samedi 25 août 2012

Culture, esprit critique, sensibilité

Je suis sidérée parfois et admirative bien sûr devant la grande culture de certaines personnes... ma culture se limite à la littérature et encore... Je ne me suis guère "formée" quand j'étais jeune, et il me manque d'importantes références dans ce qu'on appelle les oeuvres classiques. Par après je n'ai pas vraiment eu, ni le temps ni l'envie de combler mon retard, j'étais trop curieuse de la littérature qui se publiait aujourd'hui...
Et quand un auteur me touchait vraiment, et parlait des écrivains qui l'avaient influencé, alors, mais alors seulement je faisais (parfois) une recherche et tentait d'apprivoiser à mon tour ces auteurs qui jusqu'alors m'étaient restés inconnus


Admirative aussi je le suis devant l’esprit critique de certains capables de se faire une idée sensée de tel ou et évènement... Il m'a fallu au gré des années me forger mes propres opinions. Cela m'a pris du temps! Dans ma famille autrefois, je n'avais pas le droit à la pensée personnelle. Mes avis étaient niés ou désapprouvés le plus souvent. Je m'en suis très vite déconnectée, puisque être "moi" ne m'attirait que des ennuis! En classe je suivais le lot. Du prof ou des élèves doués.Ce n'est que dans le silence de ma chambre que timidement, sans trop de confiance en moi, je laissais monter l'une ou l'autre opinion...
Il m'en reste des traces aujourd'hui. Souvent je préfère me taire plutôt que d'affronter des désaccords au sujet de ce que je pense...

Par contre je sais que je suis douée pour une approche sensible des êtres et des choses. J'ai déjà deviné avant tout le monde ce que l'autre ne dit pas encore. Même ici dans ce monde virtuel je ressens les choses. Je peux souvent dire quand une personne ne va pas spécialement bien..
Cela m'est déjà arrivé de pressentir en rencontrant quelqu'un, que cette personne n'est pas en bonne santé,  ou en bonne forme, tant physique que morale. Bien souvent l'avenir me donne raison. Et je me sens un peu coupable, comme si ce que j'avais ressenti avait fonctionné comme une sorte de prédiction ...

lundi 20 août 2012

Au revoir les arbres...

Au fil des ans, ces deux arbres ont grandi, sont devenus énormes...
Un cèdre grandiose, mais bien trop grand pour un arbre de façade, d'ailleurs il soulève le trottoir. Et quand le vent se lève, ses branches balayent violemment le ciel lourd d'orage et menacent de se fracasser. Sur les voitures, sur les passants...
 L'autre arbre, c'est un vieux bouleau, creusé et déséquilibré par la vieillesse et les piverts, Il est devenu dangereux lui aussi.

Je l'ai dit souvent ici, j'aime les arbres, j'aime mes arbres qui sont là, devant mon velux, et m'ont si souvent accompagnée de leur balancement serein lors de mes orages intérieurs
Tant de fois j'ai levé les yeux de l'écran de mon PC, pour les planter dans les frémissements de leurs feuilles

On a dû  sérieusement les élaguer déjà... plusieurs fois. On a essayé de les sauver, cela ne suffit pas...
photo Coumarine... je parviens pas à la remettre à l'endroit ;-(

Demain, ils partiront... je n'ose pas dire qu'ils mourront
Abattus tous les deux par un professionnel
Demain les machines auront raison de ces deux arbres trop grands, trop vieux
J'ai de la peine...

Je me dis bien sûr que la raison nous impose cet acte extrême qui ressemble à un assassinat
Mais je me dis aussi que ces arbres sont vivants et que demain ils giseront sur le sol devant notre maison. Comme des vaincus lamentables
Demain ils seront du bois à brûler... leur seconde vie commencera... nous en donnerons à nos enfants qui se chauffent au feu de bois... cela me console

Vont-ils souffrir? Accepteront-ils leur sort? Que c'est la meilleure solution pour eux, pour la sécurité de chacun? Ils n'aimeraient pas j'en suis sûre, blesser ou tuer des passants, écraser une voiture, lors d'un orage ou autre grand vent
Par deux fois déjà deux de nos arbres derrière la maison ont perdu une de leurs grosses branches, peu de temps après le passage d'un de nos petits enfants dans le jardin

Bref, j'essaie de me convaincre... mais j'ai le coeur gros... 


samedi 18 août 2012

Lire un journal en ligne

Je lis régulièrement un journal belge en ligne
Parfois, la curiosité m'amène à éplucher un peu les commentaires de certains articles "sensibles" et dieu sait s'il y en a pour le moment, du moins chez nous en Belgique :-))
Mais  je quitte bien vite le fil des commentaires, rapidement sidérée, écoeurée même,
Aucun article ne trouve grâce aux yeux des commentateurs; les critiques sont acerbes, violentes, les mots parfois franchement vulgaires.
La plupart des sujets déclenchent cette hargne, qu'ils soient politiques, culturels, scientifiques, sportifs: les râleurs avec leurs mots d'acide sont aussitôt présents au portillon et enclenchent la vitesse du désaccord vulgaire, de la moquerie méchante, voire des injures imbéciles.
Il arrive que le fil des commentaires soit fermé, tellement le sujet "sensible" risque d'éveiller les mots les plus sordides

Je ne comprends pas, ça me dépasse...

Ce n'est pas l'intelligence, ni une provocation parfois bienvenue appelant à la réflexion, qui s'expriment là, mais une émotivité violente qui réagit sans se maîtriser!
Je ne peux croire que dans l'esprit de monsieur et madame toutlemonde il y ait parfois tant de haine, de jalousie, de mesquinerie. Et ce qui me dépasse encore plus, c'est la vulgarité de certains!
Il faut un certain courage pour (oser) s'exprimer à l'encontre du point de vue primaire, souvent bête et borné. Moi-même ça me décourage tellement de lire ces opinions extrêmes, que je ne prends pas la peine de m'exprimer à contre courant. D'ailleurs comme je l'ai dit, je quitte très vite le fil des commentaires...

jeudi 16 août 2012

Comme toi, Nicole...

Hier je suis allée à la célébration du 15 aout à la chapelle des Cliniques universitaires Saint-Luc (à Bruxelles) que je fréquente comme une abonnée fidèle (les Cliniques!)
Voici ce que j'ai compris aux textes du jour, expliqués avec simplicité par mon ami l’aumônier des Cliniques, qui  possède cet art précieux de ramener les textes à leur dimension humaine, leur dimension de toi et moi aujourd'hui dans le monde...

L'évangile parle de Marie qui va faire une visite à sa cousine Elisabeth, enceinte comme elle
Les deux grossesses sont des grossesses inespérées...
Elisabeth la stérile, enfin enceinte, comme tant de jeunes femmes d’aujourd’hui qui espèrent avec tant d'impatience douloureuse parfois, que leur ventre accueille la vie... Je pense à une de mes filles...
Les deux femmes sont complices et ont certainement parlé d'histoires de femme au ventre plein, des mouvements de leur enfant, de leur bonheur d'avoir engendré la vie...
Oui, je me retrouve dans ces histoires... je suis une femme, mère de cinq enfants dont quatre filles qui elles-mêmes sont ou souhaitent être mères...

La semaine dernière, j'ai dit à mon ami (l’aumônier donc!) avec une voix plutôt ironique:  bonne chance pour expliquer l'Assomption de Marie, ce tour de passe passe qui voit Marie partir comme une fusée au ciel avec son corps...!!!
Il me dit: Marie est comme tous ces malades ici au corps cabossé, comme toi aussi, Nicole... et elle est acceptée comme elle est, dans toute sa personne, corps et âme. 

Mince ça change tout non? Ça je peux entendre, et même je vous dirai que ça m'a émue, très fort!
Cela me conduit même à m’accepter moi-même en premier, avec mon corps un peu cabossé...;-))

Je dirai encore que j'aime aller aux célébrations dans la chapelle de "ma" clinique!
J'y rencontre des malades que je connais pour les avoir côtoyés dans les couloirs, des ex-malades guéris, des familles éprouvées par la perte de l'un des leurs...
Oui j'aime, je me sens bien là, je fais partie d'une famille qui s'occupe d'autre chose que de mesquineries

dimanche 12 août 2012

Oui, il fait beau et chaud... ce sont les vacances...

La blogosphère est terriblement silencieuse en ce moment!
Comme chaque année au moment des vacances. Bien sûr les gens sont dehors, pas devant leur écran!

Chaque été, je me dis que cette fois c'est définitivement la fin des blogs!
 Pourtant dès les premiers jours de septembre, les blogs renaissent de leur sommeil d'été...

Pour moi qui ne pars pas en vacances, cette période de léthargie n'est pas si simple à vivre!
Dans mon entourage réel, ils sont rares mes amis qui ne sont pas partis: les téléphones sonnent dans le vide, les mails sont ignorés (en attente), les blogs sont peu visités, mais aussi peu alimentés! Et en guise de découverte de paysages, de nature verte, je dois me contenter d'une promenade dans le petit parc tout proche. Il est paisible quand les hautes branches des arbres flirtent avec le ciel, j'ai de la chance! Et l'eau de l'étang frissonne quand elle accueille l’atterrissage des mouettes, canards et poules d'eau. J'ai de la chance d'avoir tout près de chez moi ce coin de nature préservée.

Il fait beau et chaud ici...
En lisant les mots bleus et ensoleillés des vacances des uns et des autres, en admirant les photos des plages immenses, des rochers et falaises, ou des paysages vallonnés et fleuris, la nostalgie en moi s'éveille de plus en plus. Je ne pars pas en vacances, il me semblait que cela ne me pesait pas. Ce n'est pas le cas!

Cette semaine encore une alerte m'a conduite aux urgences ! L'alerte est maîtrisée, mais pas circonscrite. Donc mardi prochain, rebelote :nouveau contrôle, pour contrôler le contrôle ;-)
Honnêtement j'en ai un peu assez, je veux bien faire la forte, mais je crois avoir oublié le mode d'emploi!

Donc pas possible de m'éloigner trop et trop longtemps de ma chère clinique.

Demain il y aura un an que la maladie faisait brutalement irruption dans ma vie. Je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Elle a envahi chaque coin de mon espace

Et cependant même pas moments complètement épuisée ou découragée, à l'intérieur de mon âme,  je vibre d'un puissant désir de vivre...


photo JEA

jeudi 9 août 2012

Un prénom, c'est pas grand chose...

Mon mari depuis deux ou trois semaines, animé de bonnes intentions, a commencé à trier ses piles de papiers accumulés depuis des siècles et qui encombrent son bureau (incroyable mais vrai, il s'y est mis à la vitesse d'une tortue centenaire... lentement mais sûrement...)
Il est tombé sur une très ancienne farde (= chemise pour les Français). Il me dit qu'elle est à moi et me la donne.
Je ne comprends pas que cette farde jaunie, mangée pas les années et le soleil, chiffonnée, les coins cornés, sans forme, m'appartienne. Je la regarde perplexe et je l'ouvre
Vide... elle est vide...
Pourquoi dit-il qu'elle est à moi? Je ne comprends pas...
Je m’apprête à la jeter, cette vieille farde sans couleur, sinon celle du temps... Je n'ai pas comme le mari ce besoin fou de tout-garder-on-ne-sait-jamais!
Quand il me pointe  un nom écrit au stylo dans le coin inférieur droit
Oh...! C'est mon prénom qui est inscrit là, d'une plume affaiblie par tant d'années!
L'écriture de mon père... oui! c'est l'écriture de mon père!

Mon prénom... sur cette vieille farde jaunie...  mon prénom... Nicole... mon père, sa belle écriture...
Arrêt sur image, longues secondes en apnée, le coeur bat en chamades désordonnées: qu'y avait-il dans cette farde? Mon père y a écrit mon prénom, elle me concernait donc. Qu'y gardait-il? des papiers officiels? des dessins qu'il voulait conserver de mon enfance? Des lettres qu'il m'aurait écrites et jamais données? Des souvenirs divers?

Je me prends à rêver. A soupirer. A espérer. A me raconter une belle histoire. Lui ce père plutôt absent pour moi durant mon enfance, dont je me souviens avant tout dans un fauteuil derrière son journal largement déployé, comme un écran entre lui et moi... lui  qui n'avait pas trop le temps (le gout?) de s'intéresser à moi, dont la seule question était: ça a été à l'école aujourd'hui? et à laquelle il n'attendait pas vraiment  de réponse... pourquoi donc ce prénom sur cette chemise de sa belle écriture liée, penchée vers la droite?

Nicole... 
et soudain je vois!
dans ces quelques lettres sur cette chemise qui rassemblait quelques papiers me concernant (mais lesquels bon dieu??? j'aimerais savoir!) j'ai vu son souci pour moi.
Six lettres : Nicole. C'est écrit de sa main.
J'existais donc... derrière le journal largement déployé.

J'ai le coeur attendri par cette découverte, et cherche quels papiers à mon tour je pourrais ranger dans cette chemise fantôme surgie du passé. Rien, je ne trouve pas. Elle est TROP abîmée, trop décolorée. Elle jure à côté de mes chemises colorées... elle m'encombre et hop! je la mets dans les papiers à jeter
Elle est partie mardi matin, emportée par le camion qui prélève les vieux papiers et cartons une fois par mois
Et ce matin... ce matin elle me manque, j'aimerais revoir ces lettres écrites par mon père... sur cette farde qu'il a lui-même rangée dans ses tiroirs



mardi 7 août 2012

Des billets rouillés

J'ai un certain nombre de billets dans mes brouillons, en attente improbable d'être publiés
Quand je les ai écrits, ils me semblaient intéressants, même à mes yeux (rires)
Puis un moment d'hésitation, encore et encore et... je ne me résous pas à appuyer sur le bouton "publier"
Ce n'est pas grave, me dis-je, demain je relis ce billet et hop! je l'offre en lecture à la blogosphère!
Sauf que le lendemain rien ne se passe...

Alors soit je le laisse tomber ce fameux billet
Soit je le condamne à l'oubli, trop nul, trop n'importe quoi, mal écrit, je ne m'y reconnais pas...
Et pourtant tous ces projets de billets (une trentaine depuis le début de ce blog ici) se trouvent toujours ici  dans la case "brouillons"
Pourquoi donc est-ce que je ne les efface pas définitivement?  Puisqu' ils sont nuls ?
Ah! parce que j'ai beaucoup de difficulté à "perdre". .. j'ai besoin de me souvenir sans doute, besoin de recontacter les mots qui étaient les miens il y a un, deux ans ou davantage....
Et puis on ne sait jamais, j'aurai peut-être envie un jour de les relire, de voir ce qu'il en est, de les actualiser éventuellement et s'ils ne me plaisent toujours pas, de les supprimer enfin et d'alléger mes brouillons

Mais la meilleure c'est que ces billets-là je ne les relis jamais, ils restent donc bien calés et ne bougent pas des brouillons
Je suis allée vérifier dans mon ancien blog, qu'en est-il là?
Ça alors, environ 10 28 billets et 227 brouillons qui ont rouillé définitivement

Avez-vous aussi des billets en brouillons que vous ne publierez vraisemblablement pas?

vendredi 3 août 2012

Une réflexion en entraîne une autre

J'observais ce matin une jeune fille, ou plutôt ses pouces... subjuguée par la danse qu'ils effectuaient
Avec une dextérité et une vitesse incroyables, elle pianotait sur son smartphone/Iphone

Je n'envoie pas beaucoup de textos (sms) et forcément  mes pouces ne connaissent pas cette danse singulière.  Quand je "pianote", il me faut être attentive à ce que je fais, j'hésite, je reviens en arrière, je râle parfois parce qu'un faux mouvement m'a tout fait effacer... 

Tout en l'observant et en réfléchissant, je me suis dit que si je prenais l’habitude d'envoyer des sms, j'acquerrais assez vite la dextérité nécessaire pour faire comme les d'jeuns (et les moins jeunes...): pianoter comme Lucky Luke dégaine, plus vite que son ombre...

entrainement = habitude acquise = dextérité

J'ai continué à réfléchir...
J'ai pensé à ma situation de "mal voyante" qui va au marché/en ville/au supermarché/dans le métro etc
Voilà une action qui reste difficile pour moi, que je n'effectue que parce qu'il le faut. Et de préférence avec gentil mari!

Ce matin, me promenant dans les allées du marché près de chez moi, avec les difficultés qui sont les miennes dans cette situation et qui m'angoissent un peu (attention il y a une petite marche là, attention à ce qui arrive sur ta gauche... et d'autres tracasseries qui avant ne me posaient aucun problème) donc ce matin, je me suis soudain rendu compte qu'il me manquait l'habitude d'aller et de venir librement avec ma vue diminuée, et que j'aurais intérêt à fréquenter davantage les lieux où circule beaucoup de monde, pour y acquérir l'aisance nécessaire

Je reconnais que j'ai été timorée, suite à deux ou trois chutes malencontreuses...

Voilà je voulais vous annoncer cette grrrrrrrrrande nouvelle...(roulements de tambour): dans un mois, je serai une championne sans peurs et sans reproches en ce qui concerne les pérégrinations seule, au marché et autres lieux de la ville!!

Bruegel

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