mercredi 22 avril 2020

Jour 38 à l'écoute du chant

Figée depuis tout ce temps, elle se tient là immobile.
Elle a oublié les pas de la fougue, et ceux de l'ardeur,
ceux du temps donné, ceux du temps reçu.
Et bien sûr, ceux du temps gaspillé.

Le temps gaspillé en plaintes stupides
qui éloignent bien plus qu'elles ne rapprochent

Alors elle se met à l'écoute du chant d'un monde différent
qu'elle espère et redoute en même temps.
Ses mains d'abord figées, d'abord resserrées sur elle-mêmes
se lèvent lentement à cet appel...
Tout est possible, il faut le croire

Là-bas, la plage immense, qui ne se décourage pas
d'être une plage un peu trop monotone
garde avec tendresse le souvenir des petits pieds nus
et aussi des coquillages aux formes impossibles

N.V.


Bientôt elles seront là, les hirondelles jolies, je les attends avec impatience

12 commentaires:

  1. le souvenir des petits pieds nus...
    Ils reviendront bien sûr, et je comprends que la plage soit impatiente...
    Très jolis mots, Coumarine.
    Je vais remonter doucement tes derniers billets. Bonne soirée, bisous.

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    1. oh Françoise!
      tu ne peux pas savoir comme te voir ici me fait plaisir: tu me manquais!
      Merci de renouer avec mes petites paroles!
      Je t''embrasse très fort!

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  2. Le temps, distendu ces jours-ci, pour les confinés, resserré pour ceux qui travaillent à double tour...
    Le monde, rassemblé dans l'épreuve planétaire, cisaillé dans les moyens d'y répondre, tant les pays les plus pauvres vont payer le plus lourd tribut, récupéré par les politicards qui tentent d'en profiter pour nous refourguer leurs vieilles lunes...
    Et la plage, et la mer, le flux, le reflux... monotone? Je ne crois pas, du moins je ne la vois pas ainsi, moi qui ai la chance de la voir, de l'entendre, même ces temps-ci, même de loin... Inlassable, oui, immuable. Familière. Rassurante. Symbole de la permanence du monde, et de la trace des petits pieds qui tracent le début du chemin d'une vie...
    Baiser du soir

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    1. non tu as raison
      une plage immense, avec ses petits pas qui s'impriment dans le sable mouillé, n'est pas monotone...
      je viendrai un jour te rejoindre sur ta plage qui semble si belle
      ;-)

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  3. Annie De Bosschère23 avril 2020 à 00:12

    trés joli texte, comme toujours
    Ici, les hirondelles sont arrivées depuis une dizaine de jours. Aujourd'hui ce sont les martinets qui sont arrivés. S'ils ne font pas le printemps, ils font mon bonheur !!!!
    Bisous de Bretagne
    Mamou22100

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    1. ah oui! hirondelles et martinets font croire au bonheur!
      Ce nid d'hirondelles, c'est une de mes photos prise il y a dix ans au moins dans un lieu que j'aime beaucoup: Orval

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  4. Figée dans le vert de mon jardin
    J'écoute le chant des oiseaux
    Le coucou est arrivé et lance son cri sonore
    Le chant des tondeuses ponctue la journée
    Parfois une voiture passe
    Le chant des conversations des voisins
    Des piétons en sortie autorisée

    Pas encore le chant des hirondelles et des martinet
    Hélas
    Pourtant ils sont arrivés
    On me l'a dit
    Mais leur lieu de nidification est à plus d'un kilomètre de mon périmètre de sortie

    J'ai une douce hâte de pouvoir reprendre ma liberté
    Pour aller écouter le chant de la Vie.

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    1. chère Suzame, qu'est-ce qu'un km?
      Si peu et pourtant trop pour entendre le chant de la vie près de chez toi

      un peu de patience, un peu bcp de patience...

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  5. "Tout est possible, il faut le croire", écris-tu. Un ancien patron de la polytech disait souvent : "On est jamais à l'abri d'une bonne surprise !". Très belle journée ensoleillée, Coumarinette, et MERCI ta poésie !!!

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    1. ah ben oui tiens! une bonne surprise, on la veut, on la guette
      bisous tout plein

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  6. Quel magnifique poème !
    On dirait que le confinement libère ta créativité.
    Un chant d'espérance réaliste.
    Passant du regard sur soi, juste et véridique, à l'écoute du monde, de son appel à une nouveauté en même temps que le péril.

    C'est un hymne à la vie dans un élan de beauté !
    Et puis la permanence de la plage dans un incessant mouvement de respiration.
    J'aime ce chant autant que je t'aime !

    (Hé hé, je sais où cette photo a été prise…)

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    1. merci Alain pour ton beau commentaire qui me réchauffe le coeur (et tu sais pourquoi!)
      merci pour ta belle explication de texte!!!
      La photo, je l'ai prise à Orval, en juin de je ne sais plus quelle année
      Et tu le sais, j'aime les hirondelles, très fort!

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