Pourquoi faut-il toujours que les choses se fanent, flétrissent et finissent par mourir? Les jonquilles que j'ai attendues avec une telle avidité, perdent déjà de leur jaune insolent, certaines s'inclinent résignées vers le sol, comme vaincues par leur poids de fleur éphémère. Il faudra attendre un an, c'est long un an, c'est trop long. Et puis je serai vieille... et puis je serai morte peut-être...
Moi je veux tout, tout de suite et que ce soit entier, ou alors je refuse... disait Antigone à Créon...
Mais que les choses se flétrissent, disons que c'est la vie. Bon je peux faire acte d'acceptation lucide et volontaire : au revoir belles jonquilles, à l'année prochaine... je parlerai de vous au soleil de l'été, quand d'autres fleurs multicolores surgiront du sol toujours aussi prolixe, pour faner de la même façon, place alors aux marrons de l'automne, que les enfants ramasseront dans les parcs en courant.
Oui, je peux accepter (difficilement) que les choses se fanent, s'usent, se détériorent...
Mais pourquoi les êtres (et ce qui me lie à eux) finissent-ils par s'éloigner de moi, par s'étioler, par s'écrouler, disparaître dans l'oubli ou dans la mort?
Pourquoi ces pertes continuelles et sans merci, malgré les tentatives pitoyables pour retenir, garder...
Il n' y a que le souvenir après tout
Mais quand le souvenir lui-même se dissout?
Alors, c'est simple, on n'existe plus...
Dans cent ans nous serons tous des poussières, juste des noms sur un arbre, l'arbre centenaire qui se souviendra...
Et dire que nous sommes si doués pour nous prendre au sérieux
D'ailleurs écrire sur un blog ou dans un livre, des petites élucubrations quotidiennes et personnelles, ça sert à quoi, sinon à brosser son ego de préférence dans le sens du poil?
oh qu'il est beau cet ego là... chantent-ils tous en coeur...
Que vous êtes joli, que vous me semblez beau, sans mentir si votre ramage etc....
Tu parles... sans mentir...! la cour ment toujours ou alors elle se tait