jeudi 8 avril 2010

La prison du langage

Il y a donc la prison du miroir, qui renvoie l'image avec assurance, définit précisément les formes et même les sourires, ne faisant aucune différence entre sourires qui étincellent et sourires constipés

Il y a aussi la prison du langage
Au moyen des mots, je peux construire des phrases à l'infini, je peux jouer avec elles jusqu'au vertige, deux simples mots peuvent changer le sens complet de mes phrases; par exemple: ne...pas,  transformant mes affirmations en négations, les transformant du tout au tout, du tout au rien...
Tu es là, je te vois.
Tu es là, je ne te vois pas.
Ça change tout, pas vrai? Deux petits mots de rien du tout...

Quelles sont donc les phrases qui diront ma vérité, vous savez bien, celle dont j'ai parlé,  ma vérité de l'intérieur, ma vérité qui m'élargit aux espaces de l'infini?
Derrières quelles phrases au contraire vais-je me cacher pour parler de la Coumarine que l'on aperçoit dans le miroir, celle qui paraît, apparaît, celle que l'on croit saisir; qui se laisse saisir avec un petit sourire en coin
Parce qu'elle sait bien qu'elle est insaisissable, que personne ne peut prétendre mettre la main sur elle. Que si elle se donne, c'est librement! On est bien d'accord? LIBREMENT. Don gratuit.

Oh! Voilà qui n'est pas très original.
Car on sait bien que personne ne peut s'emparer de personne
Et que l'on ne connait de l'autre finalement qu'un petit coin oublié d'une pièce bien calfeutrée


Peinture de Claude Théberge (comme ma bannière...)

14 commentaires:

  1. Ça me fait plaisir de retrouver Théberge ici... :)

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  2. Ah oui! Ondine... il est québécois...je comprends...
    (me fait plaisir aussi ta petite visite)

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  3. je commence par la peinture que tu affiches et que j'aime vraiment beaucoup. Elle est parfaitement en corrélation avec ton billet,
    "Car on sait bien que personne ne peut s'emparer de personne
    Et que l'on ne connait de l'autre finalement qu'un petit coin oublié d'une pièce bien calfeutrée"
    J'adhère et j'irai plus loin, heureusement car la violence des réactions ou des émotions qui parfois nous envahit ne peut s'extérioriser sous peine de gros dégâts ; ne jamais couper le fil, si ténu soit-il... Je t'ai déjà écrit sur ce sujet. BONNE FIN DE SOIREE COUMARINE

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  4. "Car on sait bien que personne ne peut s'emparer de personne
    Et que l'on ne connait de l'autre finalement qu'un petit coin oublié d'une pièce bien calfeutrée"
    ______

    Les mots sont parfois vérité, parfois enjolivent, parfois mentent.
    ______

    Même si l'on ne connait d'une personne qu'un petit coin oublié, quelle bonheur d'avoir accès à ce petit coin oublié pourvu qu'il soit vérité.

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  5. Les mots peuvent enfermer une pensée, la réduire à quelques sonorités insignifiantes, mais utilisés avec art, ils peuvent ouvrir à des sensations nouvelles, générer des paysages inconnus, mettre des sentiments en couleur... Comme nous-mêmes, qui ne dévoilons que ce que nous voulons bien que l'on connaisse de nous.

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  6. @Loulotte... apparemment cette phrase vous touche tous... est-ce un bien? est-ce un mal qu'on ne puisse savoir que peu de choses en définitive sur l'autre?

    @Annick...tu choisis d'être positive, c'est sans doute la bonne attitude...

    @Delphine...bien sûr, les mots sont magiques aussi, le pire et le meilleur...

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  7. Je ne sais pas vraiment quoi dire sur ce billet. Parce qu'à mon sens, quelque soit la langue utilisée et les mots qui vont avec, ils ne peuvent retranscrire ce que nous sommes que parce que nous les interprétons avec notre moi, notre personne, notre culture.

    Deux personnes sont bien différentes et peuvent attribuer à un même mot des consonances différentes: par exemple, dire à quelqu'un "tu me déçois" est quelque chose de très fort pour moi, loin d'être anodin, mais qu'Untel pourrait ne pas prendre à la valeur que je lui accorde.

    Les mots me semblent un espace de liberté et de création, mais surement pas un vecteur de vérité.

    A moins que la vérité ne soit que subjective ? ;-)

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  8. @Louloute, tu écris:
    "Les mots me semblent un espace de liberté et de création, mais surement pas un vecteur de vérité.

    A moins que la vérité ne soit que subjective ? ;-)"

    Je te réponds: OUPS, il y a de quoi réfléchir là dessus, moi qui m'interroge pour le moment sur l'écriture et l'intime...
    merci pour ces mots qui me parlent!

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  9. Découvrir les petits coins de soi-même est déjà un travail à plein temps, alors l'autre... Mais ce dont on est capable de percevoir chez l'autre n'est-il pas le reflet de soi-même?

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  10. ah oui! Jog, c'est de l'ordre de la projection là! C'est exact!

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  11. Bonsoir chère Coumarine. Il y a bien souvent chez toi des textes qui nous entraînent à la réflexion.... Il me semble, du moins j'ai le sentiment que lorsqu'on écrit journalièrement, du moins assez longuement dans le temps que le voile dont on se revêt devient un peu plus léger. On laisse à la longue transparaître un peu plus de soi.Il y a aussi les mots qui se cachent, ceux qu'on ne verra jamais...eux aussi nous dévoilent aux yeux des autres et puis bien sûr il y a la vérité toute subjective dans des phrases...

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  12. @Genovefa... bonsoir à toi
    Ceux qui me lisent depuis longtemps finissent pas connaître un sacré bout de moi... mais d'autres viennent depuis pas trop longtemps, et forcément peu vont lire les archives...(il y en a pourtant, oui oui, n'est-ce pas Annick?)
    Donc ils ne connaissent qu'un tout petit coin de moi ;-)))
    Il reste donc du mystère...;-))

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  13. finalement c'est de l'être qu'il s'agit! et le langage est une sorte de masque qui dit ou ne dit pas, qui se montre ou ne se montre pas.Pour moi le mot choisi est une création et la phrase...n'en parlons pas!

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  14. qu'on sache peu de chose sur l'autre, c'est frustrant parfois, c'est vrai.

    Par contre, en ce qui me concerne, je ne saurais pas vivre sans cet autre "MOI" ...

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