Elle a beaucoup
cherché. D'ailleurs elle cherche encore...
Elle a beaucoup cherché dehors, à l'extérieur. Et elle y a
trouvé bien des choses, de tout, de rien, des choses qui s'achètent, qui
s'ajoutent, qui se collectent, se collectionnent, qui s'offrent aussi parfois.
De tout, il y a vraiment de tout à l'extérieur. Il n'y a qu'à
choisir, à prendre ou à laisser. Il y a toujours de nouvelles choses à cueillir
sur les étals du monde, du neuf, de l'inédit, du performant, du laid, de
l'inutile.
Alors elle est allée de l'un à l'autre, faisant son marché dans ce multiple, ce
varié, ce changeant.
Tourbillon incessant...ça passe, ça casse, ça vient, ça meurt...
Voilà c'est ça ...ça meurt: rien ne dure, ni les gens, ni les
choses, ni les états d'âme, ni la jeunesse, ni l'aujourd'hui.
Demain est toujours un autre jour. Hier il y avait de quoi pleurer (ou
l'inverse), il y a de quoi rire aujourd'hui (ou l'inverse). La sable est
mouvant, les nuages passent et se lassent, la vague est mourante ...
Mourante, c'est le mot...
Si elle s'accroche à "dehors" elle finit par s'évanouir,
se gommer dans le tellement multiple que tout finit par se
cogner, par se nier...
Alors elle a timidement posé le pied à l'intérieur, dans le
centre du centre
A commencé la descente profonde vers le plus profond d'elle-même
A eu peur de se perdre dans les méandres de ses contradictions, car il y fait
noir bien souvent, les repères se perdent, les acouphènes se
déclenchent puisqu'il n'y a plus d'autres bruits que ses bruits
intérieurs
Tentation de revenir vers l'extérieur pour noyer les acouphènes dans les bruits
rassurants du clinquant...
Chaque matin trop souvent, elle se réveille pour s'en aller ailleurs, partir,
se quitter...
Et sa maison intérieure reste vide, en manque, en attente,
déracinée, transplantée de lieu en lieu, de lien en lien.
Fermer
les yeux un moment. Un long moment.
Cesser de scruter le reflet qu'elle offre d'elle aux autres et dont elle attend
qu'ils lui disent qui elle est : mais qu'est-ce qu'ils en
savent, après tout... elle seule a la réponse, pour peu qu'elle quitte le
miroir trompeur
Fermer les yeux. Un long moment
Entamer la descente. Avec les acouphènes qui se déclencheront
C'est le prix à payer pour trouver son propre trésor intérieur
Simplifier, accepter, accueillir les bruits tant intérieurs qu'extérieurs. Ne pas lutter contre. Le silence alors surgira…..La paix est à ce prix !
RépondreSupprimerBonjour Coum, bonjour Daniel,
Supprimeraccueillir les bruits intérieurs, je trouve que c'est très difficile!
on peut le faire quand on se met en état de méditation: et cela fait beaucoup de bien. Cette attitude "repasse" mon âme
SupprimerQuelle jolie expression : cette attitude repasse mon âme!
SupprimerMoi, c'est quand j'ai le plus besoin de me mettre en état de méditation que je n'y parviens pas ! ;-)
En lisant ton billet, je pensais aux chambres sourdes où le chahut intérieur se développe de manière angoissante...
RépondreSupprimerhttps://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Chambre-sourde-Personne-ne-peut-y-rester-plus-de-45-minutes-546793
Isoler quelqu'un de la lumière et du son, est un supplice considéré comme « light » car cela ne laisse pas de traces…
SupprimerC'est la démonstration que l'être humain est fondamentalement relationnel, tant avec lui-même qu'avec l'extérieur.
C'est probablement une erreur de croire qu'il faudrait (et même qu'il soit possible sans danger) de choisir entre le soi et l'intérieur de soi, et le soi et l'extérieur du soi…
RépondreSupprimernous ne sommes pas constitués biologiquement de cette manière.
Tout est sans cesse relation à chaque seconde : De soi à soi, de soi à l'autre, de soi à l'environnement, de soi avec son intériorité, etc.
On a toujours la tentation d'une sorte de manichéisme…
enfin, il faudrait développer… mais c'est en gros !
en fait, je ne pense pas être sujette à la tentation du manichéisme, même si je comprends bien ce que tu veux me dire
SupprimerJ'ai le sens des nuances, trop parfois!
Comme les arbres en ce moment qui nous donnent toutes leurs nuances de feu, de rouille
(oh! que j'aime ça!)
Une « descente en soi-même » un peu angoissante, en fait, à cause de ce silence déclencheur d'acouphènes...
RépondreSupprimerChercher dehors autre chose que le futile, le mercantile, se raccrocher aux arbres, aux beautés du monde pour installer sa paix absolue...
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"Chercher dehors autre chose que le futile, le mercantile, se raccrocher aux arbres, aux beautés du monde pour installer sa paix absolue."
SupprimerBien sûr c'est là une démarche équilibrée et à laquelle je m'applique tous les jours
Quel joli texte, qui pousse à la réflexion!
RépondreSupprimerC'est curieux (pour moi) que tu assimiles les bruits internes à des acouphènes. J'aurais tendance à les trouver plus rassurants que gênants. Mais je crois que j'ai la chance infinie d'être bien dans ma peau, en toutes circonstances. A l'aise avec moi-même, avec mon corps. Il est clair que ça aide à garder l'équilibre avec le monde. Vivre en harmonie avec son corps est une chose irremplaçable, je crois, qui permet d'appréhender tout ce qui lui est extérieur sans angoisse superflue.
Mais il est vrai que nous sommes toujours un peu (très) pris entre un désir d'amplitude lumineuse, et tout ce qui doit être fait au quotidien...
Voilà du moins ce qu'il m'inspire :-)
Cela me plait que ce texte pousse à la réflexion, c'est ce que j'espérais!
SupprimerContrairement à toi,c'est pour moi une lutte de chaque instant pour me sentir bien dans mon corps... c'est comme ça depuis 7 ans surtout
C'est un travail de tous les jours
Ce texte veut simplement exprimer de manière MÉTAPHORIQUE les difficultés que je rencontre tant à l'extérieur, qu'à l'intérieur. Je pensais que mon texte serait plus clair...
C'est bien ce qu'il me semblait avoir compris. Mais on ne peut jamais être sûre de rien... Je conçois d'autant mieux tes difficultés qu'elles rejoignent (même si les causes sont différentes) celles de mon homme. Se sentir bien dans un corps qui vous échappe est mission quasi impossible, à chaque instant recommencée. Vivre à ses côtés, te lire me font goûter plus intensément l'immense privilège qui est le mien d'avoir un corps sur lequel je peux compter, et me font oublier de me plaindre pour les petits bobos tels qu'un rhume ou un peu d'arthrose.
SupprimerJe t'embrasse fort
MERCI à toi, cela fait du bien de se savoir comprise...je pense souvent à toi et à ton homme, à Alainx aussi
SupprimerMa vie dans ce corps qui est devenu le mien, est difficile
ET POURTANT je suis heureuse dans le fond de moi-même
Comme toi d'ailleurs je mesure ma chance.La maintenant, je voix par mon vélux (ça existe aussi en France?) les arbres qui lentement s'habillent en habits d'automne... et c'est beau, si beau!!!
*je vois
Supprimeroui oui, on a des Velux en France ;-)
SupprimerEnfin, pas moi! ;-)
Je trouve aussi ce texte très joli! Mais contrairement à La Baladine j'ai compris que tu souffres vraiment d'acouphènes...
RépondreSupprimerAurais-je dit le contraire?
Supprimernon pas du tout! je ne souffre PAS d'acouphènes...
Supprimerc'est juste une formule du type métaphore, une façon d'écrire donc... voilà!
@ Coumarine c'est tant mieux! Le doute était permis, c'est tout :-)
SupprimerOui, tant mieux Coum! Et navrée La Baladine, parfois je comprends tout à l'envers!
SupprimerOui, il peut y avoir des acouphènes mais il y a aussi cette musique comme si une troisième oreille existait et avait la faculté de l'entendre. Celle-là est un genre de véhicule qui mène directement au pays de la plénitude. Je me pratique à l'écouter… quand j'y pense ! kéa
RépondreSupprimerAh oui, j'oubliais, ton texte si beau Coumarine, une perle. kéa
Supprimerchère kéa... oui tu mets le doigt sur qqch devenu très précieux pour moi: ma vue tronquée m'a permis de développer très fort mon sens de l’ouïe, jusqu'à souffrir d'acousie pour certains bruits
SupprimerEt au delà de ça, l'intuition s'est développée très fortement en moi
Merci d'apprécier mon texte aussi
Je trouve ton texte angoissant, enfermant.
RépondreSupprimerJe ne souffre pas d'acouphène. Par contre j'entends le bruit de mon coeur quand je me mets dans un étant de relaxation, amplitude, ouverture et le coeur qui s'exprime calmement.