jeudi 24 mars 2011

Acquis ou inné?

Tiens, je me posais une question ce matin:

Est-ce que la capacité d'aimer, d'écouter, la générosité, la droiture, la bonté d'une personne... est-ce que tout cela a à voir avec une disposition naturelle,  innée, héritée en même temps que, par exemple, des yeux bleus ou de grands pieds ?
Est-ce que ces belles qualités ont à voir plutôt avec l'éducation reçue, qui aurait définitivement imprimé sa trace dans la personne humaine de telle sorte qu'elle ne puisse faire autrement, sous peine de se sentir mal dans sa peau, que d'être généreuse, droite et fondamentalement bonne?
Ou encore sont-ce des qualités construites patiemment au fil d'un cheminement intérieur et personnel, sans doute  long et courageux,  parce qu'il implique une remise en cause perpétuelle?

Ce cheminement intérieur peut-il se faire de façon personnelle, par des lectures, des formations diverses, des réflexions, une incessante remise en cause, ou faut-il obligatoirement l'accompagnement d'un "spécialiste"?

Vos avis sont les bienvenus...

26 commentaires:

  1. Bonjour Coumarine!
    Je pense qu'il y a et qu'il faut les deux. Je connais une personne très gentille qui n'a quasiment jamais ouvert un livre. Et puis je me suis rendue compte que son altruisme était en fait une peur liée à son éducation. Soumission qu'elle a connu avec son père puis son mari. La gentillesse pour être aimé, même si ça relève de l'inconscient. Faire pour les autres avant soi, pour gagner la paradis peut faire aussi partie de cet état également.

    Le travail sur soi a, pour moi, besoin d'outils mais aussi savoir lâcher ces outils pour avancer de manière autonome, et puis reprendre d'autres outils pour se connaître un peu plus en profondeur, etc.

    Celui qui donne moins n'est pas forcément moins bon que celui qui donne pour avoir un retour. Le premier a peut-être davantage trouvé son honnêteté intérieure.

    Plus on avance et plus notre conscience s'affine jusqu'à être libre.

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  2. il y a une grande part d'inné, de "nature" mais cet inné ne "sort" pas sans l'éducation: on sait aujourd'hui qu'un enfant qui n'a pas reçu d'amour est incapable d'en donner

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  3. Une part d'inné, peut-être.
    Une part d'acquis, certainement. Un peu comme une contagion, en voyant agir les autres autour de soi ; la force de l'exemple.
    Mais je pense aussi - et surtout, une part de ce qu'on prend soin de cultiver, d'entretenir, de ce cheminement intérieur qui nous fait se poser des questions, s'interroger sur notre manière d'être, sur nos manières de faire, sur notre rapport à l'autre, à ce qui nous entoure. Et pour ma part, plus les années passent, plus ce cheminement me semble à la fois ardu mais tellement riche.

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  4. La réponse à ta question se trouve dans ton article. Je pense que tous les éléments que tu cites entrent en jeu. J'ajouterais aussi le temps. A 32 ans, je prends plus de recul, je vais plus à l'essentiel (notamment passer du temps avec les gens que j'aime), je me laisse moins influencer que lorsque j'avais 20 ans. Beaucoup des idées que j'avais il y a dix ans sur la vie ont évolué ou complètement changé.

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  5. Quand je vois la différence entre mes deux enfants, il y a de quoi se poser des questions !
    Le même inné, les mêmes gênes, le même acquis d'éducation, on les a élevés de la même façon, et pourtant des êtres à l'opposé l'un de l'autre.
    Alors forcément, leur acquis individuel et différent a joué, bien sûr.
    Mais cependant j'aime à leur voir des bases communes. Ils votent de la même façon ! ;)
    Et ça n'a peut être l'air de rien mais ça veut dire qu'au fond, tout au fond, leurs valeurs sont communes. Et qu'on n'a pas tout loupé.

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  6. La question de l'inné et de l'acquis est bien souvent indiscernable, en ce qui concerne le mental. Car contrairement aux grands pieds et aux yeux bleus, caractères fixés une fois pour toutes, le comportement s'élabore en fonction de ce qui est vécu et ressenti. C'est un processus évolutif sur lequel chaque expérience influe.
    Il y a probablement des prédispositions, des "natures" différentes, mais celles-ci se révèlent ou pas, de développent ou s'étiolent, selon ce qu'on a vécu et la façon dont on l'a intégré. C'est d'ailleurs sur cette intégration que va jouer la "nature" de chacun.

    Pour ma part je ne crois pas qu'il y ait des personnes dotée d'une structure psychique leur permettant d'"aimer" (ça veut dire quoi ?) davantage que d'autres. Parce que ça voudrait dire qu'inversement certaines naîtraient avec une incapacité congénitale à aimer ! Comme une sorte de prédétermination à laquelle on ne pourrait pas échapper. Pourquoi pas, alors, repérer dès le plus jeune âge ces prédétermination... pour détecter les petites graines de voyous dans les maternelles ? Tu vois où je veux en venir, je suppose...

    Alors pour moi il n'y a pas de doute : je considère que nos comportements d'adultes sont issus de notre conscience, sur laquelle nous pouvons agir. C'est la libre détermination de chacun, la responsabilité de chacun.

    Et si un "spécialiste" peut aider à un cheminement intérieur, ce n'est nullement un passage obligé ! Ce qui compte c'est le désir de prendre conscience et la volonté d'agir, peu importe les aides que l'on se choisit ou qu'on laisse approcher de soi.

    Merci pour cette intéressante question, Coumarine :o)

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  7. Et moi je vous remercie pour vos différents commentaires...

    Je voudrais juste dire à Adrienne qu'un enfant qui n'a pas reçu d'amour peut être capable d'en donner...
    Ce sera difficile, mais possible...
    Il y a ce que Boris Cyrulnik appelle le phénomène de résilience

    Oui Pastelle, je suis aussi interloquée parfois quand je vois combien mes 5 enfants sont différents l'un de l'autre, alors même qu'ils ont les mêmes parents et plus ou moins la même éducation...

    Je pense, comme Pierre que "ce qui compte c'est le désir de prendre conscience et la volonté d'agir,"

    C'est bizarre, je lance un sujet un peu sérieux, qui me tient à coeur, et je suis tellement fatiguée que je n'ai plus le courage de commenter comme vos commentaires le méritent...je suis désolée...;-))

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  8. Bonjour Coumarine. Tout comme Petit Belge, je pense que la réponse est dans ta question avec oui, un temps que l'on se donne, une certaine patience à atteindre, une petite dose de prudence pour ne pas faire n'importe quoi. Inné? peut-être...un peu...Acquis? rien n'est pour moi vraiment jamais acquis...
    "Ce cheminement intérieur peut-il se faire de façon personnelle, par des lectures, des formations diverses, des réflexions, une incessante remise en cause..." en ce qui me concerne la réponse est plutôt là. C'est parfois très fatigant mais la récompense que j'en ai est bien plus forte que tous les efforts qu'il me faut fournir...ce ressenti est indescriptible avec des mots...
    Ce billet me donne l'occasion de te faire un petit coucou et de te dire que même si je ne laisse plus souvent de commentaires, je suis toujours là pour te lire...Bonne journée!

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  9. Inné pour plus de sincérité, acquis ce peut l'être mais ce sera de moins bonne qualité si je puis dire.
    D'accord avec ce que tu réponds à Adrienne.

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  10. très vaste sujet ce matin

    Je distinguerai juste , l'amour , la compassion , et les aptitudes sociales
    bon nombre d'enfants vont apprendre , par leurs parents , les enseignants , à s'adapter dans les groupes , en accepter les règles
    mais l'amour de l'autre , l'altruisme , l'empathie , je crois que c'est en partie en soi , je le constate , on l'a , un peu , beaucoup
    Cela évolue , par nos propres expériences , humaines et spirituelles
    mais au final , je crois que ça ne s'apprend pas

    bonne réflexion ce matin dis donc !
    belle journée à toi

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  11. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  12. Une question qui est peut-sans réponse tranchée. Beaucoup de paramètres rentrent en compte c'est certain. Je rejoins l'avis de Jeanne...

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  13. Très vaste question...
    je pense qu'il y a de tout ça. Mais je refuse de penser que tout ce que tu décris est "inné" : comme le dit Pierre, ça reviendrait à dire qu'il y a des "bons" et des "méchants" par nature, comme dans les vieux Disney...Quelle tristesse...
    Et puis, il ne faut pas oublier que la plupart du temps, on est aimant pour les uns, mais pas pour les autres, à l'écoute hier, mais pas aujourd'hui, généreux de telle chose, mais pas de telle autre, ou alors, ça dépend s'il fait beau et si on a bien mangé la veille, etc...
    Mais ça dépend aussi, c'est vrai, de l'exemple qu'on a reçu de nos parents, de ce qu'on a appris dans notre entourage ado, de ce qu'on a rejeté, accepté, etc...
    Ce que je crois, c'est qu'il y a des gens qui ont des caractères plus ou moins "forts", plus ou moins "tournés vers l'intériorité", ou la réflexion, ou le travail manuel, ou le repli sur soi...et après, c'est leur histoire, leurs choix, leur éducation qui fait ce qu'ils en font...

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  14. Pour que de "l'amour vrai" se dégage de nous, certainement faut-il d'abord s'aimer soi-même.

    Certains parents, de par leurs différentes attitudes - et cela est certainement inconscient de leur part - font que l'enfant finit par croire qu'il n'est pas digne d'amour, ni de lui-même ni de personne.

    Pour celui-là, devenu adulte, ce sera un long travail intérieur qui lui permettra de tout d'abord s'aimer lui-même avant de réellement pouvoir s'ouvrir aux autres.

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  15. Personnellement, je penche pour l'acquis. sans hésitation aucune.
    Je pense que nous sommes tous des "miroirs" : qui a reçu ou reçoit de l'amour est capable d'amour à son tour.
    Qui a trouvé sur son chemin, sur sa route, les bonnes personne...
    etc, etc.
    Mais, c'est tout à fait personnel, comme point de vue.

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  16. bonjour tout le monde. je ne sais pas du tout. Je me débats avec l'impression de ne pas savoir aimer... c'est tout. j'essaye d'avancer. et je rame. voilà.

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  17. Je pense que les premières émotions reçues par le tout-petit, voire par le bébé à naître sont importantes, elles peuvent être déteminantes si l'enfant n'est pas mis en contact avec l'extérieur. Cela dit, heurteusement, même à un âge avancé, il est possible d'infléchir la courbe. Par contre je suis bien en peine pour dire les circonstances qui rendent possibles ou qui favorisent cet infléchissement.

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  18. Quelle question au petit matin!!!! Je crois que c'est les deux inné et éducation ou évolution dans la vie...On "ressort" ce que l'on nous a enseigné, appris, montré, mais chacun avec ses données personnelles....

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  19. @tous...
    considérant mon humble expérience personnelle, j' pense que j'ai beaucoup évolué...
    Si j'étais restée avec les éléments reçus par l'héritage parental ou éducatif, je serais une tout autre personne
    J'ai appris beaucoup de personnes ressources qui se sont trouvées sur mon passage...
    Et j'ai beaucoup évolué grâce à un cheminement intérieur qui ne s'arrête d'ailleurs pas (par ex j'écris tous les jours mes ressentis marquants de la journée, j'ai lu énormément, suivi des formations diverses et variées.
    J'ai toujours été très intéressée par les sciences humaines, et j'ai cherché, beaucoup, réfléchi énormément
    Sans tout cela je ne serais pas la personne que je suis aujourd'hui
    Est-ce mieux? oui, je le crois humblement! Même s'il reste à faire encore bien du chemin...et tant mieux!

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  20. Tu poses des questions importantes Coumarine. Et si tu as fait un tour par chez moi, tu as pu voir que je n'étais pas très disponible ces temps -ci. J'ai dû gérer le "pétage de plombs" d'un enfant très mal aimé (pour ne pas dire pas du tout).Aussi, et bien qu'arrivant après la bataille, je voudrais dire combien je suis persuadée que la faculté d'aimer et les autres belles qualités dont tu parles, ne se développent que dans un environnement favorable. L'éducation, et l'amour des parents, même s'ils donnent des enfants différents à l'intérieur même d'une fratrie, les relient tous par un fil rouge de valeurs partagées.
    Cet enfant sauvage qui a dévasté mon école depuis quinze jours a vécu trop de violence pour pouvoir installer avant longtemps des sentiments positifs dans son cœur. C'est celui-là qui, au prix d'un long effort et en espérant qu'il en trouve la force, aura besoin d'un spécialiste.
    Pour moi donc, en résumé, il n'y a que de l'acquis. Sinon, je ferais un autre métier.
    Bises
    Célestine

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  21. Merci Célestine pour ton émouvant témoignage...

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  22. S'il n'y avait que de l'acquis comment expliquer qu'un enfant mal aimé, pas aimé sera capable d'amour et j'en connais et qu'un autre enfant aussi mal aimé, pas aimé sera lui incapable d'amour?
    Moi, c'est toujours une question qui me hante.
    Maty

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  23. Coumarine, je viens de finir un post sur une question très similaire. Question soulevée par un reproche mérité: l' égoisme. Mon égoisme est-il structurel? Et puis, une fois posé le point, je pars me balader ici et là. Et je te lis. Waou.

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  24. Tu évoques ce qu'on appelle une belle personne, ou une belle âme, l'amour des autres, la générosité, il y a peut-être parfois une part d'éducation mais alors cette bonté peut être artificielle, superficielle aussi. Il y faut, il me semble, un cheminement intérieur, et surtout une aptitude au bonheur, à l'amour de la vie, s'aimer soi-même. A observer les gens autour de moi, j'ai découvert que l'égoïsme, le repliement sur soi, étaient souvent le symptôme d'une souffrance, d'un mal-être intérieur et ce n'est pas toujours facile d'en sortir.
    Merci pour tous ces billets, toujours si intéressants... (Shanti)

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  25. Inné ? acquis ?
    Les deux, mon capitaine.
    Il y a des prédispositions que l'éducation, les rencontres développent ou non. Il y a l'aspiration à rencontrer telle ou telle personne qui mettra à jour une qualité ou une autre.
    La résilience est possible, je le sais, je le vois, aussi parce qu'on sait trouver les personnes ressources, parce qu'on a une envie de trouver d'autres fonctionnements.

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  26. Il ya de l'acquis et de l'inné, c'est certain, tout le monde en convient..et je crois que l'on peut se transformer si l'on fait l'effort d'être lucide..et même si l'on ne se transforme qu'un tout petit peu, c'est ce petit peu qui importe

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