samedi 8 novembre 2014

Le commencement des mondes...


Je suis tombée par hasard sur la vidéo d'un bébé qui se forme dans le ventre de sa mère
Dieu sait si je connais ça, mille fois j'ai regardé ce genre de vidéo

Mais là quelque chose me retient et je reste subjuguée à regarder la vidéo jusqu'au bout
Car je SUIS tout à coup cet être en devenir qui flotte dans un univers aquatique, en toute sérénité. Sa figure est marquée pas la béatitude, il semble infiniment heureux
Bien sûr, au fil de sa croissance, il a de moins en moins de place, il se retourne même, comme la nature le lui demande dans l'approche de sa nécessaire évasion
Mais il suce son pouce, il se love dans son cocon bienfaisant. On dirait qu'il jouit doucement.

Oui je le reconnais, de voir ces images m'a émue, et surtout interpellée: j'ai donc été, moi aussi ce petit être dont au fil de minutes fabuleuses, j'ai vu grandir les petits doigts, s'étirer jambes et bras, s'ouvrir les yeux qui se sont agrandis prêts à contempler le monde... 
J'ai vécu cette période fascinante, et... je ne m'en souviens pas... C'est dingue! Neuf mois décisifs, qui ont bâti ma vie dont on revient chacun sans aucun souvenir

Et moi qui n'ai pas eu une mère très tendre, ni très présente, enfermée dans sa mauvaise humeur permanente, j'ai soudain éprouvé une grande reconnaissance pour elle: si j'en crois les images de cette vidéo, j'étais "bien" au creux de son ventre, j'étais dans la tendresse infinie, dans cette sérénité de la vie que j'ai reçue en cadeau, sans l'avoir aucunement méritée. Elle m'a portée au coeur des difficultés du monde, de son monde, avec courage, et moi là dedans, je n'avais comme unique tâche: celle de grandir dans une douce quiétude!

J'ai pensé aussi à mes bébés à moi, qui ont de cette manière grandi dans mon ventre, en toute sérénité, en toute confiance...Tour à tour ils ont  nagé dans l'eau tiède et bienfaisante de mon ventre, commençant chacun leur propre destinée. Je me souviens des coups de pieds que me donnait tel de mes enfants, des douces caresses de tel autre. Déjà là, ils sculptaient leur personnalité, chacun résolument unique!

Eux-mêmes à leur tour ont façonné de nouveaux êtres qui à leur tour feront de même!
Le circuit sans fin de cette vie étonnante...

23 commentaires:

  1. c'est vrai!
    et voir un poussin sortir d'un oeuf est fascinant et émouvant aussi, je trouve ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. tous les commencements sont tellement prometteurs, souvent émouvants car fragiles...

      Supprimer
  2. J'aime beaucoup ce billet, comme j'ai aimé le précédent. Ta lettre au père a trouvé beaucoup d'écho en moi, le mien est décédé il y a 40 ans, il m'a beaucoup manqué et me manque encore...j'ai tellement de regret de ne pas l'avoir interrogé davantage sur la vie difficile qu'il a eue et sur beaucoup de choses de la famille qui resteront toujours inconnues pour moi...
    oui, moi aussi je suis en première ligne maintenant et je me sens encore si petite;..
    J t'embrasse Coumarine, j'espère que tu vas mieux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ta présence sur mon blog me fait fort plaisir, Tanette, il y avait longtemps!
      Se retrouver en 1ère ligne, n'est pas si évident!

      Supprimer
  3. Contente de voir que tu renoues à l'écriture sur ton blog. Ces deux billets récents m'ont beaucoup touchée...
    Beau dimanche, Coumarine !

    RépondreSupprimer
  4. C'est amusant, enfin, disons troublant, tu parles du commencement des mondes, et moi de la fin, puisque j'évoque une de tes compagnes familières, que tu apprivoises depuis plus longtemps, Celle par qui la fin de toute chose arrive.
    Mais nous nous retrouvons sur l'hymne à la vie, cette parenthèse magique entre deux mondes, le liquide amniotique et la froideur de la mort...
    je t'embrasse et je suis heureuse de te lire, comme toujours, chère Coum♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. cela ne m'étonne pas plus que ça de voir relié naissance et mort
      J'ai je crois apprivoisé celle-ci, je suis passé par le tunnel étroit de la souffrance du corps... la mort m'est parfois apparue comme une délivrance
      Je t'embrasse aussi chère Célestine!

      Supprimer
    2. Ce qui était troublant, ce n'est pas qu'elles soient reliées, c'est qu'on en parle en même temps...
      Kiss

      Supprimer
  5. J'ai vu passer cette vidéo mais ne l'ai pas regardée, parce que je n'ai pas eu d'enfant. Mais tu as raison: j'ai été ce bébé moi aussi, sans me souvenir de rien. Et toi aussi, ha ha ha (je ne sais pas pourquoi je m'imagine mieux que les autres, en foetus... pourtant j'adore regarder des photos de mes parents petits, mais ... Tu réalises que certains auront des photos de leur grand-père à l'état de foetus, maintenant????)
    Ooooh tu m'as donné de quoi penser pour m'endormir :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oh Edmée, tu pourrais me donner les références de cette vidéo éventuellement?

      Supprimer
  6. Et d'un seul coup, d'un seul, on te chasse !
    On te frappe, et tes poumons se déplient pour aspirer un truc froid et sec, je suis sûr que c'est rêche.
    Tu sors d'un endroit doux, humide et chaud (je le sais, j'ai souvent tenté d'y retourner...) pour être plongé dans un monde froid, sec et brutal.
    Et on voudrait qu'on soit heureux...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. le trauma de la naissance, on dirait que ça existe!
      à lire le Gout
      et du coup, tu brises le charme de cet endroit idyllique!!!
      ;-))))
      bises à toi dans le monde présent!

      Supprimer
  7. Je suis toujours émue par de tels spectacles, émue aux larmes parfois. De même quand on voit, et c'est beaucoup plus rare, un accouchement en direct, qu'on entend le premier cri et que voilà, cet enfant, c'est pour toute la vie....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. émue jusqu'aux larmes, oui, c'est ce que j'ai été en visionnant cette belle vidéo
      je t'embrasse Michèle

      Supprimer
  8. "Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré ..." (Jérémie)

    Parole biblique... qu'on imagine faite pour les seuls croyants... mais si on dépasse ce clivage, n'est-elle pas universelle, de la succession des générations et de l'interdépendance de celles-ci.
    Nous somme tous là parce que "avant" certains ont désiré que nous soyons.
    - Je n'ai pas demandé à vivre, dit l'ado révolté
    - Je remercie qu'on m'ait donné la vie, dit l'humain accompli...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. merci pour cette belle citation du prophète Jérémie
      elle m'est précieuse..
      elle me confirme que si je suis là, c'est que "on" a désiré que j'y sois...

      Supprimer
  9. Khalil Gibran écrit dans" Le prophète":
    Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
    Parlez-nous des Enfants.
    Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
    Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
    Ils viennent à travers vous mais non de vous.
    Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
    Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
    Car ils ont leurs propres pensées.
    Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
    Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
    pas même dans vos rêves.
    Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
    mais ne tentez pas de les faire comme vous.
    Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

    Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
    L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
    pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
    Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
    Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. merci chère Charlotte de nous rappeler ce beau texte de Khalil Gibran!
      Je pense à ta nouvelle petite fille, "fille de l'appel de la Vie à elle-même"

      Supprimer
  10. Quand mes parents sont morts, j'étais désemparée, ainsi il ne me reste rien d'eux ... J'ai coupé une mèche des cheveux de mon père ! Mais soudain j'ai pensé que finalement ce qui restait, c'était moi, mon frère, nos enfants et j'ai retrouvé ma sérénité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui Marcelle ce qui reste, ce sont les vivants...
      une mèche de cheveux d'un disparu se rigidifie, coincée dans une petite boite ou une enveloppe jaunie...

      Supprimer
  11. J'imagine votre émotion chère et sensible coumarine. Donner la vie est un moment magique notre grand privilège à nous les femmes. Je ne me souviens pas des douleurs mais de la douceur du petit corps de ma fille glissant toute chaude entre mes jambes pour moi accoucher a été le + beau moment de ma vie.
    La vie quelle aventure !!

    RépondreSupprimer
  12. @claire, vous vous souvenez donc du beau, pas du douloureux... bravo!

    RépondreSupprimer

un petit mot à dire?

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails