lundi 4 novembre 2019
20 ans après
sur base de la consigne proposée par Le Goût... merci à lui!
20 ans après...
Elle est revenue. Pour voir, simplement voir. Bien sûr elle ne le souhaitait pas. Enfin, pas vraiment, et pourtant elle est là, devant la maison de l'enfer. La maison de SON enfer. Elle tremble, le souvenir brutalement l'a envahie de partout: si elle pouvait l'éteindre une fois pour toutes, passer enfin à autre chose...
Elle tremble, elle frissonne, elle a chaud, elle a froid, c'est sûr elle va s'évanouir. Il faut qu'elle s'évanouisse pour ne plus penser, pour oublier... enfin...!
Mais elle ne s'évanouit pas, elle reste là, le regard figé, bien droite, comme paralysée devant cette maison dans laquelle il y a 20 ans elle a vécu le terrible, l'abominable. Elle a failli mourir là, on l'a ramassée quasi morte, et blessée pour toujours dans son coeur.
Elle se souvient des mois passés en clinique pour réparer les dégâts. Mais si on a réparé plus ou moins les dégâts qui ont blessé son corps, on n'a rien pu, ou pas grand chose pour guérir son coeur.
Elle était ce qu'on appelle une femme battue. Après chaque accès de violence, il pleurait, lui demandait pardon à genoux et au nom de leur amour d'autrefois, elle le croyait. Il était si gentil au début, colérique d'accord, mais gentil. Et puis il y avait les enfants: elle ne pouvait pas partir!
Mais un jour, elle a été "battue à mort"... Elle en a réchappé le coeur complètement détruit.
en Belgique, 21 femmes déjà ont été victimes de féminicide, depuis le début de l'année
en France, ce sont 120 femmes qui ont subi le même sort!
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127 en France (au 1er novembre)...
RépondreSupprimer:-(
128 depuis samedi, en fait... Le féminicide fonctionne bien. Les survivantes savent le déni des proches, l'indifférence de la société, l'inertie des institutions...
Supprimermerci La Baladine
SupprimerHier en Belgique, un nouveau féminicide, qui se solde par la mort de la jeune femme de 31 ans!
Elle avait porté plainte plusieurs fois, mais on ne l'a pas vraiment écoutée
C'est tragique! Pourquoi ne prend-on pas ces plaintes au sérieux???
Défaut et insuffisance de formation, mesures insuffisantes, il ne suffit pas d'inscrire des actes dans la loi, il faut donner les moyens de la faire respecter.
SupprimerPrendre en charge immédiatement plaignantes, instruire dans les délais les plus courts. Instaurer un suivi serré, notamment du coupable. Ça fonctionne quand c'est mis en place, l'Espagne, pas exempte d'autres défauts en matière de droits des femmes, a réussi à réduire drastiquement le nombre de victimes...
SupprimerEt marteler aux hommes de tous âges, de tous milieux, que les femmes ne leur appartiennent pas. Que l'amour ne justifie jamais aucune violence, ni morale ni physique. Que le respect est primordial, que respecter l'autre c'est se respecter soi.
Supprimer♥
merci Sylvie de venir parler et reparler de ce problème qui te tient fort à coeur, je le sais!
SupprimerDanston dernier paragraphe tu rejoins ce que Le Goût avait dit sur la nécessité de l'éducation depuis tout petit.
Le RESPECT de l'autre, voilà la clé!
Apprendre le respect aux petits garçons c'est une évidence qui ne sauvera pas la vie des femmes en danger aujourd'hui. C'est aux hommes qu'il faut marteler, j'emploie ce mot à dessein, la nécessaire vérité : chaque femme n'appartient qu'à elle-même. Mais ça, dans le même temps il faut en convaincre les femmes. 😚
SupprimerUn très beau texte, fort, pour souligner un état de fait révoltant que l’on ne dénoncera jamais assez. Merci Coumarine, pour elles, pour nous, pour tous ceux qui ont à vivre cet enfer.
RépondreSupprimerJe t’embrasse avec émotion.
•.¸¸.•*`*•.¸¸❤️
merci Célestine pour ton appréciation!
SupprimerÉbranlée hier par le nouveau féminicide en Belgique, j'ai voulu marquer le coup
C'est un sujet tellement, tellement dramatique. Que répondre à cela..
RépondreSupprimerJ'avais regardé une fois, il y a bien des années, une émission avec F. de Closets sur ce sujet. C'était intéressant de voir comment le piège se met en place. Ce qui est regrettable, c'est que malgré des progrès notables dans ce domaine, les hommes violents continuent de rester impunis.
c'est-à-dire qu'on ne prend pas la femme au sérieux!Je suppose qu'on croit qu'elle vient se plaindre ppour pas grand chose! Et puis, si elle arrive à l'heure de fermeture du commissariat....
SupprimerBonjour Coum,
Supprimerc'est difficile, mais j'ai noté néanmoins une nette amélioration de l'attitude des personnes écoutant les plaintes. Ce n'est pas que les femmes ne sont pas écoutées, c'est que derrière, ça ne suit pas. Une de mes très proches a vécu ce drame et je parle en connaissance de cause.
Ce qui est également compliqué c'est de ne pas pouvoir faire de différences entre le harcèlement moral et les coups, ni les coups avec marques visibles. C'est horrible ce que je dis, mais "la justice" a besoin de preuves........... et ils attendent souvent que la femme soit à l'hosto pour faire quelque chose, et encore, pas ce à quoi on pourrait s'attendre!!!
oui, c'est à la fois vrai et terrible ce que tu dis!La justice a besoin de "preuves"
SupprimerUn terrible témoignage que tu nous écris là ! Nombreuses femmes vivent dans cette terreur des coups.Souvent elles sont proches de nous et on ne sait pas :-(
RépondreSupprimertu dis quelque chose de très vrai, brigou!
SupprimerElles sont parfois proches de nous et on ne le sait pas!
On ne le sait jamais car les femmes développent très vite un sentiment de honte et de culpabilité et couvrent leur bourreau
SupprimerQuand on était petites, je n'avais pas de marque de coups car je mettais mes mains sur la tête. Ma soeur, qui a toujours été rebelle, regardait mon père dans les yeux du haut de ses 10 ans ce qui le rendait fou. elle se retrouvait avec un oeil au beurre noir et des dents cassées. L'assistante sociale de l'école l'a interrogée, une fois; et une autre fois, les gendarmes quand elle a fait une fugue à l'âge de 12 ans (quand moi, j'étais interne à l'Ecole Normale, elle a dû vivre ça comme un abandon); elle n'a jamais rien dit, seulement qu'elle était tombée dans l'escalier
merci Ambre de nous donner ce témoignage d'un temps qui fut bien douloureux pour toi!
SupprimerJe t'embrasse...
La maison de l'enfer, c'est vrai a quelque chose de commun à bien des êtres.
RépondreSupprimeril y en a plus qu'on ne le croit!
SupprimerLe cœur aussi délabré que cette maison. C'est très émouvant et fort comme tu as su exprimer le ravage que subissent ces pauvres femmes maltraitées.
RépondreSupprimerMerci Coum, bises amicales.
merci chère Praline, j'ai en effet tenté d'exprimer le ravage qu'elles subissent. Si j'y suis arrivée, j'en suis contente!
SupprimerDans ces cas là, si on réussit tant bien que mal à réparer les corps, je reste persuadé qu'il est quasiment impossible de réparer les âmes.
RépondreSupprimerMême les cicatrices restent dévastatrices.
Je me demande si Proudhon n'avait pas rasion quand il a dit "La propriété, c'est le vol" et je suis sûr qu'il n'avait pas pensé à ça, au fait qu'on puisse penser être propriétaire de quelqu'un.
Propriété dont on peut user comme d'un jouet et le casser...
Il y aura égalité non seulement quand la loi sera respectée mais surtout quand les enfants seront élevés en leur vissant dans le crâne le respect de l'autre, quel qu'il soit.
oui Le Gout, personne ne nous "appartient", et nous n'appartenons à personne!
SupprimerMerci de venir le redire avec force!
Magnifique texte si fort et si émouvant. C'est comme un cri, le cri de toutes ces femmes battues à mort mais qui bien souvent se taisent. Il y a encore à faire dans ce domaine, cela avance mais pas assez vite, et en attendant les femmes meurent sous les coups de leurs maris.
RépondreSupprimerJe t'embrasse, chère Coumarine.
il m'est difficile de comprendre pourquoi elle se taisent, alors qu'elles souffrent tant!
SupprimerSans doute ont-elles peur et la peur bloque l'action...
Je t'embrasse aussi chère Françoise
Je peux répondre à cette question, Coum
Supprimersi elles parlent, c'est immédiatement suivi de représailles. Les gendarmes enregistrent les plaintes, et alors? tu connais le temps que ça met pour passer devant un juge qui ne fera rien? et la femme, elle fait quoi? elle prend sa raclée en rentrant? car après une plainte les gendarmes viennent interroger l'homme, qui nie! De toutes façons il est "charmant"!
Supprimeroups! on ne réalise pas les représailles qui les attendent aussitôt...
SupprimerLa mère de l'une de mes belles-filles a subi cela. Mais lorsque la police (appelée par sa fille) arrivait, elle niait, prétendant une chute accidentelle... Jusqu'au jour où elle a failli mourir, blessée à vie et qu'elle reconnaisse enfin la réalité.
RépondreSupprimerTerrible aveuglement !
c'est fou quand même de nier l'évidence...
Supprimermerci Gwen de donner ce témoignage!
Cela ne devrait pas exister….Et le respect de la personne, alors ?
RépondreSupprimercela ne devrait pas exister, mais cela continue d'exister
SupprimerC'est dur!
Je suis revenue lire les commentaires.
RépondreSupprimerJe suis très touchée par tes mots Coum et dans ces cas-là, je n'arrive pas à écrire.
(J'aime beaucoup ce que dit Le Goût)
merci d'être quand même venue mettre ton petit mot: il me fait fort plaisir ;-)
SupprimerUn très beau texte, qui me fait penser au film avec Muriel Robin, relatant la vie de Jacqueline Sauvage. "C'était lui ou moi".
RépondreSupprimerHélas les chiffres sont là. Et ne bougent pas.
bonjour Pastelle
SupprimerOui Jacqueline Sauvage... un jour elle a préféré tuer plutôt qu’être tuée
Un film fort!
Je te mets le lien d'un texte écrit il y a quelques années
RépondreSupprimerhttp://enviededouceur.canalblog.com/archives/2017/01/11/37765144.html
merci Ambre, j'ai lu... c'est glaçant!
SupprimerBeau texte Coumarine.
RépondreSupprimerPas de mots pour parler de ce sujet difficile.
merci Suzame!
SupprimerBien mis en scène, et finalement, si simple et "banal", pas vrai? Quand on a été près de la mort par le fait d'un homme "qui nous aimait"... on ne craint plus grand chose, il faut dire...
RépondreSupprimerje suis pas tellement d'accord: quand on est passé si près de la mort, on reste traumatisé(e)à jamais, et on est devient peureux pour à peu près tout, je crois...
Supprimerzut mon comm' a disparu?
RépondreSupprimerzut, ça c'est bien dommage!!
Supprimerj'ai regardé dans les spams... pas de commentaire caché d'Adrienne ;-(
Glaçant !
RépondreSupprimeroui!
SupprimerEt si la société commençait par élever les garçons autrement : ils se sentent les plus forts parce qu'on leur inculque cette idée; ont tous les droits même celui de la possession de la femme.
RépondreSupprimerTant que cela ne changera pas...
Un texte prégnant et hélas encore et toujours d'actualité.
merci Yvanne
SupprimerC'est en effet un texte qui a touché de nombreux lecteurs!
Situation bien trop courante.
RépondreSupprimerQuant à éduquer… éduquons aussi les petites filles: elles sont libres!
ah! que j'aime ce commentaire: éduquer les petites filles à la liberté, pas n'importe laquelle, la liberté qui rend vraiment libre!
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