La femme à l'écart
J'attends. Je fais semblant d'écouter. Mais cela ne m'intéresse pas, ce dont elles parlent. La mode, ce n'est pas mon truc. Où reste-t-il? J'ai envie de fuir. Une légère nausée m'envahit. C'est ce biscuit que j'ai mangé sans appétit! Je ne tiens plus, encore dix minutes et je m'en vais!
J'attends toujours: là au creux de mon ventre quelque chose frémit que je connais bien: quelque chose de l'ordre du désir, quelque chose de l'ordre de la peur. Peur qu'il ne vienne pas, peur qu'il ne vienne plus. Allons faut plus que je pense à... A quoi pense-t-on quand on ne pense plus? On pense à lui, encore à lui, toujours à lui! Si cela continue, je vais devenir folle... il faut que je me calme, que je range mon chagrin au fond de ma tasse, et que je fasse l'effort de me raccrocher à la conversation, mais bien sûr, j'y arrive pas... je repense à lui...
La femme assise
mais oui, mais oui, cause toujours... je fais semblant de t'écouter, mais je t'écoute pas, si tu savais...
Je sais qu'il doit venir prendre le thé avec nous. Il n'est pas encore là, c'est curieux où reste-t-il?
Enlève tes mains de mes épaules, ça m'énerve, j’essaie de changer de position, mais tes mains reviennent toujours sur mes épaules. Comme des sangsues. J'en peux plus. Dans dix minutes je m'en vais, je l'attendrai dehors, ce sera mieux, on ira boire un thé tranquille sur la place toute proche. Il fait beau il faut en profiter!
La femme debout
Je dis n'importe quoi pour la garder assise devant moi, sous mon contrôle. Mes mains sur ses épaules... je la caresse l'air de rien: elle finira par s'en rendre compte, elle finira par aimer ça!
Elle finira par comprendre que je l'aime, que je l'aime comme une folle, que j'ai tellement envie de me blottir dans ses bras, de la caresser... de la...
Une scène à trois personnages... si on pouvait lire dans les cœurs, on serait peut-être horrifiés de ce q'on y découvrirait!
Bonjour Coumarine,
RépondreSupprimerIl y a de terribles expressions
"que je range mon chagrin au fond de ma tasse..."
C'est gris en tout cas... En demi-teintes, comme le tableau. L'humeur de ces dames. Eh oui, je serais curieuse de savoir ce qu'elles pensent vraiment...
il y a une sacrée différence entre ce qu'elles pensent vraiment et ce qui se dit "en réalité" lors de ce petit goûter
Supprimermerci Pivoine, je pensais mettre un commentaire sur ton texte aussi!
De l'impossibilité de communiquer et du désespoir amoureux... Toutes les trois amoureuses mais d'un amour qui semble difficile à vivre voire impossible pour l'une d'elles... Douloureux.
RépondreSupprimerest-ce que l’amoure n'est pas souvent difficile à vivre?
SupprimerIl faut le construire, l'entretenir, et non! ce n'est pas facile!
Un amour impossible j'ai beaucoup aimé.
RépondreSupprimermerci heure-bleue ;-)
SupprimerLa souffrance inextinguible et tue semble la chose du monde la mieux partagée...
RépondreSupprimeroui c'est vrai! une souffrance tue (qu'on ne dit pas, qu'on cache...) est dure à vivre au quotidien!
SupprimerJ'aime la façon dont tu as illustré ce dessin : ces pensées intérieures... Le jardin secret de chacune.. ce qui ne peut se dire... Ce que l'on n'ose pas dire.
RépondreSupprimervoilà! tu as bien perçu ce que j'ai voulu faire: un bout du jardin intérieur des trois femmes
SupprimerMerci Suzame
Des histoires d'amour fantasmées par des dames d'une autre époque…
RépondreSupprimerFinalement mieux vous les envisager dans sa tête puisque, paraît-il :
« les histoires d'amour finissent mal en général »
:-)
ben oui! certaines histoires d'amour auxquelles on croyait finissent mal
Supprimer;-)
tu vas bien au-delà des apparences et des évidences, bravo!
RépondreSupprimermerci Adrienne...
SupprimerTu poses un regard original sur ces trois femmes tourmentées aux amours peut-être impossibles.
RépondreSupprimerLa vie n'est pas un long fleuve tranquille
merci Gwen...
SupprimerDerrière les apparences, que se cache-t-il :-)
RépondreSupprimerc'est bien ça la question,peut-être même le problème ;-)
SupprimerJe ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui pousse tant d'imagination vers des choses tragiques... C'est vrai, quand on raconte une belle histoire gaie, tout le monde va dire "oui c'est gentil/naïf/bêta/mode bisounours" alors que si l'histoire se termine mal, tout le monde adhère!
RépondreSupprimerTa remarque est très intéressantes!je crois qu'on ne peut raconter des histoires qui intéressent vraiment avec rien que des "choses" positives.
SupprimerLe tragique, les difficultés font partie de la vie, on le sait et les lecteurs ont besoin de se retrouver dans ces histoires qui brassent le quotidien parfois bien douloureux des gens, peut-être même pour en sortir plus facilement puisque on ose l'affronter au travers d'une histoire!
Je pense écrire un billet à ce sujet!
Merci pour ce commentaire ;-)
Si nous pouvions deviner les pensées des autres, cela nous éviterait parfois de nous faire des illusions... Mais bon, toute chose n'est pas bonne à entendre...
RépondreSupprimerBonne soirée, Coumarine.