Mais il a une idée fixe: il tente inlassablement de photographier la fuite du temps et l'effet qu'elle produit sur les gens: nostalgie du passé, de la jeunesse surtout, ou alors, à l'inverse, soulagement et fierté de voir ce que l'on est devenu! Ou encore lassitude devant le train train dans lequel on est entré peut-être malgré soi...
Pour capter la fuite du temps, il utilise toujours le même procédé: une personne devant un miroir, contemple son reflet du temps où il/elle était jeune, plein d'avenir et de promesses. Bon c'est évidemment un procédé de photographe dont il a le secret, mais qu'il réussit bien.
Confrontation entre le passé et le présent! Entre celui/celle que l'on était autrefois, quand rien n'était encore écrit définitivement, quand tout était possible, et celui/celle qui se tient devant le miroir.
Quel est le ressenti du personnage qui se voit confronté ainsi à son image d'autrefois?
Quel est le ressenti du visiteur de sa galerie devant ces doubles portraits?
Tout est possible! Et chaque photo remet le spectateur devant ce dilemme: le passé? ou le présent? C'était mieux autrefois? ou aujourd'hui?
En fonction des rêves que l'on faisait, est-on heureux de ce que l'on a réalisé? de ce que l'on est devenu? Si on pouvait remonter le temps et revenir à l'époque du miroir, mènerait-on sa vie de la même façon? Recommencerait-on les mêmes erreurs? Ferait-on les mêmes choix? Les mêmes non-choix?
Allez visiter son site, c'est étonnant comme chaque photo évoque cette question existentielle: aurait-il mieux valu savoir notre chemin de vie, pour éviter nos erreurs, nos tâtonnements... ou cheminer à l'aveugle, sans savoir ce que l'avenir nous réserve?
texte écrit pour le site d'écriture http://kaleidoplumes.forumactif.org/, à partir de cette photo de Tom Hussey
Ne pas se retourner sinon on finit pétrifié.
RépondreSupprimerJe crois que si on avait une autre chance, on ferait d'autres erreurs, et au final, on souffrirait aussi
tu me fais penser à l'épisode biblique de la femme de Loth, qui s'est retournée sur son passé et s'est figée, changée en bloc de sel!
SupprimerCette métaphore est parlante, tu l'évoques dans ta première phrase!
J'aime mon présent qui assume mon passé.
RépondreSupprimerQuant à mon avenir, je suis déjà dedans.
en voilà une formule condensée!
Supprimeret qui prête à réfléchir!
Est-ce que j'aime mon présent?
en voilà une question qu'elle est bonne!!!
J'aime bien le travail de cet artiste, qui oblige à considérer la question sur un plan philosophique.
RépondreSupprimerPar synchronicité, je lis cela ce matin sur le blog de mon ami Loisobleu, qui porte fièrement ses quatre vingt balais :
Vivre c’est l’ouvrage que nous devons construire. Si l’on devait considérer qu’il arrive un moment où il est fini, on ferait l’erreur de n’avoir rien compris au sens intrinsèque de la vie. La notre n’a jamais été la vie, pas plus qu’elle le sera jamais. Elle est juste une pièce de sa charpente. Un de ses éléments constructifs ou démolisseurs. Les deux à la fois dans les grands passages de rénovation. On ne construit jamais sur la ruine. Chaque instant devient donc primordial. C’est toujours aujourd’hui que je dois vivre, pas demain. Je vis jeune tant je me fais vieux. Parce que ce que j’ai vu constamment dans ses yeux c’est la vérité, pas le mensonge qui arrange pour fuir. Je suis enclin à pleurer sans me cacher, n’importe quel jour de l’âge qui est le mien. Parce que j’ai pas d’érosion de ma sensibilité. Et surtout pas honte de mon âge. Les voies de la raison n’ayant de sens que si leurs aiguillages sont connectés sur la folie. Pourquoi ce serait toujours mieux derrière. La seule réponse qui me vienne serait que je ne sais pas faire présentement et encore moins devant. L’amour n’est pas le passé, l’amour ne peut qu’être l’avenir.
Je t'embrasse fort chère Coum
¸¸.•*¨*• ☆
Célestine
Supprimer"Vivre c'est l'ouvrage que nous devons construire"
Ma fille m'a dit récemment que si on lui proposait une guérison immédiate et miraculeuse elle ne l'accepterait pas.
Elle veut participer à sa guérison, un travailler, s'impliquer même si cela va être difficile.
Sa guérison sera son oeuvre !
Voilà à quoi me fait cette phrase de ton ami Loisobleu que tu partages ici .
@Célestine:
Supprimercette phrase de ton ami est celle qui me parle beaucoup, parce que c'est ma manière de vivre:
"Chaque instant devient donc primordial. C’est toujours aujourd’hui que je dois vivre, pas demain."
Effectivement,tant le passé que l'avenir nous échappe: il convient donc de rester à fond dans le présent, mais sans oublier que ce présent construit peu à peu mon avenir...je ne peux donc pas le vivre n'importe comment!
@ Suzame
Supprimercomme je la comprends ta fille...
travailler à sa guérison, en faire son affaire, plutôt que l'attendre tout cuite de l'extérieur, c'est sa seule façon de rester fière d'elle
Je la comprends d'autant mieux que cette démarche, je l'accomplis pour moi-même
Merci d'avoir rendu ta fille présente ici: je pense à elle...
Coumarine,
RépondreSupprimerJ'ai commenté sur le commentaire de Célestine qui m'a fait écho.
Un petit peu égocentrée en ce moment !
Mais je suis là silencieusement à venir te lire. N'en ai aucun doute !
Je t'embrasse.
merci Suzame au contraire d'avoir évoqué ta fille: j'aime rester dans le concret, dans les "choses humaines", même celles vécues douloureusement...
SupprimerC'est une belle découverte photographique que tu me fais faire là. Je suis allée lire ce qu'ils disaient de l'auteur, et j'ai découvert que cette série était en fait publicitaire, ce sont des photos réalisées pour promouvoir un médicament luttant contre la maladie d'Alzheimer. Et comme je suis en plein dedans en ce moment, les photos me touchent particulièrement, et je les vois plutôt comme l'a voulu l'auteur, se souvenir de ce qu'on a été, juste se souvenir...
RépondreSupprimerAh! Pastelle! heureuse que cette démarche photographique t'ai parlé!
SupprimerJe te souhaite le courage qu'il te faut au quotidien, puisque tu "es en plein dedans" en ce moment!
Se souvenir de ce qui fut, sans cultiver la nostalgie, vivre au jour le jour tout en restant ouvert à demain, veiller tendrement sur sa vie toujours en devenir... Célestine et Loisobleu, il faut considérer sa vie comme une œuvre d'art qu'il n'appartient qu'à nous de réaliser, c'est pourquoi le plus petit instant a son importance. Et regarder devant soi...
RépondreSupprimer♥
Je m'aperçois qu'il manque un ptit bout de mon comm, il fallait lire: Comme le disent Célestine et Loisobleu...
SupprimerLa Balladine, j'aime ce petit résumé que tu mets ici:
Supprimer"Se souvenir de ce qui fut, sans cultiver la nostalgie, vivre au jour le jour tout en restant ouvert à demain, veiller tendrement sur sa vie toujours en devenir"
Je ne sais pas comment dire mieux sur cette importance capitale de vivre sa vie de cette manière, même et surtout dans les moments difficiles
Merci à toi
Je pense plutôt comme Noémie Lvovsky dans "Camille redouble".
RépondreSupprimerSi on recommençait, on referait les mêmes choses, on tomberait amoureux des mêmes et on commettrait les mêmes erreurs.
Simplement parce que nous sommes nous-mêmes, issus des mêmes parents et donc d'un chemin culturel que nous suivons.
Même si nous en construisons un autre pendant notre vie, notre renaissance nous ramènerait dans la même ornière.
Il nous faudrait peut-être recommencer au début de l'humanité pour voir le cours de notre vie réellement changer.
je n'ai pas vu ce film dont tu parles, Le Gout!
SupprimerDonc tu penses résolument en termes de déterminisme...
et de manque de liberté alors?: s'il m'étais donné de recommencer ma vie, je referais les mêmes erreurs? oui c'est vrai, je pense surtout au négatif de la vie...
Il y a ce que nous avons fait... mais aussi les événements qui nous sont tombés dessus en dehors de notre choix...
je ne suis pas très claire, je me rends compte
Supprimeril me semble qu'il y a un certain choix que nous pouvons faire, ne fut-ce que dans la façon dont nous vivons les événements... et cela peut changer pas mal de choses...
J'espère bien que l'on referait les mêmes erreurs, et d'autres si possibles… car il faut faire l'éloge de l'erreur, sans elle l'humanité n'aurait jamais progressé.
SupprimerC’est dans l’erreur que se fonde la capacité de réussite si tant est que l’on accepte de se corriger.
Et nous qui écrivons sur le blog ou ailleurs :
Roland Barthes disait « La littérature, c’est la rature »
SupprimerEn effet, Charles Pépin a écrit tout un livre sur "Les vertus de l'échec", fondements de la progression de l'humanité!
Il faut bien sûr, accepter de se "corriger", terme que je n'aime pas trop, mais que je comprends
Moi? je ne fais jamais aucun rature: j'écris bien d'un seul coup!!
(je plaisante bien sûr, je suis la championne des ratures!)
C'est un travail original que fait ce photographe.
RépondreSupprimerPersonnellement je ne me soucie plus trop de mon passé. C'était hier et je ne pourrais rien n'y changer.
ne pas trop se soucier de son passé, c'est la sagesse!
Supprimermais que faire quand il a été douloureux?
il vaut mieux oublier, comme Flavie Flamant a oublié qu'elle avait été violée
Mais ce n'est pas une bonne chose, d'oublier dans ce cas précis!
"La clef d'une vie heureuse, c'est une mauvaise mémoire"... Humberto Tan.
RépondreSupprimerJe me demande parfois s'il n'a pas raison... heureux sont les malades d'Alzheimer, alors que c'est leur famille qui souffre pour eux...?
J'aimerais bien oublier quelques pans de mon passé, moi. Pour me concentrer sur le présent et rêver à un avenir !
Bonne journée à toi, et merci.
Je pense aux gens qui ont vécu des traumatisme importants et qui ont l'enfoui au plus profond, ne se souvenant plus de rien...C'est l'accès à cette mémoire traumatique qui leur permet de revivre
SupprimerExemple: Flavie Flamant dont vous avez peut-être vu le film qui raconte un peu de son histoire
Merci aussi Pascale
J'ai regardé les photos miroirs. Ça donne un choc ! Un drôle de feeling ! L'identification au corps crée un sentiment de perte. Enfant je n'avais pas ce sentiment, je vivais chaque instant tel qu'il se présentait, sans souci de passé ou de futur. J'habitais le Royaume et là j'y reviens... lentement, un petit pas chaque jour. C'est ça le bonheur ! pour moi du moins! kéa
RépondreSupprimerBonjour kéa,
SupprimerQue voilà un commentaire dense... que j'ai laissé "descendre" en moi pour bien comprendre ce que tu voulais me dire
Reprendre contact avec le "Royaume", dont on s'est laissé éloigner depuis tant d'années... pas après pas...voilà un objectif de Vie
Merci à toi!
Bonjour Coumarine,
RépondreSupprimerEst-ce que tu peux préciser à la fin de ton texte pour quel site tu as écrit le texte? Je passe beaucoup de temps à trouver des consignes intéressantes, je me renseigne sur les photographes et artistes pour offrir des consignes comme celle-ci, ce serait un juste retour des choses que de citer Kaléïdoplumes. En toute amitié :-)
voilà Cassy, c'est "réparé"!
SupprimerLe présent contient à la fois le passé et le futur. Le temps est indéfiniment, le sens que nous lui donnons est finitude choisie.C'est notre liberté de prendre le temps comme nous voulons. Temps mieux!
RépondreSupprimerOui comme tu dis: temps mieux!
SupprimerIl y a donc une certaine liberté, dans la façon de vivre ce que nous devons vivre... heureusement, ou comme tu l'écris: temps mieux!
;-)