Il est six heures du soir, l'été.
Exercice où il s'agit d'étoffer votre texte autour de la phrase tirée du premier roman de Jean Giono - Colline - 1929.
Il est 6 heures du soir, l'été
Le vent a soufflé en tempête toute la journée. Adèle n'a pu dépendre son linge à temps, son beau linge fin qu'elle venait d'étendre sur le fil avec amour et soin. Il est resté là, à se balancer furieusement au gré du vent violent et l'un ou l'autre se sont envolés comme de pauvres chiffons. Il était trop tard pour se risquer à sortir. La pluie est tombée en trombes, inondant en peu de temps l’arrière cour: les pluies et le vent, une catastrophe pour le linge fin d'Adèle!
Elle contemple sa lessive, le coeur serré. Ce qui est resté sur le fil ne ressemble plus à rien, ce ne sont plus que des loques, sans forme et sans âme, déchirées, effilochées de partout.
Remettre ces sous-vêtements, hier encore si affriolants, il n'en sera plus question, ni les petits hauts qui mettaient sa jeune poitrine en valeur.
Adèle contemple le désastre et se demande comment elle va se débrouiller: ce soir elle reçoit son bel amant, celui qu'elle préfère, celui qui la fait grimper tout en haut du ciel bleu, quand il est bleu!
Elle pense soudain: et si je me déguisais en clocharde, en réfugiée syrienne qui a fait une traversée mouvementée sur un rafiot déglingué? Ben oui! Son bel amant est soucieux de ces gens, il se dévoue pour qu'ils soient accueillis valablement. Donc cela ne devrait pas poser de problème...
Oui c'est cela se dit-elle, elle enfilera ces loques sans forme, les unes sur les autres et accueillera son amant avec les mille sourires aguichants dont elle a le secret!
Adèle est satisfaite de son idée, qu'elle trouve finalement géniale: elle fera ça ce soir, puis demain ou après, elle aura l'occasion d'aller à la ville acheter ce qu'il faut
Solène relit ce texte tout-à-fait insipide et se demande ce qu'a avalé sa collègue pour écrire de pareilles niaiseries: c'est en plus un texte qui se veut une ouverture vers de l'érotisme, mais qui passe complètement à côté!
Comment va-t-elle pouvoir le dire à Adèle, sans l'offenser, sans la décourager dans ses efforts d'écriture? Mais elle ne peut quand même pas lui faire des compliments pour ce texte qui n'en est pas?
Bon elle verra demain... ce soir elle abandonne! Trop fatiguée!
je me disais aussi, en lisant la première partie, Coumarine a écrit ça?
RépondreSupprimermais ouf, non ;-)
bien joué!
comment? c'est si mal écrit la première partie? moi qui me suis donné bcp de peine.... ;-)
SupprimerMême si Coumarine n'est pas satisfaite de ce qu'a écrit Solène, Coumarine a écrit et c'est celà le plus important.
RépondreSupprimerBises
j'avais promis à un ami d'écrire, je l'ai fait, je suis contente!
SupprimerJoli texte sur la difficulté d'écrire.
RépondreSupprimerah! merci heure-bleue! tu as saisi la quintessence de ce petit texte!!!
SupprimerSolène pourra lui dire "tu sais, Marc Lévy et Guillaume Musso se vendent, ça peut marcher..."
RépondreSupprimerah ben tiens! ils ont du succès ces deux là!!!
SupprimerL'important, c'est d'écrire ! Ensuite, on peut améliorer. Pour l'érotisme, on repassera en effet !
RépondreSupprimerMerci, Coumarine.
autrefois j'adorais écrire "érotique"
Supprimermais bon... j'ai presque oublié comment c'était ;-)
Quand même : ça fait longtemps que je n'avais pas lu le mot « loque » employé dans son sens premier.
RépondreSupprimerComme quoi il arrive encore que le « loque–naisse » et pas seulement en Écosse où l'on croit à tort qu'il n'y a que des petits pois sur les kilts (comprenne qui peut…)
au moment où j'ai écrit le mot loque, je me suis dit que aie ouille c'est sans doute un belgicisme!
Supprimermas les belgicismes sont super la plupart! Donc...
Je ne crois pas que ce soit un belgicisme...
Supprimerà moins que par chez toi on ne l'emploie encore fréquemment.
du côté de chez moi on l'utilise encore parfois dans son sens figuré de personne sans énergie.
De toute façon j'aime bien entendre des mots quelque peu surannés…
^^
Une pirouette réussie ! C'est très fort de faire semblant de mal écrire...
RépondreSupprimerje trouve aussi...;-)
SupprimerLe déguisement en clocharde me faisait bien rire... un ouragan qui va peut-être en déclencher un autre :-)
RépondreSupprimerben oui! ses vêtements selon ma version sont bien abîmés!
Supprimer"Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne", disait Colette ... ;-)
RépondreSupprimerMoi j'aime l'écriture de Solène.
RépondreSupprimerAu fait, celui qu'elle préfère... Elle en a beaucoup ? J'aime bien cet amant qui a des idées sociales. Mais je ne suis pas sûre que le déguisement soit idéal, lui. En attendant, la chute est réussie, j'ai loupé ma participation mais je suis contente de t'avoir lue !
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