lundi 21 octobre 2019
Une histoire vraie
Elle marche, on va dire, courageusement! Pas vite, non. Et bien sûr elle a les yeux fixés au sol. Car elle doit ne rien rater de ce qu'il se passe au sol. (C'est fou ce qu'il y a de trucs qui encombrent les sols noirs de vernissage) Avec la peur d'être cognée, la peur de se cogner. Cette peur ne la quitte jamais. Car elle ne voit pas les gens qui viennent sur sa gauche.
C'est simple, elle ne les voit pas, ne les verra plus jamais!
Tout est trouble, tout est flou... ou plutôt plus rien n'existe, son monde est amputé de moitié: sur la gauche, vraiment à gauche il n'y a même plus de trouble ni de flou! Il y a le noir de noir. Mais non! pas le chocolat, vous comprenez quand même...!
Et là plus loin marche son compagnon, la tête en l'air, joyeux et sifflotant. Elle l'entend siffloter mais il n'est pas encore entré dans son champ de vision, non, pas encore; ça va bientôt venir mais là pas encore. Et elle est un peu irritée de ne pas le voir car lui l'aide à se mouvoir dans la foule
Ils sont allés au vernissage d'une peintre et d'une sculptrice. Beaucoup de monde. Les seuls éclairages sont dirigés sur les toiles ou les sculptures. Et des dénivelés un peu partout dans cet espace immense et noir de noir. Soudain deux trois marches que rien n'avertit et qu'elle ne discerne pas... ben oui! je l'ai dit, c'est noir de noir! Elle trébuche, une fois deux fois... il lui est arrivé de tomber
Je vais vous dire, elle déteste ça!
Ces vernissages qui rassemblent du beau monde, où les gens bon chic bon genre regardent à peine les oeuvres, circulent en cherchant le verre et les petits fours, s’exclament en reconnaissant l'une ou l'autre personne connue
Alors elle a laissé son compagnon regarder tout à son aise, et elle s'est terrée dans un coin.
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Coum, je tenais à te dire que ton billet m'a profondément émue. Je t'embrasse.
RépondreSupprimermerci chère Nicole, ce commentaire me touche très fort!
Supprimerje comprends
RépondreSupprimermerci! j'ai besoin de me sentir comprise
SupprimerTa hantise que je comprends si bien...
RépondreSupprimeralors toi! tu es sans doute celui qui comprend le mieux (hélas pour toi!)
SupprimerOn peut comprendre celui qui souffre mais on ne peut jamais se mettre à sa place.
RépondreSupprimerQuand on a une bonne vision on ne sait pas la chance qu'on a et tu nous le fais réaliser. Merci ma Coum, bisoudoux.
RépondreSupprimerah Praline quel gentil commentaire qui fait du bien!
SupprimerTristesse de se sentir incomprise !
RépondreSupprimerce qui fait du bien c'est de se sentir rejointe dans son problème
SupprimerDevoir réussi mais quel triste souvenir.
RépondreSupprimerchère Madame Chapeau, il ne s'agit pas d'un souvenir, mais du présent, bien présent
SupprimerMerci pour l'appréciation!
Désolée. J'avais lu au premier degré. Pas imaginé votre quotidien. Courage.
SupprimerL'attention à chaque pas, une sorte d'épreuve continuée, surtout dans la foule.
RépondreSupprimerPour une autre raison, je connais.
Mais c'est mieux que rien. Du moins il me semble.
"L'attention à chaque pas, une sorte d'épreuve continuée, surtout dans la foule."
Supprimerune sorte d'épreuve continuée, oui c'est ça!
C'est mieux que rien écris-tu? oui tu as raison avoir un seul oeil est mieux que se retrouver aveugle
Merci pour ton commentaire. Je t'embrasse
Une histoire "habitée" en quelque sorte...
RépondreSupprimerJe t'embrasse !
oui une histoire hélas souvent habitée par la peur
SupprimerJe t'embrasse aussi, cher Walrus!
Je crois que cela est difficile de se mettre complètement à la place de l'autre. Je compatis vraiment !
RépondreSupprimermerci daniel. Compatir est formidable!
SupprimerJe comprends, ma chère Coumarine.
RépondreSupprimerEn te lisant, j'ai pensé au compagnon de ma soeur qui a aussi de gros problèmes de vue, je crois qu'il ne voit pas non plus sur le côté gauche. Entrer dans une pièce sombre (par rapport à la clarté de l'extérieur) le dérange beaucoup, il doit attendre que ses yeux s'habituent. Il trébuche aussi car il ne voit pas bien le sol. Mais il voit de ses deux yeux. J'imagine bien combien cela doit être compliqué et irritant pour toi. Et je compatis, ma chère Coumarine. Je t'embrasse très fort.
merci pour ce témoignage de ton beau-frère, chère Françoise, qui ressemble un peu à ce que je vis.
SupprimerMerci de compatir, tu es une femme formidable!!!
Dépistez vous!
RépondreSupprimerc'est ça! je vais faire un dépistage du sida...................!!!!!
SupprimerTrès émouvant, Coumarine.
RépondreSupprimermerci val
Supprimerj'ai lu ton texte et je viendrai mettre mon grain de sel!
La maladie amène bien des deuils, c'est certain… vraimentpas facile !
RépondreSupprimerJ'ai terminé "Mon rendez vous avec Horton". J'ai fait une petite recherche sur google juste pour voir. J'ai écrit "Horton témoignage" et un article au sujet de ton livre est sorti en 3e position. Super! les personnes qui cherchent auront au moins ton témoignage à toi à lire et c'est tellement important lorsqu'on en a besoin. Cette maladie arrive toujours tout d'un coup, ou presque. Moi j'ai eu de la chance car mon médecin était au courant des symptômes de cette maladie. Alors aussitôt que j'ai parlé de maux de tête avec sensibilité au cuir chevelu, et perte pondérale importante (10 kg en 1 mois), elle a prescrit une analyse sanguine sur le champ et ensuite prélèvement de l'artère temporale. Effectivement, cellules géantes et vitesse de sédimentation au top du top. Très très malade, très découragée aussi. Dans ton cas, je ne comprends pas que le médecin n'ait pas agi plus vite. "Diplopie" c'est l'urgence number one, il me semble ??? Je me suis beaucoup reconnue dans ton livre (tellement bien écrit d'ailleurs), mais sur une échelle de 1 à 10, tu es à 10 et moi à 6. Je n'aurais jamais supporté le traitement que tu as reçu. J'ai eu besoin de doses dix fois moindres et déjà !.... kéa
merci kéa pour ton témoignage!
SupprimerJe savais déjà que la maladie de Horton m'avait frappée fort! (par rapport à d'autres) Hospitalisée j'ai eu des doses impossibles de cortisone: 1000mg de cortisone par jour pendant une semaine
Je peux le dire (en fait puis-je le dire?) j'ai vécu des jours horribles
Par après et au fur et à mesure les doses ont diminué, mais la cortisone m'a laissé dans un état lamentable, dont je ne suis toujours pas sortie
Bon c'est bien parce que tu en parles ici, mais je ne vais pas m'étendre davantage sur ça. C'est mon problème, il me faut le gérer au jour le jour
J'ai de la chance, le médecin en médecine interne qui me suit depuis 8 ans, est formidable et m'aide bcp!
Merci chère kéa. Allez, on va se battre ENSEMBLE, et ça va aller comme dirait l'autre!
et merci de dire que c'est bien écrit: l'écriture, cela reste important pour moi!
SupprimerTerrible cécité de ceux qui sont là pour voir et être vus et sont imperméables à la détresse pourtant là, sous leurs yeux...
RépondreSupprimerTa démonstration est implacable.
Je t'embrasse tout doucement♥
tu sais ma détresse, personne ne peut la voir: extérieurement j'apparais comme tout le monde...
SupprimerC'est très rare que j'évoque mes problèmes
Merci La Baladine, merci pour ce commentaire lucide et doux à la fois...
C'est sans doute que je me suis sentie concernée... même si ça n'est pas comparable... mais je sais le gouffre qui existe entre ce qu'on montre et ce qu'on vit...
Supprimerje t'embrasse fort
SupprimerJe vous embrasse aussi, toutes les deux, au sens littéral (je vous prends dans mes bras)
Supprimer"Mon rendez-vous avec Horton" que je viens de terminer m'a beaucoup touché. Tout au long de la lecture je me sentais avec toi. Ton écriture à la fois simple et vraie sera une aide précieuse pour les personnes prises dans ce couloir de souffrances. Comme je suis proche d'une personne, que tu connais d'ailleurs, ayant cet intrus dans son corps je reconnais les aléas, les difficultés, les souffrances qui s'installent au quotidien. Un livre qui touche à une profondeur, une intériorité que chacun vit avec ou sans maladie.
RépondreSupprimermerci Maty d'être venue ici pour me donner ton impression suite à la lecture de mon libre!
Supprimeron m'a déjà dit que ce livre pouvait toucher tout un chacun, malade ou non!
Il pousse à la réflexion, avec la dose d'humour, ce qui ne gâche rien, bien sûr!
C'est très joli ce lapsus Coumarine...Mon libre au lieu de mon livre...
Supprimerc'est vrai que l'écriture libère !
Merci pour ce sourire que tu me donnes. Et bravo pour ton texte.
Bisous
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
est-ce un lapsus ou une simple faute de frappe?
SupprimerN'importe finalement!
Je suis heureuse de t'avoir fait sourire, bisous aussi!
J'ai oublié de signer... Maty
RépondreSupprimer;-)
SupprimerCombien de fois suis-je venue sur cet article? Et je n'avais rien écrit!!! Honte sur moi.
RépondreSupprimerJe crois que c'est parce que j'ai pensé trop fort. Je t'embrasse, ma Coum.
je t'embrasse aussi très fort, chère Ambre
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