mardi 30 mars 2010

Compliment ou flatterie?

Quelqu'un ce matin évoquait devant moi les compliments parfois faciles qu'on peut faire sur les blogs, ou les forums, ou dans les conversations ordinaires.
Des compliments qui ne sont parfois rien d'autre que des flatteries
Et ce quelqu'un continuait en disant: il arrive bien souvent qu'on flatte l'autre pour en être reconnu, SOI!  Pas par admiration sincère d'une qualité qu'on LUI reconnait.

Et je me souviens...
Je me souviens de la petite fille que j'étais, qui avait trouvé ce truc infaillible pour attirer une minute l'attention bienveillante de ma mère. C'est pas beaucoup une minute, mais pour moi, c'était rare et donc précieux.

Je trouvais une petite chose à lui dire en guise de compliment. C'était bien souvent du n'importe quoi...
Mais c'était un truc infaillible je vous le dis: le regard de ma mère se détournait de sa mauvaise humeur, se posait un moment  sur moi et une amorce de sourire naissait sur son visage. J'avais gagné une minute de soleil, de bonne humeur, j'avais allégé une atmosphère parfois si pesante.

Je découvrais là un petit truc que je reproduisais comme je voulais, quand je voulais. Je me découvrais le pouvoir de sortir ma mère un bref moment de son mal-être, qui l'isolait tellement dans sa déprime.

Je la flattais. Mais j'avais un petit  gout amer dans la bouche. Certes, elle se radoucissait, mais c'était grâce à des petites paroles un peu mensongères. Des petits paroles pour qu'elle m'aime durant quelques instants.
Et moi, je n'étais pas dupe de mon stratagème... j'aurais dit n'importe quoi pour attirer son attention, un peu d'affection
J'avais choisi de jouer la carte de la gentillesse, j'aurais pu choisir la rébellion. Mais non, j'avais trop besoin d'une atmosphère heureuse autour de moi.

Encore aujourd'hui, puisque "ça" marchait si bien autrefois, puisque "ça" m'a apporté du bien-être, je me surprends parfois à faire des compliments qui sont davantage des flatteries... stratagème pour ME faire reconnaître de l'autre, pour qu'il ou elle me trouve sympa et qu'il ou elle m'aime et me reconnaisse...

NB. Je fais très bien la différence avec les vrais compliments dits du fond du cœur quand je reconnais sincèrement une qualité à l'autre ..

lundi 29 mars 2010

L'écriture de l'intime

Il m'est difficile de rapporter dans le détail, cette rencontre de samedi qui avait comme sujet "L'écriture de l'intime"
Essentiellement parce que c'était une table ronde, qui supposait les réactions des participants, au fur et à mesure des cinq courtes interventions des présentateurs.

Mes impressions sont diffuses...j'ai essayé hier de les rassembler dans un billet cohérent, je n'y suis pas réellement arrivée...
La plupart des personnes présentes étaient concernées personnellement par une écriture de l'intime, soit parce qu'elles ont publié un récit de vie, soit parce qu'elles participent à des tables d'écriture autour du récit de vie... (J'étais la seule à connaître l'écriture du blog, qui, dans le cas du journal intime consiste en dévoilement de quelque chose de soi, immédiatement "livré en pâture" à la Toile ). 

Elles savaient donc pour l'avoir vécu elles-mêmes ce qu'il en est de se dévoiler, de dévoiler de l'intime, par exemple un secret de famille, évidemment un point délicat de la problématique . On a parlé à ce sujet de Emmanuel Carrère qui a transgressé l'interdit maternel en écrivant Un roman russe. Il y raconte le secret de famille qui a hanté sa vie, tout autant que sa vie d'écrivain. Ce fut une nécessité absolue pour lui de se défaire d'un secret mortifère, pour lui, pour sa famille, pour ses enfants. Et pour lui en tant qu'écrivain, afin de sortir des thèmes sombres qu'il avait abordés jusqu'alors.

Et ce qui m'a semblé intéressant de rappeler, c'est que l'écrit  est comme une autre langue qui peut organiser les dévoilements de l'intime en une "oeuvre littéraire" susceptible du même coup d'en toucher beaucoup...
L'intime sort alors de l'exhibitionnisme, ou du nombrilisme, pour rejoindre l'humain universel, qui touche d'autres intimes, d'autres ressentis à la fois semblables et différents.
Et c'est là que réside l'incompréhension qui a surgi entre mes frères et moi à propos de mon livre. J'ai voulu faire "œuvre littéraire", passer à une autre langue. Mais eux m'ont lue comme si je leur parlais la langue de tous les jours, la langue de notre enfance et les mots que j'ai utilisés, ils les ont rejetés comme faux ou indécents...

Au fond qu'est-ce qui séduit dans un roman? Un récit autobiographique?(ou dans un blog?)
C'est que, quand on referme le live, on ne se sent plus le même, c'est que, touché par l'humanité vulnérable d'un autre, on se sent rejoint  par lui, on se sent grandi dans sa propre humanité
On referme le livre (ou la page du blog)  avec des questionnements...
Finalement les questions sont plus importantes que les réponses, qui sont toujours entachées de l'orgueil de détenir LA vérité!

En vrac et rapidement, quelques pistes de réflexion supplémentaires
Le privé n'est pas l'intime
Le privé s'oppose au public et concerne l'avoir: on dira d'une propriété qu'elle est privée
L'intime concerne l'être, le ressenti: on ne dit pas d'une propriété qu'elle est intime

Intime vient du mot latin intimus, qui est le superlatif de interior.
Son sens est donc l'absolument personnel, intérieur, donc secret, caché à la vue ou à la connaissance de tout le monde

L'intime est de l'ordre du sacré, càd ce qui ne peut être profané. Est profané ce qui est mis à l'extérieur du temple. La lecture d'un journal intime par qui n'y a pas droit, est toujours ressenti comme un viol. (une profanation)

Mais le sujet peut choisir de partager son intime dans une relation de confiance mutuelle. Dans ce cas il ne s'agit pas d'exhibition, ni de viol,  mais de partage dans la confiance.

Chacun décide de jusqu'où et comment il décide de se dévoiler. C'est particulièrement vrai sur la Toile. Il me semble que ceux qui dévoilent beaucoup d'eux -mêmes sur des sites de socialisation par ex, ne dévoilent pas grand chose de leur intime, de leur ressenti profond


Photo Coumarine

jeudi 25 mars 2010

Détacher ses liens...

Je viens de terminer la lecture de "Un roman français" de Frédéric Beigbeder, livre qui m'a énormément touchée...
Il parle de l'écriture autobiographique, sujet qui m'intéresse pour deux raisons:

- d'abord à cause de ma propre démarche d'écriture, qui est allée à la rencontre d'un bout de mon enfance, disparue dans les ténèbres de l'oubli. Je me souviens encore de ce blog temporaire que j'ai ouvert pendant six mois, durant lequel je me suis OBLIGEE à écrire chaque jour dans l'espoir qu'un souvenir ou l'autre surgirait de cette écriture obligatoire et spontanée à la fois... J'avais un énorme besoin de recontacter mon enfance pour contacter pleinement l'adulte que je suis. C'est là la genèse de mon roman autobiographique... Personne n'était au courant de ma démarche, sauf deux ou trois amis fidèles qui me lisaient et m'encourageaient. J'avais besoin de courage pour continuer ma démarche, qui m'a tiré des larmes et de la transpiration...

- ensuite très concrètement, parce que ce samedi (oui dans deux jours) je participe à une table ronde sur le sujet "L'écriture de l'intime". Divers intervenants...dont moi qui vais parler plus concrètement de "l'écriture et l'autocensure".
L'autocensure je connais. Sur mon blog bien sûr, depuis que j'ai révélé mon identité, on n'écrit plus alors de la même manière, et c'est sans doute dommage. Bien des blogueurs tiennent un blog intéressant sans jamais se mettre en cause, sans jamais parler d'eux. Bien des écrivains écrivent de la fiction sans jamais se mettre en cause. Et s'ils le font, le personnel est noyé par la fiction... Est-ce bien? Est-ce dommage? Je sais que je suis touchée quand soudain un blog se "dévoile", raconte quelque chose de plus personnel, car le personnel, quand il n'est pas purement nombrilisme, rejoint toujours l'universel. Et c'est bon de se reconnaître dans les mots d'un autre... Faudrait s'interroger pourquoi...
C'est ce qui s'est passé pour moi en lisant ce livre d'un auteur pour lequel au départ j'avais un à-priori défavorable (sans jamais avoir rien lu de lui, pourtant!)

Je mets ici un passage de Beigbeder, qui porte ma  réflexion du moment:
"On peut écrire comme Houdini détache ses liens. L'écriture peut servir de révélateur, au sens photographique du terme. C'est pour cela que j'aime l'autobiographie: il me semble qu'il y a, enfouie an nous, une aventure qui ne demande qu'à être découverte, et que si on arrive à l'extraire de soi, c'est l'histoire la plus étonnante jamais racontée... Le reste du monde n'en a probablement rien à foutre, mais c'est notre conte de fées à nous. Certes, ma vie n'est pas plus intéressante que la vôtre, mais elle ne l'est pas moins. C'est juste une vie, et c'est la seule dont je dispose. Ce livre méritait d'être écrit. C'est comme si je plantais dans ce bloc de papier une pancarte indiquant: "ICI, PLUS PERSONNE NE ME QUITTE"

Benoit Colsenet, Marécages

mercredi 24 mars 2010

Essai

Changer...

Le plate forme qui m'héberge depuis presque 6ans commence à m'énerver par sa lenteur de chargement
Je mets un temps fou pour charger mon blog et donc pour écrire mes petites bafouilles
Et je mets un temps fou pour aller visiter mes blogamis qui habitent sur la même plate forme que moi.
J'en ai un peu assez

Et même un peu beaucoup assez
Je fais une tentative ici
Une tentative seulement car je réalise que j'ai de la peine à quitter mon blog qui m'accompagne (ou que j'accompagne) depuis si longtemps

Et puis je ne connais pas du tout cette plate forme d'herbergement. Il parait qu'elle me donne bien plus de possibilités que l'ancienne. Pour l'instant je ne sais pas, mais j'ai tout à découvrir
Courage...;-))

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails