dimanche 18 avril 2010

De la difficulté d'arriver


Imaginons...
Je poursuis mon but, avec courage et détermination
OK

Si je poursuis mon but avec courage et détermination, je risque d'arriver.
OK

Serai-je heureuse alors, contemplant avec émotion la ligne d'arrivée, qui a suscité tant d'efforts?

Euh...c'est une bonne question...

D'un côté il y a le rêve, l'espérance, le but qu'on souhaite tant atteindre
De l'autre la réalité...

toute crue
toute nue

Je me demande ce que je préfère: rêver d'un improbable futur, m'atteler à une longue tâche, m'y mettre avec fougue, enthousiasme, persévérance, et courage...

ou arriver enfin à destination, mais risquer d'être déçue, de perdre mes illusions sur une réalité finalement terne ou décevante, qui ne méritait pas tant d'efforts, un événement dont je me faisais une fête, passé si vite, très vite, trop vite...

J'ai parfois de la peine à clôturer un travail, de peur de connaître le désenchantement
Et il m'arrive de lanterner, de ne pas arriver à boucler un projet, d'hésiter à le terminer. Définitivement!
Quand il n'est pas terminé, tout est encore possible, on peut continuer à rêver...
Quand c'est fini... c'est fini...

Photo Coumarine

23 commentaires:

  1. Et pourquoi ne vas tu pas vers les choses en te demandant ce qui t'attend là, au lieu de l'imaginer? Oui, on peut parfois être déçu, c'est vrai, mais on est content d'avoir bougé, d'avoir été voir. On sait, alors. Au lieu de penser que ce sera comme ça, ou autrement ...

    On est toujours un peu déçu. Ce n'est jamais ce qu'on croyait. Mais au moins, on n'est plus celle qui n'en a aucune idés...

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  2. Mais quand c'est fini ça peut recommencer sur autre chose.

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  3. @à vous deux
    je dois être une spéciale alors...j'ai toujours de la peine à "terminer" un projet... à tourner une page.
    Comme ça que j'ai plein de trucs en cours...
    Mais c'est pas grave hein!
    (parfois je me dis, mais pourquoi j'ai écris ça? Je devrais me méfier de ce que j'écris comme ça le soir
    La photo faite l'AP même m'avait inspirée: le reflet est bien plus beau que la réalité...
    Bonne journée à tous...

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  4. Ben tu vois Coum', les bouddhistes (et d'autres surement) disent que le but c'est le chemin. Ce qui compte ce n'est pas ce que tu éprouveras quand tu auras abouti, mais bien la satisfaction que tu as à réaliser - ou pas - ton objectif - et donc à en changer si nécessaire.

    Si tu veux aller à St Jacques de Compostelle, tu peux prendre l'avion (enfin, en ce moment c'est assez complexe) ou cheminer avec ton bâton sur le chemin des pèlerins. Tu peux aussi t'arrêter avant les Pyrénées. L'essentiel n'est-il pas d'être présent à son présent et en accord avec soi-même ?

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  5. Bonjour Coumarine

    Comme Luc, j'allais t'écrire que c'est le chemin qui est essentiel, c'est le lieu de nos avancées, de nos reculs, de nos peines et de nos joies. C'est le chemin qui nous fait naître à nous même.

    Pour ce qui est de terminer des travaux j'avoue te ressembler et avoir beaucoup de peines à savoir dire que j'ccepte de considérer le projet comme terminé. J'y vois du perfectionnisme, l'angoisse du "nid vide", la crainte de décevoir. Et puis, la création peut-être un labyrinthe où je me perds volontaire, inconsciemment, par fuite ... En ce qui me concerne pour un certain projet que je n'ai pas mené à son terme, je sais qu'il y a eu blocage parce que je me sentais indigne du titre d'honneur et d'accomplisssement qui allait avec, la sensationt très forte que j'essayais d'échapper (de renier) à "ma caste", ma condition

    Désolée, mes contradictions ne vont pas t'aider, et j'ai bien conscience d'user de ton blog pour avancer vers moi.
    Bonne semaine.

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  6. j'aime bien ce que tu dis... !
    Finalement, dans la vie, on dit beaucoup plus qu'il faut « avoir des projets », et on insiste moins sur le fait de les réaliser...
    comme si le projet nous tenait plus en vie que son accomplissement.
    Je veux bien que "la vie soit le chemin", mais avancer sans but sur celui-ci... Est-ce cela vivre...

    Quant à la réalisation, au but atteint, ton texte me faisait penser à ces naufragés qui luttent contre les flots, avec l'énergie du désespoir, puis, lorsque sauvés, ils arrivent sur la plage... le but est atteint, et... ils y meurent d'épuisement !
    ça donne à réfléchir...

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  7. @Luc... je vis de tout coeur (du moins j'essaie) l'instant présent.
    Mais l'instant présent c'est parfois pouvoir finaliser un travail..
    Et il m'arrive de revenir en arrière, par ex de lire et de relire une travail en vue de la publication
    Parfois j'ai vraiment de la peine à laisser partir l'enfant!

    @Nicole...voilà! ce que tu dis dans ton 2ème paragraphe... c'est exactement ça!!!
    merci...

    @Alain...oui mes projets je dois veiller à les mettre en acte, à les finaliser
    Mais faire cela, c'est accepter de m'en défaire, et ça c'est pas si facile que ça: je perds le contrôle

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  8. Tout dépend du but.
    Si c'est la réalisation d'une oeuvre littéraire ou artistique... quel bonheur quand c'est fait et réussi!
    Le désir de continuer, de persévérer, de poursuivre, d'entreprendre quelque chose de nouveau est renforcé.
    Mais il y a des oeuvres d'un type particulier qui ne sont jamais finies ,qui demandent sans cesse un réajustement, une remise en question ou un réengagement personnel et qui ne dépendent pas uniquement de notre raison ou de notre volonté.
    Ce sont des oeuvres immatérielles. Ces oeuvres là ne nous mènent pas vraiment à une destination définitive où on pourrait se dire :" Voilà maintenant enfin, j'y suis".
    Comment vas-tu?

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  9. Je reviens de féliciter Co de Contes (en lien sur mon blog) pour sa participation aux 10 km de Nice. La course à pied est une école excellente pour les gens comme moi, comme toi, car je ressens souvent ce que tu exprimes aujourd'hui. Là,dans l'effort, il faut se projeter, se ramasser sur soi-même pour mieux tendre vers le but, l'objectif que l'on s'est fixé. Et alors, quel bonheur de passer la ligne d'arrivée! Oui, courir m'aide beaucoup à finaliser, et à transcender une souffrance, car, comme je l'ai souvent dit sur les blogs, ça et là, mon animal totem est le papillon. Comme lui, je volette, je butine, incapable de me fixer sur une seule passion, une seule activité. L'éclectisme, le dilettantisme, sont ma façon d'être. J'aime découvrir, j'aime expérimenter, éprouver de nouvelles sensations ,apprendre de nouvelles techniques.Du coup, j'aime les débuts, je déteste les fins.La fin du stage, la fin du livre, la fin du film, la fin de l'année scolaire, la fin des vacances... J'aime aussi les préliminaires beaucoup plus que l'explosion finale.Il n'y a que peu de temps que j'ai réalisé que la fin de quelque chose est toujours le début d' autre chose!...Et si tu essayais le footing, chère Coum? (clin d'oeil)

    Célestine

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  10. cette photo illustre bien ce que tu dis dans ton billet (et est très belle, bravo). Mais à force d'atermoyer, ne risque-t-on pas de se décourager et finalement de n'aboutir à rien? C'est curieux, en ce qui me concerne, j'ai une telle satisfaction à atteindre mes objectifs, à isncrire le mot fin et pouvoir démarrer autre chose pour mieux avancer. Sans doute parce que tant de choses m'attendent qu'il faut que je m'y attelle immédiatement afin de ne pas me laisser submerger...

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  11. @Charlotte... en fait je parle de la réalisation d'une oeuvre littéraire, que j'ai bcp de mal à laisser partir... toujours envie de relire, de corriger etc...
    et par ex en ce qui concerne les enfants... jamais fini!

    @Célestine...tu m'apprends quelque chose: j'ignorais que ton totem était le papillon
    J'aime aussi beaucoup les débuts, qd l'excitation est à son comble, que l'enthousiasme est présent à 100%
    (à propos de footing... tu sais que je m'oblige à marcher 40 min par jour? très bon pour moi...)

    @Delphine...merci du compliment sur ma photo. En fait j'aime beaucoup prendre des photos, essayer de saisir un instant volé, ignoré
    Plus que hésiter, reculer, c'est laisser partir qui m'est difficile

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  12. Il paraît que si l'on ne rêve pas on meurt. Donc la réalité a besoin d'être (entre)tenue par le rêve pour être réelle. Etonnant, non ?

    (Ah oui, bravo pour avoir viré "petites" et "inutiles". Du coup, chère NV, je m'en vais vous répertorier convenablement dans ma blogroll.)

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  13. Pourtant une tarte c'est mieux quand elle est cuite :)
    Je plaisante mais oui bien sur....mais rien n'est jamais fini puisque la fin c'est le début d'autre chose, c'est sa base, c'est son tremplin.

    Belle journée à tous!

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  14. @Christophe...idem même chose
    je veux dire que vous êtes désormais dans ma blogroll... vous savez que c'est votre commentaire qui a été à l'origine de ce "virage par dessus bord"...

    @Yog... je t'ai ajoutée aussi: même si je laisse rarement des commentaires, le plus souvent tes billets m'intéressent bcp. Je lirai avec plus de temps celui que tu consacres à A. Comte Sponville

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  15. J'ai tranché depuis longtemps.... je préfère de loin les possibles à leur réalisation ! Un rêve atteint n'est plus un rêve, c'est juste un souvenir, pas toujours à la hauteur des émotions qu'il a suscités....

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  16. To travel hopefully is a better thing than to arrive, disait Stevenson... pour moi aussi, c'est le cheminement qui l'emporte sur le but. Mais je suis bien consciente de l'ambivalence de mes sentiments à cet égard, par exemple quand j'entreprends un projet, j'ai hâte de l'avoir terminé, mais en même temps je n'ai pas envie de le voir fini, peut-être parce que très souvent, le résultat ne me satisfait pas entièrement et j'ai toujours le regret de ne pas avoir fait mieux...

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  17. Je lis dans les commentaires que finir quelque chose, c'est pouvoir en commencer une autre; tout à fait vrai, mais il y a cet entre-deux et son angoisse du vide qui fait qu'on a du mal à lâcher son oeuvre, son enfant, son travail, ses idées, ses certitudes...etc... pour repartir sur de l'inconnu...

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  18. L'important, n'est-il pas d'être en paix avec soi-même et d'aller au rythme qui convient ? Prendre le temps de faire les choses, prendre plaisir à les terminer, et prendre plaisir à refaire des projets pour les suivantes ?

    (une belle photo d'un endroit que je reconnais !)

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  19. J'ai lu un jour,
    Ou alors c'est quelqu'un qui me l'a dit
    Enfin je ne sais plus.

    "Peu importe le but, l'important c'est le voyage".

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  20. Annick, j'ai cité cette phrase un jour sur mon ancien blog: elle est de Gao Xingijan

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  21. Alors c'est chez toi que je l'ai lu.

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  22. sans doute Annick...toi la fidèle lectrice ;-)))

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  23. Bonjour Coumarine,
    "Si je poursuis mon but avec courage et détermination, je risque d'arriver".
    "Je risque d'arriver".
    C'est une formulation que je trouve excellente.
    Elle dit tout.
    Est-ce un des moteurs de la fameuse "procrastination" ? C'est bien possible.
    Il y a bien cette idée que l'important, le beau, c'est le voyage.
    Je crois que je comprends bien la question de la déception, et j'ai le sentiment que c'est quelque chose dont je ne souffre plus trop. J'ai le sentiment que (grosso modo hein :-) ) je ne suis plus déçu, à l'arrivée.
    En revanche, et là où ton texte fait singulièrement écho pour moi, ce qui nourrit sans doute ma propre "procrastination", c'est que l'arrivée marque la fin des possibles. Tant bien même l'on n'est pas déçu. C'est paradoxal parce que d'autres possibles s'ouvriront alors, d'autres chemins pourront être empruntés depuis cette "arrivée" qui sera sans doute tôt transformée en nouveau "départ", mais... les possibles qui jalonnaient le premier chemin, eux, sont clos. Et ça, pour moi, c'est comme une petite mort. Là, il y a une angoisse dont je ne parviens pas encore tout à fait à me délivrer. Et qui me fait pour le coup prolonger les chemins au-delà du nécessaire, jusqu'à... piétiner parfois.
    Quelque chose comme ça.
    Une immaturité anxieuse à apaiser !
    J'aime beaucoup ton texte ;-)
    Je t'embrasse,
    Signé : l'intermittent de la toile :-)))

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