vendredi 21 janvier 2011

La nature indifférente

Cet après-midi, comme souvent j'ai marché.
Dehors m'appelait un ciel  bleu, intensément bleu, pas un seul nuage
Et puis le soleil, un soleil froid d'hiver, ce genre de soleil...qu'on dirait qu'il lave l'âme, c'est curieux
Une marche vivifiante,  dans le parc que j'ai la chance d'avoir tout près de chez moi, avec son étang, ses mouettes et ses canards... un parc ordinaire, un étang ordinaire, des canards tout ce qu'il y a de plus ordinaire...

Mais balayée par le soleil d'hiver, cette nature était imprégnée de paix profonde, qui entrait en moi et se communiquait par vagues successives dans mon être tout entier, m'appelant à respirer large.
Cette nature me parlait de Présence... une Présence qui me communiquait ses ondes bienfaisantes et me portait à la reconnaissance

Et puis j'ai pensé que pas loin...la nature se déchaînait en tempêtes, en inondations, en séismes, que des gens, au lieu de ressentir cette paix que moi j'éprouve dans ce parc, gémissent, s'angoissent, hurlent devant cette nature qu'ils disent cruelle, implacable, mauvaise.

J'ai pensé que la nature n'avait pas de sentiments, qu'elle était neutre, que les sentiments que je lui donnais étaient seulement mes projections. Que mon impression bienfaisante d'une présence forte était ma seule présence à moi-même, alors que j'étais connectée à mon intériorité la plus profonde. Ce n'était pas la présence de "quelqu'un" en dehors de moi, vers lequel diriger un élan de reconnaissance.
Photo Coumarine

Oui, mon coeur s'est dilaté lors de cette marche parmi ces arbres qui dressaient leurs branches nues vers un ciel bleu de bleu, saluant un soleil encore bas qui me faisait plisser les yeux!
Mais il s'est dilaté parce que je me suis mise en présence du plus profond de moi-même,  en immersion dans  cette nature que j'ai admirée pour ce qu'elle est: un cadeau de la vie
A d'autres moments, loin d'être un cadeau de la vie, elle n'est que catastrophes et désastres.
Et quand j'ai admiré le vol blanc et piailleur des mouettes se posant en vociférant sur l'eau, j'ai ressenti fortement ma finitude... elles sont là maintenant, ces mouettes, elles vivent en ce moment... mais demain...?
Et moi, pareil...

Et j'ai pensé que mes chagrins et autres soucis pesaient bien peu dans la balance, qu'avoir des chagrins, c'était comme me croire au centre d'un monde qui tournera  très bien sans moi

18 commentaires:

  1. Et pendant ce temps-là, j'étais enfermée dans mon bureau, et goûtant tant bien que mal ces morceaux de ciel bleu. Un peu triste de ne pas pouvoir profiter de l'éclaircie dans ce parc autour de ces étang... d'autant que la météo du week-end s'annonce à la grisaille.
    Ce parc où j'en ai déjà fait des kilomètres. Parce que marcher dans la nature m'apporte une grande sérénité et me permet de relativiser tous mes tracas et préoccupations diverses. Parce que, comme toi, mon coeur se dilate devant la majesté des grands arbres, la délicatesse d'un bourgeons, les couleurs des champignons, le vol du héron...
    Je te souhaite une belle journée, en espérant que tes soucis et chagrins se dissiperont vite.

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  2. c'est exactement ça, Coumarine! et c'est pourquoi je pratique de mieux en mieux le "carpe diem" :-)
    bon week-end!

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  3. deuxième tentative (je remplis toutes les cases requises et puis j'apparais tout de même comme anonyme? argh je déteste Blogspot ;-)

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  4. Pas facile d'oublier les catastrophes et autres colères de la nature mais une fleur qui a survécu à la neige, un bourgeon qui ne demande qu'à s'ouvrir, une petite feuille verte qui pointe son nez et la nature nous fait de l'oeil.

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  5. la nature n'est pas indifférente, du moins, je ne l'interprète pas ainsi ;
    je dirais la nature est comme l'humain, elle peut être très belle et calme mais elle se révolte aussi contre ceux qui la maltraite ; que fait l'homme depuis si longtemps si ce n'est détruire les forêts ; construire des maisons dans des zones inondables, les exemples pourraient se multiplier à l'infini ou presque ; alors, oui, dans des temps plus lointains, il y avait des catastrophes naturelles mais beaucoup de celles actuelles sont du fait de l'homme ; quand les politiques et les hommes prendront-ils conscience qu'il faut préserver la nature dans tous les gestes au quotidien ? Utopie de ma part, peut-être mais j'espère que nos enfants et petits enfants vont renverser la tendance.

    ceci dit, la nature est magnifique à toute saison lorsque nous savons la regarder et être en osmose avec elle (pour cela notre tête doit être sereine, n'est-ce pas ?...)

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  6. Tu vas nous inciter à lire ou relire le "de natura rerum" de Lucréce. La communion avec la nature, l'osmose recherchée ou l'apaisement procuré auprès d'un spectacle live "in the wild"
    appartiennent à nos vies mais vivre près, dans ou de ce n'est pas la même chose. Je ne peut m'empêcher de repenser à "Walden" de HG Thoreau
    le chantre de la désobéissance civile s'il n'était un panthéiste convaincu s'en rapprochait et là bas dans sa cabane, dans sa vie autarcique sans besoins particuliers et avec peu de contacts
    a vécu ses rêves et accompli sa destinée, mais à quel prix. "La nuit au fond des bois" ou un titre approchant le dernier film avec Isild le Besco, peut nous apporter la contradiction.
    Pour moi la forêt de nuit peut être sinistre sauf à s'acclimater à tous les bruits nocturnes qu'elle recéle.
    Le film de sean Penn "in the wild" montre bien aussi les limites et contraintes de ces aspirations, mais rien que pour le silence il est parfois bon de s'y trouver pour s'y retrouver.
    Enfin à l'écoute de soi on peut aspirer à autre chose et inspirer tout grand cet air là.

    J'espère que ta mélancolie sera passagère et que toutes ces petites miséres ça s'arrangera, mais je ne sais toujours pas si dans la vie faut pas s'en faire ?

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  7. je me laisse allée dans ta belle méditation... j'ai un peu oublié les bienfaits d'une marche dans la nature ces temps ci... "avoir des chagrins c'est se croire au centre du monde". et oui. sans aucun doute !

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  8. j'ai eu cette même pensée devant les infos il y a quelques jours , un sentiment d'injustice
    Quand on a cette chance , ce privilège de se retrouver seul dans le froid , la chaleur et qu'on se laisse vagabonder , par nos pas qui ponctuent nos pensées , les amertumes , les chagrins remontent
    et c'est peut être ces moments là qui nous aident à les surmonter
    ce fameux "ruminement " qui devient digestion
    Pour le reste , on est effectivement un grain de sable dans ce monde gigantesque mais nos tracas restent bien réels ...

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  9. @Trop de choses qui s'emmêlent les pinceaux dans ma tête en ce moment
    Impossible de répondre à chacun de vous personnellement comme je l'ai toujours fait et comme j'aime le faire...
    Ne m'en veuillez pas...
    Vos commentaires me font du bien... je ne me sens pas oubliée en ce moment où j'ai besoin de vous

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  10. La nature est toujours belle, toujours magnifique et imposante, et toujours égale à elle-même; en toutes circonstances, elle est là pour nous rappeler à nous même. Il nous faut alors l'apprécier quand elle est douce, et garder notre humilité quand elle se met à gronder.
    Je t'embrasse
    Celestine

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  11. Je peux rester des heures à regarder la mer, qu' elle soit calme ou démontée. Quelquefois, j' ai l' image imprimée dans la tête des vagues meurtrières. Quand je me promène dans un petit bois connu, le souvenir de cet espacé dévasté, déchiqueté en février 99, me revient. Et puis, tout renaît chez elle ...
    Sois forte, comme elle.

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  12. Je retrouve à travers ton écrit la sérénité qui m'emplit parfois... Ce souffle me fait du bien, là, aujourd'hui, parce que j'en ai besoin. Merci pour ce très beau billet.

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  13. Merci à vous chères Célestine, Pierrot Bâton et Rêva... j'aime que vous soyiez passées par ici..

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  14. D'où la nécessité de vivre pleinement le moment présent, d'apprécier ce que l'on a, et de ne pas penser à l'après qui viendra bien assez vite.
    Bonne fin de soirée à toi, Coumarine.
    Je t'embrasse.

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  15. juste un petit mot ce soir pour te dire que je pense bien à toi, c'est très court mais pas moins profond, lorsque nous n'allons pas bien, il n'y a qu'en nous-mêmes que nous pouvons espérer trouver la paix intérieure ; j'espère cela pour toi.
    je t'embrasse.

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  16. merci aussi à vous, chère Françoise et loulotte, je vous sens présentes...

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  17. Chère Coumarine, je découvre ton blog grâce à Françoise qui a su titiller ma curiosité.
    Quel beau pays que celui de tes mots, quel voyage enchanté et enchanteur...

    Je continue ma visite. Mais je sais déjà que je reviendrai chez toi.

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  18. merci Julie...j'ai aussi été séduite par ton univers...on se rencontrera encore assurément

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