jeudi 12 février 2015

Vers demain

Je ne souhaite pas établir ici une chronique de la maladie qui touche mon mari. Sachez que c'est dur, douloureux  et que j'encaisse le coup. Je suis fatiguée au plus profond de moi-même.
En même temps, je suis devenue particulièrement attentive aux tout tout petits bonheurs du quotidien: le ciel bleu de ce matin, qui annonce le printemps, une invitation à dîner ce soir, après avoir fait manger mon mari, une écoute attentive et bienveillante du médecin ophtalmo qui prend au sérieux mes petites questions concernant mes précieux yeux...

Une cataracte secondaire s'est développée sur mon oeil valide. Il faudra une petite intervention pour arranger ça!  C'est pas grave, vraiment pas grave, juste que en ce moment j'aurais préféré qu'on ne touche plus à cet oeil, tellement peur qu'il ne soit définitivement abîmé: alors mon combat pour le garder, à coup de médicaments qui desservent ma santé, n'aurait servi à rien!...

Mais le médecin m'a dit et répété que ce n'était pas grave... je m'installe dans cette affirmation rassurante. De toutes façons j'ai le temps de m'y préparer, ce sera pour fin mars!

Ma vie s'est réduite à un univers restreint: un espace dans une chambre de clinique, un homme complètement dépendant sur son lit, l'accueil des visiteurs, accrocher les médecins neurologues pour en savoir plus

Les enfants qui comme moi s'inquiètent, qui chacun a pris sa part de responsabilité dans ce qu'il faut gérer,  chacun selon ses disponibilités et ses compétences, selon ses qualités humaines aussi

Chacun réfléchit aussi à l'impact de la maladie sur sa vie... Je ne peux pas m'empêcher de remarquer que nous avons tous les deux chopé une maladie pas si fréquente, autoimmune et qui nous est tombé dessus soudainement, sans aucun malaise préalable pour nous y  préparer!




peinture de Françoise Collandre "Vers demain"


16 commentaires:

  1. oui, oui, "accrocher les médecins pour en savoir plus", on connaît ça, si on a eu un être cher en clinique...
    bon courage, Coumarine! et n'hésite pas à venir dire ici ton ressenti, nous on t'aime aussi :-)

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  2. Qui sait Coumarine... peut-être as-tu besoin de chroniquer ce qui se passe, pour avoir un semblant de contrôle. Ou un vrai. Mettre en mots, cerner les émotions et les résumer en phrases aide, c'est certain! Tu verras bien si tu continues ou pas à écrire. Moi je ne viens pas lire chaque fois, et certainement pas animée d'une morbide curiosité, mais plutôt j'aime lire ton courage, ton passage d'un jour à l'autre, et comment tu tisses tout ça pour que du "beau" s'y capture comme dans un dream catcher.

    Oui, chaque bonheur est une petite fête, et oui, vous êtes tous touchés. Et tu avances un pas après l'autre...

    Courage!

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  3. Contente d'avoir de tes nouvelles...
    Et même là je te trouve courageuse de continuer à venir ici c'est que dire, transmettre doit alléger un peu le poids que tu portes en ce moment.
    Je pense beaucoup à toi Coumarine. Continue de garder allumer la flamme qui réchauffe en dedans c'est le plus précieux en ce moment pour traverser cette mer si agitée dans ta vie. Maty

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  4. C'est troublant ce que tu dis à propos de cette coincidence...mais ce n'est peut-être pas un hasard ? mais plutôt un moyen surprenant et émouvant de vous signifier tout l'amour qui existe entre vous.

    En ce sens, ton choix du tableau de Françoise Collandre est magnifique: un couple uni, qui vaincra l'adversité.
    ♥︎

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  5. Oui troublant comme le dit Célestine il en découle certainement bien des interrogations.
    Courage à vous 2

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  6. Je crains que l'augmentation de la fréquence des maladies auto-immunes ne soit liée à notre mode de vie qui augmente à la fois les polluants et l'asepsie du milieu de vie (voir les pubs Dettol), ce qui abaisse nos barrières immunitaires.
    Le reste, je le pense, relève du hasard, pas du signe.
    Courage, Coumarine, appuie-toi sur tous ceux qui, pour mille bonnes raisons, t'aiment et crois-moi, ça fait du monde !
    Bisous.

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  7. Je te l'ai dit "ailleurs" mais je tiens à venir ici t'assurer de mes douces pensées, de réconfort et d'amitié. Je t'embrasse.

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  8. Coumarine nous n'avons pas les moyens de tout anticiper et sommes autant les jouets du hasard que de la malchance, c'est dur de faire ce constat et on ne peut s'y résigner facilement. Ce qui ressemble à une forme d'acharnement nous rend plus palpables les événements auparavant insignifiants car habituels, anecdotiques voire anodins, mais nos perceptions sont chamboulées et nous voyons le monde différemment. Notre fragilité nous saute aux yeux, je pense à ce beau livre de jean claude carrière et que je n'ai jamais fini car je l'ai offert à la fille d'un de mes ami décédé prématurément, sans crier gare !
    Mais nos faiblesses ne sont elles pas le signe de notre humanité et ne nous font elles pas redescendre d'un piédestal d'invincibilité ( je pense encore au film incassable) , peu atteint par les aléas, risques et dangers qui entourent on est moins bien armé, en terme de résilience sans doute, et nos réactions sont souvent dictées par l'incompréhension, la difficulté d'accepter ce qui est. Vois tu si mes soucis durant trois ans furent notamment la résultante de mauvais choix, de responsabilités mal assumées ou d'investissements inconséquents, l'enchaînement quasi diabolique des événements m'a rendu perplexe , et malgré les séquelles, au demeurant pas rédhibitoires, j'ai essayé de puiser de nouvelles ressources pour faire face aux réalités incontournables qui s'appliquent selon le principe de réalité. Touché...mais pas par la grâce, par l'incompréhension de proches, chargés de reproches , je me suis senti parfois bien seul pour remonter la pente et puis ses efforts ont pris un sens nouveau, pas une rédemption, pour l'athée que je suis, mais au moins ma philosophie de la vie en a t elle été totalement bouleversée.

    C'est mon pauvre et modeste témoignage et je t'embrasse au milieu de ces tourments inquiétants , souhaitant juste te communiquer un peu de chaleur et de force.

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  9. Je ne connaissais pas ce foutu syndrome avant cette première évocation sur ton blog. J'ai vadrouillé sur le net pour en savoir plus. A la suite de quoi j'ai lu "le syndrome du bocal" de Claude Pinault, atteint lui-même par ce mal. Je t'en recommande la lecture pleine de punch et d'espérance. J'ai compris que ce Guillain-Barré était un truc gravement déboussolant. Cependant, j'ai juste compris, mais je ne suis pas à ta place ni à celle de ton homme. Aussi je ne m'aventurerai pas à te donner des conseils que tu portes déjà en toi. Par contre, je t'encourage à garder le cap comme tu sais si bien le faire, malgré tous ces tumultes qu'il est impossible d'anticiper.
    Comme toi, je m'interroge sur l'augmentation des maladies auto-immunes. Je rejoins Walrus dans mes suppositions : nous sommes à l'image de notre environnement, désatbilisés, déréglés par tant de facteurs malsains dont nous sommes les créateurs inconscients. Peut-être faut-il que nous soyons malades de notre immunité (j'en fais partie) pour comprendre enfin qu'il est grand temps d'agir... Avant qu'il ne soit trop tard pour humanité...
    Sans attendre, vivons, Coumarine, ces petits riens qui nous donnent à percevoir l'essentiel, ce rien du tout qui nous ouvre à l'amour de la vie.
    A tout bientôt. Mes pensées vont vers toi et les tiens.

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  10. Il y aurait sans doute bcp à dire sur les maladies auto-immunes et les raisons de cette "rupture de la tolérance au soi" qui les caractérise, mais ce n'est ni le lieu ni le moment...
    Restes que c'est une "spécialité en développement" de nos pays riches...

    Pour l'immédiat, c'est "ailleurs" que se manifeste ma présence à toi et ton mari.
    J'admire comment tu fais face à tout ça avec la puissance de tes forces faibles....

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  11. Courage. La maladie change notre regard sur le monde. Des choses insignifiantes deviennent importantes. On se raccroche à ces petits bonheurs comme tu le dis......Tout cela est difficile mais constitue aussi un puissant moyen d'évolution car nous sommes obligés de sortir de nos habitudes.

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  12. Tu dois gérer un énorme stress, ta souffrance, celle de ton mari et cerise sur le gâteau cette opération fin mars, je peux te rassurer pour l'opération, un ami vu dimanche a subi l'opération de la cataracte , ça dure dix minutes, il avait déjà subi une opération y a dix ans pour un décollement de rétine, et les progrès sont énormes...

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  13. Je cherche mais je ne sais pas quoi te dire sinon que je souhaite que tu aies quelqu'un près de toi qui puisse tout simplement t'écouter, pour que tu puisses raconter ton histoire sans que l'autre n'aie quoi que ce soit à dire, juste t'écouter. kéa

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  14. MERCI d'être venus!
    ne croyez pas que ce n'est rien
    c'est beaucoup... cela m'aide si vous saviez
    Mais je suis tellement épuisée... un énorme stress comme le dit Heure-bleue... alors je n'ai plus tellement le courage de répondre à vos commentaires

    Certains me trouvent forte, me le disent!
    Moi à l'intérieur de moi, je me sens faible, si faible, si fatiguée...
    Peut-être comme le dit Alain ai-je la puissance de mes forces fragiles

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  15. Tu verras (dans tous les sens du terme), maintenant, il n'y a même plus de piqûre.
    C'est un gel anesthésiant et tu papotes avec le chirurgien.
    (et c'est là que tu vas apprécier de n'avoir plus qu'un œil, parce que faire coïncider deux images de taille différente, ça met la cervelle à rude épreuve tant qu'on n'a pas opéré l'autre œil... Dixit notre ami)

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  16. Coumarine

    Pour la cataracte, ma maman s'est fait opérer des deux yeux. Après chaque opération elle était ravie de retrouver la vie "en couleur".

    Pour ton mari, je suis triste d'apprendre cette nouvelle.
    Je pense à toi.
    Je pense à vous deux.

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