassurée mais crevée: RV au prochain RV... euh, l'année prochaine. Une chance que je ne dois pas venir tous les mois pour contrôler cet œil!
Mon nouveau RV est pour le début de l'année prochaine, sauf si je suis morte d'ici là, évidemment, bien sûr, c'est évident!
vendredi 6 août 2021
Il était tard
Il était tard, la pluie giclait sur les fenêtres
dans un bruit têtu et féroce.
Mais toi, la nerveuse, étrangement calme,
tu restais là à contempler ta vie
devenue soudain aussi large que l'océan.
Tu étais simplement passée de l'autre côté du miroir,
celui où l'on rencontre ceux qui lui parlent en vérité
même si leurs mots sont de mystère
... surtout s'ils le sont!
samedi 31 juillet 2021
Dis-moi les paroles...
- Raconte-moi je t'en prie...
- Il y a un ciel chargé de roulements de tambours que ça tonitrue dans le ventre, que ça fait des paquets de détresse dans le ciel, que ça dégringole et dégouline encore plus mouillé que toutes les eaux de l’océan…
- Et puis…et puis, dis-moi, dis-moi, je t’en prie…
- Et puis quand la terre et le ciel ont pleuré toutes les larmes des hommes, drues et cinglantes, alors apparaît lentement une timide promesse de lumière, mais je crois que ce n’est qu’un rêve, tu sais…va, rendors-toi
- Non non je t’en prie, continue à me dire les paroles…
- Après il y a des rubans de lumière et des traînées de silence qui s'en viennent caresser les vagues et leur confier de tendres secrets.
- Et après, il y a encore quelque chose? Dis-moi, DIS-MOI…
- Après.. il y a juste un élan vers les l’immensités là-bas, loin et puis, un cri un seul, qui part du plus profond des entrailles et s’en va rejoindre l’infini. C’est un cri pathétique mais il est puissant, aussi puissant que …oui…que l’espérance…je crois bien...
- Aussi puissant que l’espérance…que l'espérance tu dis...QUE L'ESPERANCE?
Oh! Merci…merci…à cause du cri, à cause des mains levées vers le ciel, à cause des rubans de lumière, et de la musique cachée au plus profond des coquillages…
mercredi 14 juillet 2021
Sur la route de l'exode
Voici quelques notes que mon frère ainé a écrites pour parler du 12 ou 13 mai 40: cela ressemble fort à ce que Alain écrit aujourd'hui sur son blog: j'en suis toute tremblante
"On annonce que Ypres doit être évacuée . Ma famille se prépare donc à partir
(moi je ne suis pas née encore...il écrit des souvenirs de quand il avait 5 ans; c'est donc un enfant qui s'exprime, avec sa compréhension d'enfant!)
A quatre nous prenons la route. A pied.
Ou allons-nous?
Bien plus tard j'apprendrai que le but de maman était de rentrer à Bruxelles, au plus vite. Mais il n'était plus question d'emprunter les voies normales, habituelles, directes. Plus de trains, plus de trams, plus d'autocars. Toutes les routes vers le centre du pays étaient désormais encombrées de fuyards et de soldats.
La seule direction à prendre était celle du nord de la France, toute proche. Mais par où?... par quel itinéraire?
A partir du moment du départ, mes souvenirs se mêlent à ces terribles images d'exode, souvent vues depuis au cinéma: le film "Jeux interdits" est sans aucun doute celui qui traduit la mieux ce qu'a pu vivre et ressentir un petit garçon de mon âge
Les routes sont encombrées de jeunes, de vieux, d'isolés, de petits groupes, de familles avec enfants et animaux. Les uns vont à pied, d'autres poussent un vélo sur lequel il est impossible de rouler tant il est chargé de bagages entassés. Certains poussent ou tirent des brouettes ou des charrettes à bras tout aussi surchargées
.(..........)
mercredi 7 juillet 2021
le trésor que l'on est
Ces mots -là se murmurent dans le silence
hésitants et craintifs
ils sont tombés de la corde qui relie les étoiles
ont perdu leur éclat en tombant sur le sol
les mots se répètent en chanson monotone
on pourrait croire qu'ils cherchent à s'enterrer
Sont-ils donc devant l'indicible, l'infini
pour se dérouler avec tant de lenteur
tant de respect peut-être?
Parfois se déclenche un orage de mots,
il explose!
Oui! Il éclate en cris de colère
puis d'un seul coup, il se tait, épuisé.
Et donc le silence à nouveau...
Les mots, qu'ont-ils pressenti d'essentiel?
Ont-ils pu aller jusqu'à la porte de leur âme?
Mais faut-il absolument un seuil à dépasser
pour atteindre cet infini auquel le coeur aspire?
On faut-il simplement accepter de descendre
au plus profond de soi
pour y trouver à la fois le trésor que l'on est
et le dieu qui l'habite?
N.V.
mardi 22 juin 2021
C'est parfois bien mieux l'envers
Tant de décisions imbéciles, tant d'articles mensongers, tant de silences lâches...
Et avec ça, tant de jours sans soleil, et de nuits sans sommeil...Tant de mayonnaise sur les "bonnes" frites belges et tant de soupes à la langue de bois...
et, OUF
soudain une étoile, toute petite, toute menue, toute maigrelette, une qui ne parvient pas à croire qu'elle est vraiment une étoile, même si on le lui dit, même si on le lui crie
C'est toujours comme ça!
Il faut tourner sa vie pour être capable de la déchiffrer: et même si on hésite, c'est un travail sérieux que l'on peut faire, en souriant envers, endroit...
Croyez-moi parfois c'est bien mieux à l'envers
Comme tout le monde l'aura deviné, c'est une peinture de.... au fond, de qui est-elle?
samedi 19 juin 2021
Souvent, je me réveille triste…
De cette sorte de tristesse qui n’a pas de nom, qui flotte indécise dans ma tête et mon corps, comme un fantôme que je tente de retenir, mais qui m’échappe.
Souvent, je me réveille triste…
Comme si dans mon sommeil, je pleurais sans cesse un très vieux chagrin, qui n’a plus de raison d’être, un chagrin inconsistant dont je n’ai plus aucun souvenir, sur lequel je n’ai pas de prise. Je sais juste que la tristesse sommeille encore en moi, alors que j’émerge de mes rêves, appelée par le réveil, par la journée qui m’attend. D’ailleurs le matin, je me réveille parfois avec de vraies larmes au coin des yeux.
Le plus souvent, cette tristesse ne s’accroche pas, elle glisse et s’évapore comme une fumée grise que je ne désire pas retenir. Elle retourne dans son antre d’où elle resurgira sans doute le lendemain. Comme d’habitude. Ma joie de vivre, mon désir de vivre, forts et denses, déterminés et persévérants, chassent en général cette tristesse qui s’invite trop souvent aux creux de ma nuit…
Je ne sais pas pourquoi, je suis ainsi habitée de chagrin presque chaque matin…
Mais j’ai passé l’âge et le souhait d’en connaître les réponses. La vie est courte, peut buter demain sur une maladie, (c'est fait!) un accident, une souffrance. Le temps des interrogations graves et profondes est terminé… il n’y a plus place en moi que pour la détermination de vivre intensément le moment présent. Cadeau, oui, cadeau.. malgré tout!
C’est pour cela que le matin, je regarde vers le ciel, parce que là-haut la tristesse inopportune finit toujours par s’évanouir au rythme des nuages qui vont et viennent…
Il faut du courage pour rester vivante dans ce monde qui meurt à petit feu, pitoyable bateau que les hommes sont en train de saboter de toutes parts. Je crois qu’il faut du courage pour ne pas sombrer dans les flots de la déprime, du découragement, de l’amertume, de la négativité partout et toujours.
J’essaie d’avoir ce courage. Hélas je n'y arrive pas toujours...
PS pour quitter le gris de ma vie, j'ai éclairci quelque peu mon blog. Je compte que cela va m'aider
mardi 8 juin 2021
Renaître de ses cendres
Encore un jour…
appliquée à toucher l’excès
je vertige de vivre.
Femme en qui la mémoire s’interroge
je recense les espaces de lumière
les commencements d’aurores
et je recouds consciemment
les déchirures extrêmes…
les cicatrices s’effilochent
et se diluent au fil du temps.
Encore un jour à moi
vite ma petite douce
ce sera peut-être le dernier
ne t’attarde pas à l’inutile
et s’il faut que pour renaître
ta plume s’applique à l’inédit
laisse-la franchir les parapets
laisse-la quitter le fil funambule
plonger à gauche dans les champs de lavande
et te rouler à droite dans les parfums du soleil.
Laisse-toi ma toute belle
te couler dans l’herbe vagabonde
laisse tes seins se gorger de caresses
laisse ton corps déserter le cruel
ne rentre pas dans les rangs des pantins :
la ronce ou l’insecte sournois
n’ont pas de prise sur les voyageurs
quand ils se lestent du poids
de leurs bagages rouillés
Il est temps de risquer le vivant !
lundi 17 mai 2021
Un énorrrrme merciii
Vendredi passé, je suis allée chercher la deuxième dose de mon vaccin
Sans méfiance... je me disais que si c'était comme la première fois, cela se passerait bien, et même super bien: aussitôt piquée, aussitôt oublié !
Sauf que cette fois, non! Vraiment pas...
Enorme fatigue, mal-être important, impossible de me concentrer, impossible d'écrire
Trois jours pour que les effets de ce mal-être s'estompent quelque peu, ainsi que l'énorme fatigue (mais ça, ce n'est pas gagné! vivement l'heure de la sieste ;-)
Hier soir assez tard, j'ai tenté de répondre aux commentaires que j'ai reçus sur mon billet précédent: je l'ai fait, de justesse, mais ce n'était pas à la hauteur des commentaires reçus: pardonnez-moi! Vos réactions m'ont fait du bien...
A la recherche sur le Net des effets secondaires de la deuxième dose... j'ai lu que c'était dans la norme des choses: donc j'ai pu m'apaiser et tenter de supporter au mieux cette deuxième dose...
(et dire qu'on parle d'une dose de rappel pour la fin de l'année pfffffffffffffff, que je ferai bien sûr, en citoyenne pas rebelle pour un sou)
Bonne journée à vous tous, et encore merci pour vos commentaires déposés sur mon billet d'hier
mardi 11 mai 2021
"Ma grande Voyageuse"
Le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'ai pas eu une mère très compréhensive, très aimante
J'ai vécu une enfance triste
Avec sans cesse des remontrances pour l'enfant non parfaite que j'étais, càd non parfaite de la perfection que souhaitait ma mère
J'ai donc appris à me taire, toujours me taire, à me cacher, à me faire toute petite, à ne surtout pas dépasser du rang (j'étais petite, donc ça pouvait marcher!!) supportant les critiques perpétuelles, les reproches incessants.
J'ai appris à ne lui dire que des choses "gentilles" qui, normalement devaient la contenter
Et cela, jusqu'au dernier jour de sa vie...
Le jour de sa mort, quand on m'a appelée, je l'ai trouvée étendue sur son lit
Et d'un seul coup, toute la rancœur, toute la misère de notre relation m'est remontée et ... je l'ai secouée!
Oui je l'ai secouée alors qu'elle venait de mourir, je me donnais enfin le droit et la possibilité de lui dire tout ce que j'avais sur le coeur! Je crois même que j'ai hurlé ... mais à voix basse
Quand je lis un article de gens au sujet de leur mère, de leur souffrance de l'avoir perdue... je ne comprends pas. Ah bon? on peut être triste d'avoir perdu sa mère? Et même infiniment triste, et le confier dans un livre? Parler de sa mère trop tôt disparue, et même si des épisodes plus douloureux sont évoqués, c'est le grand chagrin de la séparation qui prime.
Quand je lis quelque chose de ce chagrin, je me sens plongée dans une tristesse incroyable, et j'envie énormément ces personnes qui ont eu une mère aimante
Je pense à Jacinthe Mazzochetti qui vient de publier dans la même collection que mon livre sur Horton, son livre sur le chagrin de sa mère trop tôt disparue
Envie de lire ce livre... et en même temps besoin de me protéger de son contenu
mercredi 28 avril 2021
C'est très long l'attente
Elle a guetté le fil d'un possible, l'a cherché partout
en vain
alors, elle s'est assise au bord de sa tristesse
assise elle attend
elle attend le temps
elle attend qu'un avenir surgisse de son histoire
un tout petit avenir, ce serait déjà bien, non?
miroir, mon bon miroir, mon doux et tendre miroir
dis moi que je suis toujours vivante
Mais le miroir ne voit que des cheveux devenus longs
trop longs ils cachent ses yeux
Assise, alanguie, ankylosée, amputée de ses élans,
c'est si long l'attente
les cartes l'ont prévenue:
elle sera féconde dans mille ans
mais il lui faudra souffrir mille efforts
Mille ans, c'est long bien sûr
mais c'est bien mieux que rien
c'est pourquoi, elle garde la pose de l'attente
et elle parle à l'oiseau blanc, son coach de Vie
mercredi 21 avril 2021
On l'appelait Bubulle
On l'appelait "Bubulle" à cause des verres de champagne ou de mousseux qu'elle aimait boire.
On l'appelait Bubulle mais c'est fini! Qui aurait ou croire qu'elle partirait si vite?
Non pas d'avoir bu quelques verres de trop, ni même un seul!
Elle est morte emportée par le méchant virus dont tout le monde parle depuis quinze mois
On croit toujours que c'est pour les autres, elle croyait qu'il ne s'intéresserait pas à elle: on croit toujours ça quand ça nous tombe dessus!
Elle disait que pendant un an, elle avait fait super attention: vous savez bien le masque, les gestes barrière et tout ça
Et puis, de fil en aiguille, elle faisait moins attention, elle en avait marre, elle voulais boire ses bulles, Vivre quoi!
Je la connaissais bien, sans être mon amie
Ce n'est pas la première de mon entourage qui s'en va, bien sûr, mais Bubulle c'était Bubulle, une fille qui aimait vivre, qui à peine hospitalisée nous fait encore des petits messages de bubulle, elle nous encourageait à tenir bon!
Et puis ça s'est aggravé et elle est morte dimanche, oui! elle est morte!
On est peu de choses, vous ne croyez pas?
Alors moi, j'ai envie de vivre, de faire ce qu'il faut pour continuer à vivre! A VIVRE!
Merci bubulle de ne jamais avoir abandonné!
lundi 19 avril 2021
77ème consigne chez "le gout!"
J'avais fait mon devoir à temps, mais il est resté coincé dans mon clavier! Pardon!
Surtout que personne ne s'approche de moi, que personne ne me parle, et surtout que personne ne me touche. Laissez moi seule, ne voyez vous pas que je veux rester seule?
Et ne me dites surtout rien sur la couleur de mes cheveux! Je sais bien que j'ai raté ma couleur, que tout ça est trop roux, comment j'ai pu ... je croyais que cette couleur m'irait bien, eh ben c'est raté. RATE.
Vous entendez tous ceux qui autour de moi, me regardent d'un air entendu? Un air de pitié? Un air de commisération?
Bon je reconnais que c'est raté!
Zut de Zut! mais comment j'ai fait mon compte?
Donc voilà! je suis venue me cacher au fond de ce café, le temps de digérer le problème
Bien sûr, mes cheveux sont doux et brillants, ils sont beaux je le reconnais
Je vais en parler à mon psy, lui demander de m'aider à accepter ma bêtise. Ce serait possible je crois!
Dans ce café, impression que tout le monde me regarde, mais je baisse la tête, pour ne surprendre aucun regard!
J'ai RV demain, j'espère qu'il ne va pas décommander, cela lui est déjà arrivé... sans raison valable, on dirait qu'il en a marre de moi, de mes plaintes exagérées comme il m'a dit un jour!
lundi 12 avril 2021
J'aimerais...
J’aimerais apprivoiser le bonheur comme un fruit juteux que l’on croque au plus chaud de l’été.
J’aimerais au delà des doutes interminables, au delà des
questionnements souvent stériles, reprendre jour après jour le chemin de ma
vie, comme un parcours initiatique qui me serait éminemment personnel, ou comme
un mystérieux et passionnant mystère à élucider.
Non pas une fois pour toutes, me laissant figée comme une
statue dans un parc immobile, me laissant assise au bord de la route à regarder
le voyage des autres.
Un mystère, surtout s’il est passionnant, ne s’élucide jamais.
J’aimerais au sortir de mes hivers cycliques et trop souvent récurrents je l’avoue, repartir vers le ciel comme l’amandier au printemps…l’amandier robuste dans ses branches rassurantes, élancé dans l’éclatement blanc de ses pétales. Floraison absolue et déraisonnable…quel bonheur !
J’aimerais ne jamais oublier de marcher tête levée vers le ciel, parce que c’est souvent là que « cela » se passe, les histoires de bleu du ciel, d’arbres en fleurs, d’oiseaux qui volent en vagabonds, la liberté des nuages, même orageux, et puis la danse immobile des étoiles. Même les poussières dans les rayons du soleil ressemblent à des petites perles de lumière.
J’aimerais traverser courageuse et lucide, l’éphémère des moments heureux, accepter que à peine l’été commence-t-il, les jours raccourcissent déjà. Faire œuvre de mémoire sacrée, de thésaurisation pour que le chant puisse naître au plus fort des tempêtes. Il faut bien émonder arbres et buissons pour que la floraison suivante puisse surgir de cette douleur. Je veux y croire…J’y crois…
J’aimerais ne jamais, jamais m’embourber dans les convulsions mesquines et rageuses, ne jamais me perdre dans les ciels glacés de mes susceptibilités, ne jamais me coincer dans les boîtes à sardines des ilfaut et des ondoi assénés comme impératifs obligatoires. J’en appelle à la saine révolte !
J’aimerais, quand les questions surgissent nombreuses,
violentes et douloureuses, ne pas croire que le malheur est vivant. C’est juste
un passage…je veux y croire…
N.V.
Photo persoPour me remettre à l'écriture, je reprends ici un ancien texte écrit autrefois dans un moment de marasme, semblable à celui que je vis pour l'instant
J'aimerais que ce moment douloureux se termine... vous m'y aiderez
lundi 22 mars 2021
Le devoir de Lakévio du goût
Il me semble que Lakevio a déjà donné cette toile comme sujet de devoir.
Mais j’aime ce mur.
Je le connais ce mur...
Je connais même le trottoir et le caniveau qui le bordent.
Et vous ?
Si ce mur vous inspire, dites-le lundi...
Un mur aveugle. Et sourd. Et muet.
Un mur qui n'a rien pour lui, rien pour inspirer l'amour; ni la haine d'ailleurs.
Un mur sale! Tellement sale qu'il n'existe pas. Effacé!
Tiens pourquoi en parle-t-on d'ailleurs?
Plus mort que ça tu meurs, plus moche et crotte et cloche
Un mur contre lequel les hommes la nuit urinent et que ça sent
Ca sent l'urine (forcément), ça sent pas la rose
Ca sent les pipis de la nuit, dans les recoins de ce mur
Personne jamais n'a pris la peine de regarder,
de regarder au delà du mur, derrière, si vous préférez
Il faut être grand bien sûr, pour voir de l'autre côté
Peut-être peut-être qu'il y a une prairie, une grande prairie
d'un vert tendre, parsemée de fleurettes, inondée de soleil
Silence, voulez-vous? laissez-moi rêver
On a déjà vu cela, où l'envers promet un endroit merveilleux
Regardez bien!
Vous voyez qu'il y a un chemin de fer
Et que fait un train? Il part au loin, très loin, très très loin
vers les prairies vert tendre, inondées de soleil
Et moi, je veux me rouler dans les prairies vert tendre
Laissez moi rêver, s'il vous plait!
mardi 16 mars 2021
Le crayon disparu
Hier, ou était-ce avant, j'ai cherché mon crayon.
Pendant de longs jours d'inquiétude, je l'ai cherché:
de la cave au grenier, j'ai mis tout sens dessus dessous!
Rien, pas de crayon, ni rien qui lui ressemble
Pas de main non plus pour le tenir vaillamment.
C'est malin un crayon
quand il a de bonnes raisons de se cacher.
Alors j'ai creusé dans le jardin,
là dans ce coin secret connu de moi seule.
Je pense qu'il est là, mais il est devenu si timide
Après ces mois d'hiver et d'inquiétude...
Juste une peu de patience encore...
dimanche 7 mars 2021
J'allumerai un grand feu
un grand feu de joie
ou plutôt de grand chagrin
pour brûler à jamais
trois lettres relues ce matin
par hasard... oui, par hasard
ce n'était pas prévu
(mais y-a-il un hasard?)
Trois lettres qui m'ont blessée
profondément
fait du mal
beaucoup de mal.
comme autrefois
Bien sûr, quand je ne les aurai plus
je ne pourrai plus les relire
évidemment, bien sûr, c'est évident
Elles auront disparu pour toujours
bien fait pour elles
lundi 1 mars 2021
Il est comme tant d'autres, à ne s'occuper que de ce qui l'intéresse, ses jeux vidéos, la politique et tout le reste
Pas moyen de faire une promenade ensemble, où il serait vraiment présent, avec moi, et notre fille, pour de vrai! Et pas la tête dans ses idées à attendre que la promenade se termine.. Pour qu'il puisse rentrer à la maison et reprendre ses sacro-saints jeux!
Se trouver avec quelqu'un qui n'est pas vraiment avec toi, il n'y a rien de pire, il n'y a rien de plus triste: une fois ça va, mais chez lui, c'est systématique...
Je vois dans ce parc des pères qui jouent avec leurs enfants, qui rient avec eux, qui sont heureux d'être ensemble; ma petite fille ne va pas vers son père pour jouer avec lui, elle sent bien que ça l'ennuie... elle se fait rabrouer la plupart du temps, elle dérange môsieur, il faut le laisser tranquille!
Alors nous sommes rentrés, j'ai mis l'enfant au lit , j'ai pris la bouteille de cava entamée ce midi, je me suis versé de larges rasades et me suis assise devant la porte pour pleurer...
mais pas que: car aujourd'hui, pendant la promenade j'ai pris une décision, et j'espère m'y tenir, il le faut!
Tant pis pour lui, c'était sa dernière chance!
samedi 27 février 2021
Juste une fleur
Un jeu, rien d'autre...
Un jeu pour fuir les combats inutiles, les combats qui laissent meurtris, amputés d'une part importante de sa vérité
Je désire la paix, je la désire d'un profond désir.
Parce que j'ai besoin de forces. J'ai besoin de ma source.
Les émotions, les discussions, les colères, les frustrations, les convictions que je souhaite défendre, avec toute ma fougue, fougue qui ressemble parfois au désespoir...sont de redoutables dévoreuses d'énergie.
Elles me sucent le sang et me laissent sans vie au bord du trottoir. Elles sont vampires...
Laissez moi dans mon jeu, est-ce trop demander?
Laissez le vent me caresser l'âme, et rêver à m'emmener sur des nuages pressés.
A la fois pressés et infiniment patients. Ils savent que la route est longue.
Et puis laissez l'eau de l'étang près de chez moi me parler de son odeur quand elle est pétrie par le vent, par le cri des oiseaux qui protestent, et que personne, personne ne les écoute
Pourtant ils savent...
et désespèrent de se faire entendre....
Laissez la vie crépiter ou bouillonner, toute entière contenue dans la goutte de pluie ou dans le buisson épineux qui m'accroche au passage, en s'excusant d'avoir griffonné quelques notes d'espoir sur mon pull qui ne m'a pas protégée
Les choses des hommes ne protègent pas de l'infini qui vit et meurt en nous
qui vit et meurt en moi
Juste une fleur ce soir qui m'a fait pleurer
N.V.
mardi 23 février 2021
La poésie...
c'est le silence
entre deux mots
entre deux mondes
c'est le pas funambule
entre deux sortilèges
c'est le troisième oeil
le seul vrai en somme
celui qui surprend l'invisible
qui pressent le drame
quand le bonheur
bat encore son plein
et qui orgasme déjà la joie
quand les larmes encore
déchirent les visages
ce sont des notes de blues
qui frémissent
dans le ventre
Rien de figé vraiment
simplement le choc de la vie
et de la mort
N.V.
jeudi 18 février 2021
Quand on ne fait plus que tousser...
"Pourquoi tu ne mets pas sur ton blog les textes que tu publies sur FB?" me demande-t-on?
C'est vrai, je publie là-bas des petits textes d'allure poétique que je ne mets que rarement ici!
Faut-il que je dise le pourquoi du comment?
Je vais être franche; ici je n'ai plus que quelques lecteurs qui n'apprécient que rarement ce genre d'écrits
Sur FB, à peine publiés, ils déclenchent une petite salve de commentaires ou de "j'aime" (au minimum 40, mais souvent bien plus!)
Et vous savez quoi? cela fait plaisir d'avoir des lecteurs qui apprécient ce que j'écris. ça fait du bien à mon ego! mais pas que, bien sûr!
En plus je ne dois pas systématiquement répondre aux commentaires... et cela fait beaucoup de bien à mes yeux...
Bref, je m'oriente de plus en plus vers la fin de mon blog... après seize ans de bons et loyaux services, c'est devenu un vieux blog qui tient en toussant, en hoquetant ...
Qui vivra verra!
Bientôt les hirondelles reviendront: je les attends, autant que les coquelicots ;-)
mercredi 17 février 2021
deux trucs à dire
Hier en clinique, j'ai dû faire de nouveaux examens
Normalement le médecin interniste devait me donner les résultats
Ce matin silence radio et je m'inquiète, plus pour elle que pour moi je dois dire: elle est tellement rapide d'habitude pour me communiquer les résultats de mes prises de sang, auxquelles je suis habituée depuis si longtemps, elle sait que je suis pressée d'avoir les résultats, et là! rien, elle ne réagit pas
Espérons qu'il n'y ait rien de grave, ni pour elle, ni pour moi: Une quasi amitié est née entre elle et moi, depuis ces dix ans qu'elle me suit!
Autre chose:
J'ai regardé ce matin le petit film belge: "Ceci n'est pas un complot": il m'a rendu perplexe, et plus que cela! Il y a tant de mensonges, tant de gens qui cherchent leur profit dans la crise qui nous secoue tous, on ne sait plus que penser...
Je l'ai regardé et j'en suis sortie secouée, retournée
Je n'ai pas l'intention de créer une polémique, si vous avez l'occasion de regarder ce petit film de 1h ,faites le... Je ne donne pas de liens, il y a des critiques mais aussi des commentaires très positifs
Faites votre choix...
lundi 8 février 2021
67ème devoir de Lakévio du Goût
Comment diable Francisco Goya, qu’on connaissait plus austère s’y est il pris pour passer de cette vision :
Mais bon, comme dit le héros de « 2001, a space Odyssey » à la fin de la nouvelle « J’aurais bien une idée… »
À lundi, pour savoir comment, selon vous, il a pu s’y prendre…
Voilà! tu préfères comme ça?
oui comme tu vois, j'ai ôté mes vêtements, lentement, un par un..
comme tu l'aimais autrefois, quand on était rien que nous deux
et que tu me regardais, de tous tes yeux!
Je suis sûre que ton regard s'attarde à nouveau sur mes beaux seins ronds et pleins,
puis que tes yeux descendent et s'attardent sur mon triangle d'amour
Mets-y la main je t'en prie, éveille le , il ne demande que cela!
Entre avec tes doigts, fais moi frémir, trembler, gémir enfin..
Vois comme je m'abandonne à tes caresses
Vite, vite, l'instant de grâce sera bientôt terminé
mardi 2 février 2021
Beauté et/ou terreur
Dans un mail que m'envoie une amie parlant de la situation sanitaire, il y a une citation de Rilke qui me parle fort:
lundi 1 février 2021
66ème devoir de Qui vous savez
Mais qu’est-ce qui a bien pu surprendre cet homme, l’affoler au point qu’on le pense fou ?
Vous avez certainement une idée.
On en saura sans doute plus lundi…
Mais non vous vous trompez, je ne suis pas affolé. Pas du tout! enfin... à peine!
A vrai dire, je suis simplement perplexe, et je me gratte la tête pour faire revenir les idées dans ma caboche
Regardez bien: quelqu'un qui met de la sorte ses mains dans ses cheveux, est perplexe, se demande quoi? et où? ou alors comment? Pourquoi?
Soit il ou elle a oublié quelque chose de capital et alors... Zut de zut elle ou il risque de se faire taper sur les doigts
Soit elle a complètement oublié où elle a fourré son dentifrice spécial dents blanches, alors mieux vaut ne pas sourire.
Soit il ou elle ne sait plus comment on met une photo dans son blog, alors on cherche, on cherche et on perd un temps précieux
Soit on est effaré de la bêtise qu'on vient de dire car on risque de perdre la face
Par exemple, ce matin j'avais oublié complètement ce que voulait dire "asyndète"! vous vous rendez compte de l'horreur de cet oubli? (de là mes mains effarées dans ma belle chevelure.)
Veni, vidi, vici a dit Jules dans un asyndète célèbre...
Faudrait que j'en invente un à ma façon. Par exemple: Je suis venu, j'ai vu et suis parti!
Voilà!
lundi 25 janvier 2021
Le devoir du Gout (de Lakévio)
Mais que peuvent-ils bien penser, l’un et l’autre.
Ou l’un ou l’autre.
L’une ?
L’autre ?
Tentez donc de pénétrer leurs pensées d’ici lundi.
Je vais m’y efforcer aussi.
À lundi…
Le jeune homme habitait une campagne envahie par les bouses de
vaches, les crottins de chevaux et les
montagnes de déchets qui attendaient dans un coin de la ferme l’appétit des
cochons mangeant comme des porcs…
Ludovic dans sa campagne d’odeurs âcres et fortes s’obstinait
à imaginer ce que serait sa vie si les vaches cessaient ne fût-ce qu’un
instant, de ruminer devant lui les rêves qu’il ne pourrait vivre que quand il
serait un grand garçon. Grand comme son Papa qui s’en allait à la ville tous les samedi pour vendre les œufs de
la ferme et parler vaches avec ses copains.
Tous les soirs depuis qu’il avait douze ans, Ludovic était au rendez vous de ses rêves, dans la grange de la petite ferme
familiale…
Mais un jour, une vraie fille du bord de mer lui est apparue : c’était une sirène…ohhh qu'elle était belle! Avec des seins...! je vous dis pas!
Mais non ! ce fut une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Même dans sa joie robe de coton fleuri elle était tout-à-fait quelconque. Jolie, sans doute, mais quelconque.
Il s’en est accommodé. Que voulez-vous qu’il fasse d’autre ?
Au moins, elle ne bronchait pas quand il pêchait... elle ne dérangeait pas le poisson!
lundi 11 janvier 2021
le 63ème devoir de Lakévio du Goût
Et je dois choisir: traverser pour entrer dans la forêt menaçante, ou rester du côté de ces maisons qui se ressemblent, que leur couleur vive n'habille d'aucune gaîté
Choisir c'est renoncer dit-on...
Mais je n'ai jamais le temps de choisir, le réveil m'arrache à ma vision et me laisse tremblante, comme si j'avais échappé à un terrible danger.
jeudi 7 janvier 2021
Il est temps de risquer le Vivant!
Encore un jour,
appliquée à toucher l’excès
je vertige de vivre.
Femme en qui la mémoire s’interroge
je recense les espaces de lumière
les commencements d’aurores
et je recouds consciemment
les déchirures extrêmes…
les cicatrices s’effilochent
et se diluent au fil du temps.
Encore un jour à moi
ce sera peut-être le dernier
ne t’attarde pas à l’inutile
et s’il faut que pour renaître
ta plume s’applique à l’inédit
laisse-la franchir les parapets
laisse-la quitter le fil funambule
plonger à gauche dans les champs de lavande
et rouler à droite dans les parfums du soleil.
Laisse-toi ma toute belle
te couler dans l’herbe vagabonde
laisse tes seins se gorger de caresses
laisse ton corps déserter le cruel
ne rentre pas dans les rangs des pantins :
la ronce ou l’insecte sournois
n’ont pas de prise sur les voyageurs
quand ils se lestent du
poids
de leurs bagages rouillés
Viens! Il est temps de risquer le Vivant !