Qui
es-tu ? lui serine sans cesse cette voix,
comme un grelot têtu. Elle se dit
qu’elle répondra plus tard à cette question trop pointue pour être
innocente, trop directe pour se contenter
d’un regard dispersé, trop vaste pour se dissimuler dans une petite poche
incognito, perdue entre un mouchoir et un bout de papier inutile.
Qui es-tu ? lui
siffle le vent en écho à la petite voix, quand elle marche tête baissée, têtue
et obstinée avec des soupirs plein la gorge, c’est pas possible qu’elle n’ait
pas encore pu répondre à cette question qui fait toute la différence, il faudra
bien qu’elle l’affronte un jour!
Qui es-tu ?
Elle veut se taire encore, elle met sa main en bâillon sur la bouche, mais
c’est trop tard, les mots sortent un à un en saccades indociles. Je suis. Je
pense donc je suis, non quelqu’un d’autre avant elle, a dit ça déjà. Elle pense
donc justement elle n’est pas, ou pas assez, ou pas tout à fait, elle passe
trop de temps dans sa tête, et pas assez dans son cœur et son corps, là où
tangue la vie, justement elle n’aime pas quand ça tangue, ça lui donne des
nausées. Et de plus, puisqu’elle pense trop, elle a trop peu de temps pour vivre.
Picasso
Eh bien, comme je le disais ailleurs à quelqu'une, chacun tâtonne comme il peut quand il s'agit d'aller à la rencontre de soi-même. Il n'y a pas de mode d'emploi pour devenir individu, avec son identité propre qui n'appartient qu'à soi, et dire JE sans crainte...
RépondreSupprimerEt que ce texte est joli!
Sinon, pour répondre à ta question, et après mûre réflexion (y'a des réflexions qui ne sont pas mûres, au fait?), je peux me paraphraser et dire que je suis...
Supprimer"Amoureuse, en vrac et dans le désordre, des mots, des livres, du bleu, tous les bleus, de Mozart, Debussy et la ballade n°1 de Chopin, du café noir, du chocolat au lait et, surtout, du Paladin, avec qui je partage joies et galères de vie, plaisir des sens et une fille géniale...
Féministe. Humaniste (non, ce n'est pas une rime facile, la deuxième affirmation découle NATURELLEMENT de la première). Romantique et lucide, fataliste et gaie, mélancolique et optimiste, délicate qui ne fait pas dans la dentelle si on s'avise de lui marcher sur les pieds, j'use, au point d'en abuser, de l'oxymore pour mieux assumer les contradictions dont je suis tissée."
Ça, c'était mes débuts bloguesques, il y a à peine plus de 2 ans...
J'ajoute que je suis vivante, en vie, curieuse, mouvante, ça dépend des heures, des jours, des autres, du soleil, du vent et de la mer. Quand je gamberge trop, je bouge, ou bien j'écris, histoire de voir si on ne pourrait pas gamberger ensemble... Surtout j'essaie de faire de mon mieux. En fait, ma question fondamentale, aujourd'hui, ce n'est plus "qui suis-je?", c'est "est-ce que j'ai fait de mon mieux?"
;-)
Et j'oubliais! Je suis crispante, oui, carrément, je sais, j'assume :-D
Supprimerj'ai aimé te lire La Baladine: nous avons beaucoup de choses en commun
Supprimer"Surtout j'essaie de faire de mon mieux"
C'est un beau résumé: je crois que moi aussi j'essaie de faire de mon mieux (selon un accord toltèque)
et euh... je n'ai jamais eu l'impression que tu étais crispante, si?
Penser trop empêche de vivre et de voir la réalité du monde.
RépondreSupprimerPenser est incompatible avec le fait de vivre dans le présent car les pensées nous projettent toujours dans le passé ou l'avenir.
Et puis on fait ce qu'on peut !!
pourtant Daniel, il faut quand même penser penser, ne fut-ce que pour prendre ses décisions?
SupprimerDésolée j'ai voulu répondre ici mais le commentaire s'est mis en bas..
SupprimerJe disais: c'est le trop qui est en trop ;-)
Les pensées... j'apprends à les voir défiler au-dessus de moi sans trop m'en occuper et j'essaie, j'essaie de ressentir la présence en moi, de rester avec cette présence qui m'habite. Quand une pensée vient je l'envoie le plus vite possible avec les autres dans les nuages. Elles sont là, souvent s'amoncellent et je les laisse faire, je les laisse passer. C'est comme deux mondes. Un en haut et l'autre en moi. maty
RépondreSupprimerpenser est important je crois,quand c'est le moment de penser!
SupprimerMais tourner en rond dans des pensées obsessionnelles... voilà! c'est la cercle vicieux qu'il faut brise
Merci maty, j'aime toujours te lire
"Et de plus, puisqu’elle pense trop, elle a trop peu de temps pour vivre."
RépondreSupprimerC'est assez bien vu.
Bon, je pense que c'est aussi un boulot de psy de remarquer ça.
merci le Gout
Supprimercourage ainsi qu'à HB dans le deuil qui vous atteint
"... elle passe trop de temps dans sa tête, et pas assez dans son cœur..."
RépondreSupprimerUn bien joli texte!
Merci.
merci Binh An pour ton gentil commentaire
SupprimerPas facile de répondre à cette question Coumarine parce que ce que je suis ne peut s'exprimer en mots, moi seule peut le ressentir. C'est tellement immense que le mettre en mots serait comme de vouloir faire entrer l'océan dans ma petite tasse. Bien plus facile de dire ce que je ne suis pas comme ici par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=5vTNP1p6lwo kéa
RépondreSupprimerj'ai écouté...
Supprimermais ... comment dire..
je n'aime pas trop la façon dont cette chanson est chantée, avec le regard de la chanteuse qui ne quitte pas son public
Du coup je n'ai pas captée les paroles, qui sont sans doute le plus important
Désolée chère kéa
je n'ai pas capté ;-)
SupprimerUne chose est certaine, cette chanson fait beaucoup réagir ! je l'ai postée à plusieurs personnes et je suis étonnée des réactions. Moi je l'aime beaucoup. D'autres aussi l'ont beaucoup appréciée. C'est ok,... l'important c'est de savoir s'écouter soi... nous ne sommes pas tous des copies conformes heureusement. kéa
SupprimerJe ne me pose pas cette question parce que je sais qui je suis : cela fait tant d'années que je vis avec moi!
RépondreSupprimerMais à celui ou celle qui m'affirme avec autorité : je te connais toi avec tes ... et tes...etc; j'ai envie de le remettre à sa place mais je ne le dirai pas mais je n'en penserai pas moins.
personne ne peux prétendre savoir qui est l'autre, tu as raison
Supprimermerci chère Charlotte
Bonjour vous deux,
RépondreSupprimerpenser "trop". C'est le trop qui est en trop, je crois :-)
oui, Ambre, je crois aussi
Supprimer;-)
"Je viens je ne sais d'où
RépondreSupprimerJe suis je ne sais qui
Je meurs je ne sais quand
Je vais je ne sais où
Je m'étonne d'être aussi joyeux"
Adage médiéval de Martinus von Biberach
ben voilà!
Supprimerêtre heureux sans savoir pourquoi, ni comment
être heureux au petit bonheur la chance
Connais-tu cette vidéo ?
RépondreSupprimerSerge Marquis cerne un peu ton, (notre) problème : trop penser, c'est avoir un petit hamster dans la tête...Mais il le fait avec humour...
Apprendre à le faire taire, ce petit hamster dans sa roue, c'est tout l'enjeu pour vivre mieux...en tous cas, c'est ainsi que j'avance sur mon chemin.
Bisous chère Coum.
¸¸.•*¨*• ☆
oui je connais Serge Marquis
Supprimerj'ai lu son livre, très intéressant, à lire pour ceux qui n'entendent pas trop l'accent canadien!!
merci pour le lien de la vidéo
Il me paraît plus important de savoir quoi faire afin d'oeuvrer pour le mieux, que de savoir qui on est.
RépondreSupprimerCar finalement on se définit par ses actes et pas par la réponse à cette question.
bien sûr Pastelle tu as tout à fait raison: on se définit par ses actes!
Supprimermerci à toi
Peut-être dans l'esprit du commentaire précédent, j'ai envie de répondre :
RépondreSupprimercelle qui parle, celle qui écrit,
celle qui partage,
celle qui s'interroge, celle qui questionne,
celle qui se bat,
celle qui cherche,
celle qui veut vivre pleinement sa vie.
ah! Tania! contente de te voir ici!
SupprimerJe crois que toi comme moi, comme bcp d'autres d'ailleurs, nous sommes de ces catégories des "celles" dont tu parles
Merci!