Les mots qui se murmurent dans le silence
les craintifs, les hésitants, les discrets
sont tombés de la corde qui relie les étoiles
ont perdu leur éclat en tombant sur le sol...
Les mots se répètent en chansons monotones
peut-être bien qu'ils se recueillent
Sont-ils donc devant l'impalpable, l'indicible, l'infini
pour se dérouler avec tant de lenteur, tant de respect?
Parfois un chant de mots se déclenche, il explose
on dirait qu'il éclate en cris de colère, en cris de souffrance.
Puis d'un seul coup, il se tait, épuisé...
Et donc le silence. Et à nouveau deux ou trois notes timides
osent recommencer l'aventure:
cris et murmures, à l'image de la vie...
Les mots, qu'ont-ils pressenti d'essentiel?
ont-ils pu aller jusqu'à la porte de leur âme?
ont-ils réussi à l'apaiser un peu?
Mais faut-il absolument un seuil à dépasser
pour atteindre cet infini auquel
le coeur aspire?
Ou faut-il simplement accepter de descendre
au plus profond de soi
pour y trouver à la fois le trésor que l'on est
et le dieu qui l'habite?