vendredi 30 mars 2018

Déserteur du banal

L'oiseau bat des ailes, on dirait qu'il s'affole.
Bientôt il est là-haut, libre et souverain
il glisse sur la pesanteur du brouillard
il célèbre l'éclat du soleil
il voyage au gré du vent, déserteur du banal
vagabond déterminé à trouver son chemin.

Il s’arrache à la terre boueuse
où trop souvent l'on s'empêtre et patauge
alourdi des scories d'un monde cruel
éclaboussé des vomissures et vilenies
bardé de lassitude, prisonnier du mesquin
encombré du futile et de l'inconsistance.

Alors...
Il prendra juste ce qu'il faut de distance
pour partir, le désir dans le vent!

La vie bat son plein, dure et tendre  à la fois...



lundi 26 mars 2018

migrants immobiles


Nous sommes des migrants immobiles
Nous n'avons pas déménagé depuis 40 ans  agrandissant notre maison au fil du nombre de nos enfants
Mais autour de nous, tout a changé, absolument tout!
D'abord la rue en elle même: il y a eu des travaux une fois, deux fois, trois fois ouf! de nouvelles constructions, et autant de réfections de la rue.
Elle est devenue à sens unique: nous avons donc un "tour de bloc" à faire pour aller vers le haut, là où se trouve le seul transport  en commun dont nous bénéficions (un bus seulement)
Ce qui a changé aussi ce sont les gens: toutes les maison ont de nouveaux "maîtres", proprio ou locataires
Nous ne les connaissons pas tous, mais au fil des étés, nous finissons souvent par faire leur connaissance. L'été on vit dehors, on jardine, on parle par dessus la haie, on prend l'apéro ensemble
J'ai du mal à me rappeler nos précédents voisins, leurs noms, leur physique etc
Tout cela est derrière moi, tant de choses se sont passées depuis!
De temps en temps nos enfants nous rappellent l'une ou l'autre anecdote, ils ont la mémoire plus facile que nous: alors nous nous exclamons et on se dit ahhh ouiiiiiii je me souviens!
Parfois on est ému en pensant à tel incident pénible, mort, maladie, accident.
Parfois simplement on rit en pensant aux blagues que nos enfants ont faites, et que l'un ou l'autre rapelle
Les temps qui sont passés, semblent toujours des bons temps... ;-)





jeudi 22 mars 2018

il y a deux ans...

J'ai hésité à en parler, et puis voilà! J'en parle, je ne peux pas faire autrement!
Il y a deux ans, c'est loin et si près... 32 victimes, c'est beaucoup et peu. et il y a tous les blessés graves traumatisés, amputés!

Je me souviens
il y a deux ans, vers neuf heures, je suis dans mon petit bureau, en train de répondre à mes mails
Soudain une vraie cacophonie, des hélico qui vrombissent dans le ciel, des voitures de police et des ambulances qui sifflent dans l'avenue juste en bas de chez moi.
Que se passe-t-il?
Je ne vais pas tarder à le savoir : une de mes filles, celle qui habite loin, me téléphone, j'entends la panique dans sa voix: maman et papa, vous allez bien? Vous n'êtes pas là-bas?
Là-bas? où là-bas?
là-bas à l'aéroport, ou bien là-bas dans le métro...
Là où a éclaté la violence meurtrière, là où s'est déclenché le mal sous forme de bombes, de morts et de blessures graves
Ce bruit strident, grimaçant, nous l'avons entendu toute la journée... nous sommes à quelques km de l'aéroport!

Pendant des jours on n'a plus parlé que de ça... les journaux écrits ou télévisés
Une vague de panique s'est répandue sur le pays: on pensait aussi à ce qui s'était passé en France quelques mois plus tôt!

Puis les choses se sont tassées, on y pensait encore, mais sans trop insister, juste un regard inquiet parfois quand on voyait un sac posé à côté de nous, ou des gens à la mine patibulaire
Et puis les militaires dans les rues, plus moyen de circuler dans le centre sans se cogner à des militaires et à leurs fusils!

Nous rêvons tous d'un monde où il ferait bon vivre, on on pourrait vivre en paix
Bruxelles est une ville multi culturelle, les races, les cultures, les religions, les couleurs de peau se mélangent, se côtoient, se disputent parfois, et pourtant peuvent s'apprécier quand on prend la peine de s'écouter








mardi 20 mars 2018

Ta vérité? ou la mienne?

Ici ou ailleurs, mes  mots se fondent sur des faits authentiques, (que je crois authentiques, mais va savoir...) mais ce n'est pas la vérité. C'est Ma vérité, celle que j'ai construite au travers d'expériences, de rencontres ou de lectures.
C'est ce que certains de mes proches n'ont pas compris quand j'ai écrit "L'enfant à l'envers, l'enfant à l'endroit". Ils m'ont reproché d'avoir travesti LA vérité en aménageant, souvent de manière littéraire, MA vérité. Ils m'ont reproché d'avoir travesti LEUR vérité, qu'ils étaient persuadés être l'unique!
Au même titre que la pensée, la vérité n'est pas unique. Elle est multiple et infinie, à l'image des  milliards d'individus qui peuplent notre planète. Il appartient à chacun de trouver et de construire sa vérité dans le respect de celle de l'autre

Le respect de celle de l'autre...
Et ne jamais, jamais lui asséner qu'il ou elle a tort, qu'il ou elle se trompe, sans avoir honnêtement cherché à comprendre
Et comprendre ne veut pas dire acquiescer, juste comprendre, ou du moins le tenter
Et il est vrai, c'est d'autant plus difficile que nos vérités sont différentes, et s'éloignent peu ou prou de celles des autres

Enasni

lundi 19 mars 2018

devoir de Lakévio


Centième devoir, chers amis !


Saurez-vous raconter une petite historiette sur ce tableau coquin,
en cent mots exactement, pas un de plus, pas un de moins ?



Petite soubrette, légère et court vêtue se penche avec grâce de ci de là, dans la chambre du marquis son bon maître
Petite soubrette se penche de ci de là, pour retendre de draps frais et blancs le grand lit de son bon maître
Petite soubrette est corps et âme dévouée au service de son bon maître et de sa très gentille maîtresse évidemment
Petite soubrette a promis d’être là disponible pour lui : il peut la sonner dès qu’il a besoin d’elle, en général tous les soirs et jusqu’au matin. Gentille maîtresse dort toujours à ce moment-là, très profondément…




Cent mots, pas un de plus, pas un de moins: j'ai tout bien fait comme il fallait! ;-)

mercredi 14 mars 2018

Professeurs de désespoir

Hier La Baladine a posé sur mon blog un commentaire très intéressent: le voici
"Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui pousse tant d'imagination vers des choses tragiques... C'est vrai, quand on raconte une belle histoire gaie, tout le monde va dire "oui c'est gentil/naïf/bêta/mode bisounours" alors que si l'histoire se termine mal, tout le monde adhère!"


Je pense qu'on ne peut raconter une histoire qu'en étant au plus près de la vie. Et cette vie est faite de beau et de bon, de tendre et de soleil, mais aussi hélas de tragique, de détresse, d'orages et cela ne finit pas toujours très bien, loin de là! Hélas!
Mettre en scène des personnages qui, dans leurs difficultés, vivent ou tentent de vivre la résilience, n'y arrivent pas forcément, mais recommencent, ne perdent pas espoir...et continuent la lutte, 
cela ne peut que toucher les lecteurs qui peuvent reconnaître leur propre combat.
Et ces histoires peuvent énormément émouvoir
Mais un écrivain qui écrit systématiquement des histoires tristes, dans le désespoir le plus absolu, je crois qu'il faudrait qu'il s'interroge sur sa "nécessité" de ne pas quitter le morbide: quel plaisir cela lui procure-t-il? qui a-t-il en lui de si blessé pour qu'il ne puisse quitter le cycle infernal du sombre? 

Je crois que c'est pour ça que les lecteurs ont besoin que "cela" finisse bien" et se sentent frustrés quand ce n'est pas le cas
A lire  "Professeur de désespoir" de Nancy Huston
"Nous devenons schizos, mes amis. Dans le quotidien, nous tenons les uns aux autres, suivons l'actualité avec inquiétude, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver et renforcer les liens. En tant que lecteurs ou spectateurs, au contraire, nous encensons les chantres du néant, prônons une sexualité aussi exhibitionniste que stérile, et écoutons en boucle la litanie des turpitudes humaines. A quoi est dû cet écart grandissant, à l'orée du XXIe siècle, entre ce que nous avons envie de vivre (solidarité-générosité-démocratie) et ce que nous avons envie de consommer comme culture (transgression-violence-solitude-désespoir) ? " L'homme est bon et mauvais, disait George Sand. Mais il est quelque chose encore : la nuance, la nuance qui est pour moi le but de l'art. " La littérature contemporaine aurait-elle renoncé, à ce but-là ?" N. Houston
(à suivre)

"soyez abjects, vous serez vrais" prône Houellebecq...

lundi 12 mars 2018

Devoir de lakévio!



La femme à l'écart

J'attends. Je fais semblant d'écouter. Mais cela ne m'intéresse pas, ce dont elles parlent. La mode, ce n'est pas mon truc. Où reste-t-il? J'ai envie de fuir. Une légère nausée m'envahit. C'est ce biscuit que j'ai mangé sans appétit! Je ne tiens plus, encore dix minutes et je m'en vais!
J'attends toujours: là au creux de mon ventre quelque chose frémit que je connais bien: quelque chose de l'ordre du désir, quelque chose de l'ordre de la peur. Peur qu'il ne vienne pas, peur qu'il ne vienne plus. Allons faut plus que je pense à... A quoi pense-t-on quand on ne pense plus? On pense à lui, encore à lui, toujours à lui!  Si cela continue, je vais devenir folle... il faut que je me calme, que je range mon chagrin au fond de ma tasse, et que je fasse l'effort de me raccrocher à la conversation, mais bien sûr, j'y arrive pas... je repense à lui...

La femme assise

mais oui, mais oui, cause toujours... je fais semblant de t'écouter, mais je t'écoute pas, si tu savais...
Je sais qu'il doit venir prendre le thé avec nous. Il n'est pas encore là, c'est curieux où reste-t-il?
Enlève tes mains de mes épaules, ça m'énerve, j’essaie de changer de position, mais tes mains reviennent toujours sur mes épaules. Comme des sangsues. J'en peux plus. Dans dix minutes je m'en vais, je l'attendrai dehors, ce sera mieux, on ira boire un thé tranquille sur la place toute proche. Il fait beau il faut en profiter!

La femme debout

Je dis n'importe quoi pour la garder assise devant moi, sous mon contrôle. Mes mains sur ses épaules... je la caresse l'air de rien: elle finira par s'en rendre compte, elle finira par aimer ça!
Elle finira par comprendre que je l'aime, que je l'aime comme une folle, que j'ai tellement envie de me blottir dans ses bras, de la caresser... de la...

Une scène à trois personnages... si on pouvait lire dans les cœurs, on serait peut-être horrifiés de ce q'on y découvrirait!


vendredi 9 mars 2018

elle a 18 ans aujourd'hui!

J'ai une petite fille merveilleuse dont c'est l'anniversaire aujourd'hui!
Elle a été adoptée par le couple de ma fille aînée,  qui malheureusement ne pouvait pas avoir d'enfant: ce fut un gros chagrin, surtout pour ma fille!

L'enfant est d'origine chinoise: abandonnée par sa mère et recueillie et soignée dans un orphelinat

Ma petite fille A. est aujourd'hui majeure et termine ses humanités
Elle doit présenter un travail de fin d'études: elle a choisi ce sujet-ci qui l'intéresse :
"La politique de l'enfant unique en Chine, et ses conséquences"
C'est sans doute à cause de "l'enfant unique" qu'elle a été rejetée par ses géniteurs: s'il fallait se limiter à un seul enfant, il était préférable d'avoir un fils! Surtout dans les familles pauvres!

Pour le moment A n'a aucune envie d'aller dans son pays natal, alors que son frère originaire du Vietnam le souhaite et mettra sans doute un jour son désir à exécution
Mais par le choix de ce travail, bien spécifique, A montre qu'elle s'intéresse à ce qui a pesé sur les familles chinoises durant des décennies et qui est à l'origine de son adoption ici

jeudi 8 mars 2018

le danger du retour au passé

Non je ne vais pas parler de la femme et de son combat pour qu'on respecte mieux ses droits
Droits qui sont encore et toujours bafoués, voire niés, ignorés, sous estimés.
L'homme est parfois aveuglé et ne réalise pas combien ce combat est capital! Même si la plupart des hommes que nous côtoyons sont des hommes bons et respectueux de leurs compagnes.
Mais quel est l'homme qui aurait aimé préféré être une femme? Je n'en ai pas rencontré! Tous ceux auxquels j'ai posé la question sont très satisfaits de leur sexe et n'en changeraient pour rien au monde! C'en est même comique!

Je pense à ce retour au passé dans certains pays européens où les femmes devront se battre pour garder le simple droit à l'avortement
Je déteste les catho extrémistes qui tentent d'influencer l'opinion par des discours outranciers et culpabilisants, et appellent à des manif "prolife"
Simone Veil avait mis en  garde: ce combat ne serait pas gagné définitivement, qu'il faudrait être attentif à ne pas se laisser submerger par les idées d’extrême droite
et en Pologne, en Hongrie, en Espagne, en Italie surtout, sans parler des Etats-Unis, elles sont en train insidieusement de gagner du terrain

D'autres droits sont bien sûr encore à défendre: l'égalité de salaire par exemple! La parité des sexes dans la politique, dans les postes à responsabilité



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