lundi 30 mai 2011

La huitième planète

La planète suivante était habitée par un petit garçon aux yeux bridés.
Le petit prince se présenta poliment:
- Bonjour, je suis le petit prince, et toi, qui es-tu? demanda-t-il à l'enfant pensif, assis sur un banc.
- Je m'appelle Phu Ly, je suis d'origine asiatique, répondit l'enfant
- Que fais-tu là? interrogea le petit prince.
- Je recherche mes parents biologiques, répliqua le garçon, d'un air soucieux.
- Que veut dire parents biologiques? s'informa le petit prince.
- Ce sont les personnes qui m'ont conçu, expliqua Phu Ly.
- Où vas-tu les chercher? s'enquit le petit prince.
- Je ne sais pas, il n'y a personne ici, reprit l'enfant.
- Veux-tu venir avec moi sur une des planètes que j'ai déjà visitées? proposa le petit prince
- Oui, je veux bien, acquiesça le garçonnet, en hochant la tête. Où allons-nous?
- Sur la terre, suggéra le petit prince
- On part quand? demanda Phu Ly, très impatient.
- Quand tu le désires, mais avant la tombée de la nuit.
Le petit prince prit la main de l'enfant asiatique et partit avec lui vers la planète terre.

Je ne comprends pas que des parents abandonnent leur enfant, pensa le petit prince, durant le voyage...

Ce texte est un devoir de composition fait par mon petit-fils N. (12 ans)
Les enfants devaient imaginer que sur une 8ème planète, se trouvait quelqu'un qui avait  une quête...  chacun devait  inventer la sienne...
Mon petits-fils est adopté et d'origine vietnamienne.. le nom qu'il a indiqué est son nom vietnamien.
Ce texte qui a ému ses parents adoptifs (ma fille ainée), son professeur et ses copains de classe, et moi aussi bien sûr, prouve s'il fallait encore le démontrer, que chaque enfant adopté est, qu'il le reconnaisse ou non, à la recherche de ses origines, même s'il est heureux dans sa nouvelle famille.
On a tous besoin de savoir d'où l'on vient et cette quête est parfois très douloureuse pour certains

Rechercher ses origines est une démarche saine, que ma fille, elle aussi très émue par le texte de son petit bonhomme, a parfaitement comprise. Elle a compris le plus important, c'est que cette quête n'est pas reniement  de l'amour que l'enfant reçoit dans sa famille adoptive

De plus mais c'est tout autre chose, j'ai été sidérée par les qualités littéraires de ce texte écrit par un enfant de 12 ans. Le professeur avait simplement donné quelques verbes "de dialogue" pour varier les répliques, comme demander, s'enquérir, proposer, suggérer, interroger, répliquer...
Ce texte est remarquable dans sa belle simplicité, et l'enfant en dit long sur lui...
N. est mon petit prince à moi, petit prince aux cheveux d'ébène

dimanche 29 mai 2011

Donnez-lui la passion

Lynda Lemay par la force des choses, voyage beaucoup.
Un jour, alors qu'elle survole l'Atlantique, son avion tangue dans des trous d'air impressionnants.
Elle se dit que son avion pourrait bien tomber là au profond de l'océan..
Alors elle pense à sa fille... se demande ce qu'elle deviendrait, privée trop tôt de sa mère.
Et elle écrit une chanson, sorte de testament  qu'elle adresse au Dieu qu'elle prie bien souvent
Je vous offre cette chanson magnifique, aujourd'hui jour de la fête des mères en France. (En Belgique c'était il y a 15 jours)
Et moi dont les enfants sont déjà des adultes, je leur dédie aussi cette chanson, parce que eux sont de jeunes parents et que ce que Lynda Lemay souhaite pour son enfant, je le leur souhaite de tout mon coeur, tant à eux qu'à leurs petits...

La passion, c'est bien le courage de vivre, quand même, malgré tout, malgré les brisures de la vie...malgré ses douleurs, que en dépit de notre amour de mère, on ne peut pas éviter à nos enfants...

jeudi 26 mai 2011

Miracle dans le métro

Une vieille dame.
Elle est là, devant moi, assise dans le métro.
Elle est là, son corps est là, fatigué, comme découragé, mais son âme voyage. Quelque part. Dans ses souvenirs peut-être, ses malheurs d'autrefois ou ses soucis d'aujourd'hui.
Son voyage semble amer. Ou préoccupé. Ses yeux sont à l'intérieur d'elle-même, devenus fentes étroites qui cadenassent le négatif qui l'agite. Ses lèvres ont disparu dans ses rides...

Soudain un brusque coup de frein. Les voyageurs tanguent de droite à gauche, puis de gauche à droite. Et voilà qu'un jeune très djeune a cogné la vieille dame. En lui marchant sur les pieds.  Le regard de la dame se lève vers lui, déjà indigné, déjà courroucé, déjà fusil qui va tirer...
Mais le djeune lui sourit de toutes ses dents superbement blanches dans son visage d'ébène et s'excuse, lui demande gentiment si tout va bien, s'il ne lui a pas fait mal, si...
Plein de gentillesses comme ça...
Et alors, j'ai vu le miracle, un vrai petit miracle que le Métro, journal gratuit distribué aux voyageurs, ne mentionnera pas dans ses colonnes: j'ai vu les yeux de la vieille dame s'ouvrir et redevenir des yeux vivants. J'ai vu un sourire habiter son visage ridé.
J'ai vu une dame âgée redevenir belle.
J'ai vu des éclairs de lumière, presque de tendresse passer entre ces deux personnes que rien ne destinait à se rencontrer.
Et j'ai souri, mon visage et mon âme ont souri. Et mes yeux se sont sûrement agrandis d'un éclair de bonheur
C'est peu, c'est presque rien
Mais j'ai voulu vous partager ce presque rien...
Picasso

mardi 24 mai 2011

Toute seule devant mon repas

hier matin, j'avais la joie au coeur
car comme tous les trois mois j'allais me rendre à mon RV avec une amie qui m'est chère..
Vite vite faire les gestes quotidiens et nécessaires, ranger un peu par ci par là, regarder une lessive me demandant si j'aurais le temps de la repasser... vite vite me préparer, et partir la rejoindre dans le petit resto qui est devenu le nôtre
RV fixé comme d'habitude, à 12h30', la première arrivée s'installe et se prépare le coeur, rassemble dans sa tête tout ce qu'il y a à se partager, le futile et le reste.... hier je voulais lui parler un peu de mon vécu à Hurtebise que j'ai évoqué en quelques lignes dans mon billet précédent...
Bien installée sur la terrasse au soleil, je déguste le coeur un fête mon petit verre de vin..

Tiens, aujourd'hui elle est en retard. En général, j'arrive toujours la première, j'ai l'habitude de l'attendre donc, je ne m'en fais pas plus que ça... j'attends donc le coeur toujours en fête, mais le verre est presque vide, parce qu'elle est maintenant très en retard


J'ai attendu une demi-heure et elle n'est pas venue.. Sans portable, il n'y avait pas moyen de la contacter. 
J'ai commandé mon repas, que j'ai avalé seule, en regardant autour de moi, les gens, leurs sourires ou leurs tronches, essayant de deviner leur vie, comme je fais toujours.

Mais hier j'étais inquiète, sans nouvelles de la part de mon amie, j'espérais que rien de grave ne l'avait empêchée de me rejoindre. 
Et puis un autre sentiment s'est glissé insidieusement en moi, un sentiment que je connais et que je redoute: je me suis sentie abandonnée. Je n'en menais pas large, moi toute seule devant mon  repas qui du coup n'était plus du tout appétissant, mais qu'est-ce que je foutais là?
Oh ! je savais bien sûr que m'attendrait tôt ou tard l'explication...mais ce sentiment a surgi avec une telle force en moi que je ne pouvais pas l'ignorer, et je l'ai regardé en face avec un étonnement.un peu douloureux de me rendre compte que je n'en suis QUE là...

Dans le soleil, j'étais bien, et pourtant... elle m'avait peut-être lâchée, et même si au niveau des pensées rationnelles je savais évidemment qu'il n'en était rien, mes sentiments profonds étaient pourtant là, à me répéter mon vieux refrain: toi tu es quelqu'un qu'on abandonne...
Je me demande si on guérit jamais de cela, j'ai fait tant de chemin en ce sens, et il suffit parfois de trois fois rien pour que pfffffffffffffffffffft tout revient en force me grignoter...

Bien sûr j'ai eu l'explication le soir même... rien de grave, mais...
Je me sens parfois si vulnérable, si peu adulte, si peu sereine: une écorchée vive
Ce sentiment d'abandon remonte à loin loin loin... est-ce qu'on guérit jamais de ça?

Et cette nuit j'ai été dérangée... j'ai vomi, ce n'est quand même pas innocent tout ça, non?
J'en ris moi-même... je vous jure


peinture David Ho

lundi 23 mai 2011

Mannick tout simplement

Je vais vous parler d'une femme, une femme solidement ancrée sur le sol des vivants.

Sa voix module des accents rocailleux ou veloutés. Avec des élans de poésie dans l'extrême comme dans la douceur...

Dans les plis de son sourire se sont creusés les sillons de toutes les détresses du monde et Dieu sait s'il y en a: elle les pleure, elle les hurle, elle les gémit, elle les célèbre: elle nous bouscule, elle oblige à l'essentiel. Elle évoque dans ses chansons tous les grands problèmes de la société et du monde qui  nous feraient des fois dériver vers le désespoir ou alors, oui, vers l'indifférence: c'est plus simple et il faut bien survivre...

Elle chante son désir inassouvi de Celui qu'elle ne peut nommer, et en cela je me retrouve sa soeur en humanité. Car comme elle, je le désire, sans oser me l'avouer; comme elle, je ne le nomme pas, trop abimé qu'il est sous le poids des religions qui l'ont à ce point défiguré qu'il est devenu méconnaissable, cuisiné à toutes les sauces, de préférence les plus cruelles ou les plus stupides.

Elle chante aussi ces femmes déterminées et courageuses de la Bible ou de l'Évangile, avec une tendresse particulière pour celle qui nous ressemble tant: Marie Magdalène, l'amoureuse inconditionnelle si fragile et si forte à la fois. 
Et une fois encore, je me suis retrouvée leur soeur en humanité.
Et mon coeur a pleuré en entendant les paroles de ces quêtes douloureuses d'amour, qui parfois cible si mal le désir d'aimer et d'être aimé

Mannick que je connaissais sans la connaître, que j'avais cataloguée dans le registre des chanteuses catho  avec tout ce que ça suppose comme mièvrerie sucrée...
Mannick une femme vraie, qui chante le coeur et au coeur des choses et des êtres... 

J'étais à Hurtebise ce WE, et je l'ai entendue en concert. Moment de grande émotion...
A Hurtebise, nous étions un petit groupe autour de Gabriel Ringlet (l'écrivain prêtre dont j'ai déjà parlé) qui nous parlait du Souffle que suscite en nous la chanson francophone qui "parle" (Linda Lemay, Barbara et bien  d'autres...
De ces artistes aux textes qui remuent, qui bouleversent parfois parce qu'ils nous rejoignent dans ce que nous vivons, au plus intime de nos questionnements.
Qui s'adressent à nous, non pas comme les médias torturant l'actualité pour en extraire le plus croustillant,  afin de touiller dans l'indignation, nos tripes de voyeurs. Afin de satisfaire le plus vil en nous, ce voyeurisme qui toujours a besoin de se repaître de la vilenie... des autres.
De ces artistes qui mettent au jour les précieuses étincelles d'humanité enfouies en nous. Et qui nous conduisent, à travers des chants de tempête ou de tendresse selon le sujet, vers le plus noble en nous. Qui y dort parfois profondément, d'un sommeil de paresse ou d'indifférence.
Le plus noble ne demande qu'à grandir. Il a soif et faim de ces miettes de soleil.

Comme le coquelicot (oui, encore lui!) qui pousse vaillamment entre deux pavés gris.

Gabriel Ringlet et Mannick préparent un livre qui paraîtra au début de l'automne...  à suivre, j'en parlerai sûrement quand le moment sera venu


vendredi 20 mai 2011

Je suis une acheteuse compulsive

Je suis une grande acheteuse
Une grande énorme acheteuse de livres...
J'entre dans une librairie, et je suis déjà fiévreuse, je respire l'odeur de mon addiction, je me dis, ça fait rien, tu entres, tu regardes, bon ok à la limite tu feuillettes un peu, mais tu n'achètes rien, d'accord? Rien, c'est rien, tu n'achètes rien!
D'ailleurs tu as plein de livres qui patientent là à côté de ton lit, des livres pour lesquels tu as eu un coup de coeur et qui attendent que tu les ouvres, mais zut un autre est venu s'ajouter... tu sais même plus celui qui se trouve tout en bas de la pile
De LA pile? mais non, DES piles, car il y en a deux, trois allez on va dire quatre... (euh...cinq peut-être...)

Comme s'il me fallait acheter le livre pour simplement savoir qu'il est là. Là en cas de besoin. Et que ça lme rassure...
Mais empilé et rapidement caché par d'autres, il est quasi oublié parmi ceux qui sont venus s'empiler à sa suite...
Les lirai-je un jour tous ces livres?
Ou serai-je éternellement tentée par de nouveaux bouquins ramenés, malgré mes résolutions, des librairies tentatrices? Et me contentant des notes de lecture que donnent sur leurs blogs toutes les lectrices-blogueuses, qui les lisent, elles, leurs livres!!!

image venant du Net
Quelques jours de pause, je lis deux ou trois livres et je reviens ;-))
Bon We à vous tous

jeudi 19 mai 2011

Usurpation d'identité

Plagiée je l'ai été... plus d'une fois...
C'est une aventure pour le moins désagréable: soudain on se voit dépossédée de ses textes, qui se retrouvent ailleurs, signés fièrement d'un autre nom...
Je sais bien que le Net est public, ouvert à tous les vents et que voir ses textes publiés ailleurs est un risque que l'on court. J'avais demandé à la "piqueuse" de ces textes de les ôter de son blog, mais ses commentaires étaient modérés et elle s'est contentée de se moquer de moi par mail...
Je n'ai rien pu faire, l'hébergeur n'a pas réagi à l'époque... Le blog peu fréquenté est mort de sa belle mort, la blogueuse se contentant de prendre par ci par là les billets qui, pensait-elle, allait lui apporter des lecteurs...

Mais bon cela ne m'est plus arrivé depuis trois ans... je pense que malgré tout il y a des bonnes âmes pour se rendre compte de ce qui se passe, pour avertir en cas de problème

Mais il m'arrive une autre aventure qui m'est très désagréable et qui me fait peur, je ne vous le cache pas
J'ai découvert par hasard dans un blog que je ne fréquente pas d'habitude, un commentaire signé Coumarine, sans lien vers mon blog
Commentaire que je n'ai pas écrit et que je ne cautionne pas!
Le pseudo ne renvoie pas vers mon blog... le commentaire a été déposé hier hier mercredi
Je ne comprends pas...
Si quelqu'un usurpe mon pseudo pour écrire ses propres idées en les faisant passer pour miennes, je vais vous dire: je ne peux pas le supporter...
NB je ne souhaite pas pour le moment mettre le lien vers le blog en question et donc vers le commentaire, espérant qu'une explication plausible me sera donnée..
N'empêche, je ne peux m'empêcher de me demander combien d'autres commentaires se promènent sur la Toile publiés sous le pseudo de coumarine..
Je suis outrée que quelqu'un puisse faire ça  et blessée aussi

une heure plus tard: il semble bien que ce soit une usurpation d'identité dont la propriétaire du blog est la première étonnée...
Je ne sais que faire...

mardi 17 mai 2011

Abritée par les arbres géants...

Hier Miss K citait Perros à propos de la poésie... pourquoi lit-on de la poésie, pourquoi éventuellement en écrit-on? Est-ce de l'ordre du besoin ou du plaisir?
Il m'arrive d'écrire de la poésie... c'est de l'ordre du plaisir, du désir qui soudain me prend et me conduit à mettre par écrit quelques mots qui me viennent dans une sorte de précipitation. Pas trop de réflexion, je laisse le cerveau droit conduire les opérations...
Souvent c'est au départ d'une peinture ou d'une photo qui soudain fait tilt en moi


Mais parfois au hasard de mes promenades sur le web, je tombe sur des musiques qui me touchent, et bien plus que ça...
Alors j'écoute le bic à la main, et je me laisse écrire ce qui vient. C'est une sorte d'état second... difficile à expliquer
C'est comme une tension, car les mots ne sont jamais assez rapides pour suivre le rythme, pour suivre les ressentis qui grondent ou sonnent en moi
Comme les sons coulent rapidement, je dois abandonner une impression pour ne pas perdre la suivante, mais pourquoi  sacrifier celle-ci plutôt que telle autre? C'est un choix obligatoire, bien sûr, mais qui fait mal, je voudrais ne rien perdre de ce qui se bouscule en moi dans ces moments!
La musique, quand j'aime la voix ou les instruments qui se répondent, me transporte littéralement dans un ailleurs que je vis avec intensité... je tente alors  de la traduire dans de la poésie libre..
Je dis pas que c'est super réussi, je vous explique simplement comment je fais :  c'est un moment fort de création  qui fait du bien...qui ME fait du bien, tout simplement



Les éclairs sillonnent la foudre
en dentelles d'argent dans les cieux devenus fous...
Je marche, abritée par les arbres géants
appelée par les cascades qui se ruent au loin.
Je sais que partout grouillent des vies qui se cassent,
comment continuer à chanter parmi les hurlements du monde?

Je cherche en vain les doux frémissements des vents de soleil

Éclats de tempête dans l'eau tortueuse...
partout je vois des mains qui appellent au secours.
C'est un cri puissant vers la liberté,
dans les champs de colza, une course éperdue
au milieu des fusils sans pitié et assoiffés de sang.

Je cours éperdument dans les frissons des blés dorés...

Fureur. Folie. Férocité. Foudre. Fanatisme
Et puis.... les silences alourdis de détresses...

Et pourtant j'ai vu, oui j'ai vu
un ou deux coquelicots fragiles et tenaces
qui ont jailli, inattendus, dans les déserts du rien

Petits princes drapés dans leur tendre courage...

samedi 14 mai 2011

Un vrai petit mec

Je lui avais promis...
Il l'attendait avec impatience, ce billet devait paraître le 13 mai, jour de son anniversaire. 
Mais vous le savez, blogger a buggé durant toute la journée d'hier, impossible d'accéder au blog, ni de mettre le moindre petit commentaire...
Ce n'est que ce soir que je peux -enfin!- publier ce billet...

Cela se passe il y a longtemps déjà...
Nous avons deux filles, elles sont mignonnes, drôles, intelligentes, craquantes, adorables...
Nous sommes comblés!
Mais non, pas tout à fait... car l'H souhaite un fils, un mec, un garçon, un vrai...
C'est son rêve, d'avoir un gamin... 
Il faut dire que s'il n'a pas de fils, sa lignée s'éteint après lui... ce serait dommage, non?
Oui ce serait dommage. Moi cela m'est indifférent, j'aime avoir des filles. De plus, le nom pour moi n'a pas cette importance, mes enfants  ne porteront jamais mon nom...
Mais bon je ne suis pas contrariante. Heureusement qu'avoir un troisième enfant est dans mes cordes, et puis avoir un petit bonhomme, ce serait bien quand même, alors oui, je suis d'accord
Donc on s'y met et... espérons... car de mon temps (dit la Coumarine faut croire qu'elle est vieille!) pas d'échographie pour savoir à l'avance...
Faut attendre que sortent les jolies petites fesses pour savoir si on devra parler au féminin ou au masculin

Me voilà donc enceinte de mon troisième enfant. Les semaines, les mois se passent... le ventre s'alourdit, ce sera un gros bébé!
Un soir, nous sommes avec nos deux petites princesses quelque part dans Bxl à manger une glace. Mmmmm c'est bon! Attention! ça coule...
Bon moi j'aime pas les glaces, ce devait être un milkshake ou quelque chose de ce genre pour moi! Aux fraises sûrement!
Soudain l'inondation... oups embêtant quand on est dans un lieu public!
Et quasi instantanément se déclenchent les contractions très vite intenses et violentes. Aie, ouille...
Vite vite, conduire les petites princesses là où elles devaient passer la semaine. Vite, vite direction la clinique!
Deux heures de contractions INTENSES plus tard (j'ai toujours accouché en vitesse avec conviction, ardeur  et contractions sans répit et sans péridurale... l'enfant sort sa tête, puis glisse d'un coup à l'air libre
Coup d' oeil sur le joli petit cul... ô  miracle... le père est comblé, c'est un garçon! Un beau petit garçon... avec tout ce qu'il faut ...

Pris en charge par l'infirmière, tandis qu'on s'occupe de moi la mère à bout de fatigue et vidée de son énergie, le bébé est lavé, nettoyé, pouponné...
Sur la table à langer... que fait-il ce petit garçon? Il doit prouver qu'il est un vrai mec: son zizi se redresse et zoup un énorme pipi vient arroser l'infirmière qui imperturbable, continue son travail.
"C'est bien un petit garçon et il a un zizi en ordre de marche", dit-elle en riant!
Et qui ne se tenait pas de joie? C'est l'H, l'heureux père...

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon fils, je lui avais promis d'écrire ce billet, il l'attend, il le guette
Et vous savez quoi? Il est fou de joie, car à son tour il attend (enfin sa compagne... rendons à césar ce qui est à césar) il attend....... un fils pour septembre! Il l'a appris il y a deux jours ...
Et vous savez quoi? Il est complètement zigzag ... (c'est lui qui le dit), zigzag et ému...
Et vous voulez encore savoir? Le grand père, à savoir l'H est tout aussi zigzag...
Ah! ces zhoms quand même, on ne les refera pas...

mercredi 11 mai 2011

Un simple petit signe...

A toi qui te reconnaitras,

Une longue histoire entre nous...
Au début, du temps de l'école, puis de l'université, une histoire d'amitié, intense et forte. D'interminables discussions au coin de ma rue avant de se séparer, un dernier mot, non encore un, et encore un... 
Et puis, un malentendu, une incompréhension douloureuse. Ainsi va la vie, hélas c'est la fin de notre complicité.
Ensuite un très long silence : elle comme moi, nous vivons notre vie, chacune de notre côté, nous nous perdons de vue... l'histoire devient ancienne, je ne pense plus à ce passé-là...

Un jour on se retrouve par hasard assises ensemble à suivre le même cours, mais je reste méfiante, prudente, on ne refait pas l'histoire. On échange un peu, notamment à propos du malentendu qu'on clarifie un peu, puis on raconte le principal de nos vies, les enfants, les maris, le travail et tout ça...

Depuis, de temps en temps elle m'écrit, pour mon anniversaire par exemple, ou pour la nouvelle année... Moi j'ai perdu l'habitude des lettres, je préfère le courriel, plus rapide, qui ne me demande pas le même effort qu'une lettre qu'il faut adresser, puis timbrer, puis poster. Elle n'a pas d'adresse mail. Je néglige une fois sur trois de répondre. Oui je sais, ce n'est pas bien...

Début de cette année, elle m'envoie une longue lettre où elle me partage beaucoup de choses de sa vie, elle me parle aussi de mon livre Les dessous de table qu'elle a lu et trouvé sombre (comme pas mal de monde, finalement). Elle me critique pas, elle donne son avis, c'est tout. Et son avis m'intéresse.
Je me dis que je dois lui écrire, lui répondre, peut-être prendre le temps de lui téléphoner. Que ce serait la moindre des choses, que ce serait sympa.
Je ne le fais pas. Oh! J'ai sans doute mille bonnes raisons pour cela, le manque de temps par exemple, mais...  ce n'est qu'une excuse.
De temps en temps une mauvaise conscience me traverse, il faudrait tél ou écrire un mail, maintenant qu'elle a une adresse mail... 
Je ne le fais pas, et le temps s'écoule, puis les jours, et les semaines...

Et pourtant j'ai pensé à elle dernièrement pour son anniversaire, me disant que je ne devais pas rater le coche. Un petit courriel, une carte animée d'anniversaire, ça fait plaisir, non?
Je suis quelqu'un qui aime faire plaisir et pourtant... je ne le fais pas, j'oublie et la date passe. Un jour, puis deux, puis dix...  Zut ! Maintenant ça fera moutarde après souper...
Et hier soir, je découvre une carte au courriel, me disant plein de gentilles choses pour Sarah... J'avais oublié qu'elle me lisait... et donc qu'elle  apprendrait de cette façon la naissance de ma nouvelle petite-fille;-)
Elle ne fait aucune allusion à mon silence... aucun reproche couvert ou explicite...simplement le souci de me faire un petit signe. Et donc elle a pris un peu de temps pour le faire. 

Et bien, cette carte m'a touchée... beaucoup, énormément !

Photo Coumarine

mardi 10 mai 2011

Elle s'appelle Sarah

Voilà! 
Je vous la présente: elle s'appelle Sarah
Née ce matin vers 9h30', 4kg175
Un gros bébé qui  est restée en siège, jusqu'au bout de la grossesse
Et donc pour éviter tout risque, elle est née par césarienne.

La maman de Sarah est ma dernière fille, ma fille adoptive
J'ai raconté son histoire dans mon premier blog, (cliquer à droite sur "récit d'une adoption". C'est une histoire passionnante, un peu spéciale, une histoire à épisodes, une histoire qui n'a pas toujours été facile...

Ma fille, ma dernière fille, et voilà donc que son enfant n'a pas le sang de la famille...un peu étrange quand on y pense...
Car cet enfant est tellement et si fort ma petite-fille... comme sa maman est notre fille, comme nous sommes ses parents pour elle... (ma fille d'ailleurs ressemble à nos autres enfants, personne ne peut deviner qu'elle est adoptée quand on ne le sait pas...)

Cette petite Sarah, est lovée paisiblement dans les bras de sa jolie maman, maman pour la première fois, qui tout de suite trouve les gestes rassurants et tendres pour son petit bébé... comme c'est beau!
Et puis le père, grand, costaud et si attendrissant quand il prend le bébé dans son bras en berceau...

Je l'ai prise moi aussi dans mes bras grands-maternels, ma belle petite-fille Sarah... on s'est dit des petits secrets elle et moi que bien sûr, je ne vous répèterai pas...

lundi 9 mai 2011

Ajouter de la vérité à la vérité

Ecrire, c'est ajouter de la vérité à la vérité, écrit Françoise Houdart dans son roman "L'amie slovène"

Oui c'est ça, c'est exactement ça!
Il y a la vérité que l'on vit, dans son quotidien, au jour le jour... Celle dont on dit qu'elle est banale et que cela n'intéresse personne. 
Et puis il y a celle qu'on écrit, un peu après, ou très longtemps après, comme par exemple l'a fait  Primo Lévi. 
Et cette vérité qu'on écrit alors va beaucoup plus loin: c'est une vérité qui réfléchit, qui s'interroge, qui interprète, qui range et trie, qui aménage, parfois même qui invente. Qui invente ce qui aurait pu être, ce qui aurait dû être, ce qui se cache bien profondément dans la mémoire, bien plus proche de l'être authentique que la vérité toute plate que l'on vit sans même y faire attention, sans aucune conscience de ce qui se passe.

Ainsi dans mon récit de vie L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers, j'ai par deux fois donné deux versions différentes d'un même événement. Lequel est le vrai? Quand est-ce que je dis la vérité, quand est-ce que je "mens"? 
D'ailleurs est-ce que je mens? ou est-ce que, en écrivant, en traduisant l'événement dans des mots qui réfléchissent sur ce qui est arrivé, j'ajoute de la vérité à la vérité? Je sais théoriquement la version qui est vraie, et pourtant l'autre version quand je l'ai écrite, s'est révélée tout aussi vraie, elle faisait partie de moi, de mes rêves, désirs ou détresses plus vrais que vrais...

Des auteurs de récits de vie sont parfois accusés (surtout par les proches, qui connaissent bien la vérité, càd leur vérité!) de l'avoir travestie, d'avoir inventé, ou carrément d'avoir menti...
Ecrire, mettre en mots, ce n'est pas déguiser ou travestir la vérité, c'est l'habiller de sa version mémorielle, pétrie et colorée de sentiments, ou tout simplement, c'est venir au secours d'une réalité vécue comme trop pénible ou trop plate.

Ecrire pour moi aujourd'hui, c'est tenter de me rassembler dans une vérité qui me dépasse, c'est une affaire de passion.
Une affaire de rage parfois d'être incapable d'enfermer dans des mots basiques, une vérité énorme, qui ne peut contenir l'immensité de mon âme.
J'ai la plume sur le papier, ou les doigts sur le clavier, je suis centrée sur la vérité, mais mon regard et mon coeur sont déjà bien plus loin, tendus vers l'autre vérité, une immense et indicible vérité ...


mardi 3 mai 2011

Doutes...

Un grand passage à vide... 
Il y a la vie avec ses soucis dont je ne parlerai pas ici... 
Mais une mauvaise passe aussi qui a trait à mon écriture
 - d'abord mon écriture ici
Vais-je continuer? 
Je me vois bien trop tributaire de l'opinion des autres. Je cherche trop la "preuve de mon existence" (surtout dans le moments de doute comme celui que je traverse actuellement) dans le regard d'autrui plutôt que dans la simple joie que j'éprouve à manifester mon essence créatrice. (oups, quel grand mot, mais je me comprends, l'essence c'est ce qui me constitue fondamentalement et avant tout, avant le regard des autres justement!)
Sentiment de ne pas occuper ma place, ou plutôt d'être en fait incapable de l'occuper.. je  suis en perte de confiance, du coup je perds le contact avec l'écriture, incapable de prendre la plume pour écrire un billet qui sera de toutes façons (me dis-je en moi-même) nul et inutile. Qui fera s'éloigner les lecteurs, même les plus fidèles. Dix fois j'ai commencé à écrire et dix fois, les mots se dérobent, je n'ai rien à dire, je me lassse et referme mon stylo. Ou alors j'ai trop à dire, les événements et les sentiments mènent la danse d'une manière que je ne contrôle pas. Je suis désorientée, ne sais pas dans quelle direction regarder, ne parviens pas à me concentrer dans une écriture simple et sans chercher cette foutue confirmation que ce que je fais est valable.

(Ce qui est amusant  (enfin si on peut dire...) c'est que j'ai reçu un avis de Wikio (classement des blogs) qui me dit que mon blog a un excellent classement ce mois-ci! Ça alors! comment c'est possible! Ce mois-ci, j'ai très peu écrit, et de plus avec les vacances, le nombre de mes lecteurs a diminué de façon significative. Je ne sais pas comment se fait ce classement, mais bon... c'est un mystère que je renonce à approfondir! Ce qui est amusant aussi, c'est qu'on me propose de recevoir le classement en avant première et de le publier sur mon blog. Ah! l'égo qu'on titille... Spontanément je ne compte pas faire ça, non... Et pourtant, cela pourrait être l'occasion de découvrir d'autres bons blogs... Je suis donc partagée.)

- Quant à mes projets d'écriture, j'en ai deux pour l'instant que je mène de front, très différents, mais ça j'aime. J'ai besoin de passer d'un univers à un autre. Cela ne me disperse pas, ça m'enrichit au contraire...
Et pourtant sans cesse l'interrogation au sujet de leur valeur me taraude, me poussant à m'interrompre, à me décourager quand je me relis (trop ceci, trop cela...). Tentation alors de  laisser tomber, de jeter tout dans la corbeille du PC. D'ailleurs je l'ai fait! Mais j'ai aussitôt tout récupéré...ben oui... ;-)) c'est du travail tout ça quand même...!


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