vendredi 28 décembre 2012

Petit bilan de l'année 2012

Durant cette année 2012:

- j'ai fait une traversée difficile, celle de la maladie qui m'est tombée dessus en août 2011.
 Je ne suis pas encore au bout du chemin, je ne suis même pas sûre d'y arriver jamais...Mais je suis en chemin, c'est évident, et depuis plus d'un an  maintenant, je tiens le coup, j'avance, lentement, avec difficulté parfois, avec ténacité sûrement, je persévère. 

- j'ai tenté d'écrire cette traversée presqu'au jour le jour, du moins au début. Notant les découvertes que j'ai tirées du puits profond de mon intériorité. Un récit inachevé, laissé en suspens. Que je compte reprendre avec l'année nouvelle. On verra...Je suis en tout cas contente d'avoir continué à écrire: au plus fort de ma tourmente, je me suis accrochée au moindre rayon de soleil, il y en a eu!

- J'ai pas mal écrit dans un cahier perso, mon itinéraire sur le sens des choses, leur signification, j'ai lu des livres "inspirés", me suis plongée particulièrement dans l'évangile. Ai découvert au fil des pages, un homme, Jésus qui avait l'air par moments de me parler personnellement. Cet homme gagnerait à être connu et fréquenté,  il en connaît un bout sur l'âme humaine...

- Comme ma vue diminuée me permet de lire sans trop de fatigue j'ai lu énormément.  Des romans mais aussi des livres de tous bords. Je suis en train pour le moment de lire le 2° tome de 1Q84 de Murakami. Invraisemblable  mais passionnant, suffit juste de se laisser faire par l'imagination débridée de cet auteur!

- J'ai continué à tenir mon blog, parfois en serrant les dents. Difficulté d'écrire, mais aussi de me renouveler dans mes sujets traités. Et aussi difficulté de commenter mes blogs amis et parfois même de les lire... J'ai plusieurs fois pensé fermer mon blog, par lassitude, découragement. Mais je suis là, en fait je ne veux pas fermer mon bon vieux blog fidèle, persévérant, comme moi finalement

- par la force des choses, j'ai disparu de la scène littéraire belge: aucune publication, et aucune présence qui fait qu'on se souvient que j'existe. Ah si! J'ai pu interviewer Giuseppe Santoliquido lors de l'octroi du prix Emma Martin. Une rencontre bénéfique pour lui comme pour moi, qui me prouvait que je pouvais encore être performante pour ce genre de prestation en public, ce que j'aime beaucoup faire d'ailleurs...Depuis, Giuseppe S a obtenu quatre autres prix pour son premier roman... Un auteur à suivre et à lire absolument!

- trois de mes cinq enfants vivent une période difficile. Je suis restée pour eux la "mère-écoute". Ils viennent à moi (à nous) quand c'est trop lourd, puis le plus souvent repartent réconfortés pour un petit temps. Parfois dans mes propres moments de détresse physique, alors que mon moral s'aplatissait, il m'était pénible de les écouter : je souffrais pour eux, mais pour moi aussi. J'aurais voulu que ces souffrances s'arrêtent, enfin! Mais eux comme moi, nous continuons notre chemin, avec courage. Mes enfants sont de bons enfants, entre nous un dialogue riche et authentique circule...

- malgré ma forme parfois caduque, je suis restée en contact étroit avec mes meilleurs amis. Je n'en ai pas beaucoup, mais ceux-ci me sont infiniment précieux. Tour à tour au gré de la vie, nous nous donnions le cadeau de l’écoute vraie, celle qui permet de repartir, de rebondir avec courage et lucidité. Merci à vous mes amis, je vous aime profondément!

Pour l'année qui vient...Je vous souhaite de contacter en vous le meilleur et d'en vivre. Surtout d'en vivre...!

mercredi 19 décembre 2012

Aux hommes et aux femmes de bonne volonté

Parler de Noël maintenant, ce serait dans l'air du temps.
Partout autour de moi (dans les blogs y compris), on se prépare à fêter Noël en famille. Notre famille aussi. Chacun a sa charge. On sera réunis. Ce sera bien! Espérons-le. Deux solitaires se joindront à nous...
Mais si je me tourne à droite, je vois des  étalages de bouffe, des Père Noël bedonnant, mille et une suggestions d'achats de cadeaux inutiles. Je peux lire tous les conseils pour me faire belle pour la fête, avec du maquillage et des vêtements coûteux  Comme si j'avais le temps de macérer dans le bain  et sous un masque de beauté parfumé alors que vingt personnes viendront manger ce soir-là... la famille est grande...!
A gauche, ce n'est pas mieux, je vois un monde blessé, je vois des pauvres de plus en plus pauvres, des riches qui le sont de plus en plus aussi, je vois des SDF dans tous les coins de chaque couloir du métro, je vois des solitaires qui n'ont personne à aimer, que personne n'invitera à sa table, je vois des malades à n'en plus finir, je vois des gens qui ont perdu leur âme, des jeunes désaxés et des gens qui sont tristes à en mourir.. et qui finissent par en mourir...
A droite ou à gauche...  c'est difficile, ardu, problématique. Je ne sais pas. Je ne sais plus que faire, ni être.
Alors je rêve de revenir aux valeurs premières de Partage authentique et d'Espérance pour ce monde blessé.
Je rêve d'une incarnation authentique, qui nous ferait tous nous engager vraiment par des actes, pas simplement par des mots
Je voudrais que Noël soit une fête de renouveau, de réconciliation, de vraies tentatives de solutionner les conflits. Une paix durable dans toutes les régions du monde touchées par la cruauté des hommes, menés par l’appât de l'argent du pouvoir et du sexe . Une paix durable. Et pas seulement le temps d'une trêve de Noël!
La crèche comme symbole de Noël, est encore ce qui me parle le plus...
Paix sur la Terre...soyons des hommes et des femmes de bonne volonté,
c'est-à-dire de volonté aimante...
publié sur mon ancien blog, le 19 décembre 2009
toujours d'actualité...
photo Coumarine

jeudi 13 décembre 2012

Les petits bonheurs...c'est mieux avant? pendant? ou après?


Quand j'entre dans une librairie, je regarde les livres avec gourmandise, me demandant longuement lequel j'achèterais bien....
Or j'en ai encore quelques uns chez moi qui attendent d'être lus. Ils sont là à côté de mon lit, ils patientent. Quand j'ai fini de lire un livre, je prends songeuse tous ceux qui sont là, je les prends les uns après les autres, je lis et relis  la 4ème de couverture, ils me tentent tous, je ne sais par lequel commencer, je feuillette, je lis une page au hasard. Puis mon regard se laisse attirer par un autre... Et ainsi de suite: le choix s'avère sacrément difficile!

Je ne parviens pas à me décider et dès lors, j'ai vaguement l'impression de n'avoir plus rien à lire... qu'il me faudrait renouveler mon stock pour avoir plus de choix...
Très vite donc je vais me rendre dans ma librairie préférée, fouiller de-ci de-là, en haut, en bas... espérant trouver LE livre dans lequel je pourrai me plonger avec passion. Non pas UN mais deux ou trois livres bien sûr, il me faut des réserves... ça se lit vite des livres...
Mais ils risquent de rejoindre la pile de tous ceux qui patientent là, sagement à côté de mon lit

J'ai l'impression que chercher un bon livre, éventuellement munie de ma liste qui s'allonge au fur et à mesure des suggestions que je découvre chez les blogueuses-lectrices que je lis régulièrement... me donne presque davantage de plaisir que de m’installer finalement avec ce livre, tout en lorgnant déjà le coeur battant les autres qui m'attendent..

Je me pose donc la question: cela s'applique-t-il à la plupart de ce nos petits bonheurs?
La recherche d'un plaisir ou d'un bonheur grand ou petit,  n'est-elle pas plus gratifiante que le plaisir ou le l’évènement lui-même?
Dans l'attente de l'évènement espéré, planifié, tout est encore possible: on peut regarder, hésiter, revenir en arrière.... réfléchir encore et encore...c'est en soi un vrai bonheur!
Quand on est en plein dedans,  il arrive qu'on soit un peu déçu (du livre, du voyage, d'une rencontre, que sais-je?) et que l'on pense déjà au livre qu'on lira ensuite, au voyage qu'on fera après, à la  rencontre suivante dont on se réjouit déjà
Et puis tout se passe tellement vite; voyez ce que disent les jeunes mariés en parlant du jour de leurs noces... tout ce temps fiévreux à préparer la fête et... tout s'est passé comme dans un rêve...

Je pense à autre chose
Le plaisir du shopping pour certains (vous savez bien, quand on dit avec un grand soupir, planquée devant la porte de sa garde robe, qu'on a vraiment plus rien à se mettre...) est parfois plus délicieux que de mettre ce vêtement une fois arrivée à la maison. Il m'est arrivé quelquefois de sacrifier au plaisir du shopping et puis... je n'ai jamais mis (ou si peu) le vêtement acheté!

Idem pour les photos
Le plaisir de les faire est parfois bien plus grand que le plaisir de les regarder. Chercher le meilleur angle de vue, dénicher la photo du siècle, être attentif, l'oeil sur l'objectif, au détail qui tue...Mon mari par ex.est un acharné de photos... mais il y a des paquets entiers de photos argentiques qu'il a faites ainsi,  et qui se trouvent encore aujourd'hui dans leur emballage...Il les a à peine regardées...

Il y a sûrement d'autres exemples, je compte sur vous pour les dénicher...

lundi 10 décembre 2012

ça n'a l'air de rien mais...

Faire exactement l'inverse de ce qu'on devrait faire, et même de ce qu'on aimerait bien faire... vous comprenez ça vous?

Manger encore un dernier petit truc, alors que manifestement notre estomac est comblé et que d’ailleurs on veut faire attention et que d'ailleurs on a tendance à prendre un peu de poids ces temps-ci... Tant pis, on décide de commencer demain à faire attention à ce qu'on mange...

S'attarder sur le Net alors qu'on aimerait tellement avancer dans un travail qu'il nous plait pourtant de faire, mais voilà! il faut s'y mettre et c'est ça qui est difficile... bon allez, dans dix minutes c'est parti, promis juré... on y va... et dix minutes plus tard, on est encore perdu dans je ne sais quel endroit super intéressant du Web...

Traîner alors qu'on est attendu et qu'on s'est juré de ne plus jamais arriver en retard, de s'y prendre bien à temps cette fois ci. Penser qu'on a encore cinq minutes et puis encore cinq... et puis partir vraiment en retard! Mais comment on fait son compte...?

Plonger dans un livre passionnant alors que vraiment il y a plein de choses à faire (ménage, rangement, travail etc) On se donne encore dix pages, pas une de plus... qui se transforment comme par hasard en quinze ou vingt...

Oui bon demain promis juré je ferai comme j'ai dit que je ferais... 
D'ailleurs en écrivant ici un petit quelque chose ce soir, j'ai déjà commencé... je me sentais "sans mots" depuis quelques jours... j'ai ouvert la page d'un nouveau message, et j'ai écrit TOUT DE SUITE sans remettre à plus tard ou à demain... quand je serais en forme...

Il faut parfois décider d'être en forme... c'est simple non?

mardi 4 décembre 2012

Noël, bientôt...


Je le pressens, je vais devoir lutter
Lutter contre la déprime qui m'envahit à chaque fin d'année... la déprime qui s'insinue en moi à l'approche des fêtes... Je reconnais son visage, sa voix éveille en moi, une tristesse qui n'a pas vraiment de nom

Il y a de vieux chagrins en moi qui autrefois sont nés durant cette période... qui ne se sont jamais effacés malgré ma volonté tenace et persévérante de ne pas les laisser colorer mes Noëls d'adulte, les Noëls de mes enfants.
J'ai toujours fait les gestes qu'il fallait avec plus ou moins de bonheur: le sapin, l'ambiance de Noël, la décoration de la maison, les vacances...tout y était,  les enfants en ont je crois, de bons souvenirs.

Mais malgré moi, malgré ma bonne volonté, les vieux chagrins d'autrefois qui se sont collés, accrochés  à Noël, reviennent colorer de déprime plus ou moins marquée ces jours qui restent étranges pour moi... entre les mille et une petites lumières joyeuses qui s'allument dans les vitrines, dans les rues de la ville, dans les maisons, et cet état d'âme qui éteint en moi toute velléité de commencer à préparer quoi que ce soit, je suis un peu paumée...

On fait quoi à Noël me disent les enfants...
Ah oui, me dis-je c'est bientôt Noël... et je commence à réfléchir sans conviction aux préparatifs de la fête qui aura lieu chez moi.
Pourtant j'aime réunir toute ma petite famille, j'aime les avoir tous autour de nous.
Il y aura des absents pourtant, certains de mes enfants vivront les fêtes en célibataires...

Mais il faut tenir le coup jusque là, alors que de plus belle, les magasins s'affolent, se mettent à clignoter de toutes parts...de plus cette ambiance artificielle jure avec l'état du monde...

C'est chaque année la même chose, dès les premiers jours de décembre, j'ai envie de me cacher sous la couette pour attendre en dormant les premiers jours de l'année nouvelle...Et m'imaginer pouvoir recommencer quelque chose de vraiment neuf!

S'il est vrai que la joie tout autour naît du centre de soi-même pour irradier au dehors, alors j'ai encore du pain sur la planche
Vivre l'instant présent, c'est aussi une bonne fois tourner la page aux vieux chagrins dépassés


NB/ J'ai lu ici un billet que j'ai bcp apprécié. Liaht dit de façon extraordinaire ce que beaucoup pensent et vivent... je vous invite à aller lire ce billet









jeudi 29 novembre 2012

Chaque chose en son temps...!

J'ai beaucoup de chance
j'ai redécouvert mon mari autrement depuis quinze mois, depuis le 13 août 2011
Je ne savais pas que j'avais un mari aussi bon, aussi fondamentalement bon

Je le savais, bien sûr, mais je me laissais trop souvent envahir par tout ce qui n'allait pas, tous ses défauts (!), tout ce que je n'aimais pas en lui, et surtout tout ce que je lui reprochais
Son incroyable capacité à thésauriser tout et n'importe quoi :
Des piles de revues et de journaux accumulés depuis des lustres et qu'il garde précieusement (et pas question pour moi d'y toucher!) il doit les relire avant de les jeter ;-))
Des objets hétéroclites qu'il ramène de je ne sais où... ça peut toujours servir! (ben non perdus dans le fatras, il a même oublié qu'ils sont là, à dormir dans la poussière et le désordre...)
Ses vieux machins et bazars, dont il est incapable de se séparer... c'est plus fort que lui!

Toutes les pièces de la maison, qui se vidaient au fur et à mesure du départ des enfants, se sont trouvées petit à petit complètement envahies!
Il me faut lutter pour qu'il garde dégagée la table de la salle à manger, c'est dire l'intensité du problème

Or, depuis exactement le 13 août 2011, l'homme de ma vie a changé
En mieux évidemment. En fait, il s'est révélé comme il est profondément!
Une homme bon, attentif, prêt à faire n'importe quoi pour m'être agréable, et me simplifier la vie. Il est véritablement à mes côtés...

Me conduire dans tel endroit, difficilement accessible en transports en commun...
Éplucher les légumes et les fruits (les infernales petites pommes du jardin, pas belles à voir et dont on fait de bonnes compotes)
Faire les courses et revenir avec tout le contenu de la liste: alors là il m'étonne et me ravit. Il innove, me surprend, c'est magnifique!
On a recommencé doucement à recevoir l'un ou l'autre de nos amis.. son aide est attentive et efficace!

Bref il est merveilleux et je lui suis profondément reconnaissante: il n'a cessé de m'encourager et d'être avec moi dans les moments les plus noirs de cette année, quand j'étais complètement laminée par la maladie et la prise des médicaments...il m'écoutait et m'encourageait quand il me voyait une petite mine...
Et il est plus que jamais un papa tendre et attentif, prêt à dépanner nos enfants, à les écouter quand ils le demandent... et Dieu sait si eux aussi, dans la vie difficile que chacun d'entre eux mènent depuis plus d'un an, espère cette écoute aimante de leurs parents

Oui bon d'accord, il n'a pas encore pris le taureau par les cornes pour ranger la maison... mais il m'assure que "ça viendra, chaque chose en son temps"!
Je ne demande qu'à le croire... d'ailleurs c'est simple, j'y crois...!




dimanche 25 novembre 2012

Ateliers d'écriture, ça repart!!

Après plus d'un an d'arrêt, j'ai décidé de reprendre l'animation de mes ateliers d'écriture
Et à l'UDA (Université des aînés), quand j'ai annoncé la nouvelle, à savoir que je me sentais en mesure de reprendre cette animation, on était ravi et plus que ça!
C'est vrai si si! Les gens se demandaient pourquoi cette année 2012/2013, il n'y avait pas d'ateliers prévus!

Je ne recommence pas avant tout pour faire plaisir aux gens (un peu bien sûr, mais pas que! C'est agréable de se sentir attendue...!) Je le fais parce que j'aime ça! J'aime écrire, vous le savez, et j'aime aussi animer ces ateliers au cours desquels tant de bonnes choses se passent: écouter les autres, partager son propre texte en mettant de côté son petit ego qui redoute toujours de ne pas faire assez bien, en tout cas moins bien que les autres...
Non! Rien de tout ça! Chacun, comme ici d’ailleurs, a ses bonnes choses à partager, et l'on apprend énormément de l'écoute bienveillante de chacun. Il suffit d'encourager et des miracles peuvent avoir lieu!

Je suis heureuse
Jusqu'à il y a encore peu, je ne me sentais pas en mesure de reprendre: la fatigue est encore si présente, le stress de ne pas bien "voir" me donnait des tensions intérieures parfois énormes...

Mais j'ai décidé... je décide de m'en croire à nouveau capable
De toutes façons écouter les gens, mettre l'accent sur ce que leurs textes a de positif, et même parfois de génial, expliquer certaines "règles" et trucs d'écriture, je peux faire, oui je peux faire et je retrouverai le plaisir de m'y remettre
C'est en janvier que "ça" recommence...
Photo Coumarine

vendredi 23 novembre 2012

Points d'interrogation...

Je voudrais vous demander d'être patient en face de tout ce qui n'est pas résolu dans votre coeur. Efforcez-vous d'aimer vos questions pour elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère. Ne cherchez pas pour le moment des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne sauriez pas les mettre en pratique, les "vivre". Et il s'agit, précisément,de tout vivre. Ne vivez, pour l'instant, que vos questions. Peut-être simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses

Rainer Maria Rilke


Il y a quelques jours j'ai acheté un petit livre. Il est là, à portée de ma main, et je l'ouvre souvent dans la journée
Il s'agit de Petite anthologie spirituelle, pour traverser les épreuves de la vie de Anne Ducrocq (Ed.  Albin Michel
Ce sont des citations choisies chez des auteurs très différents, citations qui cernent toutes un aspect des difficultés de la vie, tant physiques que morales..
Certaines citations me parlent plus que d'autres, certaines citations me parlent aujourd'hui plus qu'hier, d'autres ne me parlent pas (encore), mais qui sait demain...?
Ce sont des textes courts qui "accompagnent" une réflexion, qui aident à mieux vivre, parfois
Non pas des textes religieux, ni d'auteurs religieux comme le terme spirituel pourrait le laisser croire. Ce sont des textes qui creusent l'humanité en nous, qui éveillent une petite flamme à laquelle on peut se chauffer, un peu, beaucoup... Des mots qui parfois font tilt.

Je suis remplie de questions auxquelles je n'ai aucune réponse...autour de moi, dans mon entourage proche, il y a des souffrances, moi-même j'ai parfois l’impression de ne plus vivre qu'"à moitié", comme ma santé amputée 
Et ce monde, près ou lointain qui semble passer son temps à souffrir, qui nous raconte chaque jour son lot de catastrophes, humaines et naturelles. Pourquoi?

Bien sûr je ne sais pas. Je n'ai aucune réponse.
J'essaie alors d'entrer dans le "vivre mes questions". Elles sont là en toile de fond, je ne les quitte à aucun moment, mais j'essaie de les vivre, en les éclaboussant d'amour. A chaque moment. Et quand j'oublie et replonge dans le marasme ou le découragement, quand je suis reprise par la stupéfaction et la révolte, je replonge consciemment dans le plus d'amour possible. De cet amour bienveillant qui remplit le coeur et lisse  le visage, apaise le ventre. Et à force, certaines questions qui me semblaient insolubles il n'y a pas si longtemps, trouvent un commencement de réponse. Une réponse qui va dans le sens d'une paix profonde...  Et que je ne voyais pas, aveugle que j'étais! (c'est amusant! que j'utilise ces mots...!!!)

dimanche 18 novembre 2012

Infuser davantage...

On n'en finit pas d'être un homme (une femme)
Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage

Henri Michaux

J'ai beau avoir l'âge que j'ai (une presque vieille!) je sais que je n'aurai jamais fini de "grandir", d'apprendre, de faire mon chemin de femme, dans la fermeté d'oser dire mes opinions, d’oser me montrer conforme à qui je suis, dans l'écoute, le respect et la tendresse pour celui/celle qui est en face de moi. Et dans plein d'autres choses encore ;-))

Je n'ai pas fini d'apprendre, de chercher mes chemins de Vie, avec, par et pour les autres...et pour moi bien sûr, l'un ne va pas sans l'autre

Il m'arrive parfois de me surprendre en flagrant délit de recherche d'ego, par exemple sur ce blog... est-ce "normal" pour qui affirme être en recherche "spirituelle", comme je l'ai affirmé sur mes billets précédents?

Il suffit que je me sente en panne d'inspiration, et je n'écris rien... parce que je veux que mes billets soient bons, bien écrits, dignes de... moi!
Alors je préfère me taire que de risquer d'être nulle, ou simplement banale...

Et je me tais en effet, je ne fais pas l'effort de sortir de mon marasme. Or plus je ferme les portes de mon être intérieur, plus je m'enfonce dans la panne sèche et plus j'ai de la peine à en sortir. L'écriture en recherche d'intériorité, ici ou ailleurs, me nourrit. Quand je n'écris plus ou beaucoup moins, je rapetisse, c'est l'impression que j'ai en tous cas...

Mon accident de santé m'a appris une chose et c'est clair en moi: chaque jour que je vis est un cadeau! Si je ne vis pas ce jour, si je me perds dans des chemins secondaires, superficiels, c'est un jour définitivement passé, terminé! Gâché...
L'accident de santé m'a confronté aussi avec cette vérité valable pour tous: je peux mourir demain. Il y a une épée de Damoclès qui plane sur ma tête...
Je sais que je n'ai pas d'instant à perdre dans d'inutiles petits soucis qui n'en valent pas la peine. Le temps, avec ou sans maladie, est compté. Il est compté pour chacun d'entre nous. La différence avec le passé pour moi, c'est que aujourd'hui je le sais, je le vis dans mes tripes, cette vérité ne sort à aucun moment de ma tête
Et loin de me faire peur, cela me stimule...

Cela ne sert à rien de désespérer de n'avoir jamais fini de devenir un homme ou une femme dit Michaux: et il a cette petite phrase que j'adore: faites infuser davantage. C'est ce qu'il faut faire évidemment pour avoir un bon thé... bien infuser, le temps qu'il faut

J'ai encore beaucoup de choses à apprendre et j'en suis heureuse. C'est ce qui me donne une vie passionnante et riche, et  non pas un ersatz de quelque chose qui ressemble à un ver de terre de vie

lundi 12 novembre 2012

La Vie m'aime, d'accord, mais concrètement?

Evidemment j'ai bien conscience que c'est assez facile de dire que la vie m'aime, quand beaucoup de choses dans la vie ne tournent pas très rond

Dire est facile, on répète les choses et ça finit par rentrer dans le crâne
Mais dès que surgit l'ennui, le souci, une contrariété plus ou moins forte, un chagrin, une difficulté, une lassitude, un découragement ... voilà qu'on se retrouve d’emblée replongé dans le gris, le morose, l'impression qu'on ne s'en sortira jamais...jamais

Bon c'est sûr, l'entrée de l'hiver n'arrange pas les choses, pour ceux qui, comme moi sont du printemps. J'ai beau me dire que dans quatre mois, fini l'hiver... en attendant on est en plein dedans ou c'est tout comme, les soirées nous chipent pas mal de temps de clarté, les matins peinent à se lever... les jardins sont déserts, rien, pas une petite pousse qui aurait oublié que c'est pas vraiment la saison et qui pousserait une tête curieuse pour voir comment c'est de sortir la tête de la terre quasi gelée...

Autour de moi, mes proches, c'est pas vraiment ça... Ils ont des moments (qui s'allongent...) pas faciles à vivre. Mais en même temps beaucoup de courage pour surmonter tout ça... bravo à vous que j'aime!

Et puis il y a moi, avec mes yeux définitivement en compote... je suis fébrile dès que je passe le seuil de la maison, fébrile dès qu'il me faut marcher droit dans la rue, pas que j'aurais bu deux verres de trop, mais que mon corps me tire immanquablement du côté de l'oeil qui voit encore...
Il y a moi, fébrile dès que à la caisse d'un magasin il me faut payer mes petites et grandes choses. J'ai beau savoir que tout s'y trouve, dans mon foutu (trop) grand sac: portefeuille, carte bleue, j'ai vérifié avant de partir tu penses... au moment de payer, je plonge confiante dans mon sac... et le stress m'envahit d'un seul coup: où se trouve ce fichu portefeuille. Dans le coin gauche? Non! Dans le coin droit? Non plus... mais où alors...? Une espèce de panique m'envahit... ça y est je ne l'ai pas, ou plus... jusqu'au moment où je mets la main dessus alors que je n'y croyais plus. OK OK, pourquoi je panique comme ça... Cool, cool...

Même chose d'ailleurs quand devant la maison je cherche mes clefs... les mains dans mon sac... horreur je ne les trouve pas, ni à droite ni à gauche, ni au dessus, ni en dessous. Cet espèce ce fourre tout de sac de malheur cache bien son jeu...(c'est ici que je dis deux ou trois gros mots...)
Je finis par les retrouver, mais au bout de trois minutes d'enfer. C'est trop trois minutes quand on cherche ses clés et qu'on croit qu'on ne les a pas...et qu'on se voit dehors dans la pluie et le vent...




mardi 6 novembre 2012

Quand la Vie me choisit...

A la demande de quelques uns d'entre vous, je vous mets les mots qui me sont venus en lisant le petit passage qui suit. Lire en ce qui me concerne ne suffit pas... j'ai vite fait le tour de ces mots. par contre quand je me mets à écrire, des choses se mettent en place... j'en suis la première étonnée


"Il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe descendre sur lui. Et des cieux vint une voix: tu es mon fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir"
Certains vivent ce genre de révélation intérieure. Un évènement clé, qui bouleverse le futur de leur vie, qui fait que plus jamais, rien ne sera pareil. Une révélation intérieure qui te tombe dessus, sans que tu l'aies demandée, et qui change désormais ta vie. Une révélation qui agrandit ton coeur: tu es aimé, tu es précieux, toi tel que tu es! Désormais tu pourras aller jusqu'au bout de ta vie, fort de cette certitude qui a tout bousculé en toi. Les autres n'ont vu ni colombe, ni entendu une voix tonitruante venue des cieux. A vrai dire toi non plus... Car les cieux, la colombe qui descend, c'est une magnifique métaphore pour exprimer la paix profonde qui soudain s'est emparée de toi, en remuant le plus intime de toi-même...

J'ai parfois vécu ce genre de moment intense au cours duquel soudain, sans l'avoir cherché, mon coeur se dilate, je me sens envahie d'une reconnaissance absolue, d'un amour infini pour la vie, aussi difficile soit-elle...Je ressens alors combien la vie m'aime, combien moi j'aime la vie. Que je suis faite pour elle, qu'elle est faite pour moi... quoi qu'il m'arrive de difficile à vivre... Je suis choisie par la Vie, je suis sa fille bien-aimée..
LA VIE... magnifique cadeau, qu'on s'empresse si souvent de dénaturer. moi la première, dans mes moments de mauvaise humeur, quand je ferme les volets de ma vie intérieure, que je m'enferme dans mes petitesses et mesquineries...
Alors dans ces moments qui me tombent dessus sans que je l'ai cherché aucunement, je me sens soudain en harmonie complète et intense avec la VIE, de cette vie qui me dépasse, qui dépasse de loin les frontières étroites de ma petite vie ordinaire.
Mon coeur se dilate aux dimensions de l'univers, je me sens faire partie d'un tout, dont à ma petite mesure, je suis responsable...
Voilà!
Lisant ce passage de Marc l’Évangéliste, puis écrivant mes ressentis, voilà ce qui est venu sous ma plume
Désolée pour les "spécialistes" qui risquent de critiquer ma façon de parler de ce passage d'évangile
D'accord ce n'est pas très "catholique"! (sourire), c'est "coumarinien"!

samedi 3 novembre 2012

Le plus essentiel (pour moi évidemment!)

Je vous ai dit je crois, que j'étais en recherche... on va dire "spirituelle"

C'est quoi cette recherche spirituelle? C'est une tentative d'approche du plus essentiel en moi, et chez les autres...
Cette recherche passe par la lecture de deux ou trois livres qui me nourrissent au quotidien: surtout Etty (Hillesum), les journaux de Charles Juliet, surtout "Accueils" (C.J. n'est pas du tout croyant, mais en recherche de ... l'essentiel...!)

Ma recherche a hésité longtemps devant ma bible qui a rejoint elle aussi mes livres "essentiels". Mais que je ne parvenais pas à ouvrir. Blocage, résistance, peur de me laisser embobiner. ou de m'embêter royalement!!

J'ai fini par l'ouvrir, je suis arrivée sur l'évangile de Marc
J'ai commencé à lire, paragraphe par paragraphe, un par jour pour ne pas avoir d'indigestion.
Et... aussitôt les idées fusent...
Oh! pas du tout des considérations théologiques savantes, non, simplement mes ressentis à la lecture de ces quelques phrases par jour, ce que ces mots me disent à moi, aujourd'hui!
Je lis donc quelques lignes... dans un premier temps, ça me sonne comme un vieux texte poussiéreux, sans rapport avec ma vie aujourd'hui
Puis je prends ma plume et mon cahier, et je me laisse écrire. Je reprends un mot qui me frappe, et j'y vais, j'écris...
Et au final, au bout de dix minutes, je me sens grandie par les mots conjuguées de Marc l’Évangéliste, et  ceux de Coumarine qui écrit ce que ça lui dit, leur résonance sur ma vie aujourd'hui

J'ai commencé un peu au hasard, ne sachant pas ce qui m'attend, comme une sorte de devoir ou d'obligation que j'allais m'imposer
Or, voilà que je suis en train de commencer à toucher un peu de cet "essentiel". Un tout petit peu... 
Non pas une rencontre avec Dieu, genre conversion et je ne serai plus jamais comme avant
Plutôt genre conversation en mode respiration calme et lente...
Qui m'est infiniment bénéfique...

Ça durera ce que ça durera...



lundi 29 octobre 2012

Paroles Plurielles

Ce matin un de mes mails attire particulièrement mon attention
La blogueuse me parle de l’atelier d'écriture que j'avais ouvert en 2005, puis animé pendant presque 4 ans. Cet atelier Paroles Plurielles a très vite connu un grand succès. Tellement que j'ai fait appel pour me seconder à deux aides précieux.

Je proposais toujours le même genre de consigne d'écriture: une photo (de moi, ou reçue d'un blogueur, ou glanée sur le web) + un incipit (une phrase qui obligatoirement, devait commencer le texte).
Cet incipit, j'avais un malin plaisir à le proposer, alors même qu'il n’avait strictement rien à voir avec la photo. Les participants avaient donc cette difficulté d'imaginer leur texte en raccordant de manière créative la photo et l'incipit... 

Il y a eu des textes magnifiques... Il y en a eu pour tous les goûts, des sensibles qui tiraient des larmes à leurs lecteurs, des sensuels, des cyniques, des comiques, de tout, je vous dis, de tout!
J'avais à coeur à mettre un commentaire à chacun(e)... mais parfois il y avait 50 textes par consigne, et je voulais absolument continuer à tenir mon blog ordinaire
J'ai dû déclarer forfait... hélas!

Ce matin en plongeant dans le blog que je n'ai pas supprimé, j'ai éprouvé une vraie nostalgie, c'était un temps fort d'amitié, de créativité...
J'ai presque eu le désir de reprendre ce blog, de le relancer... c'est vous dire...

Si vous allez voir, vous trouverez les consignes sous l'appellation "toutes les consignes". Vous pourrez vous faire une idée de ce que je proposais
Vous verrez aussi le nom de tous les participants. J'avais fait un nettoyage de ces noms peu de temps avant la pause, car certains n'avaient écrit qu'un seul texte, et la liste devenait vraiment longue.

J'ai beaucoup aimé faire ça... et je crois que les participants aimaient aussi... 

Il y a bien sûr bien des ateliers d'écriture conviviaux sur le Net... mais celui-là, c'était mon bébé, et ce n'a pas été facile pour moi de le mettre en pause...


vendredi 26 octobre 2012

Ecrire juste... ou vrai?

Pas si facile de publier des billets sur son vécu de l'enfance ou actuel, quand on est lu par ses proches...
Mon fils par exemple: ce matin long coup de fil.
Il me dit un certain malaise (le billet précédent) : c'est comme si j'écrivais que j'avais été "reléguée" dans une mansarde...
Par souci de justice, il me fait remarquer que peut-être n'était-ce pas de la relégation, mais que c'était peut-être pour des motifs autres que par ex... un amour moins attentif....

Première réaction: zut alors, si je ne peux pas écrire librement MES ressentis ici sur ce blog... je ferme et je recommence ailleurs, en me gardant bien de mettre au courant mon entourage, je veux pouvoir me sentir libre d'écrire, d'aménager, et même "d'inventer" mes souvenirs d'enfance. De les réécrire. Comme le font tous les auteurs finalement! Je ne fais pas oeuvre d'historienne, mais d'auteure, c'est autre chose. Mais lui en tant que fils de sa mère se sent concerné par ce que j’écris, et je crois qu'il "a mal à"  mes souvenirs un peu tristes et sombres de mon enfance. Voilà, il m'aime, c'est pour ça!

Deuxième réaction: il y a peut-être du vrai dans ce qu'il me dit, si gentiment que je ne peux pas ne pas l'écouter...
Alors je tente de comprendre
J'ai un frère aîné de huit ans plus âgé... Après une longue attente, je suis née pendant la guerre (oui, Coumarine est une presque vieille dame) Mes parents venus du pays flamand, ont dû commencer leur vie à zéro: peu ou pas d'argent. Mon père, courageux a gravi les échelons, pour finir par être directeur adjoint de la société dans laquelle il avait été engagé au début comme garçon de course. Intelligent, travailleur et homme de confiance, mon père!
Au début de leur vie à Bruxelles, ils louent une petite maison: les mansardes constituaient le deuxième étage, et non pour autant l'étage de la mise à l'écart. Mon frère et moi, on s'y sentait bien...J'y étais là, heureuse, insouciante...
Nous avons déménagé souvent, je l'ai dit...mon père a gagné de mieux en mieux sa vie, la guerre et ses années de disette étaient finies... la deuxième maison est plus vaste, plus confortable. Et mon jeune frère et moi-même nous installons au deuxième étage, les mansardes devenant alors les pièces à brol (belgicisme dont le sens est à deviner ;-))

Il faut dire que mes souvenirs qui sont loin d'être précis, je les réaménage dans un brin de fiction... Non je ne mens pas... j'écris, c'est différent. Dans ce billet-ci, pour répondre aux interrogations de mon fils, je fais une petite mise au point, sur l'art d'écrire en réécrivant le passé, sans lui être infidèle pour autant.

En tout cas mon billet a provoqué un bel échange entre mon fil et moi-même, il ne savait pas que, enfant, j'avais déménagé si souvent...






jeudi 25 octobre 2012

Les maisons de mon enfance


Dans mon enfance, quatre maisons successives. Quatre petites maisons, situées toutes dans le même quartier du centre de Bruxelles. Quatre répliques quasi identiques l’une de l’autre… peu de souvenirs de l’intérieur de ces quatre maisons. Tout est occulté d’un voile gris. Ressentis pesants. Pas d’images précises, pas de couleurs, pas de sons, quelques sensations seulement…. des odeurs surtout…

Ma chambre, où est ma chambre ? Ah oui ! Tout en haut. Dans une mansarde ! A côté de celle de mon jeune frère. L’odeur me chatouille le nez. Relents de poussière et de solitude. Nous deux, sous les combles, un peu isolés peut-être, mais protégés, loin du cœur énervé de la maison. Tous les deux on est bien, comme des jumeaux, partageant secrets, jeux, petites joies et  gros chagrins…

Je vois une lucarne. Derrière il y a des voyages fabuleux. Petits nuages facétieux, pluies qui tricotent des danses singulières. Ciel miniature aux dimensions de la lucarne. Miniature peut-être, mais prometteur. Je monte sur une chaise. Je m’accroche. Je pense que je vais m’envoler… vertige, chute…. Le bras est cassé, mais enfin tu faisais quoi là haut ?

L’autre frère, le grand, ainsi que les parents, vivent au premier dans les belles pièces. La chambre des parents, sanctuaire inviolable. Avec son odeur de renfermé dans cette pièce dont les fenêtres n’étaient jamais ouvertes. La chambre de monsieur le grand frère, tout aussi inviolable, mystérieuse, remplie de toutes sortes de papiers importants.  Défense de toucher. Ah oui ! Il y a les affiches punaisées sur le mur, lacs italiens, montagnes suisses, c’est beau, ça fait rêver,  mais c’est loin, hors de ma portée.

Au bel étage la salle de bain, tellement éloignée de nos chambres mansardées… Il fait si froid pour y arriver. On grelotte. Derrière la porte, la toilette, c’est là que la fillette que je suis encore, découvre le cœur battant, son premier sang de femme. Ca fait un peu peur quand même ! Mal au ventre, je pleure. La mère, embarrassée, me donne des serviettes qui grattent. La temps de l’innocence est fini !

En bas, le salon est la « belle pièce », exclusivement réservée pour recevoir. Comme cela arrivait une fois par an et encore, ce salon était pièce interdite, endroit feutré où dormaient les objets que l’on disait précieux, les tableaux sévères de quelques ancêtres dont on avait oublié le nom. Mon jeune frère et moi, on s’y aventure parfois le cœur en émoi, impressionnés par le silence et l’immobilité de l’endroit, l’odeur de la cire se mêlant à celle de la poussière : on regardait timidement, car même nos regards supposaient une incursion défendue. Mais le salon semblait alors s’animer par nos visites sur la pointe de nos pieds intimidés. Puis rapidement nous refermions la porte, ce lieu était trop étrange, trop différent des autres pièces où l’on vivait, où l’on pouvait au moins un minimum, bousculer ou déplacer les choses.

A côté la salle à manger, sombre, aucune lumière venant de l’extérieur. C’est aussi une pièce de grandes personnes, je la traverse pour aller rapidement dans la véranda, qui est la pièce à vivre, à écouter la radio, à coudre, à lire le journal, à lire tout court, à jouer aux billes avec le petit frère.
J'ai tellement joué aux billes avec mon frère, que j'en avais l'ongle du pouce tout déformé...

dimanche 21 octobre 2012

La patiente est patiente, mais pas toujours...

Vous avez remarqué sans doute que j'écris beaucoup moins ici...
C'est tout simplement que je suis sur un plateau ;-)) et que je ne parviens pas à redécoller, du moins pas encore, et cela me décourage pas mal...
- je suis loin de m'être habituée à ma vue déficiente. Les médecins qui s'occupent de moi me rassurent à chaque visite, la situation est parfaitement sous contrôle, tout semble aller bien mais oui! il faut un certain temps pour s'habituer à toute situation qui sort de l’ordinaire (la perte d'un oeil) d'autant plus que je ne suis plus une toute jeune fille (hum hum) donc immanquablement cela met du temps. Patience...
Ben justement j'en ai plus beaucoup de la patience, je l'ai usée de tous les côtés. Je me sens pas bien quand je dois sortir des lieux habituels, je stresse énormément, je me cogne. Donc je suis devenue une ourse en cage... et j'ai peur de me rétrécir

- il y a aussi le traitement qui, même si doucement il s'allège, me cause encore bien des tourments. Entre autres l’immunosuppresseur qui comme son nom l'indique supprime mes facultés d'immunité. Donc je suis susceptible d’attraper chaque crasse qui passe, ce qui est arrivé avec cette bronchite qui tout doucement se termine. Ah! oui! parce que affaiblie dans mon immunité, tous mes bobos mettent bien plus de temps à guérir, genre petite plaie par ci, bleu par là...

- la fatigue aussi qui m’empêche de mener une vie plus ou moins normale, je dors énormément! Dans le sommeil au moins je ne dois pas faire l'effort de regarder

Pendant l'été cependant il me semblait que j'allais mieux... l'été sûrement, la lumière, m’apportaient ma dose de courage et de patience. Là maintenant je sens que je stagne dans ma remontée. Bien sûr je sais que c'est normal, les paliers sont fréquents... mais c'est par moment profondément décourageant. Faut juste (mais ce n'est pas évident) le savoir et faire confiance que ce n'est qu'un pallier et non pas une arrivée...
Le problème c'est que, comme j'espère aller mieux, et que ce n'est pas vraiment ça, je m'installe dans l'attente et ne tire pas parti des moments où je suis bien, capable de renouer avec énergie et dynamisme



mardi 16 octobre 2012

Pas de soleil pour le moment

Depuis une semaine, hors circuit
Bronchite, d’autant plus forte, vu les médicaments immunosuppresseurs pris depuis plus d''un an
Toux qui déchire, fatigue, mouchoirs trempés
Je mords sur ma chique
Pas grave certes...

Si au moins il y avait un peu de soleil pour éclairer ma fenêtre...

Vous le savez, ce dimanche il y avait les élections communales en Belgique
J'ai passé près de deux heures à lire les éditoriaux des journaux en ligne
La situation est grave

Il y a chez nous un petit chef arrogant, prétentieux, devenu acre et sec en perdant ses kilos, alors qu'il n'y a pas si longtemps, il enrobait ses propos d'une couche de bonhomie
Il me fait peur: nationaliste, il prend l'allure et le discours d'un petit empereur, sûr de lui
Il parait qu'il est allé triomphalement jusqu'à la maison communale de la ville dont il sera le maïeur, saluant la foule par la fenêtre ouverte!!
Je sais pas vous, mais moi ça me donne de mauvais souvenirs...




lundi 8 octobre 2012

Emménagement

Je voulais écrire un billet ce matin
Mais voilà qu'un énorme camion de déménagement est arrivé dès l'aurore, les voisins d'en face emménagent...et les bruits que cela provoque, (les hommes qui hurlent de la maison au camion, du camion à la maison, les claquements de toutes sortes sans discontinuer), m'empêchent de réunir deux idées...

Alors je pense 
- D'abord que les hommes qui travaillent dans la rue, font toujours du bruit, ils doivent crier pour se faire comprendre de leurs collègues: ceux-ci font du bruit, eux aussi, et les cris doivent impérativement pouvoir passer au dessus...
- Je pense aux nouveaux voisins qui vivront dans cette maison que nous connaissons pour y être allés quelquefois. Comment vont-ils l'apprivoiser? Pourront-ils en faire un vrai chez eux? Où ils se sentiront bien? Ils sont anglais, je ne sais pas encore s'ils parlent notre langue, je me débrouille à peine dans la leur. Nous irons leur souhaiter la bienvenue... voir si nous pouvons nous comprendre. Je pense à ce qu'il serait bon qu'on leur dise pour qu'ils n'aient pas tout à deviner, les habitudes petites et grandes du quartier, de la commune, les transports en commun. Je me pose la question de: comment ferais-je moi, si je devais partir et m'installer (par ex) dans la banlieue de Londres?
- Je pense aux anciens voisins, partis plus loin... seront-ils heureux? Ont-ils fait le bon choix? Ils ont déjà débuté leur nouvelle vie...

J'ai toujours un peu de nostalgie quand une page se tourne... et encore! Je n'assiste à cet évènement que de loin...Je n'y suis pas vraiment impliquée...

 Voilà! les cris et les bruits divers viennent de s'évanouir avec la disparition du grand, de l’énorme camion...Tout est rentré dans l’ordre...
Mais quel ordre au fond...?

photo du net

mercredi 3 octobre 2012

Huit ans, c'est peu et beaucoup!

Aujourd'hui est un anniversaire, en tout cas pour moi: voilà huit années que je tiens ce blog, que je suis ici Coumarine
Parfois j'ai eu envie d'arrêter, ou alors de changer de lieu, pour retrouver une écriture que j'imaginais plus "libre", une écriture qui pourrait déposer les mots ici sans me tracasser au sujet des lecteurs. Et parmi eux, les proches qui me voient vivre, me connaissent à leur manière. Se sont fait une idée de qui je suis, au départ de celle que je montre. Moi je sais que oui, je suis sans doute cette personne qu'ils côtoient  au quotidien, ou fréquemment, mais que j'ai d'autres facettes qui leur sont inconnues, et dont je ne parlerai jamais ici... C'est mon jardin secret et même sous forme fictive, je n'évoquerai jamais certains aspects, détails ou évènements de ma vie, qui ont pourtant orienté (orientent toujours) la vie que je mène, la personne que je suis

Il y a huit ans, je rêvais naïvement d'un lieu retranché, un lieu secret, inconnu de tous, où je pourrais librement écrire le pire (sans qu'on ne me juge) et le meilleur (sans apparaître prétentieuse) en moi.
Les blogueurs les plus anciens le savent: au fil du temps, une fois que l'anonymat s'est effiloché, il est devenu bien difficile d'exprimer les ressentis les plus profonds, ceux qu'on garde comme un trésor auquel on ne touche pas.
Je ne souhaite pas raconter ici des anecdotes de ma vie très ordinaire. Si je le fais c'est parce qu'elles ont eu un impact sur mes ressentis profonds, que je me donne alors la permission d'aborder ici, et je constate que j'ai eu raison quand je vois que les commentaires arrivent comme des éclats précieux (pour moi)

Mais bien d'autres sujets je ne les aborderai pas parce que, même s'ils me concernent, ils ne m'appartiennent pas. Je parle très peu de mes enfants, ils me semblent que je les trahirais si je racontais les aléas de leur vie, parfois bien difficile. Ce n'est pas l'envie qui me manque, je veux dire que MOI, Coumarine aurait parfois besoin de pouvoir écrire au sujet de mes inquiétudes ou chagrins que j'éprouve à leur sujet
Il me faut trouver d'autres lieux pour exprimer cette part secrète de mon moi le plus personnel...

Huit ans donc que j'écris ici. Durant cinq années sur mon premier blog "petites paroles inutiles", puis ici déménagement sur blogspot et petit changement de titre: mes paroles sont toujours "petites" mais j'ai gommé le mot inutiles...
Vous êtes nombreux à me lire, je ne vais pas ici exposer mes statistiques. Si j'aime être lue et recevoir des commentaires, j'écris avant tout pour moi, pour le plaisir que j'éprouve à aligner les mots les plus justes. D'ailleurs je me faisais la réflexion que le billet précédent, important pour moi, ne récoltait pas bcp de commentaires. C'est le cas chaque fois que j'écris un billet plus "poétique". Ils semblent se suffire à eux-mêmes, et c'est très bien comme ça...

Aujourd'hui cependant j'ai envie de fêter ma persévérance à tenir ce blog, persévérance qui ne me demande pas trop d'effort, j'aime ce blog, j'aime écrire ici, je n'ai pas cessé d'écrire depuis le début, même durant cette dernière année pourtant difficile...
Voilà: j'ai envie de vous dire à chacun d'entre vous, qui vous manifesterez dans les commentaires, la qualité que je perçois en vous et qui m'attache à vous dans cette étrange amitié virtuelle, ce qui fait que j'aurais de la peine à vous voir quitter ce blog. Quand je pense à certains d'entre vous, j'ai devant moi non pas forcément vos traits physiques... mais la qualité qui fait que à mes yeux, vous êtes VOUS, et j'ai envie de vous la dire. Vous serez peut-être heureux de découvrir comment je vous perçois...
OK? on joue le jeu?



dimanche 30 septembre 2012

Un feutre à l'encre violette


Là maintenant j’écris dans mon cahier, mon précieux cahier, celui de tous les jours, celui de l’intime, de l’essentiel qui s’applique à recueillir mes premiers mots toujours intimidés.
J'empoigne mon feutre à l’encre violette. Je ne sais pas bien écrire dans une autre couleur. Pourquoi ? Je l’ignore. C’est une couleur douce, elle glisse sur le papier sans effort. Elle accompagne calmement mes brouillons de vie.

Devant moi, mon ordinateur est ouvert. Il patiente. Il attendra, car j’y transcrirai  plus tard les mots de mon cahier, dans deux ou trois jours: les mots que je confie au papier, ont besoin de faire un chemin solitaire. Puis plus tard sur le PC, ils s’ordonneront comme par miracle. Je leur laisserai la bride. Ils font toujours leur propre chemin de liberté, parfois inattendu. A croire que dans un recoin de mon bureau, ils se cachent et attendent que je les déniche pour s'agencer dans mon ordre intérieur. Souvent je lève la tête, quittant l’écran pour regarder sans les voir les objets qui m’entourent. Ils ont tous leur importance. Ils connaissent mes pensées, mes rêves, mes désirs.  J’ai ajouté aujourd’hui les premiers marrons ramassés pas loin de chez moi et qui signent l’automne.

Parfois mon PC rechigne à écrire tel mot que mon cahier avait accueilli sans problème. On dirait qu’il se renfrogne quelque peu puis hop!  voilà qu’il vient compléter et corriger les petits vides.

Mon lieu de vie le plus vital est mon petit bureau. Je suis là chez moi, dans le cocon de mon bien-être. J'y rassemble mes forces encore fragiles pour affronter l’extérieur. C’est là que je lis, que j’écris, que je rêve en regardant par dessus le toit, le ciel si bleu, si calme, du moins en cet instant précis 

lundi 24 septembre 2012

L'audition du docteur Fernando Gasparri

J'aime beaucoup présenter un auteur  devant un public venu pour le découvrir.
Mercredi passé, j'étais chargée d'interviewer ainsi  l'écrivain qui a remporté le prix Emma Martin, décerné  par l'AEB (l'association des écrivains belges).
Après plus d'un an d'absence due à la maladie, j'étais ravie de reprendre contact de cette manière avec l' univers littéraire.

Le lauréat, Giuseppe Santoliquido est un jeune auteur d'origine italienne qui a écrit un court roman, coup de coeur à l'unanimité du jury de l'AEB: "L'audition du docteur Fernando Gasparri".

L'interview m'avait demandé un peu de préparation, à cause de son thème qui plonge dans le Bruxelles de 1932. La crise financière, et la montée du fascisme un peu partout en Europe (avec son corollaire l’antifascisme), particulièrement en Italie avec Mussolini, est le contexte dans lequel se débat le héros du roman. Lui qui "refuse de faire de la politique", qui semble ignorer les mouvements de grève, y sera mené malgré lui, par sympathie pour un jeune couple italien, dont la femme devient sa patiente
L'auteur pose la nécessité (ou pas) de l'engagement social et politique.

Le roman est passionnant et la montée vers le dénouement, inexorable...

Mais pour le présenter correctement, j'ai lu le roman trois fois... ai pris des notes, ai relevé les passages significatifs, ai regardé sur le Net la vidéo de l'auteur interrogé à l'occasion du Prix première RTBF. Je l'ai aussi eu longuement au tél... lui posant déjà un certain nombre de questions...

Ce soir là, ce fut donc comme une discussion amicale. Je ne voulais pas d'un interview classique. Debout tous les deux, face au public, sans notes, nous avons ainsi échangé... je ne savais pas d'avance quelles questions je lui poserais, cela dépendait de ses réponses..
Ce qui semblait de l'improvisation était en fait (en tout cas de ma part) quelque chose de très réfléchi: je connaissais mon sujet, et lui aussi forcément

Ce fut riche et dense... Une fois l'interview commencé, tout trac chez moi disparaît, je suis complètement prise par le sujet, tout s’enchaîne.

Depuis l'auteur a obtenu un autre prix ( le troisième) pour ce même roman, c'est dire sa valeur... si vous avez l'occasion de le lire, ne le ratez pas, il vaut vraiment la peine



samedi 22 septembre 2012

La mort est un nouveau soleil (1)


Est-ce l'âge ou la maladie,  la vie m'apparaît parfois comme une entreprise bien difficile, une lutte perpétuelle, dure et sans merci
Ces guerres sans fin de l'homme contre l'homme me désespèrent...

Je disais à quelqu'un dernièrement, qui me regardait d'un air étonné: je suis prête à mourir.
Oui, je suis prête à mourir et même je n'ai pas (plus) peur de la mort!
Mes enfants désormais pourront se passer de moi, l'essentiel a été fait, je crois
Mon mari aussi pourrait continuer son chemin tout seul...

Bien sûr tout n'est pas encore "en ordre" dans ma vie, j'ai des projets à terminer, des armoires à ranger, des choses à clarifier dans certaines de mes relations
C'est important de clarifier, ce mot revient souvent sous ma plume dans mon journal intime... je le constate avec amusement: CLARIFIER, rendre plus CLAIR (épousseter les yeux opaques de mon âme...)
Clarifier c'est m'avancer vers plus de sérénité, on dit "mourir en paix"
J'aimerais mourir en paix, ayant accompli ce qu'il me faut accomplir
Et là, je n'ai pas terminé encore...

Peut-être vivrai-je encore quelques années, mais j'ai intégré le fait que la mort (MA mort) fait partie de la vie (MA vie), qu'elles s'emmêlent inextricablement, et qu'il est inconscient de vouloir les séparer, de les considérer comme deux entités à part, dont bien sûr et le plus souvent, on fait semblant que la mort ne nous concerne pas.
Je ne sais ni le jour, ni l'heure, mais en quelque sorte je suis prête.
Je le serai davantage quand j'aurai clarifié ce qui reste encore en suspens.
Et d'accepter que la mort fait partie intrinsèquement de la vie, de ne plus craindre d'y penser de peur de l’attirer, de la considérer désormais comme une possibilité pour aujourd'hui même, me permet de vivre l'intensité de chaque instant...

(1) c'est le titre d'un livre du docteur Elisabeth Kubler Ross qui a  côtoyé énormément de mourants

lundi 17 septembre 2012

Le pseudo, petite face cachée de soi...

Mon pseudo Coumarine, je l'ai imaginé sur un coup de coeur.
J'aimais la musicalité du mot, et le mot "marine" m’emmenait dans l'infini des grands espaces. J'étais dans le roulis des vagues qui viennent lécher le sable, dans les embruns des côtes plus sauvages, ou même dans le vent qui parfois coupe le souffle. A la fois tendre et fougueuse, je me sentais Coumarine...
Par après des blogueurs m'ont fait remarquer que la coumarine était de la mort aux rats, donc du... poison! Je suis tombée de haut! Quelle idée de me donner un pseudo qui risquait de me saboter, de jeter le discrédit sur mes mots. Aucune envie de jouer au personnage maléfique...
Il me fallait donc changer de pseudo. Mais cela me dérangeait vraiment : je m'étais mise à l'aimer ma Coumarine.
Puis des recherches sur G*ogle m'ont appris que la coumarine entrait dans la composition de médicaments (1)
J'étais sauvée. Je pouvais être Coumarine sans peur et sans reproches...(2)

(1)La coumarine est un anticoagulant. Qui aurait cru que 7 ans après avoir crée mon blog j'allais devoir prendre mon comprimé  quotidien d'anticoagulant. Ce médicament contribue à me "sauver", c'est amusant. Et donc je tiens plus que jamais à mon pseudo
(2) Ceci est un extrait du livre que j'ai consacré aux blogs: Tout d'un blog, éditions Couleurlivres, 2008, p.21

Si vous le désirez, mettez en guise de commentaire comment vous avez choisi votre pseudo
Y êtes-vous attaché?
En avez-vous changé? Avez-vous plusieurs pseudos, suivant le ou les blogs dont vous êtes l'auteur?
Merci de nous confier un bout de vous-mêmes

mardi 11 septembre 2012

Que sont les blogueurs devenus...

A la recherche d'un billet écrit sur mon premier blog, j'en ai relu quelques uns et surtout les commentaires qui y étaient attachés
Étrange
Je suis toujours Coumarine et j'écris toujours mes petites paroles, depuis huit ans bientôt
Mais les lecteurs ou plutôt les commentateurs ont changé...
... ils ont disparu, sont partis sous d'autres cieux ou ont changé de pseudo
Ce soir j'ai la nostalgie de certains que j'appréciais beaucoup, me demandant ce qu'ils sont devenus
C'est vrai tous les blogueurs le diront, des liens se créent par delà les mots écrits, lus et commentés

Certains parmi les lecteurs autrefois fidèles ont totalement disparu
Bien sûr ils n'ont pas à avertir quand ils décident de ne plus venir, ou de quitter le monde des blogs
Mais en moi ça fait un petit vide quand je pense à certains

Il arrive que d'autres, qui étaient devenus silencieux, je les retrouve à nouveau au hasard d'un commentaire, et c'est comme un petit choc de bonheur qui tilte en moi... je suis heureuse comme quand on retrouve un(e) ami(e) perdu de vue depuis longtemps...

Certains je ne les reverrai jamais hélas et ils me manqueront longtemps encore
Marie-Aude  me reste très présente, et chaque fois que je vois un champ de colza, je suis remuée en pensant à elle, à ses mots toujours si intenses...
photo Marie-Aude

vendredi 7 septembre 2012

Un simple coup de frein dans le métro

Hier dans le métro, beaucoup de monde, je suis debout, je me tiens à une main courante
Il y a de l’appréhension en moi comme chaque fois que je quitte le cocon de ma maison
Il faut dire que je vois parfaitement (enfin, on va dire ça comme ça!) la page du livre que je suis en train de lire
Ainsi que l'écran et les lettres qui s'y affichent. Ça va je me débrouille!
Mais dès que je m’aventure dans le monde extérieur, je suis amputée d'une bonne partie de ma vue. Il me faut faire un immense effort pour rester ancrée dans ce que je devrais et suis sensée voir pour me sentir à l'aise
Cela me demande un très gros effort, qui me laisse anéantie de fatigue,  et découragée.

Pourtant pas d'autre solution que de me frotter à la réalité, de braver de temps en temps ce monde extérieur qui me donne tant de fil à retordre. Je n'ai pas le choix, c'est me condamner à une amputation cruelle de ma vie que de rester dans mon cocon

Hier donc je suis dans le métro, debout et je subis les arrêts brusques d'une conduite hachée et nerveuse
Soudain coup de frein inattendu et je suis projetée contre la paroi. Je sens à l'impact du choc sur l'avant bras,  ma peau qui se déchire...
Oui! ma peau au fil des mois et des médicaments est devenue très fragile. Sans même me cogner, les avant bras et les jambes s'étoilent d'hématomes, parfois aussi larges que des flaques d'eau sur un trottoir!
Bref
Hier donc je suis projetée sur la paroi du métro 
Aie! je pressens la petite catastrophe. Et en effet le sang coule d'un hématome d'un beau bleu foncé instantanément provoqué par le coup
Je m'essuie confusément avec un mouchoir en papier propre
mais je vous dis pas les regards des gens...
Tous ces hématomes que je cache pourtant avec des manches trois quart, feraient penser à...
J'ai vu ça dans le regard des gens. Interrogation suspicieuse...
Peut-être que tant que j'ai ces hématomes géants, tant que je ne verrai pas plus clair, je suis condamnée à rester chez moi? ou juste à m’aventurer au marché pas loin?
Je me prends à rêver au retour des manches longues, des bas foncés...

Hier dans le métro j'ai été à deux doigts de me mettre à pleurer
de rage
de découragement
Une jeune m'a invitée à m'asseoir, merci à elle...

Pourquoi est-ce que je raconte ça ici?
Pour moi. Parce que cela me fait du bien d'en parler. En espérant être comprise. Comprendre que je ne me plains pas, que je n'ai aucun besoin de pitié facile, que je sais très bien que chacun a ses souffrances et que la mienne, après tout n'est que ce qu'elle est.
Mais être comprise, pour pouvoir alors affronter tous ces petits évènements d'une vie parfois difficile

mardi 4 septembre 2012

Vingt ans maximum


Ce billet est né d'une conversation que j'ai eue ce midi avec mon fils, sur une terrasse au soleil...


Vingt ans, c'est l'âge limite!
Les couples aujourd'hui tiennent vingt ans maximum.
Puis besoin incoercible d'aller admirer ailleurs le vert de l'herbe
C'est la crise de la quarantaine: si je le fais pas maintenant je le ferai jamais!
Quoi?
Me réaliser en faisant de nouvelles expériences, en sortant des chemins tracés et monotones

Donc un couple tient grosso modo vingt ans...

Parce que voyez-vous il n'y a plus rien d'enthousiasmant dans l'amour qu'on se porte, plus rien qui surprenne. Où sont la fantaisie et les rires du début, où sont l'insouciance et la légèreté de la vie? Que sont devenus les rêves et les projets?
Il y a les courses qu'il faut faire, envie ou pas envie
Le ménage toujours à recommencer.
Il y a les soucis des enfants, du boulot, du dodo...
Et surtout, surtout, quand on passe aux toilettes après le(la) bien-aimée, il y a le rappel odorant qu'il (elle)appartient bien à l'univers des gens qui mangent et puis qui font caca
Nul n'y échappe
Mais dans une relation nouvelle, on gomme cet aspect des choses, on est un pur esprit, juste pipi, c'est le maximum qu'on s'autorise...
Et les papouilles ne s’embarrassent ni des poubelles qu'il faut sortir tous les lundis, ni des mauvaises herbes qu'il faut arracher, ni des chaussettes, caleçons et autres petites culottes sales, ni haleine chargée au réveil. On ne pète pas, on ne rote pas, non jamais, jamais!
Les papouilles s'échangent dans les resto, avant le grand déballage passionné  et les gémissements à l'avenant

Donc vingt ans!
Et quand on commence à en avoir marre du bassement matériel, quand ni le désir, ni l'amour, ni même l'affection ne semble plus être au RV, alors on va lorgner une herbe plus verte
On s'installe dans cette nouvelle aventure, tout feu tout flamme
Et... que pensez vous qu'il se passe au bout de ... disons cinq ans (peut-être moins)?

Les odeurs aux toilettes sont toujours les mêmes ;-))

 Magritte

samedi 25 août 2012

Culture, esprit critique, sensibilité

Je suis sidérée parfois et admirative bien sûr devant la grande culture de certaines personnes... ma culture se limite à la littérature et encore... Je ne me suis guère "formée" quand j'étais jeune, et il me manque d'importantes références dans ce qu'on appelle les oeuvres classiques. Par après je n'ai pas vraiment eu, ni le temps ni l'envie de combler mon retard, j'étais trop curieuse de la littérature qui se publiait aujourd'hui...
Et quand un auteur me touchait vraiment, et parlait des écrivains qui l'avaient influencé, alors, mais alors seulement je faisais (parfois) une recherche et tentait d'apprivoiser à mon tour ces auteurs qui jusqu'alors m'étaient restés inconnus


Admirative aussi je le suis devant l’esprit critique de certains capables de se faire une idée sensée de tel ou et évènement... Il m'a fallu au gré des années me forger mes propres opinions. Cela m'a pris du temps! Dans ma famille autrefois, je n'avais pas le droit à la pensée personnelle. Mes avis étaient niés ou désapprouvés le plus souvent. Je m'en suis très vite déconnectée, puisque être "moi" ne m'attirait que des ennuis! En classe je suivais le lot. Du prof ou des élèves doués.Ce n'est que dans le silence de ma chambre que timidement, sans trop de confiance en moi, je laissais monter l'une ou l'autre opinion...
Il m'en reste des traces aujourd'hui. Souvent je préfère me taire plutôt que d'affronter des désaccords au sujet de ce que je pense...

Par contre je sais que je suis douée pour une approche sensible des êtres et des choses. J'ai déjà deviné avant tout le monde ce que l'autre ne dit pas encore. Même ici dans ce monde virtuel je ressens les choses. Je peux souvent dire quand une personne ne va pas spécialement bien..
Cela m'est déjà arrivé de pressentir en rencontrant quelqu'un, que cette personne n'est pas en bonne santé,  ou en bonne forme, tant physique que morale. Bien souvent l'avenir me donne raison. Et je me sens un peu coupable, comme si ce que j'avais ressenti avait fonctionné comme une sorte de prédiction ...

lundi 20 août 2012

Au revoir les arbres...

Au fil des ans, ces deux arbres ont grandi, sont devenus énormes...
Un cèdre grandiose, mais bien trop grand pour un arbre de façade, d'ailleurs il soulève le trottoir. Et quand le vent se lève, ses branches balayent violemment le ciel lourd d'orage et menacent de se fracasser. Sur les voitures, sur les passants...
 L'autre arbre, c'est un vieux bouleau, creusé et déséquilibré par la vieillesse et les piverts, Il est devenu dangereux lui aussi.

Je l'ai dit souvent ici, j'aime les arbres, j'aime mes arbres qui sont là, devant mon velux, et m'ont si souvent accompagnée de leur balancement serein lors de mes orages intérieurs
Tant de fois j'ai levé les yeux de l'écran de mon PC, pour les planter dans les frémissements de leurs feuilles

On a dû  sérieusement les élaguer déjà... plusieurs fois. On a essayé de les sauver, cela ne suffit pas...
photo Coumarine... je parviens pas à la remettre à l'endroit ;-(

Demain, ils partiront... je n'ose pas dire qu'ils mourront
Abattus tous les deux par un professionnel
Demain les machines auront raison de ces deux arbres trop grands, trop vieux
J'ai de la peine...

Je me dis bien sûr que la raison nous impose cet acte extrême qui ressemble à un assassinat
Mais je me dis aussi que ces arbres sont vivants et que demain ils giseront sur le sol devant notre maison. Comme des vaincus lamentables
Demain ils seront du bois à brûler... leur seconde vie commencera... nous en donnerons à nos enfants qui se chauffent au feu de bois... cela me console

Vont-ils souffrir? Accepteront-ils leur sort? Que c'est la meilleure solution pour eux, pour la sécurité de chacun? Ils n'aimeraient pas j'en suis sûre, blesser ou tuer des passants, écraser une voiture, lors d'un orage ou autre grand vent
Par deux fois déjà deux de nos arbres derrière la maison ont perdu une de leurs grosses branches, peu de temps après le passage d'un de nos petits enfants dans le jardin

Bref, j'essaie de me convaincre... mais j'ai le coeur gros... 


samedi 18 août 2012

Lire un journal en ligne

Je lis régulièrement un journal belge en ligne
Parfois, la curiosité m'amène à éplucher un peu les commentaires de certains articles "sensibles" et dieu sait s'il y en a pour le moment, du moins chez nous en Belgique :-))
Mais  je quitte bien vite le fil des commentaires, rapidement sidérée, écoeurée même,
Aucun article ne trouve grâce aux yeux des commentateurs; les critiques sont acerbes, violentes, les mots parfois franchement vulgaires.
La plupart des sujets déclenchent cette hargne, qu'ils soient politiques, culturels, scientifiques, sportifs: les râleurs avec leurs mots d'acide sont aussitôt présents au portillon et enclenchent la vitesse du désaccord vulgaire, de la moquerie méchante, voire des injures imbéciles.
Il arrive que le fil des commentaires soit fermé, tellement le sujet "sensible" risque d'éveiller les mots les plus sordides

Je ne comprends pas, ça me dépasse...

Ce n'est pas l'intelligence, ni une provocation parfois bienvenue appelant à la réflexion, qui s'expriment là, mais une émotivité violente qui réagit sans se maîtriser!
Je ne peux croire que dans l'esprit de monsieur et madame toutlemonde il y ait parfois tant de haine, de jalousie, de mesquinerie. Et ce qui me dépasse encore plus, c'est la vulgarité de certains!
Il faut un certain courage pour (oser) s'exprimer à l'encontre du point de vue primaire, souvent bête et borné. Moi-même ça me décourage tellement de lire ces opinions extrêmes, que je ne prends pas la peine de m'exprimer à contre courant. D'ailleurs comme je l'ai dit, je quitte très vite le fil des commentaires...

jeudi 16 août 2012

Comme toi, Nicole...

Hier je suis allée à la célébration du 15 aout à la chapelle des Cliniques universitaires Saint-Luc (à Bruxelles) que je fréquente comme une abonnée fidèle (les Cliniques!)
Voici ce que j'ai compris aux textes du jour, expliqués avec simplicité par mon ami l’aumônier des Cliniques, qui  possède cet art précieux de ramener les textes à leur dimension humaine, leur dimension de toi et moi aujourd'hui dans le monde...

L'évangile parle de Marie qui va faire une visite à sa cousine Elisabeth, enceinte comme elle
Les deux grossesses sont des grossesses inespérées...
Elisabeth la stérile, enfin enceinte, comme tant de jeunes femmes d’aujourd’hui qui espèrent avec tant d'impatience douloureuse parfois, que leur ventre accueille la vie... Je pense à une de mes filles...
Les deux femmes sont complices et ont certainement parlé d'histoires de femme au ventre plein, des mouvements de leur enfant, de leur bonheur d'avoir engendré la vie...
Oui, je me retrouve dans ces histoires... je suis une femme, mère de cinq enfants dont quatre filles qui elles-mêmes sont ou souhaitent être mères...

La semaine dernière, j'ai dit à mon ami (l’aumônier donc!) avec une voix plutôt ironique:  bonne chance pour expliquer l'Assomption de Marie, ce tour de passe passe qui voit Marie partir comme une fusée au ciel avec son corps...!!!
Il me dit: Marie est comme tous ces malades ici au corps cabossé, comme toi aussi, Nicole... et elle est acceptée comme elle est, dans toute sa personne, corps et âme. 

Mince ça change tout non? Ça je peux entendre, et même je vous dirai que ça m'a émue, très fort!
Cela me conduit même à m’accepter moi-même en premier, avec mon corps un peu cabossé...;-))

Je dirai encore que j'aime aller aux célébrations dans la chapelle de "ma" clinique!
J'y rencontre des malades que je connais pour les avoir côtoyés dans les couloirs, des ex-malades guéris, des familles éprouvées par la perte de l'un des leurs...
Oui j'aime, je me sens bien là, je fais partie d'une famille qui s'occupe d'autre chose que de mesquineries

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails