On passe la porte, et là on subit tous une fouille rudimentaire: ça va, pouvez y aller! Un merci, un vague sourire...
Finalement tout cela est relativement bon enfant!
Nous habitants de ce petit pays dont les disputes principales se réduisent à des mésententes et revendications linguistiques, nous devrons apprendre à vivre avec cette menace, ce danger potentiel, lattant.
Nous n'avons pas été habitués, comme bien d'autres pays à côtoyer cette méfiance, cette prudence inquiète, dans les rues, dans les bâtiments, les ambassades, mes musées etc
Nous avons vécu un bon 50 ans dans une Europe tranquille, joyeuse, consommatrice à outrance.
Les bombes et attentats, c'était toujours ailleurs, là-bas, loin au Moyen Orient, en Afrique, dans le Nord principalement. Ça se passait toujours ailleurs, les morts dans les rues...
Derrière l'écran de nos télés, on regardait tout cela atterrés, mais très vite rassurés que ce n'était pas chez nous!
J'ai l'impression que les choses sont en train de changer: le temps de l'insouciance est terminé. Il faudra tenir compte de tous les extrémismes qui de plus en plus explosent en nos contrées.
Et il n'y a pas que cela.
Il faudra aussi apprendre à vivre avec des gens qui viennent d'ailleurs, qui ont fui les atrocités de leur pays, il faudra vivre avec eux avec bienveillance, leur faire une vraie place, les accueillir dans nos écoles. Ce ne sera pas facile, ils ont une autre culture, religion, façon de voir les choses que nous. Et pourtant il faudra....pas d'autre choix, que cela plaise ou non... et pour beaucoup, ça déplaît...
Je pense à nos parents et grands-parents qui ont traversé la guerre et s'en sont sortis forts et droits malgré les horreurs qu'ils ont vécus. Ils ont reconstruit, et pas si mal que ça!
Pour nous donc, le défi est de taille. Je souhaite de tout mon coeur que nous puissions le relever avec toute l'humanité dont nous serons capables
Et parce que la menace fera partie de nos vies, nous pourrons nous recontacter avec nos valeurs essentielles.
Et nous pourrons rire et faire la fête de bon coeur, et nous serrer dans les bras en n'oubliant pas de nous dire : JE T'AIME
Edouard Boubat