mercredi 28 juin 2017

chanceuse? ou pas....

Je débute la lecture du roman de Irvin Jalom "Mensonges sur le divan".
Dès la première page, je lis ces mots qui me font sursauter:
"Bien chanceux celui qui aime son travail. Et Ernest s'estimait chanceux. Plus que cela même : béni. Voilà un homme qui avait trouvé sa vocation, un homme qui pouvait affirmer haut et fort: "Je suis exactement à la place qui est la mienne, au carrefour de mes talents, de mes intérêts et de mes passions."

Je me suis demandé si j'étais moi aussi, cette femme chanceuse, si je me sentais à ma place, heureuse d'être et de faire ce que je suis, si je n'éprouvais pas parfois un sentiment de vide dû à des regrets, si je n'aurais pas voulu faire autre chose, avoir une autre vie....

La réponse, je la garde au fond de mon coeur
Mais je sais que, bien sûr, cela ne sert à rien de regretter, il vaut mieux vivre du mieux que je peux ce qu'il m'est donné de vivre

Et vous? qu'en pensez-vous?

dimanche 25 juin 2017

histoire d'un silence

Je l'ai vu!
Il y a un silence perché là-haut sur la plus haute maison de la ville.
Ce silence se promenait d'abord sur les trottoirs, heureux et décontracté.
Mais il en a trop entendu.
Tellement qu'il est devenu sourd (enfin presque...)
A longueur de journée il  entendait des choses du genre abominable, qui lui ont donné froid dans le coeur, et des rhumatismes, et le nez qui coule sans fin.
Alors il s'est réfugié là-haut pour retrouver une respiration ample, à la mesure de l'immensité du ciel.
Mais le silence est un peu malade, tout courbatu, il est déprimé je crois, il s'est replié sur lui-même.
Il attend là-haut sur le toit de cette maison que le vent change enfin de direction
Il attend 
avec courage
détermination
patience
et même un peu d'espoir.
Un silence qui garde l'espoir, c'est pas beau ça?
Le silence tend l'oreille (forcément) il espère que dans la cacophonie des choses abominables, il entendra bien un ou deux murmures de gens qui s'aiment tout bas tout bas, sans le crier sur le toit
un ou deux mots qui caressent l'âme...des mots qui rassurent, consolent, des mots fleuris de tendresse et de paix


voilà un billet écrit ici il y a assez longtemps; mais il est complètement d'actualité en ce moment pour moi:
alors je lui ai demandé (au silence) de pouvoir le reprendre, de lui redonner vie
Un silence comme ça, c'est trop précieux pour qu'il disparaisse dans le néant; j'ai eu envie de le dorloter, de le caresser, de lui redonner confiance en lui, en la Vie
Je lui ai dit que les lecteurs penseraient comme moi, que ça se cultive un silence comme ça, grand, noble, un silence étonnant, pas courant, un silence qui n'est pas un manque de bruit, un silence porteur de sens.... 


Bram Vanvelde


jeudi 22 juin 2017

on ne peut pas tout savoir...

alors voilà

J'hésite à mettre ici mes petites nouvelles du jour: c'est banal, ce n'est en tout cas pas "littéraire", c'est un peu n'importe quoi...
Mais forcément cela me touche, et pas qu'un peu!

depuis que je suis calfeutrée à la maison, derrière un livre ou mon PC, ou blottie dans des rêveries, mon oeil (oui! vous savez celui qui est encore valide) a oublié comment c'était de regarder au loin, d'embrasser un plus grand horizon!
J'en arrive presque à regretter d'avoir perdu la vue de mon oeil gauche depuis trop peu de temps: ce matin à la clinique par exemple, me rendant sagement à une nième consultation de mes plaies, je voyais pas bien, je titubais, j'avais tendance à perdre l'équilibre!
je veux dire que je ne m'y habituerai jamais! Enfin, je redoute cela... il y aura bientôt 6 ans!...
Celui à qui j'ai écrit cela et qui est le plus à même de me comprendre à ce sujet, (il a perdu lui aussi l'usage d'un de ses yeux) m'a rassurée: mais siiiiiiiiiiiii tu t'y habitueras, laisse ton cerveau faire son travail! Mais bien sûr, élargis ton champ de vision (ce que je me disais aussi, j'avais juste besoin d'être, non consolée, mais secouée!Voilà! c'est fait!

Sinon ce matin on a enlevé le plus gros des pansements: et du coup, je me sens nue!!! Sensation bizarre mais agréable ô combien! Presque sensuelle... 
Là "ils" m'ont bien recommandé de ne pas me cogner, tout reste fragile encore
Oui oui ai je dit, pas me cogner, j'ai compris, mais ceux-là ignorent ma "borgnitude" On ne peut pas tout savoir...







dimanche 18 juin 2017

un document précieux

Je ne parlerai plus ici de: plaie, hospitalisation, greffe, pansements, douleur, immobilité forcée, et tout le reste qui fait mon quotidien depuis 5 ans
C'est en train de devenir du passé, du passé bien passé (tassé?)

Hier soir en m'endormant je pensais à ma drôle de vie depuis toutes ces années
Avant (vous le savez peut-être pas) j'écrivais et j'étais publiée
J'aidais d'autres à écrire aussi (ateliers d'écriture, relecture de manuscrits) et j'aimais ça! Beaucoup!

La pompe à mots hélas s'est tarie, j'avais d'autres chats à fouetter, plus le courage d' écrire, ni même de lire, incroyable!

Hier donc en m'endormant j'ai décidé que cela suffisait, qu'il était plus que temps de me rebrancher à mon imagination, de la tenir fermement contre moi, de la caresser, de la dorloter, de prêter l'oreille aux mots qui ne manqueraient pas de surgir de mon coeur profond (oui! après ces épisodes difficiles -ô combien!, je ne pourrais plus qu'écrire avec mon coeur le plus profond, ce qui n'empêcherait pas l'humour)

Il me faut relancer la machine: tant de mois, d'années sans écrire aucune fiction, a asséché la source
D'où ma décision: écrire tous les jours, laisser venir les mots qui me viendront suite à une photo, une phrase déclenchant le flux bien caché en moi, caché, mais présent en moi, j'ose l'espérer!

Bien des fois j'ai dit aux participants de mes ateliers, qu'il fallait ça: écrire tous les jours, sous peine de voir se tarir la source; je peux assurer que c'est vrai! C'est mon expérience!

J'ai donc ouvert un précieux docu qui recueillera mes mots au fil des jours.

Un docu qui contiendra mes gammes, mes indispensables gammes pour renaître à l'écriture, pour renaître à ma créativité

Car même la fleur la plus fragile peut surgir entre les pierres





dimanche 11 juin 2017

le quotidien des jours

C'est le grand ballet de mes enfants qui viennent voir si tout va bien, qui me "surveillent" pour voir si je ne fais pas de bêtises (!)
Le matin, l'après midi ça défile, ça m'embrasse, on parle un peu, beaucoup...on fait un brin de ménage
C'est bon d'avoir des enfants dont je mesure l'amour, qui sont heureux de faire pour moi ce que j'ai fait pour eux pendant tant d'années...

Un merci tout spécial à ma fille infirmière qui tous les jours vient faire mes pansements. Je me sens en sécurité avec elle, elle fait ça bien, en douceur
Un merci tout spécial aussi à ma fille "ardennaise", venue passer ici quelques jours la semaine dernière pour les repas, un min de ménage... m'aider à me déplacer aussi: pour monter et surtout descendre les escaliers, ce n'était pas une sinécure: pas de mouvement brusque pour ne pas déchirer, tirailler la toute nouvelle peau...si fragile

nous avons beaucoup parlé aussi, de ces conversations profondes qu'on peut avoir quand on se sent en confiance: c'était bon!  c'était tendre

J'ai pourtant des moments plus difficiles: je me sens "enfermée" dans ma maison que je n'ai pas quittée depuis deux mois, sinon pour aller à la clinique. Je ne dors pas trop bien ne sachant pas comment me mettre. J'angoisse aussi pour l'avenir: pourrai-je refaire  de courts trajets en voiture? Il me semble que la vue de mon seul oeil a baissé... cela m'insécurise...

J'essaie d'aller bien, de rester positive, ce n'est pas facile au quotidien: les peurs sont là, assombrissent l'horizon

lundi 5 juin 2017

une nouvelle peau!

J'ai une nouvelle peau!
mais très très fine,, vous n'imaginez pas!
Une peau de papier à cigarettes, si fine qu'on voit tout à travers!
Donc je peux pas bouger, pour ne pas la déchirer
Faudra attendre qu'elle reprenne du poil de la bête, ;-)  qu'elle s'épaississe
Lentement mais sûrement!
Patience....

Depuis deux mois, je fais preuve d'une grande patience, c'est si long!

Parce que là où on a prélevé la greffe, c'est devenu une plaie aussi!
qui devra guérir, lentement mais surement

Patience aussi...

En attendant, je me sens très faible, deux anesthésies ne sont pas sans conséquences...

Je lis un livre qui me fait un grand bien: du jeune philosophe, Martin Steffens  "La vie en bleu", pourquoi la vie est belle, même dans l'épreuve. https://www.babelio.com/livres/Steffens-La-vie-en-bleu/578520
Il écrit pour moi... c'est génial!
Chaque page, je la savoure, je la fais entrer au compte goutte en moi, elle me nourrit
A lire quand on est en situation de faiblesse, de souffrance et que l'on cherche ses forces pour rebondir
Elles sont là, pas si loin...

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