samedi 23 mai 2020

Lambeaux

Hier, je vous ai parlé de Charles Juliet, un écrivain que j'ai découvert depuis quelques années déjà et que j'aime beaucoup
Plus exactement j'aime énormément un petit livre profondément sensible où l'écrivain parle de sa mère biologique, qui à sa naissance à sombré dans une grave dépression
Internée elle vivra comme dans une prison, sans personne autour d'elle qui a pu la comprendre.

Puis lors de la guerre 40, elle sera victime de "l'extermination douce", pratiquée par les Allemands pour se débarrasser de ces bouches inutiles

Ne plus donner à manger, les laisser mourir de faim... quarante mille personnes sont mortes ainsi!
Incroyable la folie meurtrière des hommes...
 Ce court texte m'a en son temps terriblement touchée... J'ai reconnu en moi cette détresse de ressentir tant de choses sans pouvoir les exprimer, faute d'écoute véritable.

Ce texte s'appelle Lambeaux
J'ai eu le bonheur de le voir interprété par une actrice fabuleuse à Lyon, ville natale de Charles Juliet, en présence de l'auteur: ce fut magnifique et très émouvant

(demain je vous parlerai de Bram Van Velde, devenu ami avec Juliet: que se passe-t-il quand deux personnes certes douées mais très réservées l'une et l'autre, se rencontrent?

12 commentaires:

  1. Moi aussi j'ai lu le livre de Charles Juliet dont vous parlez. J'en ai lu d'autres dont certains journaux, un livre où il raconte sa vie d'étudiant, le grand isolement qu'il a pu ressentir. Malheureusement, je n'ai pas très bonne mémoire. Merci de parler de ce grand monsieur.

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    1. c'est un homme qui a beaucoup souffert.
      Après Lambeaux, je me suis plongée dans chacun de ses journaux, tous passionnants

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  2. Je n'ai pas lu ce bouquin, en revanche j'en ai lu d'autres sur le sujet.
    Cette tentation d'éviter que les "bouches inutiles" ne pèsent sur les épaules des "forces vives" est courante et diverse.
    Brutale chez les nazis, doucereuse mais aussi féroce chez chez ceux qui se disent "libéraux" alors qu'ils ne sont que partisan du "chacun pour soi".
    Ça va de la camionnette avec tuyau d'échappement dans la cabine à l'euthanasie compassionnelle en passant par "le retraité coûte".
    C'est à ce genre de dcomportement qu'on voit qu'on est passé de la "civilisation marchande" à une société mercantile...

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    1. c'est à la psychologie de la jeune femme que je me suis attachée: elle a énormément souffert, plus que tout ce qu'on pourrait imaginé
      Si tu as l'occasion, lis ce livre....

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  3. Bonjour Coum
    c'est fou, ça, chaque fois que tu parles de quelque chose ça me donne envie de le lire/voir/connaître... alors qu'ici en l'occurrence je sais que je suis incapable de lire ce genre de thème, ça m'atteint trop (j'écris "atteint" à défaut de mieux, je ne sais pas comment exprimer autrement)
    et c'est sûr que cette oeuvre a dû te toucher tout spécialement...
    Bon dimanche à toi

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    1. hier j'ai relu ce récit, et j'ai encore été très émue comme si je le découvrais pour la première fois
      Passe ta crainte de le lire... tu y gagneras en humanité (si c'est possible encore!)

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  4. S'il y a eu bien des génocides, le génocide nazi est très particulier. International mais commis par une seule et même nation, crime contre l'humanité qui ne vise qu'un seul et même peuple. Et puis l'adhésion à ce processus naturaliste qui veut qu'on élimine tous les indésirables, les faibles, les malades, les "déviants". Toutes les horreurs ont été commises, et le récit en est aussi insoutenable que le crime inexpiable.
    En parler... La plupart se sont tus. Il est des choses que personne ne veut entendre.

    Je n'ai pas lu ce livre mais suis allée voir, pour en savoir un poil plus. Je crois comprendre pourquoi le destin de cette femme, sa mère biologique, t'a touché à ce point. Réduite au silence, sacrifiée à la maternité. Réduite au silence, surtout. Manifestement, son fils lui a rendu une belle parole.

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    1. le crime des nazis visait bien sûr, les juifs, mais aussi les tziganes, les handicapés, surtout mentaux!
      Sais-tu que cette mère écrivait dans sa cellule? mais détruisait ses écrits au fur et à mesure?
      Lis ce livre si tu en as l'occasion: il est riche d'humanité!

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    2. Je sais ma Coum, je les incluais dans le terme "déviants", incluant tout ce qui ne correspondait pas à norme aryenne ;-)

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    3. Je l'ajoute à ma liste ♥

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  5. C'est toi qui m'as fait connaître Charles Juliet. J'avais bien apprécié. J'ai lu « lambeaux » et « lumières d'automne ». J'avais commenté certains billets de son journal. Tu m'avais donné son adresse personnelle. J'avais écrit pour lui communiquer mes réflexions. Je n'ai pas eu de réponse. Qu'importe. Il m'a donné à réfléchir.
    Si « lambeaux » permet de comprendre sa psychologie tourmentée, il reste pour moi comme un homme en quête qui trouve pas.
    C'est à la fois sa grandeur et son drame.

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    1. hé bien je lui ai écrit moi aussi. Je voulais lui envoyer mon livre "L'enfant à l'envers, l'enfant à l'endroit"
      Mais il ne m'a jamais remercié
      Dommage!
      Au fur et à mesure de ses journaux, il s'apaisait... Le dernier que je possède "Accueils" va sur le chemin d'un apaisement plus profond
      C'est un homme âgé maintenant, toujours en quête, mais beaucoup moins tourmenté

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