dimanche 31 juillet 2011

Très cher ordinateur

image du Net
Cela fait plus de dix ans que tu fais partie de ma vie et ta présence dans mon petit bureau a changé beaucoup  de choses pour moi.

Tu m'as apporté une ouverture qui a dépassé de loin mes contacts ordinaires et habituels, tu m'as ouvert d'innombrables perspectives, fait rencontrer virtuellement plein de monde dont autrement je n'aurais jamais entendu parler, des gens d'ici et d'ailleurs, des gens de très loin parfois, des gens formidables le plus souvent, des gens dont j'ai appris l'histoire parfois si douloureuse ou si passionnante, des gens que j'aime beaucoup quoique différemment que mes amis du quotidien! C'est d'abord leurs mots qui m'ont touchée... Pas leur physique!
Au début tu  m'as apporté l'occasion d'échanger sur deux ou trois forum de gens qui avaient le même genre d'intérêts que moi. Mais assez vite j'ai réalisé que ces forum était souvent synonyme d'échanges agressifs et discourtois, de désir d'avoir raison et de clouer le bec aux autres, parfois de manière très vive, tout cela étant hélas plus fort que l'échange pour apprendre, s'informer, recevoir l'expérience de l'autre!
Que venais-je faire dans ces galères qui ne me ressemblaient pas, je n'allais pas donner une importance quelconque à des mots échangés dans l'agressivité, même si c'était "pour rire", ni me laisser blesser par des gens qui ne m'étaient rien! 
J'ai donc quitté ces forum pour créer mon propre espace, mon blogàmoi, blog qui m'a apporté énormément!
Il m'a permis essentiellement de me contacter à  mon besoin de plus en plus intense d'écrire, que j'avais mis si longtemps entre parenthèses à cause des circonstances de la vie, avec d'emblée cette récompense extraordinaire à laquelle au départ je ne m'attendais pas: être lue et appréciée, avoir des échanges porteurs et riches via les commentaires. 
Ce fut pour moi une découverte extraordinaire qui a énormément compté pour moi!
Ecrire à satiété
être lue, même par quelques personnes... que du bonheur!
C'est toi qui m'as fait ce cadeau incomparable, cher Ordinateur...

Il faut vous dire que pendant pas mal d'années j'ai pas eu vraiment l'impression d'exister par moi-même (je sais, c'était dans ma tête) je n'ai été que la femme de mon mari (et Dieu sait s'il prend de la place) et la mère de mes enfants. Et pour être vraiment présente, j'ai fait le choix de quitter le monde du travail, quand je fus enceinte de ma quatrième. N'être plus que femme au foyer, c'est comme si on disparaissait soudain complètement de la scène sociale (je voyais cela lors de fêtes et autres cocktails où on ne me témoignait aucun intérêt par ex pour mes activités bénévoles. Et je ne me voyais pas raconter un peu penaude que je ne parvenais jamais à voir le fond de mon panier de repassage!) et bien sûr pas de salaire à son juste prix. Or élever des enfants, mener une vie donnée à sa famille à son époux à sa maison demande une énergie spécifique et surtout des qualités de présence, d'écoute et de capacité de retomber sans cesse sur ses pattes.
Donc un seul salaire, et je suis devenue imbattable dans l'art de calculer au plus serré, (même si on n'a jamais manqué de rien, et je ne pense pas que les enfants aient subi de grands traumatismes parce qu'ils ne portaient pas de vêtements de marque, et qu'ils ne mangeaient pas de chips à longueur de journée, ni ne buvaient  cocas ou autres sodas...)

Autre chose cher ordinateur pour expliquer ta présence bienfaisante dans ma vie...
Je suis petite de taille et j'ai souvent l'impression que les paroles intéressantes s'échangent au dessus de ma tête. De plus je n'ai pas une voix qui porte, ou alors ce sont les gens qui entendent de moins en moins bien, mais il me semble que pour que mes paroles arrivent à la  hauteur de leurs oreilles, pour avoir une chance d'être écoutée, je dois lever la tête bien haut et parler très fort, parler trop fort. J'aime pas ça et je laisse donc le plus souvent les gens parler entre eux.

Donc voilà, cher ordinateur, tu m'as ouvert à une vie d'écriture, via le blog au quotidien, et puis aussi (c'est important) à une écriture suivie sur mes fichiers Word, dans l'espérance d'arriver à un écrit au long cours, mon rêve inavoué, même à moi-même...
Et tu vois, tu ne m'as pas déçue; je suis lue ici par un petit nombre de personnes, qui viennent parfois de bien loin et j'ai eu par cinq fois la chance d'être publiée, ce que je ne cherchais pas au départ.

Et puis il y a les contacts fabuleux et riches que tu me permets de faire. Tu le sais, parfois je dois me freiner pour ne pas ouvrir de nouveaux blogs parce qu'un  commentaire d'un/une blogueuse, vu par hasard ailleurs, m'a touchée. J'aurais besoin de quatre vies pour rencontrer tous les mots qui me touchent dans la blogosphère.
Certains blogueurs je les ai rencontrés en réel et ce furent des rencontres riches et fécondes, n'est-ce pas Célestine? (je la cite parce qu'elle est la dernière à avoir passé un peu de temps ici... et qu'on s'entend vraiment bien!)

Cher ordinateur, je te remercie, tu m'as je crois, permis de donner libre cours à mon besoin d'écrire, après en avoir réveillé l'envie en moi qui s'était endormie au fil des années.

Maintenant, j'ai aussi quelques reproches à te faire... je te les dirai demain...



samedi 30 juillet 2011

Le dieu impuissant

Quatrième épisode du jeu de l'été organisé par Asphodèle
Les mots en D qu'il fallait insérer sont ceux-ci:


Dalle- divin – déclin – diamant – désir - déliquescence – danse – démon – désamour – désespoir – daube – dévorer – diplomatique – druide -  diatribe

Et donc voici mon texte:


Le dieu impuissant


Elle danse, légère et nue, divine sorcière qui, dans la lenteur de ses gestes affolants, offre librement le diamant précieux que l’on entrevoit émerveillé au détour du chemin de son corps, au déclin secret de ses hanches…

Elle danse légère et nue sur les dalles bleues du temple et le désir du dieu silencieux s’affole de désespoir de ne pouvoir s’assouvir entre les cuisses de la belle vestale. Car le dieu n’a pas de corps pour goûter et  dévorer les suaves tourments de déliquescence de cette danseuse royale qui lui promet pourtant moiteurs et gémissements d’extase.

Il gémit le dieu, qui s’est volontairement privé de pénis sur lequel il a jeté l’anathème depuis les temps les plus  immémoriaux. "Quelle daube j’ai été", se dit-il avec colère, " car j'ai offert ainsi à l’homme les délices dont je me suis moi-même privé. Si au moins j'avais choisi de me créer démon, j’aurais trouvé un moyen diplomatique de m'enivrer de ces délires, tout en sauvant ma face de dieu sage et impassible…"

Elle danse, légère et nue, divine sorcière pour ce pauvre druide impuissant. Elle l’aime son dieu invisible, a gémi tant de fois en espérant sentir contre elle, son corps et son sexe durci cherchant le sillon chaud de ses fesses. 
Peine perdue, elle danse dans la nuit sans lune son désamour et sa détresse, condamnée à caresser elle-même son corps affamé...

Alors, tous les soirs, elle lance au vent une diatribe éternelle qui ne s’éteindra jamais, non plus que les roulis de son ventre en fusion…

mercredi 27 juillet 2011

Billet pour ne rien dire, tant pis pour vous qui le lirez

il est des jours sans ouverture
des jours de pénombre, de silence, de solitude

pas envie de me tourner vers le soleil
d'ailleurs je peux pas, mon dos s'est bloqué dans un faux mouvement vers le moche, le découragement
Un mois que ça dure...

Alors j'ai écrit mon texte érotique à publier samedi matin, sous l'injonction d'Asphodèle (voir billet précédent)

15 mots commençant par D qui sont pas tous évidents à placer dans un texte érotique
(ex: diplomatique, daube, dalle oups ça convient pas vraiment pour contenter monsieur ou madame éros

Ça fait rien je l'ai écrit, ça m'a fait du bien... patience jusque samedi matin
si vous êtes sages, je le publie...;-))

vendredi 22 juillet 2011

Chronique d'une extase



3ème semaine du jeu d'écriture proposé par Asphodèle
Aujourd'hui des mots commençant par C

Les voici:
carotte – cercle - Chili– castor - cage – camomille – caravane – casserole -chronique – carnaval - charivari – caravelle – chavirer – chocolat


Voici mon texte:
(euh... je continue dans la même veine, si vous permettez...comme ici et ici... bon, on s'amuse hein! )


Chronique d'une extase







- Allez ma belle, ressers-toi de ce chili con carne que j’ai préparé en vue de nos agapes spéciales. Je veux que ta langue brûle de mille feux, que ton coeur chavire de mille désirs, que ton ventre, en proie au charivari le plus fou, entame sa danse magistrale.
Et moi, je te tendrai tour à tour la carotte et le bâton, tu aimeras ça, et je t’emmènerai dans le cercle très fermé de mes amantes privilégiées..

- Oh ! mon amant hors du commun ! Oui, j’avalerai goulûment ce chili con carne qui a longuement mijoté dans la casserole de tes désirs sauvages. Et enfermée à jamais dans la cage de tes audaces intimes, je rongerai comme un petit castor affamé la chair de cette viande choisie. Oh ! je t’en prie, emmène-moi dans ta caravane aux senteurs sensuelles, renverse-moi sur ton lit en bois d’ébène, couleur chocolat noir. Puis, quand le carnaval de nos sens en fête se calmera, nous boirons en silence, nous regardant au plus profond des yeux, quelques tasses de précieuse camomille...

... ajouta-t-elle en cherchant à capter son regard, à retrouver l’élan de ses ordres tempétueux du début de leur histoire...


Mais lui…
Lui rêvait déjà de la femme suivante…
Celle qu’il avait vue dans son rêve, alors qu’il était navigateur altier et viril, naviguant dans une caravelle, sur les flots agités d’une folie qui ne se calmerait jamais

mercredi 20 juillet 2011

J'ai faim....

J'ai faim
J'ai toujours faim, une faim insatiable, une faim qui me prend le ventre, qui me brule la poitrine, qui frappe sans cesse à la porte de mon âme
Non, je ne suis pas boulimique, j'ai de la chance, beaucoup de chance, je sais l'enfer que c'est pour ceux et celles qui en souffrent

J'ai faim et j'ai beau manger, ma faim continue à me tirailler le ventre, l'estomac et surtout le coeur
Parce que je n'ai pas, plus qu'il ne faut,  faim d'aliments, de frites, de chocolat (si un peu, juste le chocolat noir) de viande, de légumes et de fruits, ou de mets fins et raffinés (que j'apprécie par ailleurs, mais pas tous les jours...)

J'ai toujours faim, mais de quoi donc si ce n'est pas de nourriture?
J'ai faim de contacts humains vrais, de dialogues où l'on essaie de communiquer avec sincérité, en jouant le jeu de la confiance mutuelle, j'ai faim de tendresse reçue et donnée, j'ai faim de me serrer dans des bras que j'aime, j'ai faim de donner et de recevoir de l'amour. J'ai faim de visages qui sourient...
J'ai faim de beauté, faim de regarder avidement des paysages amples, ouverts sur le grandiose, j'ai faim de la mer sauvage juste ourlée par les falaises, des plages au sable mouillé où seuls les pieds nus ont le droit de déposer leur empreinte, aux côtés des coquillages, qu'ils accompagnent avec respect..
J'ai faim de regarder les peintures colorées des impressionnistes et aussi les toiles de ma peintre préférée (dont je vous parlerai très bientôt) qui est l'auteur de mon avatar qui se promène un peu partout ici et sur vos blogs, cette petite femme en robe coquelicot regardant émerveillée l'oiseau blanc qui lui raconte des secrets d'humanité.
J'ai faim de musique quand, le casque sur l'oreille je peux m'immerger, de toute mon âme frémissante, et sans  peur aucune de me perdre (bien au contraire), tout au fond de cet univers si riche qui vient m'habiter tout entière, qui me couvre et m'enrobe dans un nuage de bonheur intense (et plus que ça, j'ai pas de mots pour décrire)
J'ai faim de silence habité, le silence de la nature, celui des lieux sacrés, le silence qui me parle de mon intériorité, mon principal professeur en ce bas monde. Il faut juste que je l'écoute, que je me taise et que je l'écoute, il a tant de choses à me dire

J'ai faim de Dieu je crois, mais je ne le sais pas, ou je ne veux pas le savoir... De toutes façons ce que je nomme Dieu est l'infini qui agrandit mon âme jusqu'aux frontières de l'humanité.



mardi 19 juillet 2011

Sur la plus haute maison de la ville

Je l'ai vu!
Il y a un silence perché là-haut sur la plus haute maison de la ville.
Ce silence se promenait d'abord sur les trottoirs, heureux et décontracté.
Mais il en a trop entendu.
Tellement qu'il est devenu sourd (enfin presque...)
A longueur de journée il  entendait des choses du genre abominable, qui lui ont donné froid dans le coeur, et des rhumatismes, et le nez qui coule sans fin.
Alors il s'est réfugié là-haut pour retrouver une respiration ample, à la mesure de l'immensité du ciel.
Mais le silence est un peu malade, tout courbatu, il est déprimé je crois, il s'est replié sur lui-même.
Il attend là-haut sur le toit de cette maison que le vent change enfin de direction
Il attend 
avec courage
détermination
patience
et même un peu d'espoir.
Un silence qui garde l'espoir, c'est pas beau ça?
Le silence tend l'oreille (forcément) il espère que dans la cacophonie des choses abominables, il entendra bien un ou deux murmures de gens qui s'aiment tout bas tout bas, sans le crier sur le toit
un ou deux mots qui caressent l'âme...des mots qui rassurent, consolent, des mots fleuris de tendresse et de paix

Alors le silence se mettra à sourire, car il n'aura pas de mots pour dire combien c'est beau...!

samedi 16 juillet 2011

Borderline

Chez Asphodèle, le jeu n°2 d'écriture de cette semaine... pas simples les mots, et surtout nombreux !


Les mots à intégrer  sont les suivants:
bouquin – bien – bout – beauté – bastingage – bambochade – bravache – barbare – banc – bambou – balivernes – byzantin – borderline – bébé – blanc(s) ou blanches (s) – bain.

Voici mon texte:

Elle ouvre le bouquin.
L'histoire démarre péniblement : il s'agit d'un bébé tout habillé de blanc, déposé sur un banc de jardin, mignon tout plein et gna gna gna, mais c’est nul ce truc, ce soir elle veut lire du hard, du coquin, du bravache, et même du barbare s’il le faut, alors elle tourne les pages rapidement, lit en diagonale..
Elle soupire, plus loin, c’est tout aussi nul, l’histoire est ridicule, ce soir elle voulait des histoires de seins aux bouts dressés dans leur beauté insolente, et pas que des seins d'ailleurs: elle voulait… oui, elle ose se l'avouer... elle voulait du sexe…

Soudain son regard est attiré par une ligne écrite en caractères plus grands, on dirait qu’elle est écrite juste pour elle, pour attirer son regard à elle toute seule. Elle relit lentement la phrase, en savourant chacun des mots:  près du pont de la rivière Zaïe, tout contre le bastingage de ce bateau de cons, de la coursive la plus haute, un homme pisse dans l’eau, le plus naturellement du monde, en présentant son sexe à la vue de tous, comme un fier bambou…Il pisse un long jet qui finit par s’évaporer quand il touche l’eau. 
Oh! Ça lui fait une fameuse impression, elle rêve un peu en lisant le passage...
Mais soudain elle sursaute.
Quoi...  comme un bambou ? Oh lala, mais ça devient intéressant tout ça…vite vite il  faut tourner la page… ça commence à devenir byzantin ce truc ! 

Elle a le ventre déjà en alerte, et pour bien profiter de sa lecture, se fait couler un bain aux senteurs de miel et de lavande, qu’elle réserve pour ses moments spécial bambochades chuuuuuuuut son mari n’en sait rien, son mari la croit sage...  balivernes, s’il savait…!
Essoufflée par le plaisir qui envahit son corps, elle continue sa lecture fébrilement : elle s’attend au pire, non!   au meilleur, de celui qui la fait frissonner des pieds à la tête…
Elle lit, et sa main s’est glissée là où c’est si bon d’être femme… le monde s’est arrêté, elle jouit de tout son corps. Terrible!

Borderline a affirmé le médecin de son ton docte et calme, quand deux heures plus tard, on l’a découverte inanimée dans sa baignoire rouge de sang… On ne sait ni quand ça commence, ni quand ça finit, c’est très embêtant, a-t-il ajouté en hochant la tête…


dimanche 10 juillet 2011

Les plumes de l'été

Gagnée par la torpeur de l'été... affectée pas les pauses diverses et variées qu'annoncent certains de mes amis blogueurs parmi les plus anciens.. claudiquant sous les affres d'un lumbago sévère, d'où moral pas très haut...j'ai quitté les couloirs de la blogosphère depuis  une bonne semaine, ce qui, vous en conviendrez, ne m'était pas arrivé depuis longtemps...

Jusqu'à ce que allant chez Clara... je découvre ce sympathique jeu d'écriture de l'été, mis sur pied par Asphodèle. Cela m'a rappelé des moments bénis ... ceux où moi même, durant 3 belles années, j'ai animé en ligne un atelier (Paroles Plurielles) qui a attiré en son temps pas mal de participants.

Je me suis donc amusée à essayer d'écrire suivant la consigne que voici donnée pas Asphodèle:


 Pour cette première édition, il s’agit de mots en A :
allergie – astre – affriolant – arbre – anagramme – accident – artifice – abricot – abandon
Voici donc mon texte:


Elle se dandine et sa jupe virevolte. Et chaque fois que tournent ses hanches, sa jupe s’envole et l’on peut voir sa petite culotte de fine dentelle blanche, se dévoiler dans la sensualité et l’abandon de ses gestes.
 Elle le fait exprès. Elle est un peu folle, je veille sur elle, mais elle ne s’en rend pas compte. Enfin, je crois. Sa culotte blanche affriolante, capte les regards des passants stupéfaits qui se demandent un moment ce qu’il faut faire. S’il faut signaler à la police cette fille échevelée qui danse sans musique. Les braves gens sont allergiques aux gestes fous. Sous la jupe qui danse sans fin, la culotte blanche épouse parfaitement les fesses rebondies, répondant en miroir à la rondeur de l’astre de la nuit qui se pend tous les soirs dans le ciel d’encre, sans jamais se décider à mourir une bonne fois. La fille éblouit les regards, appelle la convoitise des hommes. Éveille l’allergie des bien-pensants outrés par cette danse ravageuse qui appelle à la débauche. Les bien-pensants pensent toujours comme ça, c’est normal, ils sont aveugles et sourds à la beauté des gestes inutiles, des danses en dehors des fêtes, en dehors du temps, des danses rien que pour la lune. Les bien-pensants ne regardent pas la danse, ils font des anagrammes ou des mots croisés, blottis dans la chaleur de leur canapé. Sans s’avouer qu’ils brûlent du désir de toucher, de pincer le tendre abricot qui se dessine sous la petite culotte en dentelle blanche. Les bien-pensants ont toujours des pensées de ce genre.

Que fait-elle là ? Elle ne sait pas. D’ailleurs d’où vient-elle ?  Elle ne sait pas. Juste cet arbre à ses côtés dans la grande avenue qui lui murmure dans la nuit des mots de tendresse, tout autant que de solitude cruelle..
Et moi, je suis là à l’attendre, comme le fêlé que je n’ai jamais cessé d’être. Elle ne m’accorde aucun regard, ne se tourne jamais vers moi, malgré mes petits soupirs discrets, maigres artifices pour la sortir un moment de sa transe. Je veille sur elle qui a laissé sa mémoire dans l’accident stupide qui nous a vus tous les deux  seuls rescapés d’un enfer de tôles.
L’enfant..
Mais elle ne sait plus rien, elle danse tous les soirs à la même heure sa danse initiatique et demande à l’arbre de vie de lui parler de son enfant...
Et moi, tous les soirs, au bout d’une heure, j’ai peur pour elle et je hurle à la mort, j’aboie de toutes mes forces de chien fidèle, je l’oblige à sortir de son rêve éveillé. Alors elle agrippe mon collier, me caresse la tête distraitement, et nous rentrons penauds tous les deux, dans son petit appartement au coin de la rue.




samedi 2 juillet 2011

Ateliers d'écriture et blog

La semaine dernière, j'ai animé mon dernier atelier de l'année... Les ateliers d'écriture reprendront au début  d'octobre...
Trois mois sans animation donc. Je ne sais pas trop ce que ça me fait. Soulagement? Envie de souffler? Peur d'un certain ennui?
Je participerai moi-même à deux ateliers ponctuels: nécessité de "recyclage", de découvrir d'autres façons d'animer, d'autres thèmes, forcément bien différents de ma façon de faire. Je ne veux pas m'enfermer dans ma seule façon de faire, j'ai encore bien d'autres choses à découvrir, et j'aime ça. J'en prendrai ce qui me convient...
Certains animateurs ont une culture générale incroyable, sont passionnants, mais prennent pas mal de place.
D'autres comme moi, donnent priorité aux participants, les invitant à découvrir par eux-mêmes les points forts et les points faibles de leurs textes. Je suis la plupart du temps émerveillée de la lucidité dont ils font preuve quand il s'agit de s'interroger  sur ce qu'ils font, pour autant qu'on les y invite avec respect.. 
Et bien sûr, j'ai cet espèce de 6ème sens qui me fait pressentir ce qu'un texte pourrait devenir s'il était retravaillé dans telle ou telle direction...réorganisé, remanié dans le sens de ce que l'auteur a vraiment voulu dire... une seule question suffit parfois pour lui en faire prendre conscience... et que ça fasse tilt.
J'aime énormément faire ça, je sais que j'ai cette intuition qui me permet de saisir l'essentiel d'un texte et même de la personne, parfois simplement en la regardant lire son texte... le corps parle énormément!
Je me sens alors comme une sorte d"accoucheuse", de "sage femme"... (oups ça fait pas un peu prétentieux de dire ça?)


***********
Trois mois sans ateliers donc... mais paradoxalement bien remplis de toutes sortes d'activités, de rencontres en tous genres...
Pourtant j'ai l'impression que l'engourdissement des vacances envahit quelque peu la blogosphère que je fréquente, des blogueurs que j'apprécie "pausent" leur blog. Annoncent carrément sa fin programmée.
Parmi eux de très anciens blogueurs, qui m'ont accompagnée dans mes tout débuts (il va y avoir 7 ans). Les voir quitter leur blog me fait de la peine, comme si je perdais des amis précieux, je me sens un peu seule de continuer le chemin, même si de nouveaux blogueurs sont venus depuis enrichir la liste de blogs que je lis. 
J'ai la nostalgie de mes débuts, cette période où tout était nouveau et enthousiasmant, où on se connaissait tous... j'ai raconté cette période des débuts, ses richesses et ses écueils dans Tout d'un blog (2008)
L'envie par moments me prend d'en faire autant, de quitter, de pauser (j'ai cette envie depuis six mois au moins) de reprendre souffle, de consacrer plus de temps à la lecture, au cinéma, aux amis, et surtout surtout à l'écriture au long cours.
Mais écrire ici dans le court et le ponctuel me plait beaucoup. Et me convient à merveille. 
Alors je laisse en suspens ma réflexion sur l'avenir de ce blog... je prends les choses comme elles viennent, au jour le jour... On verra bien...

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