mercredi 30 décembre 2020

 

Le pouvoir de l'humble coquelicot


Je décide de m'accrocher

au pouvoir du petit coquelicot

mon bien aimé

pour passer au travers

des remous de ce monde blessé

gris, humide et cruel

Petit coquelicot chéri

je t'attends avec courage

et persévérance

Je guetterai tes premiers frissons

avec toute la patience du monde

N.V.







mercredi 23 décembre 2020

Ecrire pour ne pas mourir

  Rien à faire : mes yeux ne sont plus ce qu'ils étaient (un oeil atteint de cécité complète, l'autre qui s'affaiblit

et je m'emmêle les pinceaux! C'est difficile à accepter

Je voulais vous donner la merveilleuse chanson de Anne Sylvestre : Ecrire pour ne pas mourir qui se trouvait dans le fond de mon PC. Cette chanson est TRES importante pour moi, chaque fois que je l'écoute les larmes d'émotion me viennent; je me reconnais tellement dans les mots d'Anne S.

Il vous faut donc jouer à saute-mouton et aller jusqu'au billet avant le dernier

Ce sera mes vœux pour ce Noël confiné!


vendredi 18 décembre 2020

Les miracles

 Et si jamais demain, tu me lâchais la main,

je serais orphelin de toi, papa, mon papa d'amour.
Mais je serais du même coup orphelin de la Terre …
Car c’est avec toi que j’aimerais arpenter
les mille chemins du monde, découvrir ses merveilles,
apprendre ses pièges,
J’aimerais, papa, que tu m’apprennes les secrets
qui ne se découvrent que main dans la main…

Et si jamais demain, tu me lâchais la main,

je serais orphelin de toi, mon fils, mon bébé d'amour.
Mais du même coup orphelin de la Terre tout entière…
Car tes yeux quémandeurs m’apprennent
à donner dans le don gratuit…
Je compte sur toi, mon fils pour m’apprendre
ce qui ne se découvre que main dans la main
Alors
Nous danserons nos chemins en équilibre funambule
Nous danserons dans un monde tissé de mimosa,
dans les bulles d’espérance traversées par le soleil.

L’amour fait des miracles

N.V.





mardi 15 décembre 2020

Il a dit: je compte jusqu'à trois



 Il a dit: je partirai dans l'avenir

un coquelicot entre les dents pour forcer ma confiance.

Il a dit: il me faut vivre à fond, enfin!


Il a dit: je compte jusqu'à trois

et à trois, j'aurai disparu pour toujours

tant  pis pour vous, tant mieux pour moi!


Il a compté lentement jusqu'à trois

et je l'ai vu pétrifié par la peur

incapable de décoller ses pieds de la terre

prisonnier de son présent stérile et cruel.


Il a dit: hélas ce qui se passe dans les étoiles

cogne sans cesse dans mes tripes

Sans jamais s'y accrocher...


J'ai lu dans ses yeux le chagrin

qui n'osait dire son nom. 

Alors je l'ai pris dans mes bras

l'ai doucement embrassé,

et il n'a plus rien dit du tout.


N.V.


samedi 12 décembre 2020

Là-bas le vent efface le chemin

 Là-bas, le vent efface le chemin.

Vite, partir, fuir sans doute.

Mais les pieds se meuvent lourdement

et s'embourbent dans cette terre qui enterre.


Ce n'est pas une terre pour marcher

avec le soleil dans les yeux et le coeur

avec les frissons de bonheur

quand on respire la beauté.

Ce n'est pas une terre faite d'arbres

et de buissons, de vendanges 

et de moissons, de récoltes abondantes

Ce n'est pas une terre  de rencontres,

une terre de partage

Non!


C'est une terre de désert, 

qui se défile au large des rondeurs

sans cesse redessinées par le vent

Une terre de désert qui brûle les pieds

qui brûle toute espérance,

où l'on s'enlise pour quarante jours

de désolation


Bruits des hommes qui s'agitent

discutent, se battent et s'injurient...

A moins qu'ils ne dansent?

à moins qu'ils ne chantent?

Comment savoir?

Tant de fois je me suis fourvoyée...





jeudi 10 décembre 2020

Mon blog va changer de ton

 Comme je l'ai écrit en guise de commentaire sur mon dernier billet, je songe à terminer ce blog: j'ai besoin de me sentir libre pour consacrer mon temps à d'autres écrits

Il n'y a plus assez de lecteurs ici pour que je m'efforce d'y écrire encore: il est vrai que mes absences répétées et souvent longues m'ont effacée des radars de la blogosphère

De plus il est temps que je me consacre à ce que j'aime écrire: des trucs pseudo poétiques, quelque peu "obscurs" parfois : la poésie n'est jamais claire, elle demande un effort de compréhension. Parfois on aime, parfois pas du tout. D'ailleurs chacun peut interpréter comme bon lui semble: il n'est rien de plus libre que la poésie…

Donc voilà, pour être claire:

je mettrai ici des courts textes "à ma façon poétique", sans rimes, des petites phrases libres comme j'aime écrire. Je voudrais les rassembler pour les publier, en fait pour ne pas les perdre dans mon PC. Je me dis que ce serait dommage! A mon point de vue bien sûr! 

Donc... à bientôt ou à jamais!


La photo est de moi: comme vous voyez, il y a le réel et le reflet, pour moi presque plus réel que le "réel"

dimanche 6 décembre 2020

 

Un chaos de bonheur infini

 

 

Il se tient sur le seuil de l'audace

en désirs de caresses et de mots inédits

peut-être même interdits.

 

C'est la danse sacrée des mots

et des doigts magiciens

qui fulgurent sur la peau

 

Et lentement monte et se concentre

en ondes gémissantes

un chaos de bonheur infini

 

j'en suis à pleurer de vertige

à lui réclamer de mes doigts qui le griffent

la délivrance explosive de l'orage

 

Soudain c'est le choc, répercuté à l'infini

qui nous laisse tous les deux

pantelants et brisés...


Nicole Versailles

Peinture  de Kandinsky

 

mercredi 2 décembre 2020

Trouver son "port"

Il n'y a pas de bon vent pour celui qui ne connait pas son port

Cette phrase de Sénèque, lue ce matin vient à point pour moi

Je suis dans une phase de découragement extrême, je tourne en rond dans mes problèmes de santé et ce ne sont pas mes seuls soucis d'ailleurs mais peu importe

Je tourne en rond sans but, sans savoir où je vais, ni pourquoi, je perds toute motivation pour écrire. Même mes petits textes "poétiques" que je dépose régulièrement sur Facebook, doivent parfois attendre une semaine pour voir le jour

Curieusement ils remportent toujours un grand succès: ils sont lus, commentés abondamment, ce qui évidemment me fait plaisir, me prouvant par là que ce que j'écris a toujours de la valeur, fait du bien aux gens, du moins c'est ainsi qu'ils le disent...

Et donc j'ai cherché et trouvé mon port pour aujourd'hui et les jours qui viennent: persévérer dans cette voie éminemment positive pour moi.  Puis je rassemblerai tous ces petits textes et je les publierai en livrets!

En retrouvant mon "port", je me sens déjà retrouver mon courage : il me servira pour affronter au quotidien mes problèmes de santé toujours bien prégnants.

Tiens, je vous donne en cadeau un de mes petits textes, écrit il y a longtemps déjà

La beauté danse doucement

ni ange, ni démon, un peu des deux sans doute

Il y a dans ma vie des histoires orphelines

canopées indociles où se posent les brumes

où s'orage le tumulte des questions inutiles.

La beauté, je la tricote avec persévérance

elle danse doucement dans le silence de mes nuits




lundi 16 novembre 2020

Le ventre de la mère

 Ceci est un texte que j'ai découvert dans mes archives. Il est vieux de dix ans: j'ai eu envie de le remettre ici: j'avais écrit sur les différentes maisons ou lieux que j'ai habités

Ma première maison est le ventre de ma mère. Des moments cruciaux pour tout être humain, et pourtant personne n'a de souvenirs de cette période intense, du moins conscients... C'est étrange quand on y pense...

Quelles ont pu être mes sensations, mes perceptions au cours de ces neuf mois durant lesquels je me suis formée en décidant d'être femme? La coquille vibrante, vivante du ventre de ma mère fut-elle pour moi un cocon rassurant, bercé de paroles douces et de caresses tendres?

Ce ne fut pas vraiment le cas…

Conçue en pleine guerre, dans une  atmosphère d'angoisse diffuse et omniprésente, dans les couvre feu obligatoires, les sirènes tonitruantes suivis des bombardements, toujours inattendus...

Conçue deux ou trois ans après une fausse couche tardive (du moins d'après les confidences que papa m'a faites un jour... mais les ai-je rêvées? Parfois je me le demande!). Quand on perd un bébé en gestation, puis qu'on en attend un autre à nouveau, qu'est-ce qui prévaut? La joie d'être enceinte? Ou la peur de perdre une fois encore l'espérance d'un nouvel enfant?

Et puis, faisais-je partie d'une grossesse gémellaire, comme une séance de kinésiologie m'en a donné la révélation dans une crise de larmes dont l'intensité m'a surprise? En pensant à mon attirance de toujours pour les histoires de jumeaux (lues chez d'autres ou écrites moi-même), pour les aquarelles, peintures et photos de jumeaux, je pense que ces larmes, ce n'était pas une simple crise d'hystérie, comme je me le suis dit souvent par après, doutant de cette révélation qui, il faut le reconnaître fait un peu partie d’un phénomène de mode. Mais si c'est la réalité, alors... quand ma jumelle (car il ne peut s'agir que d'une jumelle) s'est fondue dans le rien, comment ai-je vécu cette perte ? En ai-je fait le deuil? Ai-je été capable de bouger pour signaler ma présence, mon désir de vivre? Ou au contraire me suis-je tenue tranquille? Surtout ne pas me faire remarquer, ne pas déranger, vivre en cachette. En écrivant ces mots qui me viennent spontanément, je pense que oui, malgré ma fougue, mon tempérament ardent, je me tiens si souvent "tranquille" pour ne pas déranger, pour m'effacer..

Donc angoisse intérieure dans ce ventre. Angoisse extérieure d'une future mère, vécue dans les affres d'une guerre, obligée de se battre au quotidien pour la nourriture, craignant pour sa vie, pour celle de son premier fils et surtout pour celle de son mari?

Comment grandit un futur bébé environné d'angoisse dès les premiers jours de sa conception, marqué peut-être du sceau de la culpabilité (ai-je chassé, tué peut-être cette autre qui habitait le même ventre que moi? Aurais-je été à ce point jalouse, réclamant ce ventre pour moi toute seule?)



Oui j'ai gardé au fond de moi et à jamais je crois, l'empreinte de cette angoisse primitive. Je suis en effet une femme anxieuse, qui tremble et redoute trop de choses, trop et trop fort! Qui à son tour, aura transmis bien des peurs irrationnelles aux bébés qui  à leur tour, ont grandi dans son ventre.

Adulte, je n'aimais pas regarder ma mère en pensant que j'avais grandi en elle, que j'étais née de ses entrailles, que j'avais forcé le passage de ses organes génitaux. Il y avait trop de carence affective entre elle et moi... C'était comme si je ne reconnaissais pas la maternité de ce ventre, comme si je préférais penser que j'étais née de nulle part...

A suivre (peut-être)

jeudi 12 novembre 2020

Assise au bord de ma vie

 Je pensais que j'écrirais un petit truc aujourd'hui

oh! pas grand chose, juste un petit truc,

juste quelques mots pour donner de mes nouvelles

et... je n'y arrive pas: les mots restent coincés 


Ecrire m'est devenu difficile. Très.

Parfois, souvent même, je me mets à mon clavier..... je cherche au fond de moi les mots pour exprimer ce que j'aurais envie de dire. Mais rien ne vient. Alors j'abandonne une fois, deux fois, dix fois...

Pourtant je fais comme j'ai souvent conseillé de faire lors des ateliers d'écriture que j'animais: mettre les doigts sur le clavier et ... on verra bien les mots qui finiront par venir: ce seront les bons pour aujourd'hui et ils introduiront ceux de demain ou du jour d'après...

Ma vie s'est comme coupée en deux depuis mon hospitalisation due à la maladie qui, en plus de Horton, m'est tombée dessus: il y a l'avant, et il y a l'après! Je dois réapprendre à marcher sans tomber, retrouver un peu d'équilibre. 

J'ai perdu le sens de l'humour, et cela c'est vraiment dommage. Evidemment l'actualité n'est pas pour me rendre le moral

Comment faire pour retrouver un minimum de goût de vivre? C'est une question sérieuse que je me pose


peinture de Léo Spilliaert peintre que j'aime beaucoup!





mercredi 28 octobre 2020

De l'utilité de la colère

 La colère je la garde le plus souvent à l'intérieur de moi! Depuis que je suis enfant, j'ai appris à colmater mes colères, à les cacher soigneusement, à les lisser et même à ne pas les laisser venir à ma conscience. Eduquée dans ce sens, j'ai appris à garder le silence sur mes remous intérieurs pourtant parfois très intenses!

Or je constate que depuis mon épisode clinique, je me laisse aller à exprimer plus librement ce que je vis, surtout quand je ne suis pas d'accord: chez la coiffeuse par exemple, j'ai OSE l'arrêter fermement quand elle minimisait l'effort des infirmières

J'ose aussi me confronter davantage à mon mari  quand nous n'avons pas le même avis: j'ose même dire que ses colères à lui me font moins peur, j'exprime mon avis avec fermeté et je sais que nous finissons toujours par nous réconcilier!

Un idéal chrétien mal compris m'a façonnée dans une douceur sur fond d'amertume dépressive

parce que c'est ça!!! j'ai toujours eu un fond d'amertume dépressive, même si (je le redis) je me suis efforcée de la cacher

je devais être la femme parfaite, rien que cela!



dimanche 18 octobre 2020

il y a le vécu

 Imaginez un couloir d'hôpital…

On a tous arpenté un jour un couloir d'hôpital, on sait ce que c'est…

Le silence qui s'apparente à de l'angoisse, les portes sont fermées sur les détresses, 

Dans un couloir d'hôpital ça transpire les détresses

Les couloirs sont longs, interminables, aussi longs que les chagrins tapis à l'intérieur

Dans les couloirs on  les devine seulement, tant qu'on est pas entré, ça se tient plutôt calme, 

On retient son souffle, on laisse faire, on se rassure, on attend le coeur serré

mais il faut bien entrer… et là les drames petits et grands se dévoilent

Après le couloir, il y a la chambre d'hôpital

Faut se familiariser avec l'atmosphère de la chambre d'hôpital

Il faut  oser entrer et regarder, se laisser imprégner par les odeurs 

Les odeurs d'une chambre d'hôpital sont tenaces, elles s'accrochent, elles collent

Il faut pousser ou tirer un grand coup pour s'en défaire, ce n'est pas facile

Car derrière les odeurs, il y a le vécu, autrement tenace



jeudi 15 octobre 2020

Nous étions du même bord

 Charlotte, une amie que je connais en vrai, me suggère de reprendre l'écriture des cent mots

J'ai aussitôt ressenti au fond de moi, que l'idée était bonne, bonne pour moi en tout cas

Alors je m'y mets aussitôt

Mais cent mots pour raconter quoi?

Peu importe, c'est un exercice de l^cher prise

Laisser ma plume errer sur le papier, sans la contrôler; laisser ma main sur le clavier, aller au hasard, la laisser libre d'intentions,  libre de MES intentions...LIBRE


En clinique j'ai partagé ma chambre avec un certain nombre de personnes: je me souviens d'une en particulier qui m'en a fait voir de toutes les couleurs. Ce n'est pas si facile de partager jusque dans l'intimité un quotidien avec quelqu'un qu'on ne connait ni d'Eve ni d'Adam, et cela dans une chambre étroite, un cabinet de toilette qui n'en était pas vraiment un

En fin de séjour, j'ai par contre partagé la chambre avec quelqu'un qui me ressemble, qui partage les mêmes problèmes que moi, quant à la vue particulièrement!

Je me suis sentie en confiance avec elle, ce fut un cadeau pour elle, pour moi, pour nous deux/ Nous gardons contact depuis, et nous nous encourageons dans notre quotidien qui reste difficile



mardi 13 octobre 2020

chambre 376

 Me voilà rentrée de mon séjour en clinique, qui me laisse chancelante sur mes jambes, chancelante aussi dans ma tête

peur de ne pas retrouver ma forme physique, peur de ne pas recontacter mon désir de vivre

et... peur de ne pas retrouver mes mots, les mots que j'aime tant

J'ai mal partout, franchement j'en ai un peu marre...


j'ai lu cette phrase quelque part: elle m'a secouée:

Les pertes et les départs ensemencent les terres nouvelles

Je suis en plein dedans: les pertes, ah oui! les pertes, perte du corps que j'avais plus ou moins "normal"

les départs... les départs des gens que j'aimais et qui par la force des choses, ont pris peu à peu distance avec moi

Mais si j'en crois cette phrase: ce sont ces pertes et départs qui ensemencent les terres nouvelles!

C'est une bonne nouvelle ça! Faut juste que j'y crois

Les terres nouvelles; qu'elles sont-elles  pour moi aujourd'hui?

Faut que j'y réfléchisse, pour qu'elles puissent s'ensemencer


Comme la vie est difficile!  Belle sans doute, mais difficile, un jour j'apprendrai à voler




dimanche 13 septembre 2020

 Demain une fois de plus, je retourne à l’hôpital

Pour appliquer un traitement qui, je l'espère, traitera ma nouvelle pathologie, une fois de plus assez rare!

Sachez que je pars gagnante et persuadée que je m'en sortirai du mieux que je peux

j'ai fait ma valise, je suis calme (j'essaie du moins)


Bonne semaine à vous tous et à bientôt




jeudi 3 septembre 2020

 

Tant de soupes à la langue de bois

Tant de décisions imbéciles 

tant d'articles mensongers 

tant de silences lâches

tant de jours sans soleil

et de nuits sans sommeil

tant de mayonnaise sur les frites
et de soupes à la langue de bois

et ouf...
une étoile !
toute petite toute maigrelette
une qui ne croit pas vraiment
qu'elle est une étoile

C'est toujours comme ça!
il faut tourner sa vie
pour la déchiffrer en hésitant
travail sérieux que l'on peut faire
en souriant

envers, endroit

parfois c'est bien mieux l'envers

lundi 10 août 2020

Un texte n'importe quoi (sauf pour moi!)



Tout a commencé dans le meilleur des mondes.
Là où il y a des lignes droites, celles qui partent vers l'infini. Ou alors qui s'enfoncent vers nulle part. Peu de monde s'y engage, on sait où ça commence, on ne sait pas où ça finit. Et il faut que l'amour triomphe, n'est-ce pas?
Il y a aussi les lignes courbes, qui soudain changent de décision, sans avertir. On ne sait jamais à quoi s'en tenir. On est secoué, on tombe les uns sur les autres. On se relève, on secoue ses vêtements, on balbutie une excuse, pardon pardon je l'ai pas fait exprès. Mais on sait bien qu’on n’en pense pas moins, que personne n’est dupe.
Et puis il y a les lignes folles qui se donnent le droit de se moquer de tout, de partir en se balançant des principes: droite, gauche, devant, derrière, de tout ça, elles s'en foutent, l'essentiel est d'arriver au plus vite dans le pays du non retour, là on peut exister pour soi-même

La petite fille est coincée, ça se voit non? elle ne peut ni avancer ni reculer, ni aller droit, ni aller courbe. Elle tire la gueule. Il y a de quoi !
Elle est en exil, prisonnière du centre d'elle-même. Punie. Elle est la vilaine petite fille que tout le monde a montré du doigt. Elle a subi une violente chirurgie psychique qui lui a raboté son âme. Impossible désormais de dire un mot d'amour...
Elle est arrivée là on ne sait comment; elle va s'enfoncer dans ce carré pour s'en aller errer dans les souterrains à la recherche d'une terre nourricière.
Elle n'a peur ni des loups, ni des araignées (si, un peu quand même) ni des vers de terre. Elle va quitter le béton des villes armées pour aller respirer l'air de l'ailleurs



samedi 4 juillet 2020

Me blottir dans le silence

J'aime le calme.
J'aime plus encore le silence, celui qui ouvre tous les possibles
qui porte mon regard vers le haut, le grand, le sans peur.
Le silence qui me reconnecte à moi-même
cet endroit précis où je me sens en paix d'être simplement moi

Voilà! je vais me blottir dans ce silence reconstituant, j'en ai bien besoin
Le lumbago dont je souffre depuis 15 jours est loin d'être terminé: mon médecin m'a prescrit un comprimé d'hydrocortisone par jour. Je ne voulais pas le prendre à cause du mot "cortisone" : j'en avais eu mon compte durant les jours (semaines, mois) du plus fort de la maladie de Horton.
Je ne voulais pas en prendre, non!
Mais j'ai fini par accepter et la douleur depuis hier me laisse 5 heures de répit

Donc je me mets en pose (ou en pause) estivale (ou définitive) on verra!
Merci à ceux de plus en plus rares qui ont continué à me lire

A plus tard donc ...

mercredi 24 juin 2020

Je danserai pour de vrai...

Silencieuse depuis un moment: je me suis fait un fameux lumbago samedi matin!
Moi qui suis tellement allergique aux médicaments, j'ai résisté aux antidouleurs.
Par contre, je me suis laissé masser par mon mari: 3 fois par jour, il s'attaquait aux "nœuds" de douleur dans mes fesses, je luttais pour ne pas hurler de douleur (il n'y allait pas de main morte...le vilain!)
Mais je sentais que les nœuds lâchaient, et la douleur s'atténuait, je retrouvais petit à petit la stature debout... jusqu'au massage suivant où hélas les choses avaient repris leur douleur si lancinante
Mais petit à petit cela va mieux, pas encore fini mais... c'est plus qu'une question de jours...
Je suis une habituée des lumbago, celui-ci pour douloureux qu'il soit, se terminera plus vite que d'habitude, grâce à ces massages inattendus!

Depuis 10 ans je collectionne les épisodes douloureux dans mon corps: je réalise combien cela m'a  éloignée de lui. (de ce corps)! J'essayais de ne plus y penser, surtout que par moments il y avait des moments "tranquilles" où il me laissait en paix. Puis pour une raison ou une autre, la douleur omniprésente revenait: je n'étais plus bonne à grand chose et j'attendais que "cela" passe, corps et tête bien séparés. Je n'invitais plus mon corps dans mon espace qui pense et/ou qui ressent. Il était mon ennemi, il me fallait faire abstraction de lui
Or dans ma détresse de ces jours-ci j'ai vu une vidéo de danseurs-euses : je les ai regardés, subjuguée et dans ma tête je me suis mise à danser, avec eux, comme eux. Et du coup, je me retrouvais tout entière et non séparée, coupée en deux comme je le fais sciemment d'habitude, pour éviter le plus possible la douleur!

J'ai à récupérer l'entièreté de mon corps pour retrouver une joie qui libère et je sais que cela me fera plus de bien, même dans les moments douloureux que tous les antalgiques du monde

La semaine prochaine je danserai pour du vrai, quelques pas de liberté...

lundi 15 juin 2020

Assise sur son lit, elle rêve...





J’aime Hopper et son génie de l’étrangeté de la banalité.
« Hotel Room » me le démontre et me pose la question :
Que fait-elle donc, si peu vêtue, assise l’air si peu intéressé par son livre ?
J’entrevois plusieurs cas.
Et vous ? (nous demande monsieur le Gout pour le 43ème devoir qu'il nous propose)

Assise sur son lit, elle rêve... Elle ne parvient pas à se décider, elle est sans force, sans énergie.
Ses bagages sont prêts depuis ce matin déjà, son vêtement est sur le bras du fauteuil, il attend là qu'elle se décide à l'enfiler.
Mais elle rêve...
Elle sait qu'elle doit partir, elle le sait depuis une semaine déjà: tout est prêt elle ne sera pas prise au dépourvu!
Mais elle rêve, ne parvient ni à se décider, ni à bouger...

Il est temps pourtant, on vient la chercher dans peu de temps maintenant et elle doit encore passer sa robe, fraîchement repassée, son manteau chaud et son chapeau: ne pas oublier son chapeau, sans lui elle passerait pour une débraillée.
Elle rêve, abrutie par la décision de devoir partir, quitter son petit univers familier et rassurant
Pourtant c'est vrai, cela n'allait pas fort ces derniers temps, elle devenait de plus en plus faible, restait amortie sur ou dans son lit, sans plus rien faire de valable.
Ca m'a tout l'air d'être une dépression, avait déclaré le médecin de famille, faites quand même un effort, sinon...
Sinon elle devrait partir en clinique pour se faire soigner, lui avait-il dit de manière péremptoire!

Voilà! c'est pour ça qu'elle rêve sans être capable de bouger. Elle ne veut pas partir en clinique, elle sait déjà que cela ne se passera pas bien, qu'elle descendra encore plus dans le trou noir qui l'attire, sans personne pour l'aider.
Elle a voulu se plonger dans la Bible, relire des passages qui autrefois l'ont bien aidée. Mais elle abandonne vite sa lecture: c'est tellement fatigant de lire

On est venu la chercher, on l'a emmenée en clinique, pas de discussion, elle devait se soigner et tout irait bien.
Le lendemain, on l'a cherchée, dans sa chambre, dans le couloir, dans tous les coins de la clinique où elle aurait pu se cacher, mais on ne l'a pas trouvée, elle s'était littéralement volatilisée.



samedi 13 juin 2020

déboulonner l'Histoire

Elle s'accroche au pouvoir
du petit coquelicot, son gardien de la grande paix

Alors elle peut lentement traverser les remous de ce monde si blessé
gris, humide, pluvieux, sordide, cruel, infidèle

où les hommes obéissent à leurs impulsions primitives
cognent, hurlent, matraquent, tuent

Croient-ils qu'en déboulonnant l'histoire
ils vont pouvoir recommencer à zéro?


lundi 8 juin 2020

Tu penses trop

"Tu penses trop" disait la mère quand la fillette courait vers elle, après avoir vu un insecte mort et qu'elle lui demandait: "c'est quoi mourir maman... dis-moi je voudrais savoir est ce qu'on vit encore quand on est mort... et il est où l'oncle Maurice... ça doit faire beaucoup de morts dans le paradis depuis le temps qu'il y a des morts... et est-ce qu'on s'ennuie pas enfermés comme ça dans une boite... et tu me mettras ma robe rouge dis maman celle que j'aime tant... ma robe coquelicots maman, mamaaaan ... tu m'entends? réponds moi... "

"Tu penses trop" disait le père quand elle pontait du doigt des titres sur la journal qui toujours se dressait en obstacle entre ce père lecteur de journaux largement déployés et elle qui tentait de squatter son attention... "tu sauras plus tard laisse-moi, tu me déranges, va jouer"
Elle devait toujours aller jouer quand ses paroles dérangeaient les adultes.

Alors elle s'inventa une autre histoire, toute en boucles et en volutes, en corps à corps avec l'ivresse, ou avec le vertige.
Quitte ou double. Tombera, tombera pas... sur le fil qui frissonnait à cause des interdits qu'elle redoutait.
Des jours, des mois, des années de silence. La parole s'est calfeutrée sous des habits de parade bourgeoise.

Trop de questions. Mieux valait se taire.

 de Nicole Versailles: L'enfant à l endroit, l'enfant à l'envers, 2008 


vendredi 29 mai 2020

Le grand marché

Mon amie Floraise a écrit ce texte qu'elle m'a transmis 
Je l'ai apprécié, il interroge chacun.e de nous

Le grand marché
Il attire il attire, c’est fou le monde qu’il attire... le grand marché des
certitudes:
"C’est certain il y aura un rebond. Après le covid 19 le monde aura changé
vous verrez!  Moi je suis sûr tout redeviendra comme avant. Nous serons
tous marqués psychologiquement! Une crise comme celle-ci va changer
notre mode de vie. Et les entreprises? 50% vont disparaître! Les voyages
en avion? Tu oublies! De toute façon on va droit dans le mur! Des crises, il
y en aura encore je n’ai aucun doute là-dessus...etc..."

- Et vous , madame, vous en pensez quoi?
- Moi, je n’ai aucune certitude. Enfin ...si...une.
- C’est pas beaucoup ça ...
- Les certitudes, c’est très lourd à porter
- ?
- Toutes ces assertions... Chercher à maîtriser...contrôler...Pour le plaisir
d’avoir raison. Résultat : orgueil...arrogance...ou au contraire dépit...
désillusion... Marcher sa vie avec de telles pierres dans son sac à dos!
Je suis plutôt du genre à laisser les portes ouvertes à tous les possibles.
- Vous en avez pourtant...une?
- Une seule. Celle de mourir. C’est un fardeau léger.
- ?!!! Pas trop vite quand même...
- Pas nécessairement...
- ?
- Le “comment” m’importe davantage.
Le soir tombe.
Je repars d’un pas lent avec mon unique certitude.
Et la prière du poète :
«Seigneur,  donne à chacun sa propre mort… » R. M. Rilke


 Voici le poème en entier de Rilke:

O mon Dieu, donne à chacun sa propre mort,
donne à chacun la mort née de sa propre vie
où il connut l'amour et la misère.

Car nous ne sommes que l'écorce, que la feuille,
mais le fruit qui est au centre de tout
c'est la grande mort que chacun porte en soi.

C'est pour elle que les jeunes filles s'épanouissent,
et que les enfants rêvent d'être des hommes
et que les adolescents font des femmes leurs confidentes
d'une angoisse que personne d'autres n'accueille.
C'est pour elle que toutes les choses subsistent éternellement
même si le temps a effacé le souvenir,
et quiconque dans sa vie s'efforce de créer,
enclôt ce fruit d'un univers qui tour à tour le gèle et le réchauffe.

Dans ce fruit peut entrer toute la chaleur
des coeurs et l'éclat blanc des pensées ;
mais des anges sont venus comme une nuée d'oiseaux
et tous les fruits étaient encore verts.

Seigneur, nous sommes plus pauvres que les pauvres bêtes
qui, même aveugles, achèvent leur propre mort.

Oh, donne nous la force et la science
de lier notre vie en espalier
et le printemps autour d'elle commencera de bonne heure.

lundi 25 mai 2020

Sur la consigne proposée par Le Goût



Mais que diable peut-il bien lui raconter ?
Où veut-il en venir.
Qu’attend-elle ?
Que pense-t-elle de sa ballade ?
À l’instant je n’en sais rien.
Grâce à vous j’espère en savoir plus lundi sur ce que vous inspire cette toile d'Aldo Balding.
"Il pourra me dire tout ce qu'il veut, je ne le crois pas: je ne peux m'empêcher de me méfier de lui. Oh! évidemment, il est bien de sa personne, n'importe quelle femme plongerait dans ses yeux et ses belles paroles...elles sont si jolies, si engageantes, si prometteuses... mais pas moi! Non! pas moi! N'insiste pas! Change de baratin, va en séduire une autre! Comme tu vois il n'en manque pas de ces mijaurées qui cherchent un mari, un compagnon. D'ailleurs ce genre de soirée qui réunit des gens triés sur le volet est fait pour ça: autour d'un verre, que dis-je, deux ou trois, on perd un peu de son sens critique, on plonge dans une douce euphorie et on est prêt à croire n'importe qui et n'importe quoi!"

La jeune femme se tient légèrement en retrait du beau jeune homme qui la baratine, elle attend de voir, elle attend qu'un autre s'adresse à elle. Ou alors elle se dit que dans peu de temps, elle se lèvera et plantera là son vis à vis pour aller vers ailleurs, dans un autre coin du salon pour découvrir un autre homme qui lui conviendra mieux, quelqu'un qui provoquera en elle autre chose qu'une méfiance incoercible. Elle se force à ne boire qu'un seul verre pour ne pas perdre le contrôle des événements.
Mais soudain son attention est attirée par un mot qu'il vient de prononcer et qu'il répète encore pour être sûr qu'elle a bien entendu: elle est submergée par une colère froide, immense, dévastatrice: il a dit...

"COUPEZ, hurla le metteur en scène, coupez, ça ne va pas, ça ne va pas du tout! C'est mou! Pas convaincant du tout! Allez! on recommence! Mais oui, Graziella, ne fais pas cette mine là, on RECOMMENCE! mets-y un peu plus de conviction : tu sais bien que c'est le moment central du film... Il faut qu'on sente que tu hésites: aimeras, aimerais pas? Ton regard, ton attitude.... tout quoi, tout doit parler de cette hésitation...

MOTEUR...(et que ça saute, j'en ai marre moi...)


samedi 23 mai 2020

Lambeaux

Hier, je vous ai parlé de Charles Juliet, un écrivain que j'ai découvert depuis quelques années déjà et que j'aime beaucoup
Plus exactement j'aime énormément un petit livre profondément sensible où l'écrivain parle de sa mère biologique, qui à sa naissance à sombré dans une grave dépression
Internée elle vivra comme dans une prison, sans personne autour d'elle qui a pu la comprendre.

Puis lors de la guerre 40, elle sera victime de "l'extermination douce", pratiquée par les Allemands pour se débarrasser de ces bouches inutiles

Ne plus donner à manger, les laisser mourir de faim... quarante mille personnes sont mortes ainsi!
Incroyable la folie meurtrière des hommes...
 Ce court texte m'a en son temps terriblement touchée... J'ai reconnu en moi cette détresse de ressentir tant de choses sans pouvoir les exprimer, faute d'écoute véritable.

Ce texte s'appelle Lambeaux
J'ai eu le bonheur de le voir interprété par une actrice fabuleuse à Lyon, ville natale de Charles Juliet, en présence de l'auteur: ce fut magnifique et très émouvant

(demain je vous parlerai de Bram Van Velde, devenu ami avec Juliet: que se passe-t-il quand deux personnes certes douées mais très réservées l'une et l'autre, se rencontrent?

vendredi 22 mai 2020

Page blanche

c'est curieux
très curieux

quand j'écrivais chaque jour un court billet pour "célébrer" (ouais bon!) le confinement, je n'avais aucun problème pour alimenter mon blog, les articles me venaient sans trop réfléchir

j'ai ainsi écrit d'affilée 44 billets jour après jour et je me souviens que j'attendais avec une certaine impatience de pouvoir écrire le suivant.

Puis j'ai arrêté, j'ai fait une petite pause, me promettant de revenir très rapidement.
Silence radio depuis 8 jours!
Et... rien qui me vient!

Moins j'écris, plus mes idées se terrent...
Pour en sortir je sais qu'il me faut écrire à nouveau
C'est simple, si je veux alimenter mon blog, il faut que je... l'alimente... même sans savoir vraiment ce que je pourrais dire... c'est comme ça! il faut enclencher la machine
Le nombre de fois que je l'ai répété aux participants de mes ateliers d'écriture, qui peinaient sur le blocage de la page blanche.

Donc je sais très bien ce que je dois faire: ouvrir une page et taper sur les lettres du clavier, même sans rien dire de transcendant, par après on peut effacer et continuer sur sa lancée
Donc COMMENCER!

 Bon c'est ce que je fais et tant pis pour ce billet un peu quelconque, sans poésie, sans effet de style
Il n'est pas inutile pour moi, j'espère avoir ainsi renoué avec l'écriture courte, comme j'aime...

Bonne soirée à vous

peinture de Bram Van Velde, ami de Charles Juliet

https://www.youtube.com/watch?v=P6EBjT-wGSo

vendredi 15 mai 2020

le coeur élargi

Elle a pris, croyait-elle, le chemin le plus court
le droit chemin, long, imperturbable, monotone
mais un jour, elle a perdu le fil,
s'est retrouvé sur un chemin buissonnier
là où mille et une fleurs des champs
souriaient de bon coeur au ciel bleu
accompagnant le chant des oiseaux

évidemment elle est arrivée très en retard
mais le coeur élargi par tant de beauté


photo coum 

Dans un fouillis pas possible de mauvaises herbes, soudain la merveille: trois coquelicots dont le premier qui n'arrêtait pas de me sourire

lundi 11 mai 2020

une infirmière comme les autres


Je vous présente ma fille
celle qui travaille à l'hôpital, dans l'unité Covid-19

Comme vous le voyez elle a trois masques au visage: celui qui se rapproche de ceux que tout le monde porte, bouche et nez protégés et les autres dont celui qui lui enserre le front et qu'elle a parfois bien envie de dévisser, et enfin celui en plastic transparent qui lui donne une protection supplémentaire
Et puis il y a le fameux vêtement qu'elle ne peut pas enlever sous peine de devoir recommencer la série fastidieuse de la désinfection

Bien sûr, elle pourrait se dire qu'elle n'est plus libre, qu'elle doit contrôler chacun de ses gestes. Elle ne peut se permettre d'être émue en voyant tel patient décliner, car elle a peu de possibilités d'essuyer ses yeux ou de se moucher
Et pourtant comme vous pouvez le voir, elle sourit! enfin.. ses yeux sourient!

Elle aime son métier, même quand elle doit s'occuper d'un patient  qui ne contrôle plus ses urines ni ses sphincters. Elle est courageuse, ma fille, très!

Mais le soir elle rentre crevée... et parfois en colère d'entendre certain.e.s qui rouspètent de devoir porter un masque qui les empêche de respirer!!! et qui réduit leur sacro-sainte liberté
Elle a envie de les inviter dans une chambre covid pour toucher du doigt et du nez les réalités douloureuses du terrain en clinique


jeudi 7 mai 2020

c'est mieux à l'envers

Tant de décisions imbéciles
tant d'articles mensongers
tant de silences lâches
tant de critiques faciles par ceux qui ne font rien
mais qui prétendent tout savoir, bien mieux que les autres,
tant de soupes - épaisses- à la langue de bois

et... OUF
soudain une étoile, toute petite, toute maigrelette
une étoile qui ne croit pas vraiment qu'elle est une étoile

C'est souvent comme ça!
il faut tourner sa vie
pour la déchiffrer en hésitant, en ânonnant  parfois
travail très sérieux que l'on peut faire
en souriant: envers, endroit
parfois c'est bien mieux l'envers,
il est plus honnête, plus droit, plus respectueux



lundi 4 mai 2020

Déconfinement en Belgique

Aujourd'hui en Belgique, on commence le déconfinement!
Prudemment, timidement, lentement!
On peut sortir avec deux personnes plutôt qu'une! vous parlez d'une liberté retrouvée!
On peut faire du kayak, mince quel bonheur! Ca tombe bien, j'en fais tous les jours ;-)
On peut aller dans une mercerie rapport aux masques qu'on peut fabriquer soi-même (merci cher gouvernement de nous permettre de pallier tes manquements! Quelle saga ces masques! pffffffffff)
Et encore ceci: euh... euh...  zut j'ai oublié, faudra que je regarde bien le journal télévisé ce soir pour bien me rappeler de tout! et agir en conséquence!

 Héhé,  vous les Français, ce n'est que le 11mai que vous commencez le déconfinement
Prudemment, timidement, lentement!  évidemment!
C'est de la chance hein pour les Belges! une vraie chance (kayak, promenades à deux, merceries ouvertes, et le reste que j'ai pas retenu...
Tiens à propos je ne sais pas si chez vous il y a beaucoup de merceries... dans les villages de la France profonde... cette France si belle, si prisée des touristes qui ne viendront pas...

Mais on ne peut pas encore embrasser nos aînés, ni notre famille...
Les liens essentiels, ceux qui font vivre nous manquent terriblement

Mon fils se propose de venir fin de semaine, dans notre jardin, à deux mètres de distance, nous partager un peu de lui, de ses enfants, de sa vie

Dans le jardin, à deux ou trois mètres de distance, PROMIS...



Vous voulez savoir comment je vais?
comme une confinée qui restera encore confinée un certain temps!
Et j'attends le retour des coquelicots et des hirondelles



mardi 28 avril 2020

Jour 44: clap de pause

C'est décidé! je prends une pause de quelques jours...
un petit voyage en moi-même, pour redéfinir mes priorités
et puis je reconnais que je m'essouffle un peu
Je vais laisser s'éteindre avril pour pouvoir rejoindre mai avec des forces nouvelles...

Comme chez tout le monde sans doute, il y a des soucis dans ma famille qui me prennent un peu la tête : par exemple, un de mes petits-fils est malade, mais c'est semble-t-il plutôt d'ordre intestinal
Je ne peux rien y faire, juste écouter ce que mes enfants concernés peuvent m'en dire, leur inquiétude surtout que le jeune est en période d'examens universitaires

Et moi, demain je suis mon 2ème cours sur Alexandre Jollien par visioconférence (quel type, ce mec!!!)

à bientôt donc (sauf si j'ai quelque chose d'urgent à communiquer!)


aquarelle Coum, 2000

lundi 27 avril 2020

Jour 43 une tendre odeur de lilas

Il est là dans mon jardin
juste là devant... on tend la main
et on touche ses fleurs moelleuses
et odorantes...un petit lilas
en pleine floraison

Il donne du mieux qu'il peut
ses fleurs tendres et mauves

je n'ai pu résister:
il y a deux jours j'ai coupé
deux ou trois branches de ce lilas.
c'est simple, je voulais dans la maison
une odeur de lilas, une douceur de lilas
la couleur odorante de ce lilas

les deux ou trois branches que j'ai coupées
avec grande espérance, avec tendre amour
ont hélas fané très vite, bien trop vite
elles ressemblent à de petites choses
sans âme, sans odeur, presque sans couleur
elles sont moches moches moches
à jeter maintenant sans un regard

Morale: oui! il y une leçon sans doute
à vous d'y lire la vôtre!


j'ai trouvé ces mots sur un site de jardinage
Le lilas produit, au printemps, de grosses grappes de fleurs, ou panicules au parfum envoûtant et très odorant. Malheureusement, une fois cueillies pour confectionner de magnifiques bouquets ces fleurs ne se conservent que 2 à 3 jours
c'est vraiment pas de chance mais maintenant je le sais!!!

dimanche 26 avril 2020

Jour 42 : le papillon

Tous les jours tu rêves
de te réveiller papillon...
Rassure-toi, tu le seras
mais cela ne se fera pas
en un jour
il faut travailler à sa naissance!




samedi 25 avril 2020

jour 41 une histoire de petit mot de rien du tout!

un petit mot de rien du tout
un petit mot se cache dans ma poche
(ou peut-être dans mon sac)
(ou peut-être en dessous de mon lit)
tout penaud de ne pas être trouvé.

mais que fait-il donc là, dites-le moi?

il devrait sortir au grand jour
s'échapper de son silence fatigué
il est grand temps, les mots finissent
par fondre au fond des poches
comme des bombons collants beurk

attends tu ne perds rien pour attendre
m'a chuchoté l'arbre majestueux
que je suis allée consulter
(gratuitement, il est grand prince)

demain il a dit avec un grand sourire d'été
il fera beau, c'est plus que certain
la météo ne ment jamais
(enfin... presque jamais)
et le petit mot se glissera dehors

zut ai-je pensé
pourvu qu'il ne se noie pas
dans l'étang tout proche
mangé comme une miette de pain
par les canards voraces



vendredi 24 avril 2020

Jour 40 La Belgique sur le gril ;-(

Aujourd’hui, conseil national de sécurité.
La première ministre Sophie Wilmès donnera une conférence de presse pour communiquer les résultats du conseil et les décisions qui y ont trait
Le déconfinement est en vue (le confinement est d'application jusqu'au 4 mai!)
Je souhaite assister à cette fameuse conférence de presse à partir de 17h 30 (environ)

Donc sans rien connaitre encore de l'évolution des choses, j'écris mon billet maintenant

Mais on devine qu'il y aura des problèmes d'entente entre le Nord et le Sud du pays: les deux communautés linguistiques n'ont jamais pu s'entendre, et déjà ça grince et ça coince: le contraire aurait été étonnant!

De plus:  grincement aussi entre les politiques (qui prétendent que les décisions finales leur reviennent) et les scientifiques (qui forcément ont un point de vue un peu différent des politiques)

Cela nous promet un méli mélo de grincements de dents pour ne pas parler de disputes pas piquées des vers!
Déjà le petit médecin infectiologue qui tous les jours nous tenait au courant de la situation en Belgique, se retire de l'arène, décidant de consacrer un peu de son temps à ses enfants, tiens donc! Au moment où l'on parle de reprise de l'école!

Bon on verra, faut pas faire l'oiseau de mauvais augure, mais je plains la première ministre déjà fort attaquée (seule femme parmi ces hommes, faut voir ça: rien que pour cela, je l'admire!)


jeudi 23 avril 2020

Jour 39: reprendre le chemin

Reprendre le chemin, là où les pas se sont figés.
La gadoue a sculpté des désespoirs immobiles,
et le pluie, le vent, le froid, même le soleil
ont changé en statues de sel, les moindres élans de vie.

Donc aujourd'hui reprendre le chemin
profiter d'un rayon de lumière
d'une échappée d’espérance.

Alors le coeur soudain s’agrandit
reprend son battement rassurant.

Là devant, le chemin s'étire longuement
aussi longuement que l'espérance qu'il suscite.
Il invite à bouger, à déclencher
la tendre musique des pas sur le gravier

C'est le mail d'une amie en live qui m'a donné le courage aujourd'hui, le courage de reprendre le chemin
Je n'ai rien demandé... mais je l'ai reçu, comme ça, gratuitement, trésor magnifique
Merci, merci de tout coeur



mercredi 22 avril 2020

Jour 38 à l'écoute du chant

Figée depuis tout ce temps, elle se tient là immobile.
Elle a oublié les pas de la fougue, et ceux de l'ardeur,
ceux du temps donné, ceux du temps reçu.
Et bien sûr, ceux du temps gaspillé.

Le temps gaspillé en plaintes stupides
qui éloignent bien plus qu'elles ne rapprochent

Alors elle se met à l'écoute du chant d'un monde différent
qu'elle espère et redoute en même temps.
Ses mains d'abord figées, d'abord resserrées sur elle-mêmes
se lèvent lentement à cet appel...
Tout est possible, il faut le croire

Là-bas, la plage immense, qui ne se décourage pas
d'être une plage un peu trop monotone
garde avec tendresse le souvenir des petits pieds nus
et aussi des coquillages aux formes impossibles

N.V.


Bientôt elles seront là, les hirondelles jolies, je les attends avec impatience

mardi 21 avril 2020

Jour 37 Elle danse doucement

La Beauté danse doucement
ni ange ni démon, un peu des deux sans doute

Il y a dans me vie des histoires orphelines
canopées indociles où se posent les brumes
où s'orage le tumulte des questions inutiles

La Beauté je la tricote avec persévérance
elle danse doucement dans le grenier de mes nuits...


Ce qui me donne du courage, à part communiquer avec ceux que j'aime, c'est écrire des mots sans trop réfléchir et qui s'organisent très vite en texte poétique
Celui-ci je l'ai écrit il y a quelques jours, et je l'aime beaucoup
Les termes qui sont venus sur mon clavier me ressemblent
C'est tout simple!


photo Coum'

lundi 20 avril 2020

jour 36... hésitation

Je ne suis pas de bonne humeur aujourd'hui
pas envie d'écrire quoi que ce soit

Ne me cherchez pas, je ne suis pas là!
Pas ici en tout cas, ni ailleurs

Tant pis pour vous qui espériez me lire
tant pis pour moi qui voulais écrire chaque jour

J'ai présumé de mes forces...
Non non je ne suis pas malade... juste malade dans mon coeur

Demain cela ira-t-il mieux?
On verra, on verra... sinon c'est simple, je ne viendrai plus vous écrire des Petites Paroles,
qu'elles soient utiles ou inutiles!

(Les vieux de la veille, vous souvenez-vous que mon blog autrefois, s'intitulait: Petites Paroles Inutiles, et que  je ne sais pourquoi (si je le sais, mais je ne vous le dirai pas!) j'ai supprimé l'adjectif "inutiles"!)
La preuve?  allez voir sur mon ancien blog!
Voilà! Je vous embrasse de tout mon coeur

Un photo de Gilbert Garcin qui est décédé il y a quelques jours ;-(
 J'ai plus d'une fois "utilisé" l'une de ses photos comme consigne à mes ateliers d'écriture

dimanche 19 avril 2020

Jour 35 se serrer dans les bras

Ce qui me manque le plus en ces jours de confinement, c'est de pouvoir serrer (fort, fort) mes enfants et petits enfants dans les bras: d'un côté comme de l'autre, on est privé de cet élan qui nourrit jusqu'au plus profond de nous! Oh bien sûr, il y a moyen de communiquer par les moyens que l'on qualifie de modernes: Whatsapp, Skype, Zoom et d'autres encore, mais se serrer dans les bras me manque très fort

Pour les contacts simplement virtuels, avec les blogueurs et blogueuses, même et surtout ceux/celles qui nous nourrissent, par leurs mots, leur présence attentive et affectueuse... manque le contact avec les yeux! Rien ne remplace le fait de les voir sourire, de les voir émus,  d'entendre le son de leur voix.

Je donne aussi rarement à voir ma photo, je dirais même jamais
Je reçois tout aussi rarement le photo d'autres amis virtuels
Est-ce un bien, un mal? Est-ce prudent? Je ne suis pas méfiante, mal m'en a pris parfois, de là ma réserve

un petit mot tendresse reçu aujourd'hui d'une de mes filles
Elle achève la lecture d'une histoire parlant d'amis. Elle demande à sa fille (2ans et demi):
"tu as des amis toi?
La petite répond oui!
ma fille: ah oui et comment s'appellent-ils
Et l'enfant de répondre: maman et papa!





samedi 18 avril 2020

Jour 34 visioconférence

Pour la première fois de ma vie, j'ai participé à une visioconférence
Mon cours à l'UDA (université des aînés) ne peut plus avoir lieu dans les conditions habituelles
Et donc nous nous sommes retrouvés via Zoom
Même principe que les orchestres qui proposent un concert, chaque musicien étant chez lui/elle en confinement
J'ai donc vu le visage de chacun.e des étudiant.es, étonné.es et ravi.es de se trouver dans ce monde virtuel avec les autres; J'ai vite compris le truc, contrairement à d'autres faibles femmes qui ont appelé leur mari à la rescousse. Bravo moi! (sourire)

Il y a eu simplement une prise de contact avec Zoom pour chacun.e d'entre nous
Mercredi prochain et tous les mercredis suivants le cours commence: nous nous pencherons sur la philo et la psycho d'Alexandre Jollien, auteur que j'ai déjà découvert et que j'apprécie beaucoup!

Bon dimanche à chacun, prenez soin de vous




vendredi 17 avril 2020

Jour 33 quand l'autre dort

Depuis le confinement, nous faisons la sieste mon époux et moi. Chaque jour après le déjeuner, chacun dans un fauteuil du salon, nous nous laissons aller au sommeil. Pendant 30 min en général, c'est plutôt bien programmé! Pas plus sinon on se sent un peu bizarre après, en tous cas moi!

Aujourd'hui je me suis réveillée la première, lui dormait encore dans son fauteuil
Je l'ai regardé, longuement, il me semblait bien présent, et absent à la fois: parti dans son monde auquel je n'avais pas accès. L'impression de ne pas vraiment le connaitre, et pourtant si! Son souffle régulier me rassurait, non il n'était pas mort! Ne riez pas, je pense toujours à cela pendant un court instant, quand je le vois plongé dans le sommeil!

Je le regardais et j'ai senti une bouffée de tendresse pour lui.

Ce n'est pas anodin d'accepter de dormir devant quelqu'un d'autre fût-ce son conjoint! On accepte de se rendre vulnérable, observé par l'autre: qu'est-ce que je pense de lui, de nous, de la vie surtout en ces moments où l'on pourrait se perdre dans le coma? quand je le vois dormir ainsi, abandonné?
Et quand c'est moi qui dors,  m'observe-t-il? si oui, que se dit-il? Ai-je une tête "moche"? A--t-il lui aussi de la tendresse pour moi, quand il m'observe,  si vulnérable?


jeudi 16 avril 2020

Jour 32 "c'était le bon temps"!

"C'était le bon temps" entend-on parfois
Que veulent dire les gens quand ils disent ça?
Était-il vraiment bon ce temps qu'ils semblent regretter?

Il y avait pourtant des conflits dans le monde, divers et variés, des inondations, des tremblements de terre et autres cataclysmes.
Il y avait des disputes, des divorces, des chagrins divers, des deuils difficiles

Qu'était ce "bon temps" sinon celui qu'on vivait en ne sachant pas vraiment que c'était un bon temps?
Souvent le bon temps apparaît après, quand il est déjà passé et qu'on ressent de la nostalgie en voyant certaines photos anciennes, certaines lettres de disparus, qu'on pense soudain à certains souvenirs d’autrefois!

Pour moi, c'est de plus en plus clair: le bon temps c'est celui que je vis aujourd'hui, et même maintenant, à l'instant même, tandis que j'écris ces quelques lignes

Et même si le plus grave arrivait tant dans ma vie que dans celle de mes amours, je m'efforcerais de voir tout le positif de ce temps bizarre et je dirai:
"quel bon temps nous vivons, vous ne trouvez pas?" un temps fort, dense, un temps pour grandir, un temps pour vivre vraiment!

 c'est loin d'être bisounours ce que je dis là, parce que croyez moi, c'est une décision parfois très difficile de dire et de vivre ça!
dessin Tilu

mercredi 15 avril 2020

Jour 31 : jusqu'au 3 mai!

Je viens d'assister à la conférence de presse donnée par notre première ministre Sophie Wilmes.
Je redis mon admiration pour cette femme, parfaitement bilingue, qui a donné sans faiblir les nouvelles prescriptions: elle ne s'est pas laissée désarçonner par une question qui remettait en cause les décisions prises!
Pas de grande surprise: on reste confinés jusqu'au 3 mai, avec possibilité de rallonger encore: ça dépend de l'avancée ou de la retraite du coronavirus: le Belgique est fortement touchée: bcp trop de malades, bcp trop de décès, une situation catastrophique dans les maisons de repos!

Je ne vais pas détailler le reste des mesures, avec lesquelles je me sens en accord
Désormais si je sors me promener un peu, je serai "masquée"....(il y avait des masques chez mon pharmacien  ben ça alors...)

A demain pour un billet plus fourni...

Prenez soin de vous, prenez soin des autres!


mardi 14 avril 2020

Jour 30: le quart d'heure du pire

Ma jambe me fait toujours autant souffrir...zut de zut
Parfois j'ai peur de comment ça va tourner
alors j'ai trouvé un truc pour me sortir de mes peurs:
pendant dix minutes, j'écris le "quart d'heure du pire"
Càd que je ne me rassure pas par des paroles lénifiantes du genre "ça va aller, tu vas voir"!
J'ai fait ça encore et encore, sans effet!
Alors je m'adonne au quart d'heure du pire: j'énumère avec force détails et colère le pire de ce qui pourrait arriver
Ca commence plutôt doucement (je n'ose pas y aller à fond, de peur que ça arrive)!
Puis au fil des minutes j'y vais de plus en plus fort: le PIRE
Je vous assure, c'est effrayant! du genre on va m'amputer de cette foutue jambe, mais en clinique je vais être victime d'une septicémie et je mourrai seule pauvre de moi!
Je vous l'ai dit: j'y vais A FOND
Au bout de 10 min toute tremblante j'arrête d'écrire. Point à la ligne!

Le lendemain je reviens à mon quart d'heure du pire, et je recommence: le pire du pire croyez-moi!
Mais c'est déjà moins fort et moins longtemps...
le surlendemain , en avant je reviens à mon quart d’heure du pire
Et un jour, je n'ai plus envie d'écrire le pire, j'écris alors toute ma GRATITUDE

Pour moi, cette démarche est magique! Il faut juste accepter d'entrer dans le pire, y plonger jusqu'au fond... pour en sortir!
peinture de Léon Spilliaert

lundi 13 avril 2020

Jour 29 écrire à propos de soi-même

Je lis chez Bruno Humbeeck que "écrire à propos de soi-même pendant vingt minutes à raison de trois ou quatre jours par semaine renforcerait le système immunitaire"
Je connais  un auteur qui pour rien au monde ne parlerait de lui!
Mais ce sont ses personnages qui parlent de lui sans souvent qu'il s'en rende compte!

La narration de soi, c'est apparemment donc bon pour la santé!
Cela tombe bien: j'écris durant 20 min tous les jours de la semaine

Bien sûr cela me demande parfois un effort: l'effort de la "persévérance"
Il m'arrive d'avoir envie de tout envoyer promener, de faire grève, d'écrire "aujourd'hui pas de petit texte, revenez demain, il y en aura un peut-être...ou peut-être pas"

C'était le cas aujourd'hui,  j'ai eu pas mal de coups de fil, comme vous voyez, il est tard...plus tard que d'habitude...
Mais je pense à mon système immunitaire (yes!), je veux le dorloter, j'ai pas raison?
Et c'est comme ça que j'écris pour ne rien dire :-)


dimanche 12 avril 2020

Jour 28 dans le désert, la manne

Aujourd'hui je pense spécialement à Guibert, l’aumônier des cliniques universitaires de Saint-Luc.
C'est lui qui est l'auteur de la préface de mon livre sur Horton
Il m'a accompagnée à chacune de mes hospitalisations, nombreuses ces dernières années
Il arrivait souvent tard le soir, après sa journée de "travail" quand il avait fait le tour des patients qui le demandaient
C'est un homme d'une infinie humanité, il m'a raconté entre autres l'histoire de la manne que les Juifs recevaient dans le désert: tous les jours ils avaient ce dont ils avaient besoin. S'ils amassaient dans la peur du lendemain, la manne moisissait et était immangeable
Ses journées étaient lourdes et bien souvent c'était mon tour de l'encourager, de ramasser son courage!
Quand il était parti, je regardais par la fenêtre et me plongeais dans le bercement des arbres du parking, ma nourriture spirituelle du jour: j'ai eu de la chance, j'étais la plupart du temps placée dans le lit contre la fenêtre...
D'autres nourritures m'ont été données comme ce contact étrange et vivifiant avec une technicienne de surface qui venait "faire" ma chambre: c'était une africaine toute simple qui ce jour-là a rafistolé mon moral

Tous les jours aujourd’hui, même en ces moments de disette, je reçois la manne dont j'ai besoin, parfois c'est un mail que j'attendais et qui me fait du bien, parfois un contact Face time avec la plus jeune de mes petits enfants (adorable, bien sûr!) et... et....

Je n'ai plus qu'un œil, mais croyez moi il est perçant et ne laisse s'échapper aucune miette de ma manne

Merci à vous de me lire: bonne fête de Pâques

samedi 11 avril 2020

Jour 27 : un petit poème de Guillevic

On dit. En fait,
On ne dit pas.

Mais c'est
Comme si.

Quelque chose passe
A travers le dire,
Cet effort pour dire.

La preuve:
D'autres le répètent,
Et ça les aide.

(et moi aussi en fait)

Guillevic

J'aime beaucoup ce poète: il parle serré, dit le principal en peu de mots
Mais chaque fois ses mots m'atteignent... fort!
Et puis on peut y mettre son sens, qui n'est pas forcément celui de son voisin.

Bonne fête de Pâques
Restez chez vous, me^me si c'est difficile