mercredi 28 avril 2021

C'est très long l'attente

 Elle a guetté le fil d'un possible, l'a cherché partout

en vain

alors, elle s'est assise au bord de sa tristesse

assise elle attend

elle attend le temps

elle attend qu'un avenir surgisse de son histoire

un tout petit avenir, ce serait déjà bien, non?

miroir, mon bon miroir, mon doux et tendre miroir

dis moi que je suis toujours vivante

Mais le miroir ne voit que des cheveux devenus longs

trop longs ils cachent ses yeux


Assise, alanguie, ankylosée, amputée de ses élans,

c'est si long l'attente

les cartes l'ont prévenue: 

elle sera féconde dans mille ans

mais il lui faudra souffrir mille efforts


Mille ans, c'est long bien sûr

mais c'est bien mieux que rien

c'est pourquoi, elle garde la pose de l'attente

et elle parle à l'oiseau blanc, son coach de Vie




mercredi 21 avril 2021

On l'appelait Bubulle

 On l'appelait "Bubulle" à cause des verres de champagne ou de mousseux qu'elle aimait boire.

On l'appelait Bubulle mais c'est fini! Qui aurait ou croire qu'elle partirait si vite?

Non pas d'avoir bu quelques verres de trop, ni même un seul!

Elle est morte emportée par le méchant virus dont tout le monde parle depuis quinze mois 

On croit toujours que c'est pour les autres, elle croyait qu'il ne s'intéresserait pas à elle: on croit toujours ça quand ça nous tombe dessus!

Elle disait que pendant un an, elle avait fait super attention: vous savez bien le masque, les gestes barrière et tout ça

Et puis, de fil en aiguille, elle faisait moins attention, elle en avait marre, elle voulais boire ses bulles, Vivre quoi!

Je la connaissais bien, sans être mon amie

Ce n'est pas la première de mon entourage qui s'en va, bien sûr, mais Bubulle c'était Bubulle, une fille qui aimait vivre, qui à peine hospitalisée nous fait encore des petits messages de bubulle, elle nous encourageait à tenir bon!

Et puis ça s'est aggravé et elle est morte dimanche, oui! elle est morte!

On est peu de choses, vous ne croyez pas?

Alors moi, j'ai envie de vivre, de faire ce qu'il faut pour continuer à vivre! A VIVRE!

Merci bubulle de ne jamais avoir abandonné!




lundi 19 avril 2021

77ème consigne chez "le gout!"

 

J'avais fait mon devoir à temps, mais il est resté coincé dans mon clavier! Pardon!



Surtout que personne ne s'approche de moi, que personne ne me parle, et surtout que personne ne me touche. Laissez moi seule, ne voyez vous pas que je veux rester seule?

Et ne me dites surtout rien sur la couleur de mes cheveux! Je sais bien que j'ai raté ma couleur, que tout ça est trop roux, comment j'ai pu ... je croyais que cette couleur m'irait bien, eh ben c'est raté. RATE. 

Vous entendez tous ceux qui autour de moi, me regardent d'un air entendu? Un air de pitié? Un air de commisération?

Bon je reconnais que c'est raté!

Zut de Zut! mais comment j'ai fait mon compte? 

Donc voilà! je  suis venue me cacher au fond de ce café, le temps de  digérer le problème

Bien sûr, mes cheveux sont doux et brillants, ils sont beaux je le reconnais

Je vais en parler à mon psy, lui demander de m'aider à accepter ma bêtise. Ce serait possible je crois!

Dans ce café, impression que tout le monde me regarde, mais je baisse la tête, pour ne surprendre aucun regard!

J'ai RV demain, j'espère qu'il ne va pas décommander, cela lui est déjà arrivé... sans raison valable, on dirait qu'il en a marre de moi, de mes plaintes exagérées  comme il m'a dit un jour! 

lundi 12 avril 2021

J'aimerais...


J’aimerais apprivoiser le bonheur comme un fruit juteux que l’on croque  au plus chaud de l’été.

J’aimerais au delà des doutes interminables, au delà des questionnements souvent stériles, reprendre jour après jour le chemin de ma vie, comme un parcours initiatique qui me serait éminemment personnel, ou comme un mystérieux et passionnant mystère à élucider.

Non pas une fois pour toutes, me laissant figée comme une statue dans un parc immobile, me laissant assise au bord de la route à regarder le voyage des autres.

Un mystère, surtout s’il est passionnant, ne s’élucide jamais.

J’aimerais au sortir de mes hivers cycliques et trop souvent récurrents je l’avoue, repartir vers le ciel comme l’amandier au printemps…l’amandier robuste dans ses branches rassurantes, élancé dans l’éclatement  blanc de ses pétales. Floraison absolue et déraisonnable…quel bonheur !

J’aimerais ne jamais oublier de marcher tête levée vers le ciel, parce que c’est souvent là que « cela » se passe, les histoires de bleu du ciel, d’arbres en fleurs, d’oiseaux qui volent en vagabonds, la liberté des nuages, même orageux, et puis la danse immobile des étoiles. Même les poussières dans les rayons du soleil ressemblent à des petites perles de lumière.

J’aimerais traverser courageuse et lucide, l’éphémère des moments heureux, accepter que à peine l’été commence-t-il, les jours raccourcissent déjà. Faire œuvre de mémoire sacrée, de thésaurisation pour que le chant puisse naître au plus fort des tempêtes. Il faut bien émonder arbres et buissons pour que la floraison suivante puisse surgir de cette douleur. Je veux y croire…J’y crois…

J’aimerais ne jamais, jamais m’embourber dans les convulsions mesquines et rageuses, ne jamais me perdre dans les ciels glacés de mes susceptibilités, ne jamais me coincer dans les  boîtes à sardines des ilfaut et des ondoi assénés comme impératifs obligatoires. J’en appelle à la saine révolte !

J’aimerais, quand les questions surgissent nombreuses, violentes et douloureuses, ne pas croire que le malheur est vivant. C’est juste un passage…je veux y croire…

N.V.

                                                                Photo perso
Pour me remettre à l'écriture, je reprends ici un ancien texte écrit autrefois dans un moment de marasme, semblable à celui que je vis pour l'instant

J'aimerais que ce moment douloureux se termine... vous m'y aiderez


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