mardi 17 septembre 2013

(haute) couture

enfiler une aiguille... c'est devenu pour moi la galère
puis quand j'ai enfin réussi à glisser le fil dans le petit trou (grrrrrrrrrrr... il existe je crois des petits machins-trucs qui permettent de simplifier la tâche), faut me pencher sur la réparation à effectuer
Un trench bleu marine, une déchirure à l'ouverture du bas

Je m’attelle à la tâche, je souffle, je transpire, je force mes yeux (enfin mon oeil!)... je me décourage..

JE M'OBSTINE, je ne veux pas me déclarer vaincue

Bon la réparation est (plus ou moins) faite, c'est plutôt du rafistolage... pas impeccable du tout, mais comme personne ne viendra mettre ses yeux sur ce bas de trench... je décide que ça ira (et j'espère que ça tiendra...)

J'espère aussi que cela conviendra à monsieur mari à qui appartient le vêtement ;-))
(je signale qu'il m'a rien demandé, c'est moi qui trouvais son imper devenu vraiment piteux...)

Bien sûr je pourrais lui mettre ciseau, fil et aiguille dans ses mains perfectionnistes ;-)
après tout qui a dit que c'était là un travail de femme?

Mais il est vrai que j'ai beaucoup cousu autrefois, confectionnant les vêtements de mes enfants... c'était SUPER réussi, autant le dire

Tiens voilà que la nostalgie me serre le cœur...
Alors je viens écrire ici, cela me consolera-t-il?



Ce mercredi matin je reçois d'une lectrice fidèle autant que discrète cette image en bis améliorée...elle m'a fait sourire. Merci Suze
La voici



samedi 14 septembre 2013

petite histoire inutile...

la femme a faim
elle a faim depuis la nuit des temps
elle sait bien le vide que creuse en elle cette faim qu'aucune nourriture ne peut combler

elle a bouffé plus qu'il ne faut... en vain. elle y a gagné des kilos vilains, mais la faim est là, qui guette dans l'ombre, prête à rejaillir en force une fois la digestion terminée
elle a changé de nourriture, a essayé tous les trucs en "isme", pas de chance, la faim déchire son ventre de plus belle

alors elle a bouffé des médicaments, des monceaux de médicaments, des coupe-faim, des coupe-vie, en veux-tu en voilà... elle s'est senti mal, presque mourante
alors elle a cessé de manger pensant que la faim dans sa nudité la mettrait en contact avec... avec quoi au fond?

peine perdue

la femme a faim, elle a faim plus que jamais
alors elle a essayé de nettoyer un peu sa vie, comme une forcenée elle a gratté, brossé... puis à bout de souffle elle a regardé autour d'elle avec plus d'acuité, a respiré les arbres en pleurs de pluie, a marché lentement dans le parc solitaire, a regardé de tous ses yeux et a vu...

elle a vu la vie à l'envers
elle a aimé, et la faim dans le ventre a commencé à s'apaiser

alors elle a pris dans son sac, un morceau de chocolat noir et s'est régalée
en se léchant les babines...
la femme est entrée dans une ère de grande simplicité

photo Coumarine

vendredi 13 septembre 2013

Sortir de l'exil...

Mon âme se tient encore trop en exil. Elle s'égare dans des questions stupides, du genre: as-tu vraiment quelque chose à dire qui en vaille la peine?
J'en doute encore assurément, puisque je me trouve mille bonnes excuses pour ne pas passer à l'acte, à savoir contacter les éditeurs qui pourraient être intéressés par mon témoignage sur la maladie de Horton qui m'a touchée...Je recule sans cesse, me disant que ce n'est pas la bonne période, que je dois encore relire une fois (la centième sûrement!)
Plus j'attends, plus j'hésite, et plus je doute...
Il  me suffirait d'y aller et ON VERRA BIEN!

J'ai reçu des encouragements des rares personnes à qui j'ai confié la lecture de ce manuscrit, il est temps d'arrêter de me poser des questions stériles. Il est temps que j'envoie aux archives périmées ces pensées parasites qui depuis si longtemps me font douter au sujet des réalisations qui me tiennent le plus à cœur

Parfois je me dis que je suis la seule à douter de la sorte, que les autres, les vrais écrivains, ne tournent pas à l'infini autour de leur axe sans se projeter enfin vers l'extérieur, sans se mettre en danger en diffusant l'intime (le meilleur?) de soi-même 

C'est pourtant simple, si je devais échouer, je recommencerais. Oui bon, je me dis ça, mais ce n'est pas si évident: j’ai peur de manquer du courage de m'y remettre. Je redoute de me réfugier dans une résignation finalement facile (qui serait comme une petite mort...)

Aujourd'hui j'ai à retrouver ma vie créatrice. Ecrire ici chaque jour (ou presque) est une excellente façon de rebondir après des mois de stérilité. Je ne veux plus me laisser conduire à la famine. Il y a trop de passion en moi... 
Elle est là, faut juste que je l'empoigne de toutes mes forces, et que je la conduise vers la chaleur, vers la lumière...

photo JEA

mercredi 11 septembre 2013

Au revoir l'ami

Voilà! Il est parti! L'écorché vif, le poète...
Des mois de maladie, de souffrance dont on ne voyait trace sur son blog, sinon par ses poèmes.
Sa lutte au jour le jour...ses poésies déchirantes dont il fallait être parfois bien devin pour en deviner le sens profond.
Ses photos aussi, qui nous enchantaient l’œil, nous menaient vers les miracles de la vie..
Sa lutte contre toutes les infamies du monde, particulièrement celle qui toucha des milliers de gens innocents.
Il était l'un de ceux-là, rescapé de l'enfer, enfant innocent sauvé par hasard...

Il m'appréciait beaucoup, je l'appréciais tout autant
Quand les maux et les lourds traitements le laissaient quelque peu en paix, il ne manquait pas de passer ici mettre une citation de poète,  petite touche discrète de sa présence. C'était devenu rare, hélas

En dédicace du livre de David Grossman qu'il m'a offert, car il me disait n'avoir plus le temps ni le courage de lire cette brique de 666 pages, quelques mots lourds de sens caché:

J'ai arrêté tous les cadrans horaires
les horloges cacochymes 
et les carillons tapageurs
juste
le temps de t'offrir
avant minuit 
ce livre libellule

Jean-Emile

Il avait promis de m'avertir de son départ, j'ai reçu le mail cet après-midi
et les larmes me sont venues

Au revoir cher JEA, cher Jean-Emile... va en paix dans le lieu de la sérénité, où les corps et les âmes ne souffrent plus.
Merci de ton amitié, de ta présence discrète et aidante durant ma propre maladie



photo JEA

mardi 10 septembre 2013

retour d'une riche aventure

Je viens d'achever un voyage riche en découvertes culturelles, riche aussi en plongée dans une nature verte et vallonnée, qui déjà trahissait, comme ici, les premières couleurs de l'automne
Nous avons logé chez l'habitant, une famille roumaine accueillante qui a mis les petits plats dans les grands pour nous faire découvrir la cuisine de leur pays
Nous n'avions donc pas le même confort qu'un hôtel 3 *, mais nous avons reçu en abondance la chaleur souriante d'une mère et de sa fille
Tout cela dans un petit village du nord de la Roumanie, niché au creux des collines, où les pommiers abondent
Alors bien sûr, il y avait les monastères orthodoxes, les petites moniales tout de noir vêtues, étranges silhouettes qui semblent planer dans l'antre des monastères, murmurant inlassablement des prières, se signant trois ou quatre fois de suite, pour recommencer quelques minutes plus tard..

Étrange pays qui dans sa campagne, reste tributaire de temps anciens, dont nous avons perdu la trace: par exemple les lourds chevaux tirant des charrettes qui croulent sous le poids des foins, pas d'autoroute digne de ce nom, la circulation est donc lente. Nous avons mis plus de huit heures pour faire 500 km!

C'est un peuple qui a souffert: régime communiste puis régime de la terreur de Ceaucescu,  dictateur ivre de pouvoir, prêt à sacrifier son peuple à sa mégalomanie. Depuis sa condamnation à mort et son exécution le jour de Noël 1989, les gens tentent, parfois difficilement de se relever. Une maraîchère avec laquelle j'ai échangé quelques mots sur un marché, avait les larmes aux yeux quand je lui demandais si elle s'en sortait...

J'ai vécu des moments difficiles... on randonnait de monastère en monastère, sur des chemins montants et caillouteux. J'ai souffert pour tenir le rythme. Un des derniers jours, je suis violemment tombée en descente... heureusement sans dommages, sinon une forte émotion
D'autres randonnées, plus exigeantes encore, je n'ai pu les faire, et suis restée avec le chauffeur dans le mini bus qui m'a conduite directement au monastère à visiter ce jour-à. moment de solitude, quand j'ai vu le groupe s'éloigner joyeux vers les chemins de liberté... Dans un langage de signes, mêlé de roumain et d'italien, le chauffeur  m'a parlé de sa famille, de son boulot qui le mène aux quatre coins de l'Europe...

Beaucoup d’échanges vrais avec certains du groupe... le voyage nous menait sur des chemins humains, spirituels aussi, occasion de réfléchir à sa propre relation avec ce Christ si superbement peint à tous les coins des monastères: certains visages de Jésus, des icônes de Marie m'ont touchée énormément: je suis restée scotchée devant plus d'une!

Je suis heureuse d'avoir osé reculer mon seuil de confort, d'avoir osé parier sur mon énergie: elle se trouvait là quand je l'ai mise en oeuvre. Mon mari et certains du groupe m'ont encouragée à dépasser ces fameuses limites: ça a l'air si simple, il suffit de mettre un pied devant l'autre et de marcher à son rythme..
Merci à eux...



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