Mais que peuvent-ils bien penser, l’un et l’autre.
Ou l’un ou l’autre.
L’une ?
L’autre ?
Tentez donc de pénétrer leurs pensées d’ici lundi.
Je vais m’y efforcer aussi.
À lundi…
Le jeune homme habitait une campagne envahie par les bouses de
vaches, les crottins de chevaux et les
montagnes de déchets qui attendaient dans un coin de la ferme l’appétit des
cochons mangeant comme des porcs…
Ludovic dans sa campagne d’odeurs âcres et fortes s’obstinait
à imaginer ce que serait sa vie si les vaches cessaient ne fût-ce qu’un
instant, de ruminer devant lui les rêves qu’il ne pourrait vivre que quand il
serait un grand garçon. Grand comme son Papa qui s’en allait à la ville tous les samedi pour vendre les œufs de
la ferme et parler vaches avec ses copains.
Tous les soirs depuis qu’il avait douze ans, Ludovic était au rendez vous de ses rêves, dans la grange de la petite ferme
familiale…
Mais un jour, une vraie fille du bord de mer lui est apparue : c’était une sirène…ohhh qu'elle était belle! Avec des seins...! je vous dis pas!
Mais non ! ce fut une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Même dans sa joie robe de coton fleuri elle était tout-à-fait quelconque. Jolie, sans doute, mais quelconque.
Il s’en est accommodé. Que voulez-vous qu’il fasse d’autre ?
Au moins, elle ne bronchait pas quand il pêchait... elle ne dérangeait pas le poisson!