Un petit article sympa dans le journal belge "En Marche" de la Mutualité Chrétienne. Article qui m'a fait grand plaisir:
mercredi 27 novembre 2019
mercredi 20 novembre 2019
Une histoire de pommes
Il
y a des paquets de pommes sur la table. Il y a aussi des paquets d’épluchures, entassées
par petits tas sur des journaux éparpillés.
Le
ballet des couteaux bat son plein.
Et
hop, la casserole thésaurise un à un les quartiers dénudés des pommes qui ne
sont plus des pommes.
La
casserole est grande et à bords hauts pour qu’aucun quartier ne s’avise de
fuguer.
Condamnés
tous à la compote, c’est leur destin obligatoire…
Autour
de la table, toutes les femmes de la famille, championnes des gestes
ordinaires.
Leurs
mains dansent et virevoltent le fastidieux ballet des pommes
Il
y a une femme très très âgée. Elle est assise et regarde, ses mains rêvent, son
regard plane…il est ailleurs, peut-être déjà de l’autre côté du temps…
Il
y a une femme qui a des envies de couteau : elle tranche dans le vif de la
chair de la pomme vulnérable. Cette femme déteste la pomme. Elle la condamne
sans pitié à une fin minable, une fin de désintégration dans le fond d’une
casserole. Cette femme a des besoins de colère. Et la pomme le sait qui se
cabre et s’écrase à terre…
Une
autre femme prend une belle pomme rouge dans le berceau de ses deux mains. Elle
est amoureuse de la pomme. Elle la porte à la bouche, elle la respire, les yeux
fermés. Cette femme a faim et pas seulement de la pomme…
L’enfant
qui dessine, le petit Simon se lève brusquement et empoigne dans un éclat de
rire, trois ou quatre quartiers qui attendent résignés leur fin programmée. Il
est drôle : ses joues sont gonflées par les morceaux trop grands. Les
femmes s’attendrissent. La mère est fière de son petit bout d’homme…
Et
elle caresse rêveusement son ventre qui semble abriter une promesse vivante…
L’homme-fils-adoré
entre dans la pièce. Les têtes se lèvent un bref moment avant de replonger dans
le travail rythmé par les bavardages. Il va vers la dame très âgée. Il
l’embrasse doucement sur le front. Et sa main s’attarde en caresse légère. Le
châle crocheté blanc glisse… L’homme se penche, le ramasse et le replace sur
les épaules fatiguées.
Un
instant d’hésitation : il se décide et se tourne vers la femme qui pèle
rageusement les pommes indociles et jalouses. C’est la voleuse de fils adoré,
qui pleure dans l’indicible la souffrance d’être négligée…
Ceci est une petite fiction pour me faire plaisir... ;-)
dimanche 17 novembre 2019
Le Salon Mons'Livres
Ce WE, il y avait le salon Mons'livres à... Mons (forcément!)
J'y suis allée samedi après midi
Me suis donc installée pendant deux heures à la table de mon éditrice Academia, avec d'autres auteurs publiés par cette même maison d’édition.
J'en suis revenue fort perplexe et me suis demandé le pourquoi d'un salon de ce type.
Si c'est pour espérer vendre quelques livres, hé bien c'est raté!
Pourtant c'est pas faute d'avoir souri... et la couverture de mon livre est colorée et attirante. Un coquelicot pensez donc, tout beau, tout merveilleux!
Les gens passaient en jetant un œil à peine curieux sur la table derrière laquelle j'étais installée. Personne ne me regardait malgré mes sourires engageants! Je n'étais pas seule, il y avaient d'autres livres, d'autres auteurs. Mais rien pour eux non plus!
Les gens passaient sans vraiment s'arrêter. Ceux qui par incroyable, s’arrêtaient le faisaient pour dire bonjour, pour me saluer, pour parler un moment, me demander si "ça allait"!
Une blogueuse m'a reconnue: c'est la seule qui a acheté mon livre. Mais bien sûr elle me "connait", elle connait un peu de mon histoire.
Mais sinon dites moi, comment acheter un livre dont on ne connait ni l'histoire ni l'auteur?
Bon c'est sûr j'ai fait quelques rencontres sympa, ça valait donc la peine de faire le trajet est de rester au Salon, pendant ces deux heures!
Sur FB (oui! je sais!) là on me connait un peu, on m'apprécie (enfin j'imagine...) Quelqu'un a fait une photo. Plusieurs personnes m'ont contactée pour savoir comment se procurer le livre. Et là, énormément de messages! Cela fait du bien quand même, je l'avoue!
J'aurais dû savoir: dans mon autre vie, avant Horton, j'avais déjà participé à un salon de ce genre pour mes autres livres et c'était pareil!
Je ne suis pas Amélie, juste Nicole...;-))
J'y suis allée samedi après midi
Me suis donc installée pendant deux heures à la table de mon éditrice Academia, avec d'autres auteurs publiés par cette même maison d’édition.
J'en suis revenue fort perplexe et me suis demandé le pourquoi d'un salon de ce type.
Si c'est pour espérer vendre quelques livres, hé bien c'est raté!
Pourtant c'est pas faute d'avoir souri... et la couverture de mon livre est colorée et attirante. Un coquelicot pensez donc, tout beau, tout merveilleux!
Les gens passaient en jetant un œil à peine curieux sur la table derrière laquelle j'étais installée. Personne ne me regardait malgré mes sourires engageants! Je n'étais pas seule, il y avaient d'autres livres, d'autres auteurs. Mais rien pour eux non plus!
Les gens passaient sans vraiment s'arrêter. Ceux qui par incroyable, s’arrêtaient le faisaient pour dire bonjour, pour me saluer, pour parler un moment, me demander si "ça allait"!
Une blogueuse m'a reconnue: c'est la seule qui a acheté mon livre. Mais bien sûr elle me "connait", elle connait un peu de mon histoire.
Mais sinon dites moi, comment acheter un livre dont on ne connait ni l'histoire ni l'auteur?
Bon c'est sûr j'ai fait quelques rencontres sympa, ça valait donc la peine de faire le trajet est de rester au Salon, pendant ces deux heures!
Sur FB (oui! je sais!) là on me connait un peu, on m'apprécie (enfin j'imagine...) Quelqu'un a fait une photo. Plusieurs personnes m'ont contactée pour savoir comment se procurer le livre. Et là, énormément de messages! Cela fait du bien quand même, je l'avoue!
J'aurais dû savoir: dans mon autre vie, avant Horton, j'avais déjà participé à un salon de ce genre pour mes autres livres et c'était pareil!
Je ne suis pas Amélie, juste Nicole...;-))
lundi 11 novembre 2019
c'est la faute d'Edgard
Mais mince alors, voilà que je suis en train de me faire un lumbago: aie ouille ça y est je suis coincée! Coincée je dis et ça fait maaaal! AIEEEE, au secours: mais personne viendra évidemment, je suis seule ce soir, pauvre de moi! Pour une fois que je suis seule, sans amant pour me tenir compagnie, c'est bien ma veine!
J'ai vraiment l'art de me faire de solides lumbagos, c'est pourtant pas faute de faire attention...
Le rebord de cette baignoire est beaucoup trop haut, on dirait d'ailleurs qu'il s'élève de jour en jour. Ou alors c'est moi qui vieillis, oui, ça doit être ça! Une vieille bonne femme que je deviens, il faudra m'y prendre autrement ça c'est sûr!
Autrefois il n'y a pas si longtemps, j'avais de la visite tous les soirs, je ne dormais jamais seule: un nouvel amant chaque soir! Une présence amoureuse chaque soir que Dieu fait, c'était vraiment bien, quoique, il faut le reconnaître un peu fatigant et même parfois très fatigant, surtout quand c'était le tour d'Edgar, le champion du nu, dans toutes les positions. Franchement je lui ai dit plusieurs fois qu'il exagérait, qu'il finirait par me casser le dos. Et ça m'arrive de plus en plus souvent: alors, quelques jours de repos pour le lavage des pieds, quelques jours de repos pour l'amour acrobatique avec mon cher Edgard; il faut laisser reposer les choses, ça oui!
Bon, faudrait que je puisse dégager mon pied de la baignoire en ménageant mon pauvre dos: ouille, aie... comment je vais y arriver?
Sur base d'une peinture de Degas Edgard
le devoir proposé par le Goût...merci à toi, d'avoir changé la consigne parce que le bœuf de Rembrandt, non merci, d'ailleurs je ne mange plus de viande!
J'ai vraiment l'art de me faire de solides lumbagos, c'est pourtant pas faute de faire attention...
Le rebord de cette baignoire est beaucoup trop haut, on dirait d'ailleurs qu'il s'élève de jour en jour. Ou alors c'est moi qui vieillis, oui, ça doit être ça! Une vieille bonne femme que je deviens, il faudra m'y prendre autrement ça c'est sûr!
Autrefois il n'y a pas si longtemps, j'avais de la visite tous les soirs, je ne dormais jamais seule: un nouvel amant chaque soir! Une présence amoureuse chaque soir que Dieu fait, c'était vraiment bien, quoique, il faut le reconnaître un peu fatigant et même parfois très fatigant, surtout quand c'était le tour d'Edgar, le champion du nu, dans toutes les positions. Franchement je lui ai dit plusieurs fois qu'il exagérait, qu'il finirait par me casser le dos. Et ça m'arrive de plus en plus souvent: alors, quelques jours de repos pour le lavage des pieds, quelques jours de repos pour l'amour acrobatique avec mon cher Edgard; il faut laisser reposer les choses, ça oui!
Bon, faudrait que je puisse dégager mon pied de la baignoire en ménageant mon pauvre dos: ouille, aie... comment je vais y arriver?
Sur base d'une peinture de Degas Edgard
le devoir proposé par le Goût...merci à toi, d'avoir changé la consigne parce que le bœuf de Rembrandt, non merci, d'ailleurs je ne mange plus de viande!
lundi 4 novembre 2019
20 ans après
sur base de la consigne proposée par Le Goût... merci à lui!
20 ans après...
Elle est revenue. Pour voir, simplement voir. Bien sûr elle ne le souhaitait pas. Enfin, pas vraiment, et pourtant elle est là, devant la maison de l'enfer. La maison de SON enfer. Elle tremble, le souvenir brutalement l'a envahie de partout: si elle pouvait l'éteindre une fois pour toutes, passer enfin à autre chose...
Elle tremble, elle frissonne, elle a chaud, elle a froid, c'est sûr elle va s'évanouir. Il faut qu'elle s'évanouisse pour ne plus penser, pour oublier... enfin...!
Mais elle ne s'évanouit pas, elle reste là, le regard figé, bien droite, comme paralysée devant cette maison dans laquelle il y a 20 ans elle a vécu le terrible, l'abominable. Elle a failli mourir là, on l'a ramassée quasi morte, et blessée pour toujours dans son coeur.
Elle se souvient des mois passés en clinique pour réparer les dégâts. Mais si on a réparé plus ou moins les dégâts qui ont blessé son corps, on n'a rien pu, ou pas grand chose pour guérir son coeur.
Elle était ce qu'on appelle une femme battue. Après chaque accès de violence, il pleurait, lui demandait pardon à genoux et au nom de leur amour d'autrefois, elle le croyait. Il était si gentil au début, colérique d'accord, mais gentil. Et puis il y avait les enfants: elle ne pouvait pas partir!
Mais un jour, elle a été "battue à mort"... Elle en a réchappé le coeur complètement détruit.
en Belgique, 21 femmes déjà ont été victimes de féminicide, depuis le début de l'année
en France, ce sont 120 femmes qui ont subi le même sort!
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