Dans la maison de mon enfance, le salon était la "belle pièce", exclusivement réservée pour recevoir. Comme cela arrivait deux fois par an, ce salon était pièce interdite pour nous les enfants. Elle devait rester propre et impeccablement rangée. Pas de doigts collants d'enfants sur les meubles. Cette pièce n'était jamais aérée.
C'était donc un endroit feutré où dormaient les objets les plus précieux, les plus hétéroclites, les tableaux sévères de quelques ancêtres dont j'ignorais tout. Mon jeune frère et moi, on s'y aventurait parfois, le coeur en émoi, impressionnés par le silence et l’immobilité de l'endroit, l'odeur de la cire se mêlant à celle de la poussière: on regardait timidement, car il nous semblait que même nos regards supposaient une incursion défendue. Mais l'espace d'un moment, le salon semblait s'animer par nos visites d'enfants qui bravaient l'interdit maternel. Puis rapidement, nous refermions la porte: ce lieu était trop étrange, trop différent des autres pièces de la maison, où l'on pouvait, au moins un minimum, bousculer ou déplacer les objets...
Où l'on avait le droit de respirer et de bouger, de vivre tout simplement!
C'est toute une époque que tu évoques là… je me demande si ce genre de choses existe encore.
RépondreSupprimerJe n'ai pas connu cela chez moi.
Mais il y avait une pièce de ce genre chez mon grand-père…
il me semble que dans ma tête d'enfant, j'en ignorais même l'existence. Je n'ai aucun souvenir d'y être entré, et même d'avoir eu un quelconque désir à ce sujet !
Je préférais la grande pièce à vivre et la cuisine attenante. C'était chaud et chaleureux. Je regardais mon grand-père faire « des macarons » dont il avait le secret (rien à voir avec la mode des macarons aujourd'hui).
Délicieux souvenirs d'enfance.
J'ai bien aimé le titre du billet !
Bonjour Alain, tu as encore la recette des macarons de ton grand-père? Ceux que je mangeais dans mon enfance n'ont rien à voir avec ceux qu'on nous vend aujourd'hui! (A part ceux du Nord, peut-être? ;-))
Supprimer@ AmbreNeige
SupprimerHélas non !
C'est un grand drame familial ! Le grand-père a emporté dans la tombe le secret de sa recette…
Je me souviens seulement que la préparation commençait la veille et se terminait par des rouleaux de pâte qu'il laissait longuement reposer, puis qu'il découpait en rondelles qui étaient prêtes à cuire.
Seulement voilà, il y avait un secret dans la pâte…
Dommage pour les gourmands!
SupprimerEn même temps, emporter un secret de recette dans la tombe, c'est un moindre mal ;-)
Belle journée à toi!
à Bertrix, nous avons découvert une patisserie/boulangerie où nous avons acheté un jour des "baisers" (c'est une sorte de macaron! A TOMBER!!! évidemment Bertrix est loin de chez nous... rien n'est parfait!
SupprimerRebonjour Coum (je viens de te croiser chez Alain justement)
Supprimerpour ma part, les macarons que j'aime j'en ai trouvés une fois à Amiens. J'ai vu qu'on pouvait les commander en ligne, mais je n'en ai aucune envie, parce que manger ces macarons, c'est aussi revoir la balade amiénoise de ce jour-là (ché maqueux d'gueugues!), le spectacle son et lumière sur la cathédrale, etc... Tu vois? Alors je me dis que j'en achèterai de nouveau la prochaine fois que j'irai à Amiens, comme toi sans doute tes "baisers" (quel joli nom!) si un jour tu retournes à Bertrix. D'ailleurs, je te propose de t'envoyer des macarons quand j'y retournerai, car d'après ce que j'ai lu sur le net, les tiens ne sont pas du tout les mêmes! Comme ça tu verras la différence ;-)
"baisers" d'Île-de-France, en attendant! :-)
J'ai connu cela également. Ainsi que cette tendance chez les Wallons à aménager de plus en plus loin de cette "pièce de devant" en ajoutant une arrière-cuisine à la cuisine etc...
RépondreSupprimereh bien voilà! nous sommes décidément les vieux de la vieille ;-))
SupprimerBonjour Coumarine,
RépondreSupprimerEn été, la "belle chambre" restait fermée et sentait la cire mais en hiver, papa allumait un bon feu dans le poêle à bois et après les devoirs d'école, nous pouvions y jouer. C'était une salle à manger où on ne mangeait presque jamais, sauf aux jours de fête quand les oncles et tantes nous rendaient visite...
ah! quelle surprise chère Tilleul!Je suis contente de te revoir ici...et j'espère que tu vas bien...
SupprimerBonjour Coum,
RépondreSupprimerje n'ai jamais connu cela vraiment, peut-être parce que le logement était trop petit? Je ne sais pas. Mais chez mes grands-parents, il y avait des pièces interdites aux enfants. Je me demande ce que ça donnerait, ce genre d'interdictions, de nos jours ;-)
Belle journée à toi
autrefois il y avait bien plus d'interdits que maintenant... et les enfants les respectaient davantage
SupprimerMerci de tes commentaires ici!
Pas de pièce interdite même pas le grenier dans la maison de mon arrière grand'mère, elle quittait peu Paris, elle détestait la campagne, aujourd'hui, j'aimerais bien connaitre l'histoire de cette maison.
RépondreSupprimeras-tu une possibilité d'en savoir davantage sur cette maison?
SupprimerSi oui il ne faut pas hésiter...
Chouette titre !
RépondreSupprimerJe n'ai jamais connu ce genre de pièce condamnée.
(il n'y avait pas assez de pièces pour qu'on pût en condamner une...)
Même chez mes tantes et mes grand' mères, seules leur chambre était interdite.
cela me semble assez normal d'interdire la chambre aux enfants!
SupprimerC'était le cas chez mes parents aussi, en plus de cette pièce interdite
Bonjour Coum'
RépondreSupprimerTrès évocateur ce texte... De pièces solennelles et sombres, en sommeil ou un peu mortes parfois...
Chez nous, pas de pièces interdites, mais des pièces fermées où l'idée ne nous venait pas d'aller, qui se sont ouvertes au fil des années et des transformations, mais c'est vrai que c'était plus chaud et plus économe de vivre dans la cuisine et le "living" (pour ne pas dire "pièce à vivre).
c'est vrai qu'il fallait chauffer cette pièce fermée... cela coûtait cher je suppose, raison pour laquelle mes parents la fermait!
SupprimerMerci Pivoine
Jolie oxymore, ce « propre renfermé » !
RépondreSupprimerEt tellement significatiof d'une époque où on faisait grande différence entre le quotidien et l'exceptionnel...Il y avait « les chaussures du dimanche », les « habits du dimanche » et même les « menus du dimanche » comme le poulet rôti et les frites...
Toute une époque !
♥
comme tu dis "toute une époque"! et qui prouve que je suis une personne plus toute jeune... zut alors!
Supprimer;-
"Le propre renfermé" jamais aéré, ça m'évoque un mix entre musée, cave et funérarium... Bref, ça donne envie de prendre l'air!
RépondreSupprimerenfant, très tôt j'ai souffert d’asthme: on m'a envoyé "au grand air" (le grand Taire comme je l'ai appelé dans mon livre ;-))
SupprimerChez une grand-tante j'ai connu ce genre de pièce, une salle à manger qui n'a certainement pas beaucoup servi. Je n'y suis rentrée que très rarement, une pièce trop propre, figée, froide, qui me donnait le bourdon !
RépondreSupprimercoucou Praline, contente de te voir...
Supprimerce que tu racontes c'est exactement ça!!!
Pas de pièces interdites ni chez mes parents, ni chez mes grands-parents.
RépondreSupprimerIl y avait toutefois le bureau de mon père, une pièce où on passait, la pièce où il y avait le téléphone et où il ne travaillait jamais. Il préférait corriger ses copies sur la table de la cuisine.
Bises Coum'
c'est drôle comme autrefois le téléphone (fixe bien sur) se trouvait dans une autre pièce, plutôt loin du centre vivant de la maison!
RépondreSupprimerMerci Suzame d'être venue me donner ton avis!
Le téléphone se tenait loin du centre vivant, car il ne faisait pas partie de la Vie. Il était un moyen de communication pour les urgences.
SupprimerAutrefois on se voyait, on se visitait, on arrivait "par suprise" chez les gens, on s'écrivait.
C'était calme et spontané !
Cela m'évoque de lointains et sombres souvenirs, chez une grande tante, laquelle n'avait pas d'enfant, ne les aimait d'ailleurs pas...
RépondreSupprimerMa seule présence était une menace pour son intérieur figé et crispé. Un peu comme elle d'ailleurs...
;)
cette impression de nous les enfants on dérangeait, je l'ai eue bien souvent!
Supprimeril fallait surtout ne rien salir: les enfants sages ne bougeaient pas, ne salissaient rien
:-)
J'ai ressenti la même chose avec la salle à manger de ma grand mère dans laquelle on ne mangeait jamais !!
RépondreSupprimer;-)
Supprimermerci Daniel
Mes grands-parents de 87 et 88 ans ont toujours leur "pièce de devant" et leur "arrière-cuisine". Dans cette dernière, ils reçoivent leurs enfants, leurs petits-enfants et leurs voisins (bref, les visiteurs réguliers). Les autres personnes ont droit à la "pièce de devant" qui servit aussi...de chambre funéraire lors du décès de mes arrières-grands-parents (un souvenir très "marquant" de mon enfance à la fin des années 80). Tu vois, je ne suis pas de la même génération que toi, mais ton article me parle.
RépondreSupprimerBon dimanche Coumarine.
merci petit Belge d'être venu rajouter ton expérience de cette fameuse pièce de devant!
Supprimer(as-tu profité de la journée sans voiture?)
Non, je n'étais pas en région bruxelloise ce dimanche, mais chez moi à la campagne dans le Hainaut.
SupprimerChez nous, "le grand salon", en opposition au "petit salon" uniquement familial. Pareil, on y entrait rien que pour braver l'interdit d'y entrer... ça semblait plus mystérieux et précieux que les autres pièces. En réalité... je trouve que c'était surtout plus impersonnel, fait pour recevoir en nombre, et que jamais on ne s'y sentait aussi "chez nous" que dans le "petit" salon où ma mère faisait son courrier et brûlait la cire à cacheter... ça sentait merveilleusement bon!
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