jeudi 12 novembre 2020

Assise au bord de ma vie

 Je pensais que j'écrirais un petit truc aujourd'hui

oh! pas grand chose, juste un petit truc,

juste quelques mots pour donner de mes nouvelles

et... je n'y arrive pas: les mots restent coincés 


Ecrire m'est devenu difficile. Très.

Parfois, souvent même, je me mets à mon clavier..... je cherche au fond de moi les mots pour exprimer ce que j'aurais envie de dire. Mais rien ne vient. Alors j'abandonne une fois, deux fois, dix fois...

Pourtant je fais comme j'ai souvent conseillé de faire lors des ateliers d'écriture que j'animais: mettre les doigts sur le clavier et ... on verra bien les mots qui finiront par venir: ce seront les bons pour aujourd'hui et ils introduiront ceux de demain ou du jour d'après...

Ma vie s'est comme coupée en deux depuis mon hospitalisation due à la maladie qui, en plus de Horton, m'est tombée dessus: il y a l'avant, et il y a l'après! Je dois réapprendre à marcher sans tomber, retrouver un peu d'équilibre. 

J'ai perdu le sens de l'humour, et cela c'est vraiment dommage. Evidemment l'actualité n'est pas pour me rendre le moral

Comment faire pour retrouver un minimum de goût de vivre? C'est une question sérieuse que je me pose


peinture de Léo Spilliaert peintre que j'aime beaucoup!





14 commentaires:

  1. Tu es venue quand même :-)
    En te lisant, j'ai pensé à ce très beau texte que j'ai découvert par hasard il y peu, de Jeanne Orient que tu connais je crois. Il m'est troublant en ce que je m'y retrouve (au moins en partie, et même en entier à dire vrai), et je crois que tu peux t'y retrouver aussi. Je le mets ici :


    "On les appelle « les bouleversées ». Elles sont belles, lumineuses, vaillantes, présentes. Pourtant une part d’elles s’est mise à flotter entre deux temps, entre deux mondes, entre elle et elle.
    On les reconnaît à ce sourire qui est un mélange parfois de douceur et peut-être d’un « remontant » qui aide à continuer la vie. On les reconnaît aussi à cette façon de garder la main sur le cœur. Une main seulement. Mais qui semble le tenir. Qui semble prendre appui aussi.
    Et puis elles ont ce regard qui fixe quelque chose ou quelqu’un qui n’est pas dans le champ de vision.
    Elles sont là comme si de rien n’était. Et puis, il y a fuite, il y a rumeur et l’on comprend qu’elles ont traversé une frontière de non-retour.
    Les bouleversées sont des femmes très fortes. Combien il faut de force pour vivre double. Pour vivre « doublée ». Car elles ont été doublées par cette part de destin qui a fait basculer la vie. Tragique parfois cette bascule et d’autres fois juste comme une lézarde mais qui est irréparable.
    Les bouleversées se reconnaissent de loin. À leur démarche un peu aérienne, un peu en déséquilibre. Il y a aussi en elles comme une urgence, un état d’urgence permanent qui les fait asseoir au bord des chaises, en bordure des lieux, comme s’il fallait courir très vite. Comme si un état d’alerte permanent les habitait.
    La gestuelle est toujours gracieuse. Le temps jadis, celui de la jeune fille en fleurs, continue comme un halo flou à ourler de toutes parts la silhouette.
    C’est en Afrique que j’ai entendu pour la première fois ce mot « bouleversée » qui décrivait une femme :
    « Tiens, voilà la bouleversée. Faites-lui place ».
    J’étais petite. J’avais oubliée. Puis est venu ce temps où je me suis mise à les reconnaître aussi. Ce temps où à mon tour je sursautais, me poussais et faisais place « à la bouleversée »."

    La bouleversée que tu es s'est posée un temps, au bord de sa vie, parce qu'il faut qu'elle se rassemble. Tu es venue jusqu'ici, tu te relèves, doucement, et tu vas repartir. Il faut tenir encore un peu.

    Je t'embrasse avec beaucoup, beaucoup de douceur et d'affection. ♥

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  2. "Apprendre à trébucher, Intégrer les faux pas, En faire sa danse. Apprendre la marche imparfaite de tous ceux qui ont dans le corps un poids qui se déplace et les entraine. Sans qu'ils y puissent rien. Et danser avec ça. Tous. Des semblables. Qui tentent de rétablir l'équilibre. A chaque pas. Entravés, empêtrés dans les vies et les histoires qui s'agrippent, déséquilibrent." (Jeanne Benameur)

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  3. Peut-être parce que tu te "raccroches" à l'écriture.
    Peut être parce que c'est quelque chose d'autre qui t'aiderait actuellement, et que tu ne le sais pas encore, et que tu dois le trouver.
    Le truc, c'est que c'est comme le bonheur : on ne le sait qu'après
    Mais je ne doute pas un instant que tu finisses par trouver la petite lumière
    Merci en tout cas de tes mots, qui, égoïstement, me rassurent
    Je te serre dans mes bras, fort. Très.

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  4. Chère Coumarine, déclarer tout de go qu'on a perdu le sens de l'humour, c'est déjà en avoir retrouvé un peu !
    Ta désolation me peine et franchement, en dépit de ses qualités et de l'adoration que lui vouent l'Adrienne et mon épouse, Spilliaert ce n'est pas le meilleur choix pour se remonter le moral. T'as pas un petit Breughel quelque part dans un coin ?
    On est avec toi, courage !
    Je t'embrasse.

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  5. À la question que tu poses la fin, je proposerai un moyen parmi d'autres assez facilement accessible : choisir et fréquenter des personnes qui ont le goût de vivre. Personnes que l'on connaît, mais aussi d'autres de par leurs œuvres : des livres, des peintres, de belles choses inspirantes, etc.…
    et puis se laisser faire. Laisser faire l'osmose.
    Il n'y a pas que le covid 19 qui soit contagieux, le goût de vivre peut l'être beaucoup plus et beaucoup plus bénéfique évidemment… il faut pour cela se mettre sous la contagion des goûteurs du vivre.
    Et franchement, le peintre que tu cites… on ne peut pas dire qu'il inspire les délires de la joie de vivre ne l'ayant pas lui-même… son œuvre en témoigne à chaque tableau. Des paysages déserts… de la solitude… des pendus aux arbres, des cadavres, des angoissés, des yeux exorbités.
    Une exposition lui est consacrée en ce moment au musée d'Orsay (enfin si on peut y aller un jour…) l'exposition s'appelle : « lumière et solitude ». Je comprends que pour attirer les gens on ait mis le mot « lumière ». Moi je pense que l'expo devrait s'appeler : « angoisse et solitude ».
    Donc je rejoins assez Walrus dans son opinion.
    Disons qu'il y a aussi : Chagall, Matisse, Turner, Arcabas, et bien d'autres…

    Mais comme tu te poses toi-même la question de ce goût, je suis sûr qu'il y a en toi un certain nombre de réponses qui attendent que tu leur donnes voix au chapitre…

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    1. Il a pourtant des marines qui ressemblent fort à ce que je connais de la mer au couchant... http://www.artnet.com/artists/l%C3%A9on-spilliaert/marine-jBw7Addn5ooakHd28KyM1A2

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  6. Je suis sûr que ton humour est juste au repos ! Comme ta joie de vivre! Tu viens ici poser tes mots c’est un bon signe! Douces pensées...

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  7. Les problèmes de santé peuvent vraiment parfois pourrir la vie. Comment y faire barrage ?Chacun a son truc car chaque cas est particulier. Ce temps de confinement est un temps de paresse . Perso cela ne me gêne pas. Je relis des livres que j'ai lu il y a longtemps et c'est une nouvelle découverte passionnante. J'ai ainsi relu tous les" Philippe Labro" que j'ai.8. Quel homme extraordinaire.
    Pour l'humour je te conseille de lire Alainx! Il est très doué !
    Pour te plaindre ( tu en as bien le droit) faut choisir une bonne personne bien écoutante qui ne porte pas de jugement.C'est dommage que mon psy est mort parce que lui il avait vraiment le don de l'écoute.
    Enfin et surtout le mari les enfants et les petits enfants c'est leur présence affectueuse qui fait un bien fou.
    Oui, fais la liste de ce qui te fait du bien...
    Bonne chance à toi.

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  8. Reprendre l'écriture est déjà un grand pas ! La vie est un bien précieux et il est bon de garder espoir pour des jours meilleurs car il y aura forcément des jours meilleurs. Ne pas hésiter à profiter de tous les petits plaisirs qui se présentent, les savourer, les respirer.

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  9. UN ENORME MERCI pour vos commentaires, tous très intéressants!
    Je sors d'une période de silence, incapable d'écrire un seul mot
    Mais le désir revient petit à petit...

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  10. Mais tu as écrit finalement, tu as remarqué ?
    Tu es donc sur la bonne voie.
    Pour le reste, j'aurais répondu comme qu'Alain, s'entourer de personnes et de choses positives, qui te font du bien. Et s'offrir des petits plaisirs...

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  11. Et pourtant tu es venue Coumarine, et pourtant tu as écrit ! L'envie va revenir, tu aimes tellement les mots, et ils ont tellement besoin de toi ! (sourire)
    Je t'embrasse très fort, Coumarine.

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