dimanche 4 avril 2010

Marcher de l'avant...ou stagner?

Après Frédéric Beigbeder et son Roman français (roman autobiographique qui raconte l'impact sur sa vie d'homme et d'écrivain de la garde à vue qu'il a subie...) roman qui m'a beaucoup touchée par sa démarche de plongée dans la vérité vulnérable d'un homme qui ne nous avait guère habitués à cela...), je viens d'achever dans le même état d'esprit, le livre d' Emmanuel Carrère Un roman russe (c'est amusant ces deux titres qui semblent se répondre...)

Je suis "secouée" de la même manière.
Bien sûr il y a le roman comme tel qui m'a passionnée: E.C. écrit bien et est capable de tenir son lecteur en haleine. C'est aussi passionnant qu'un roman d'action... on tourne les pages avec fébrilité pour connaître la suite.
Si le sujet vous intéresse, il vous suffit d'aller lire un des nombreux billets qui ont été écrits lors de la parution du livre, il y a deux ou trois ans déjà...
Mais ce n'est pas cela avant tout qui m'a passionnée...
C'est sa démarche d'écriture de l'intime et  surtout sa publication,  transgressant ainsi l'interdit posé par sa mère...
Démarche qu'il déclare absolument nécessaire pour qu'il puisse sortir de cette espèce de malédiction dans laquelle il se sent immergé: malédiction qui porte sur son incapacité à être heureux, à vivre des relations bénéfiques pour lui et pour ceux qui l'entourent, et par cette replongée malgré lui dans l'écriture de romans noirs dans lesquels le mensonge, la duplicité, la méchanceté occupent chaque fois la place centrale
Il va jusqu'à dire qu'il est devenu écrivain pour briser un jour ce secret de famille qui père sur lui, sur sa mère, sur sa famille
Ce qu'il fait en écrivant Un roman russe

Ce qui m'intéresserait de savoir, c'est si la levée du secret l'a réellement libéré... son livre suivant est parait-il très bon..l'homme (et l'écrivain) est-il donc sorti de l'ombre, des ombres, parle-t-il de l'humain en termes d'espoir?
 Je me propose de lire ce livre le plus rapidement possible. Je veux me faire une idée...

Ce que j'aimerais savoir aussi, c'est si ses tout proches, ses fils, son ex-amie, sa compagne, ses amis proches ont lu ce livre dont je parle. Un roman russe a remporté un énorme succès. Mais les tout proches... comment l'ont-ils accueilli? Lit-on un livre de quelqu'un qu'on connait très bien et qui SE raconte, qui raconte son intime? Et même l'intime de son intime? Ou réagit-on par la gène, et la mise à distance de ce qu'on n'a pas tellement envie de savoir?
Se sent-on voyeur quand on est introduit de la sorte dans l'intimité de quelqu'un qui ne se montre pas forcément sous son meilleur jour?

Vous savez, c'est la même chose pour le blog intime. Du temps où j'écrivais mon livre Tout d'un blog, j'avais lancé un questionnaire auquel j'ai reçu énormément de réponses et dans lequel je demandais si les proches lisaient le blog, et comment ils réagissaient...ou s'ils préféraient ne pas savoir? Ou encore, si le blogueur préférait ne pas communiquer le lien de son blog? Tenir son blog farouchement secret? Dans son jardin secret?

J'aimerais savoir pourquoi on écrit son "intime" et pourquoi on le donne à lire sur la place publique.  (blog ou livre)
Pourquoi fait-on au contraire le choix de le tenir secret? Pour sa liberté intérieure? Que risque-t-on donc à dire en vérité qui on est?
Si on se dévoile, est-ce pour que l'autre, les autres, sachent enfin qui on est dans la vérité de son âme?
Est-ce pour soi? pour se délivrer d'un secret trop lourd à porter, et qu'on vient jeter ici dans l'anonymat du Net, comme une bouteille à la mer? dans l'espoir d'obtenir une lecture en empathie? En compréhension? En non-jugement?
Est-on lu par ses tout proches? ou ceux-ci préfèrent-ils s'en tenir à l'image convenue qu'ils ont de nous?

Finalement écrire sur soi, est-ce une démarche "thérapeutique", qui s'apparente à une démarche de libération de tous ces liens du passé, mais aussi du présent qui nous rivent au sol, freinant nos pas pour aller de l'avant?

Oui, je sais je mélange l'écriture sur le Net (souvent anonyme, mais de moins en moins finalement) et l'écriture dans un livre publié (sous son nom civil, comme c'est le cas des deux auteurs cités, mais il y en a bien d'autres, comme c'est mon cas également...)


Photo Coumarine

27 commentaires:

  1. Mmmmh, que j'ai donc envie aussi de lire ce roman russe...

    Tu as raison, les blogs sont finalement intimes, qu'on le veuille ou non. On parle à tous, et pas à un public visé, ce qui rend notre "confidence" plus facile, plutôt associée à la confiance (mot similaire). Je vous fais confiance, et fais vous expliquer pourquoi je suis comme je suis.

    Personnellement, je pense que mon blog n'est pas lu par ma famille. Je ne leur ai pas caché, mais j'en parle peu/pas. En tout cas, à part pour le billet sur ma soeur que je lui ai signalé, je n'ai jamais eu de réaction. Mais finalement la seule chose que j'aie jamais vraiment révélée sur mon blog est la douleur suite au divorce de mes parents, et toutes ses conséquences sur la vie de ma mère - qui ont ricoché sur la mienne.

    Et il me semble qu'on écrit son intime pour en guérir, pour lui enlever son pouvoir d'isolement. Tu as raison, c'est thérapeutique, cathartique.

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  2. merci Edmée pour ta réaction
    Oui je crois que paradoxalement on fait confiance en "S"'écrivant sur le Net, parce que, même si on a des personnes bien spécifiques devant les yeux (ceux avec lesquelles on a créé des liens de sympathie), pour le reste on ne sait pas trop qui et pourquoi vient lire ce qu'on écrit, surtout s'ils ne manifestent jamais par un commentaire
    Faire confiance dans ce cas là, n'est-ce pas être inconscients de la portée de nos "confidences"

    Je relève une phrase qui me semble très importante:
    "Et il me semble qu'on écrit son intime pour en guérir, pour lui enlever son pouvoir d'isolement"
    Son pouvoir d'isolement....oui ça me parle beaucoup

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  3. J'espère qu'après le WE de Pâques, davantage de monde se manifestera. Désolée pour ce sujet qui doit sembler "sérieux".
    Mais j'aimerais vraiment avoir vos réactions, même courtes, même portant sur un seul aspect de toutes les questions que j'ai soulevées
    Merci à vous

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  4. En vrac, comme ça : on peut être "dans la vérité de son âme" sans publier ce que l'on écrit. On peut rester dans l'écriture qui certainement est salutaire, sans publier sur un blog. Je préciser "publier sur un blog" et "être édité" sont deux choses extrêmement différentes. Publier sur un blog, c'est peut-être lorsqu'aucun éditeur ne s'est intéressé à vos écrits. Etre publié, c'est avoir été choisi par un professionnel. N'est-ce pas un peu hypocrite que de parler de la "vérité de son âme" pour se donner bonne conscience lorsque l'on publie un blog. Car finalement, ce qui vous inquiète le plus, en lisant vos interrogations, c'est pourquoi je raconte ma vie à des gens que je ne connais pas. Bon, je pourrais écrire davantage et prendre vos lignes, une par une, et les analyser. Mais le temps me manque un peu. J'ajoute juste deux choses : on peut avoir une immense douleur dans son coeur, c'est bien de la "mettre en mots". Mais cette douleur ne justifie pas nécessairement de la livrer sur la place publique. Et une deuxième chose, mais qui ne fait pas partie de vos interrogations, pourquoi des persommes comme moi lisent les blogs ? Je n'ai pas la réponse. Et peut-être que la réponse à cette question serait aussi une bonne réponse à vos interrogatons. J'ai souvent lu ici le récit d'une adoption, sujet très porteur, limite racoleur. Je me suis dit "mais elle va finir par en faire son fonds de commerce". Vous avez répété et répété si souvent que vous aviez élevé 5 enfants "et ce n'est pas rien". Et alors, quelle gloire en tirez-vous ? Voilà, je mélange tout peut-être. Mais je ne présente pas d'excuses. Vous publiez. Je lis. Et nous réfléchissons. Et c'est peut-être à ça que sert un blog. Je crois avoir lu que étiez un peu lasse des réponses "toujours tu es la meilleure et la plus magnifique des femmes". Pour une fois ça changera.

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  5. pourquoi répondre puisque ceux qui n'ont pas de blog ne sont pas considérés.
    Je suis tout à fait d'accord avec le commentaire ci-dessus.

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  6. parler de l'intime sur un blog parce qu'on le veut bien et parce qu'avec ses proches c'est plus difficile souvent on ne peut pas....

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  7. "Est-on lu par ses tout proches? ou ceux-ci préfèrent-ils s'en tenir à l'image convenue qu'ils ont de nous?"

    Il est évident que le texte écrit perturbe souvent les très proches, ceux qui ne veulent pas nous voir en entier, ou bien ont peur de nous perdre...

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  8. Mon mari et mes enfants (grands ados) connaissent l'existence de mon blog. Ma fille vient voir de temps en temps, mon fils et mon mari, jamais je crois. Ils ont la recommandation de n'en parler à personne. Ils s'y tiennent. Peu de gens que je connais vraiment viennent sur mon blog, et je m'en réjouis. Non que j'ai honte de ce que j'écris, mais comme je brode beaucoup tout en mêlant des éléments de ma vie, j'aurais peur qu'ils prennent pour argent comptant tout ce que je raconte.
    J'aime l'échange qui se crée via les blogs, même si bien sûr, je reste consciente qu'il est un échange particulier. J'ai rencontré quelques blogueurs. Ce sont des rencontres particulières car l'imaginaire se confronte à la réalité. C'est parfois déstabilisant. Une fois, j'ai même pris la fuite. Véritablement. Trop d'écart entre le réel et l'imaginé, trop d'intime échangé.
    Ma prétention en tenant un blog est de présenter des écrits. Je suis sensible aux encouragements, même si parfois j'aimerais un peu de critiques constructives, sur l'emploi des temps, le choix des mots par exemple. Mais je sais que la critique est un art difficile surtout quand on n'est pas en face des gens.
    Pas la possibilité de réajuster en fonction de la façon dont elle est reçue. D'autre part, j'écris aussi ma vraie vie et supporterais difficilement une critique de forme sur du vécu.
    Le blog m'apporte aussi une forme de reconnaissance. Je dois bien avouer que ça flatte mon ego d'avoir des lecteurs réguliers et de susciter l'intérêt chez des gens dont j'admire le savoir, la culture, l'humour ou la sensibilité.

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  9. Beaucoup de choses à commenter au sujet de ce billet, Coumarine. Je pense me procurer le roman russe, à l'instar d'Edmée. Ce que tu en dis le rend intéressant et dans la lignée de mes lectures du moment (je suis en train de lire celui d'Edmée). Quand on parle d'intimité, il y a ce qu'on veut bien en dire, si elles sont enjolivées ou pas, les différentes démarches que ces "confessions" peuvent avoir et surtout le fait de le faire à visage découvert ou non. Toutes ces nuances donneront des réponses très différentes. En ce qui me concerne, le but de mon blog était de ne pas le faire à visage tout à fait découvert (prudence sur la toile) sans toutefois me cacher. Je n'ai fait que très peu de pub de mon blog (seuls mon mari, deux de mes soeurs, une cousine et une amie me lisent depuis les premiers billets.) Le but premier n'étant pas d'être lue par un grand public (je n'ai pas cette prétention là) mais de partager de bons (et moins bons) moments, des belles choses, et surtout, surtout, d'écrire, sans mentir mais sans devenir impudique dans mes propos. Je ne pense pas qu'un jour je dévoilerai de "lourds secrets" par ce canal-ci, peut-être justement parce que je n'ai pas choisi l'anonymat complet. Peut-être aussi parce que je n'en éprouve pas le besoin, pour le moment du moins. Mais c'est un équilibre difficile, rendu périlleux lorsqu'Amaury à démarré son blog à visage tout à fait découvert. Ayant peu de temps à moi, je trouve que le blog est un moyen merveilleux de concilier tous ces éléments et je m'en réjouis tous les jours.

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  10. Je reprends mon commentaire parce que je n'en suis pas satisfaite: hier j'étais parmi les miens; c'est clair qu'il y a, comme dans chaque famille, des soucis parmi toutes les belles et bonnes choses que nous avons reçues. Mais, hier encore, j'ai pu réaliser que, bien qu'avec beaucoup de délicatesse, nous savons nous dire les choses, nous savons parler de l'essentiel, donner notre point de vue et si nous ne sommes pas toujours compris, du moins nous sommes écoutés. Comme nous sommes nombreux, quand ce n'est pas avec l'un, c'est avec l'autre que je peux parler. Je pense que c'est pour ça que je n'éprouve pas le besoin d'aller plus loin dans le fait de dire! Et je me rends compte que j'ai beaucoup de chance.

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  11. @Anonyme...il y a dans vos commentaires des choses bien intéressantes...et qui m'ériteraient une réponse de ma part
    Mais je déteste m'adresser à une personne anonyme, et qu'une personne anonyme s'adresse à moi
    Si vous écrivez ici sous un pseudo, selon l'usage des blogs, je vous répondrai
    Vous êtes le ou la bienvenue,croyez-le!

    @Berthoise...que de choses intéressantes!
    d'abord ce que tu racontes de la fuite devant une personne fantasmée et que la réalité déçoit... peut-être vaut-il mieux ne pas se rencontrer qd on échange trop d'intime?
    Je sais, pour l'avoir vécu sur Paroles Plurielles que mettre des mots sur la façon d'écrire d'un autre est TRES délicat... Très, très!!! Comme tu le dis si bien, la personne n'est pas devant soi, et on ne peut tempérer ses propos par un sourire par ex...
    Merci pour ton commentaire détaillé...

    @Delphine...merci aussi d'avoir pris la peine de t'expliquer longuement.
    Tu as commencé ton blog sans trop de pub... mais elle te rattrape, tu as des lecteurs...
    Et donc moins tu es anonyme, plus tu auras des difficultés à raconter ce que j'appelle de l'intime (qui dans mon esprit n'a rien à voir avec l'impudique...
    Le blog pour qqun comme toi qui aime écrire, est en effet un merveilleux moyen de pouvoir le faire...

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  12. @fabeli... (je t'ai involontairement passée...)
    Oui, je sais que des billets peuvent perturber les très proches
    Le livre récit de vie aussi ah oui!
    Il y a là un fragile équilibre à respecter:le fil du funambule...

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  13. bonsoir Coumarine, si tu aimes E.C je te recommande l'excellent "d'autres vies que la mienne".

    ma famille, mes amis lisent mon blog. Je n'ai pas choisi l'anonymat. L'écriture comme une thérapie oui pas sur la toile ;-)

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  14. Tu avais raison, Coumarine, publier un billet aussi grave un weekend de Pâques, il fallait t'attendre à ce que les réactions se fassent attendre. Pardonne-moi de n'avoir pas répondu plus tôt.

    Pffffff! Par où commencer? Il y a tant de pistes dans l'écheveau que tu as filé, je ne parviens à trouver le brin qui me permettrait de le démêler. Les idées s'entrechoquent dans ma tête encore bruissante de ces deux jours printaniers.
    Qui peut comprendre, sinon celui qui l'éprouve lui-même, la frénésie d'écrire? C'est une pulsion, un besoin aussi vital que de boire ou de respirer. Après ça, on peut essayer de chercher toutes les raisons du monde pour expliquer pourquoi écrire, la seule véritable raison c'est que c'est notre seconde nature, notre façon de nous exprimer.Et que ça nous apporte plaisir et souffrance, comme tout acte créateur. Demande-t-on à un peintre pourquoi il peint?

    Il y a chez toi une interrogation récurrente-du moins depuis que je te connais- et si je peux me permettre, je voudrais à mon tour te poser une question: pourquoi t'inquiètes-tu en permanence de l'impact sur tes proches de ce que tu écris? Pourquoi penses-tu qu'écrire ton intime représente un risque?Et quel risque? Mes amis et mes proches me disent souvent qu'ils me « découvrent » à travers mon blog. J'en suis heureuse. Je suis heureuse qu'ils voient écrit noir sur blanc ce que je pense, ce que je ressens, ce qui m'anime. Je suis contente de donner à mes collègues de travail d'autres facettes de ma personnalité. J'essaie de rester moi-même en toute occasion et dans cet espace extraordinaire de liberté, j'aime faire partager mes enthousiasme, mes dégoûts, mes coups de cafard, mes envies. Et je ne parle pas de cette richesse d'échanges, cette reconnaissance, le bonheur de ces rendez-vous quotidiens avec d'autres âmes que l'on sent en phase., toutes choses dont nous avons souvent parlé déjà.
    à suivre

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  15. En vérité, je pense que le problème, pour toi, vient de ta conception de l'intime , qui me semble trop absolue. Car enfin, peut-on tout écrire? Peut-on tout dire? Peut-on tout montrer? Jusqu'où peut-on aller? A mon sens, la limite de l'intime, c'est sur la plage, le petit triangle de tissu du monokini tenu par des ficelles , ce petit triangle minimaliste qui est la barrière ultime protégeant ce que les autres ne verront pas.Ce qu'ils ne peuvent pas voir. Que veux-tu leur montrer au juste, à tes lecteurs, chère Coumarine? Pour moi, écrire pour les autres , blog, roman, essai, peu importe, ce ne sera jamais étaler le tréfonds de mon être sur la place publique, parce que les replis humides de mon intimité ne sont pas « montrables », à part à un professionnel, gynécologue ... ou psychologue.
    En revanche, la magie de l'écriture, c'est de pouvoir exorciser ses peurs, ses angoisses, ses déchirements intimes en suggérant plus qu'en disant. En se cachant derrière la face polie , lissée, policée des mots, on montre bien plus de soi qu'en s'exhibant nu comme un ver. Et en outre, on permet à ses lecteurs de fantasmer sur leurs propres interrogations, en s'adressant à leur inconscient. Pour moi, la force de l'écrivain, c'est de savoir renoncer à partager cette mystérieuse part de soi, trop intime pour nous appartenir totalement.
    Bon, voilà. Je voulais faire court, mais je n'ai pas réussi.
    Je t'embrasse
    Célestine

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  16. Ah zut mon com a disparu! Très difficile de donner dans l'intime quand les proches sont lecteurs. tout dépend ce que l'on attend de son blog.
    Mab

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  17. Une piste de lecture http://mdurisotti.wordpress.com/2010/04/03/la-puissance-du-souvenir-dans-lecriture-pierre-bergounioux/
    Bonne journée

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  18. c'est quoi cette réponse !!!!trop facile !!!

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  19. @bérangère... oui je vais le lire de toute urgence... vraiment envie de me rendre dompte si son écriture a évolué après avoir écrit "Un roman russe"
    Je pense en effet que écrire sur un blog peut accompagner une thérapie, pas se substituer à elle..

    @Célestine... oui on demande à un peintre pourquoi il peint... ou à un écrivain pourquoi il écrit. Des livres ont essayé de cerner cette "pulsion", mais il est évident que chez chaque artiste, la démarche, la recherche est différente. Il est intéressant de s'y érrêter parfois, c'est des autres qu'on apprend, je trouve...
    Ensuite, ce que tu dis dans ton commentaire et le suivant, m'interpelle très fort, au point que hier soir, je n'ai pas été capable d'y répondre immédiatement. Il me falleiat réfléchir.
    Oui je m'inquiète de l'impact de ce que j'écris sur mes proches. D'une part parce qu'ai été blessée pour ne pas dire plus... mais aussi je me préoccupe énormément de ne pas blesser à mon tour..
    Et pourtant comme toi, ça me fait plaisir qu'on me découvre sous un jour plus simplement authentique que la façade sociale qu'on revêt plus ou moins!
    Quant à ce que tu me dis sur l'intime, ça m'intéresse énormément: en fait je réfléchis sur le concept... en vue d'un projet qui doit voir le jour...;-))

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  20. @mab...j'ai remarqué que blogspot foire aussi de temps en temps...et moi qui change d'hébergeur pour ce problème!
    Oui tu as raison: encore faut-il que ce qu'on veut faire de son blog, soit bien clair dans sa tête... (je pense à toi aujourd'hui...)

    @Myriam... j'ai été un peu fouiller sur ce blog de littérature...Pierre Bergounioux, je connais pas du tout. Par contre en effet, le sujet de son essai m'intéresse évidemment très fort...

    @anonyme... si tu mets un pseudo, je te réponds... c'est TRES facile...

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  21. Blog ou journal intime, comme d'habitude tu poses des questions qui m'interpelle

    Pour moi plutôt journal intime. Personne autour de moi ne connaît son existence, ni M.Mari, ni mes enfants, ni ma meilleure amie, ni M.Psy….que vous !
    Journal intime mais qui paradoxalement apprécie les commentaires, aime en recevoir….
    Mais en tout cas un endroit qui me permet de « parler » moi la silencieuse…peut être un jour deviendra t’il autre chose. ?

    Encore merci de me faire réfléchir chaque jour, j'aime te lire au fait où peut on trouver ton livre l'enfant à l'endroit .? Bises

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  22. Bonsoir Coumarine, je suis l'anonyme no 1, celle du 5 avril - 9 h 58 "en vrac". Le long message écrit sans être relu, avec quelques fautes de frappe. Je n'en ai pas écrit d'autre. J'ai fait une erreur avec votre plate forme et j'ai appuyé sur anonyme par erreur, car je n'ai pas de blog, et pas d'Url. Mon pseudo est Anna F. Et je n'ai pas demandé une réponse bien sûr. De quel droit ? Les commentaires laissés sous votre billet sont très intéressants et je les ai lus avec beaucoup d'attention. J'ai relevé une seule fois le mot "ego" et je félicite la lectrice qui l'a enfin écrit ce mot ... J'ai pensé aujourd'hui à votre message et à ma réponse. Ce soir, j'ajoute seulement écrivez, écrivez, écrivez seulement pour vous, sans vous soucier de savoir si l'on vous aime ou pas. Si j'avais vu à droite ou à gauche un petit clic pour entrer en contact avec vous, j'aurais laissé ce message "en privé" avec mon adresse mail, non pas pour avoir une réponse perso, mais parce que je comprends que cela doit être très désagréable de "parler" avec une personne totalement inconnue. Voilà les autres messages anonymes, ce n'est pas moi. Anna F.

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  23. @Manou...si tu ne désires pas être lue par ton entourage...alors un seul conseil (oui, je me le permets!) reste anonyme, ne divulgue pas ton identité
    Pour mon livre L'enfant, soit tu m'écris perso, il me reste quelques exemplaires..
    Soit tu t'adresses à ma maison d'édition: Traces de vie (je vais donner le lien... )
    Merci à toi de me faire confiance...Il parait que ce livre fait du bien (bon c'est pas moi qui le dit hein!)

    @Anna F....merci pour cette sortie d'anonymat, qui me permet de répondre à vos deux commentaires que je trouve très intéressants
    Commentaire n°1
    Oui publier un récit de vie par ex et écrire sur un blog, sont deux choses différentes. Le blog est de l'écriture au quotidien, pas suffisamment "travaillée" pour être publiée comme telle. Par contre les réactions immédiates et souvent intéressantes des lecteurs permettent une avancée dans la réflexion (quand il s'agit d'un billet qui demande réflexion!)

    Vous posez la question de savoir pourquoi des gens comme vous (sans blog je suppose) lisent des blogs comme le mien? Eh bien, je me le demande. Je suppose que vous y trouvez comme un reflet de vos préoccupations, de vos réflexions? et qu'il vous plait de lire les commentaires intéressants de ceux qui en mettent?

    Je constate que vous me lisez depuis un certain temps, que vous êtes allée me lire dans les archives de mon blog1
    Car oui j'ai parlé de l'adoption, à la demande de ma fille adoptive, certainement pas pour en faire mon fonds de commerce. D'ailleurs je n'en parle plus jamais, jugeant désormais le sujet TROP perso
    Mais il faut que vous sachiez que ce sujet a été lu et commenté bien au delà de mon blog. Je crois avoir "aidé" des gens, futurs parents adoptifs à réfléchir sur la bonne attitude, ou la moins mauvaise. L'adoption reste une aventure difficile, parfois douloureuse.
    Enfin, j'apprécie que vous me parliez franchement et non pas en termes (habituels pour moi...) de tu es une personne fantastique, ben oui, j'ose le dire... vous m'obligez à réfléchir sur ce que je fais réellement ici (Aussi Célestine qui pointe mon besoin d'être reconnue... je dis que c'est exact, j'ai ce besoin, j'ai à combler BCP de retards dans ce domaine ;-((
    Commentaire 2 voir la suite

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  24. Dans ma famille, pratiquement tout le monde sait que j'ai un blog. Pourtant peu d'entre eux le lisent.
    Ceux qui le lisent s'en servent plus ou moins comme baromètre: voir si je vais bien et réagir si besoin.
    Ceux qui ne le lisent pas je suppose que c'est un manque d'intérêt, tout simplement couplé avec un manque de temps.

    Et je suis d'accord avec l'idée que révéler un peu d'intime permet de se sortir (même illusoirement) de l'isolement. On y trouve parfois la compréhension et le soutien qui font défaut autrement.

    Enfin je crois que "romancer" son intime, notamment les passages douloureux permet d'avoir du recul, le détachement nécessaire pour les aborder avec plus de sérénité et d'objectivité peut être.

    Mais c'est un vaste débat...

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  25. @Anna... réponse à votre 2ème commentaire...
    Vous me connaissez depuis assez longtemps pour savoir que je réponds aux commentaires, 9 fois sur 10. Il faut vraiment un impondérable pour que je ne le fasse pas. Mais je ne réponds pas aux anonymes... ici sur blogspot, il y a moyen de choisir cette option, pas possible sur canalblog
    En haut à gauche, en dessous de "Je suis...Coumarine" si vous cliquez, vous avez accès à mon e-mail...
    Une fois encore, il faut chercher un peu pour le trouver contrairement à canalblog...
    Chaque hébergeur a décidément ses avantages et ses inconvénients
    Vousme dites d'écrire... d'écrire sans cesse... c'est ce que je fais... mais...c'est exact que je suis sensible aux réactions des gens qui melisent. Trop sans doute, et apparemment cela apparait.
    J'ai décidé de changer... ;-)))))
    Bon je fais ce que je peux
    Oui j'aime aussi découvrir les commentaires qui, j'ai de la chance, sont souvent très intéressants et apportent beaucoup, à moi, mais aussi à chacun qui vient les lire...
    Bonne soirée

    @Mlouloute... ton dernier paragraphe me parle beaucoup; romancer son intime "notamment les passages douloureux permet d'avoir du recul, le détachement nécessaire pour les aborder avec plus de sérénité et d'objectivité peut être."
    (tu le dis tellement bien que je reprends tes mots...
    Merci!

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  26. Bonsoir Coumarine...je m'en veux de ne pas venir journalièrement, et me voila 2 jours après ce billet.D'abord votre photo..j'ai cette passion et cet amour des arbres, cette photo me touche à les voir dénudés, forts pourtant et semblant s'entrelacer, oubliant de dresser leur cime vers le ciel....je vais trop m'éloigner là mais cette photo est trop belle. Pour ma part j'ai toujours tenu des journaux intimes depuis l'âge de 10 ans...bien sûr qu'il y a eu une raison pour que ce soit à cet âge là. Pratiquement tous furent détruits pensant à chaque fois mettre un terme à des démons...chaque fois pour penser aller de "l'avant"....les deuils, les séparations avec des êtres chers m'ont fait replonger dans ce désir de les faire revivre, de retrouver intact nos meilleurs instants et voilà que le Net est là, que l'on peut en plus avec des photos montrer au reste du monde...qu'on existe parce qu'on se tait dans son entourage... et c'est si facile ainsi de mettre un masque sur des évènements, si facile que les douleurs restent muettes sous des anecdotes que l'on veut plaisantes...je ne sais si je suis vraiment arrivée à exprimer ce que je ressens...mais si je veux être totalement, entièrement objective et aussi sincère...je crois que le sentiment 1er...c'est le fait de se sentir exister.Voila Coumarine, en espérant ne pas être trop hors jeu dans ce com. Amitiés de Genovefa

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  27. @Pierre... ce que tu as à dire à ce sujet (l'écriture de l'intime) m'intéresse pour le projet auquel je vais participer.
    Je te maile dans les jours qui viennent... merci pour ton commentaire très fouillé, détaillé (comme toujours!!)

    @Genovefa... j'ai choisi de mettre cette photo pour son aspect menaçant, jugeant qu'elle illustrerait parfaitement la vulnérabilité de l'écriture intime...
    Comme toi, j'aime les arbres, et l'a observe toujours lors de mes marches quotidiennes
    Je suis frappée par le résumé magistral que tu donnes à ton "besoin" d'écrire l'intime:
    ".je crois que le sentiment 1er...c'est le fait de se sentir exister"
    Serait-ce là le noeud le plus profond de l'affaire?

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