mardi 28 décembre 2010

Je me souviens (à la manière de Georges Perec)

Je me souviens du regard interminable, le regard de toute une nuit, que j'ai posé comme une caresse sur mon enfant première-née.
Je me souviens de ce mail que j'ai osé envoyer, le premier d'une longue série, comme une histoire d'amour par delà la frontière.
Je me souviens de l'ardeur de mon écoute lors du dernier atelier que j'ai animé.
Je me souviens de 2+2=4 et de la grande patience de ma voix et de mon courage pour le répéter sans cesse, mille fois qu'il le fallait.
Je me souviens des grandes casseroles de soupe épaisse, des kilos de légumes épluchés et de l'odeur oh! l'odeur qui, partant de la cuisine, venait chatouiller la maison tout entière.
Je me souviens de l'accord des participes passés, particulièrement ceux employés avec avoir, inlassablement expliqué, encore et encore.
Je me souviens des nuits entières sans sommeil, des nuits sans lune, et des petits matins blêmes et hagards...
Je me souviens des soirées à la piscine et des longueurs sans fin, sans nombre.
Je me souviens de la main que je tenais, décharnée et exsangue sur ce lit blanc qui sentait la vieillesse et la maladie. Puis la mort.
Je me souviens de Mozart et de sa musique guérissante
Je me souviens de l'échelle accrochée dans le vide pour atteindre la lune, afin de rejoindre le petit prince
Je me souviens de trois pas en avant, de deux pas en arrière et puis d'avoir tout recommencé
Je me souviens d'un fil de funambule obstinément tendu entre les canopées de hauts arbres.
Je me souviens des histoires racontées inlassablement à des petites oreilles serrées contre mon amour de mère.
Je me souviens de la toute première fois où j'ai cru que ce miracle était possible: aimer sans condition
Je me souviens aussi de la route des mille doutes, c'est si difficile d'aimer
Je me souviens des monceaux de crêpes préparées dans la chaleur de la cuisine, dévorées par une petite troupe affamée, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire
Je me souviens de l'infinie persévérance qu'il faut pour vivre, pour croire envers et contre tout que la vie est le cadeau le plus merveilleux
Malgré ses nuages et  ses tempêtes... ses plumes et ses cailloux
cette photo magnifique, je l'emprunte à Praline... merci à elle!

mercredi 22 décembre 2010

Nativité

Je n'ai jamais aimé le Père Noël
Je ne peux plus voir sa bedaine, sa ceinture noire qui essaie de la contenir mais n'y réussit pas, sa barbe qu'on voit bien à des kms qu'elle est fausse, son bonnet rouge comme coca cola...sa bouille de marketing à tous les coins des supermarchés, tous ces pères noël calés dans la crème au beurre des bûches et tout le reste 
Je déteste les petits pères noël qui escaladent les fenêtres espérant arriver à la cheminée qui ne fume plus depuis longtemps vu que les bons feux de bois deviennent bien rares. Pourquoi ils s'obstinent à faire de l'escalade, je vous le demande, il suffirait qu'ils sonnent tout simplement (mais je pense que je leur ouvrirais pas..ah! non! ça!.)

Pour moi Noël est encore attaché à la crèche, à cette histoire de naissance dans une famille de pauvres gens, avec l'étoile qui apparait aux bergers, gens simples s'il en est. Cette histoire qui a inspiré tant de grands peintres, a produit des tableaux grandioses qu'on peut admirer dans tous les musées du monde...(vous avez déjà vu des beaux tableaux qui mettent en scène un père noël?) Cette histoire de nouveau-né qui parle de paix avant tout, nous dit que dans un monde dur et violent les choses les plus simples, les plus précieuses naissent dans l'ombre et qu'il faut avoir l'acuité du coeur pour les percevoir.
J'aime voir les crèches installées sous les sapins, dans les églises, sur les grands places. Cette féérie-là me touche, et je l'avoue, j'ai des yeux d'enfant pour la contempler.

Notre fête de Noël sera simple et familiale. L'occasion de se réunir tous, sans grands chichis, sans nourriture extravagante. On sera ensemble, serrés autour du sapin et les cadeaux seront pour les enfants...

Je vous souhaite de vivre ces quelques jours, qui pour certains sont douloureux, dans le plus de sérénité possible...
Une "renaissance" est toujours possible...pour chacun et chacune d'entre nous (et je pense ici sans les nommer, à tous les blogueurs qui passent des moments difficiles...)



Nativité de Georges de la Tour

lundi 20 décembre 2010

Faire chaque jour la route jusqu'ici

J'écris ici avec le désir... Le désir d'être avec moi tout simplement, de contacter quelque chose de moi (oh! pas tout moi, bien évidemment), mais tout de même quelque chose de mon âme profonde (décidément, c'est un mot que j'aime bien... voir billet précédent;-) Et puis aussi le désir d'être avec d'autres, de découvrir d'autres histoires, de parcourir d'autres horizons, de gouter des saveurs nouvelles, de vibrer à leurs mots à la fois si semblables et si différents des miens.

J'écris ici avec l'espoir....L'espoir de cueillir les mots parfois si rebelles, les mots qui toujours se pressent au bord de ma plume (ou de mon PC) sans parvenir parfois à franchir le pas, à risquer le saut, à oser le plongeon, à se lancer sur la page, puis à se maintenir en équilibre, sans tomber lamentablement du côté d'un fossé bourbeux. J'écris avec l'espoir de rester une funambule de l'authentique...

J'écris avec un grand désir, un grand espoir de contacter pour le retranscrire sur cet écran, ce qui dans mon âme (rebelotte!!) reste si souvent en arrière, comme un marcheur harassé et sans cesse en retard. Car curieusement une partie de mon âme (oui! je sais...) part en bonds d'impatience, avec enthousiasme vers la journée qui commence, (c'est cette partie qui fait la liste de ce qu'il faut faire absolument aujourd'hui et qui fait des projets à n'en plus finir...) et une autre partie reste en arrière, dans une espèce de peur ou de torpeur, peur de ne pas y arriver... donc dans ce cas, vaut mieux ne pas commencer, n'est-ce pas? Comme ça pas de déception! Enfin... cela reste à voir car la déception se situe ailleurs alors, la déception de ne pas être en adéquation avec soi-même...

Ecrire, partager, parler, écouter, vibrer à ma propre musique intérieure, en résonance parfois si miraculeuse avec la musique intérieure de l'autre. Voilà pourquoi je fais chaque matin, la route jusqu'ici.



samedi 18 décembre 2010

Je repasse doucement mon âme profonde

La neige qui n'en finit pas de tomber, provoque sur les routes des embouteillages et des pagailles parfois franchement inquiétantes.
Je reconnais que je stresse quand je dois prendre la voiture (le moins possible)
Et je pense à ceux de mes enfants (deux sur cinq) qui font des trajets longs et pénibles sur les routes enneigées, verglacées et dangereuses...

Et en même temps, la nature est si incroyablement belle: je crois qu'un couturier venu d'ailleurs a patiemment ourlé les arbres de mon jardin, avec une patience de magicien hors du temps, y installant un silence  étrangement bienfaisant...

C'est beau... en contemplant ces arbres, c'est comme si je repassais doucement mon âme profonde...



mardi 14 décembre 2010

Une page qui se tourne

Ceci est un texte que j'ai écrit le vendredi 10 décembre

Et voilà!
Aujourd'hui vraisemblablement s'achève pour moi une tranche de vie: à savoir l'animation d'ateliers d'écriture chez moi. Ce matin, c'était la dernière fois...
Depuis octobre, j'ai accepté d'animer un atelier d'écriture créative à l'UDA Bruxelles (Université des Ainés). En fait, j'ai remplacé au pied levé l'animatrice qui pour des raisons personnelles, s'est désistée la veille de la reprise des cours. On a fait appel à moi, j'avais un quart d'heure pour réfléchir, ils étaient dans le pétrin, ça m'intéressait, j'ai répondu immédiatement présente. Je me sens bien d'animer dans cette structure, l'ambiance y est conviviale, c'est l'UDA qui gère les inscriptions et le reste.


J'ai donc décidé de ne pas reprendre les ateliers chez moi l'année prochaine. (Marthe, si tu me lis...)
Quelque chose s'achève, que j'ai fait pendant des années, que j'ai aimé faire pendant toutes ces années. Beaucoup de monde a défilé chez moi. Il y a des gens qui sont restés fidèles au long de tout ce temps et qui regrettent ma décision. Qui espèrent que je changerai d'avis.
D'autres qui ont quitté, auxquels je pense aujourd'hui... je pense à des noms précis, des gens avec lesquels j'ai vécu de belles histoires, qui sont arrivés chez moi très peu confiants, très peu sûrs de leur capacité d'écrire. Et en effet, au début pour certains, rien de transcendant, beaucoup de maladresse... mais la motivation y était! Cette envie d'écrire plus, d'écrire mieux, allait faire des miracles, et peut-être aussi un peu ma façon d'accompagner et d'encourager, de donner des pistes...
Et je crois l'avoir fait  avec tout mon coeur, avec tout mon enthousiasme. J'ai vu de vrais talents se déployer, j'ai vu des visages s'ouvrir, des plumes se délier...j'ai vu du beau, du bon, du vrai.
Oui j'ai vécu des choses fortes tout au long de ces années...
A présent, cela commence à surgir dans le cadre de l'UDA... je me sens à ma place, je me sens bien!

Mais une page que l'on tourne est toujours un peu délicate... elle pèse son poids de nostalgie...

samedi 11 décembre 2010

Du temps, je veux du temps...

Cela prend du temps, beaucoup de temps
- cela prend du temps d'écrire un billet qui parle, un billet qui ME parle, à la fois personnel mais qui pourra toucher chaque personne qui le lira. Un billet bien écrit (pour moi c'est important et j'y porte une attention particulière), et dont j'aurai par conséquent corrigé les fautes et les maladresses dans l'expression

- cela prend du temps de répondre aux commentaires que les lecteurs ont la gentillesse de mettre. Le plus souvent très intéressants, ils font avancer la réflexion, apportent parfois un éclairage nouveau, tant à moi  qui ai écrit le billet qu'à ceux qui l'ont lu. C'est l'interactivité propre aux blogs, une possibilité (qui n'existe pas pour le livre) de pouvoir réagir immédiatement. Cette interactivité crée en même temps une convivialité que la plupart d'entre nous recherchent, fuyant les endroits du Net où l'on guerroie à coups d'interventions parfois rudes et même grossières.

- cela prend du temps de lire les billets des blogamis. Eux aussi écrivent des choses intéressantes, touchantes, qui interpellent. Mais quand, comme moi, on blogue depuis longtemps, on est obligé de se limiter.  A son corps défendant. Car parfois le hasard ou un lien nous amène dans un  lieu nouveau qu'on perçoit aussitôt en fort écho à ce qu'on vit, pense ou ressent...  la "tentation" est grande d'ajouter le lien dans ses favoris, mais lire le nouveau lien supposera qu'on multipliera le temps passé sur les blogs, ou alors qu'on rognera sur les liens connus et appréciés depuis longtemps. Le dilemne est parfois douloureux. Le temps n'est pas élastique, il faut pouvoir faire des choix, se limiter. J'avoue que c'est là ce qui me pose le plus problème. Alors une fois de temps en temps, je me donne deux heures d'absolue liberté et je vais lire tout mon saoul, découvrant parfois des petites merveilles, ce qui suscite en moi un vif désir de fidélité à ce blog découvert par hasard... mais non, ce n'est pas vraiment possible:  c'est comme une excursion que je me permets de temps en temps, et qui sans doute et malheureusement ne fera pas l'objet d'une visite régulière, hélas

- cela prend du temps de mettre un commentaire chez le blogueur dont le billet m'a particulièrement touchée. Je ne sais pas vous mais je prends grand soin en général à écrire un commentaire. Je n'aime pas trop  mettre un simple mot pour signaler simplement ma présence. Je préfère alors lire en silence et partir sans rien mettre. Cela m'arrive aussi de partir discrètement parce que je n'ose rien mettre (mais oui, je suis parfois touchée de manière si personnelle, émue jusqu'au plus profond de moi que je n'ose pas l'écrire, ou réagir avec mes mots trop émus... C'est sans doute dommage car la personne qui a écrit le billet ne saura pas que je suis passée et que j'ai apprécié son billet en silence.)

- cela prend du temps de cliquer sur les liens que des blogueurs mettent (en cas de tags par exemple) vers d'autres blogs... pour la raison que j'ai déjà évoquée (peur de passer trop de temps sur les blogs) j'évite de m'aventurer au delà des terrains que je connais... il faudrait pour cela une vie de blogueuse à temps complet... mais est-ce souhaitable? Il y a aussi les amis en vrai à rencontrer, les gens en vrai avec qui passer du temps, la famille, le travail, et tout ce qui tisse la vie d'un ou une blogueuse

Depuis six ans maintenant, je prends ce temps, le temps d'écrire ici, de répondre aux commentaires, d'aller vous lire, de mettre de temps et temps un commentaire. Et si je le fais, c'est que je suis heureuse de le faire, que j'y trouve mon compte aussi. Personne ne m'y oblige.
Parfois c'est vrai, il me vient la tentation d'arrêter, la lassitude aidant. D'ailleurs pour le moment j'écris moins souvent ici. Mais j'y reviens toujours, c'est mon lieu, un lieu où je me sens bien: j'y écris, j'y suis lue, et aussi et peut-être surtout, j'y rencontre des gens formidables, vous!



mercredi 8 décembre 2010

Le petit miroir de poche

Ce midi au restaurant avec mon mari et une de mes filles
Un petit restaurant thaï dans le centre de la ville, nourriture simple, accueil simple, nourriture qui réchauffe. Nous réchauffe aussi notre conversation: on échange des nouvelles, tout n'est pas rose pour l'instant dans le reste de la famille, mais notre fille nous partage de bonnes choses pour elle. C'est du bonheur.
Elle est heureuse, nous aussi, on l'écoute, et notre coeur se dilate. On la trouve jolie. Elle aussi, elle s'intéresse à nous. 
C'est tout simplement bon

De temps en temps on jette un regard autour de nous : c'est toujours amusant de regarder les gens et d'imaginer un peu de leur vie, j'aime...
Une table pas loin de nous, deux dames assez âgées  papotent gaiement. Elles parlent assez fort,avec force gestes et expressivité, mais nous sommes pleins d'indulgence aujourd'hui, prêts à tout supporter, même les dames bruyantes, car nous nous sentons bien. On les regarde un instant, elles semblent si heureuses d'être ensemble, avoir plein de choses à se raconter, c'est un moment d'amitié intense.
Sur ce, nos plats arrivent et nous plongeons un moment chacun dans notre assiette.

Soudain ma fille me pousse du coude et me fait signe en souriant de les regarder: elles ont dégusté leur dessert, siroté leur café, et voilà qu'elles se sont retranchées toutes les deux, et en même temps, derrière un petit miroir de poche: elles se refont une beauté, le poudrier à la main, puis le rouge à lèvres.
Le temps s'est comme suspendu: plus aucun bruit de conversation, toutes les deux  sans plus se dire un mot, sont en même temps plongées dans leur petit miroir de poche, avec gestes des lèvres pour bien répartir le rouge à lèvres...Elles s'envoient des baisers rouges.
Miroir mon beau miroir, est-ce que je suis jolie?
Puis satisfaites de ce qu'elles voient l'une et l'autre dans leur petit miroir, elles le rangent dans leur sac à mains, et se sourient, se lèvent et partent en parlant fort à nouveau.
Nous avons surpris cet "échange" et nous avons souri nous aussi, les trouvant vraiment très attendrissantes...


lundi 6 décembre 2010

Une question de phéromones

Aimer et être aimée,  nous y voilà ! C’est ça la question cruciale, le centre de tout, ce qui fait vivre et puis mourir ou l’inverse, ou les deux en même temps…Amour toujours disent-ils et tous y croient sans réaliser que ça ne durera peut-être que l'espace d'un printemps  romantique...

Elle se tourne vers sa petite voix intérieure, la secoue rudement car elle est en colère et lui crie: comment sais-tu que tu aimes, que tu aimes vraiment ?

Mais quelle question franchement, bien sûr qu’elle aime, y a qu’à la regarder, elle a les yeux en pain de sucre amoureux, quand ils glissent vers lui, l’homme, le mâle, le mec…
Alors pour le séduire (car tout le monde sait qu’une femme se doit de séduire l’homme qu’elle aime)… elle se fait belle, elle se fait femme : et pour cela, elle met des talons hauts très hauts, une jupe serrée très serrée qui moule son petit cul de femelle désirable, elle dévoile une poitrine de rêve en détachant les premiers boutons de son chemisier de vierge blanche, et bien sûr elle ne porte pas de soutien, parfois même pas de culotte en dessous de sa jupe, les phéromones, faut qu’ils circulent librement. 
Et puis il y a son parfum, un parfum lancinant comme une musique, qui monte à la gorge, puis au nez, puis ailleurs, se répand comme une tache d’huile sur tout son corps, pour capter le désir de celui qui la regarde et qui, elle l’espère, va l’aimer… totalement, et pour toujours, son prince charmant si charmant.

Séduire et se laisser séduire, est-ce là aimer ? et se laisser aimer ? 
Un dialogue véritable et aimant passe-t-il par un parfum de femme fatale ? Se hisse-t-il à des hauteurs spirituelles quand on est juchée sur des talons tellement pointus qu’ils blessent sans pitié les pieds qu'ils écrasent avec des paroles acérées et cruelles ?

Quant à l’écoute… parlons-en de l’écoute! Se sent-on écoutée particulièrement quand les yeux louchent sur des seins offerts en gourmandise ? ou sur des fesses moulées dans un vêtement trop étroit ?

Elle ne sait pas,  ne veut pas savoir de peur d’être confrontée à une réalité qui la désespère, elle ne veut pas  répondre par un mot qui sonnerait comme un glas.



samedi 4 décembre 2010

Lorsque l'enfant paraît...

http://www.wimp.com/childbeethoven/

Sidérée
Subjuguée
Complètement sous le charme de cet enfant (j'ai découvert cette video ce soir, tout-à-fait par hasard)
Quatre ans pas plus..   peut-être cinq!
Et on peut parier qu'il sera un grand chef d'orchestre
Il connait sur le bout des doigts ces extraits de Beethoven, module et tempère ses gestes aux bons moments, pour éclater de toute sa fougue dans les moments les plus intenses
Vous n'allez pas me croire, mais j'ai regardé cette video deux fois d'affilée, prise par la musique, touchée par ce petit bonhomme qui m'a émue très fort (hélas, il fait un geste maladroit à la fin...et son rire à mon avis, c'est pour ne pas pleurer... )

Je pense que c'est souvent très jeune que les enfants manifestent un don, un talent particulier
Que cet enfant si jeune ait un tel sens de la musique classique... j'en suis émerveillée...

Et je pense à ma petite fille qui n'a pas deux ans
Elle aussi subjuguée par la musique, qu'elle écoute avec attention, sans geste elle, comme si elle l'intériorisait....

mercredi 1 décembre 2010

Quand Christian Bobin parle d'écriture..



Je me reconnais dans les mots de Bobin...
D'abord que, si l'écriture s'invite, il faut lui être disponible... capable de faire un peu silence dans le brouhaha de la vie
Puis que, comme le peintre Bonnard dont il parle, il est parfois difficile de lâcher un texte définitivement... je le sais pour l'avoir vécu chaque fois: je mets du temps à relire, à corriger, prise au piège du perfectionnisme
Ensuite j'aime la comparaison de la petite pelle et du seau confiés à chacun dans le but de construire un beau château face à l'océan de la vie...qui est  aussi celui de la mort puisque la marée viendra tôt ou tard tout submerger.
Il parle de la vocation confiée à chacun: donner une parcelle de bonheur à autrui: pour l'écrivain... autrui, ce sont ceux qui liront ses oeuvres, même pour une seule personne, ça en vaut la peine!
Car c'est bien du bonheur qui nous arrive quand on lit, quand on dévore un livre... les lectrices blogueuses  le savent bien qui, billet après billet nous parlent de livres (si vous saviez, combien d'idées de lecture j'ai puisées chez vous...merci pour cela)

Pour le moment je lis un livre d'une auteure indienne: "Ma soeur, mon amour" de  Chitra Banerjee Divakaruni

dimanche 28 novembre 2010

Personne et personne...

Je l'ai rencontré il y a quelques jours...
Un jeune homme pas tout à fait  comme les autres jeunes, un jeune homme auquel la nature a mal distribué les chromosomes...
Il s'approche de moi, et avec la gentillesse et la jovialité caractéristiques de ces personnes, il me prend le bras, m'oblige à le regarder et me dit avec conviction et un grand sourire:
"Tu es là, et je suis là, et c'est bien"
Aucune erreur chromosomique n'a pu empêcher que cet être simple ne s'installe tranquillement  et avec assurance au royaume de ceux qui peuvent dire "JE" en s'adressant à  un "TU"
Et c'était bien, m'a-t-il dit, parce qu'il avait l'impression que c'étaient nos deux personnes fondamentales qui étaient là en présence l'une à l'autre, capables de communiquer au delà des préjugés et des apparences: il s'est exprimé en sujet, pas en objet (càd celui dont on sait d'avance comment il va réagir, ce qu'il va dire et comment...)

Je suis restée rêveuse suite à cette rencontre: et moi, comment est-ce que je me pose devant l'autre? Suis-je  un "Je" véritablement, suis-je réellement celle qui se trouve dans le profond de mon âme?  Ou celle qui quelque part joue un rôle, pour se faire aimer, reconnaitre par exemple. Ou celle qui joue le rôle que ses parents ou professeurs ou société lui ont si bien appris? Un rôle nécessaire pour faire partie du clan? Un rôle imprimé à jamais dans mes chromosomes dits normaux?

Personne et personne, même mot pour deux réalités...
Le bébé est une personne titrait un best-seller autrefois, une personne à prendre en compte, à respecter, à considérer...
Et
Il n'y a personne ici... personne, néant, rien!
Exactement l'envers et l'endroit,  la langue française est vraiment incroyable! Nous avons le choix au fond
Suis-je une  personne? ou personne?

Quand puis-je dire en vérité: tu étais là, j'étais là et c'était bien, vraiment bien...  nous avons communiqué comme des personnes...?"

Manoukian

vendredi 26 novembre 2010

Une période un peu bizarre

Je vis une période un  peu bizarre...
Alors que j'ai l'impression parfois douloureuse d'être déconnectée de mes mots à moi (aussi parce que je me sens freinée, toujours le même problème...) j'aide beaucoup  les autres dans leurs mots à eux!
C'est une période intense et  intensive. J'aime ça
J'aime l'intensité dans ce travail d'accompagnement des autres. Que ce soit par le Net ou dans mes ateliers, je ne chôme pas...
Mais mes mots à moi sont en train de s'effilocher, en tout cas pour l'instant. 
Je ne parviens pas à mettre en phrases mon projet d'écriture au long cours. Je ne parviens pas davantage à écrire ici de manière simple et personnelle. Rien ou si peu de choses n'arrive à passer  la frontière du clavier. Dès que je suis à la maison, blottie derrière mon écran, je souffle, je baguenaude sur le Web, je n'arrive pas à me donner cette discipline d'écriture, que je demande pourtant aux autres et à laquelle ils se soumettent de bon coeur!
Pour un peu je les envierais...mais comment font-ils? Ah! c'est vrai! Ils ont une bonne animatrice...! ;-))

Les propositions d'animation pour l'instant, m'arrivent les unes après les autres. J'ai l'âge de la retraite pourtant. Or j'aime ça je l'ai dit. (pas l'âge de la retraite, mais les ateliers d'écriture) Mais ça veut dire que j'aurai d'autant moins de temps pour moi.
Il faudra que je prenne le temps de réfléchir pour mûrir ma décision. J'accepte ou j'accepte pas? Et qu'est-ce que je vais accepter?
Le danger pour moi étant que je dise oui, simplement parce que je suis heureuse qu'on fasse appel à moi pour ouvrir un nouvel atelier. Autrement dit, simplement pour la satisfaction de mon petit ego
J'ai cette chance de ne pas DEVOIR gagner ma vie. Je ne le fais pas pour cela, c'est évident, même si je vais pas cracher sur cette rémunération 
J'accepterais parce que j'aime animer un atelier d'écriture, préparer des consignes dont je me réjouis de voir ce que cela donnera comme créativité chez les participants.
J'aime quand, comme ce matin on me dit qu'on a appris quelque chose...
J'aime quand les textes écrits par les participants explosent de créativité, quand ils s'étonnent eux-mêmes de ce qu'ils ont écrit!
J'aime quand certains me disent que mon enthousiasme est contagieux...
J'aime aussi recevoir ces compliments qui me disent que je suis là, à ma juste place, une place dans laquelle je me sens fondamentalement bien,libre, heureuse...

Mais mes mots à moi? Où se cachent-ils? Je les cherche depuis quelques jours un peu partout dans la maison, dans mes armoires, dans le grenier qui n'existe pas,  jusqu'au fond de mon coeur... Ils se taisent les vilains, ils me trahissent, ils m'abandonnent.
Oui, c'est comme ça!
Bon j'ai quand même réussi à franchir la barrière qu'ils ont plantée au seuil de mon blog...
J'ai mis quelques mots les uns à la suite des autres, et je vous ai raconté quelque chose qui me concerne...
La suite (peut-être) à lundi ou plus tard...


Je serai peut-être réduite, comme ces petits personnages, à voler la lune, pour lui prendre de force l'inspiration qui m'échappe...;-))

jeudi 25 novembre 2010

L'âme des souvenirs

Nos souvenirs ont ceci d'étrange qu'ils se mémorisent dans notre tête, mais se conservent dans notre coeur. A quelques exceptions près, c'est lui qui tient la baguette, qui les orchestre, les dirige, les met en sourdine. Lui aussi qui leur impose le silence quand nécessaire ou en cas d'urgence. Ce coeur, étrangement aussi, n'est pas un coeur d'adulte, mais un coeur d'enfant. [...] c'est de cet enfant toujours en devenir, jamais terminé que proviennent les émotions liés à nos souvenirs et c'est à lui paradoxalement qu'elles s'adressent en même temps."

Patrick Estrade "Ces souvenirs qui nous gouvernent", Ed. Robert Laffont

mercredi 24 novembre 2010

Vibration...

J'ai lu quelque part ceci, je vous le transmets, ça m'a frappée

Si je tends les bras vers l'avant en faisant MMMMMMMMMM
je peux sentir très vite une vibration animer mes doigts, et même mes mains tout entières

Si je tends les bras vers l'avant en faisait AAAAAAAAAAAA ou OOOOOOOOOOOOO 
la vibration toujours présente dans mes doigts et mes mains, se propage en dehors de mon corps et atteint l'environnement, c'est beaucoup moins localisé, plus diffus!

A qui ça sert?
euh... je sais pas trop!
On disait: essayez, vous verrez (ou plutôt vous le sentirez...)
J'ai  essayé, je l'ai senti en effet... mais je sais pas à quoi ça sert

Ni pourquoi je prends la peine de l'écrire ici ...
Sauf que je suis quasi certaine que vous allez tous et toutes vous mettre devant votre écran les bras tendus et que vous allez dire MMMMMMMMMM, puis AAAAAAAAA, puis OOOOOOOOO
Juste pour voir, et comparer

Si par hasard, vous décollez, vous me le dites hein!
                                                          Françoise d'Andrimont                                                                                          

lundi 22 novembre 2010

Un sujet très intime...

Berthoise a écrit un billet qui m'a touchée: elle y parle de son rapport à la foi, à Dieu.
Elle fait très justement remarquer que c'est là un sujet de l' intime (moi qui m'interroge sans cesse sur l'intime dans l'écriture publique!).
Jamais je n'ai vraiment abordé ce sujet sur mon blog... par pudeur sans aucun doute. On se rend vulnérable de parler de "ça". On s'imagine que les moqueries ne sont pas loin...

Parce que je la trouve courageuse d'avoir parlé de sa foi, et aussi parce que, de l'avoir lue sur ce sujet, finalement fait du bien et rapproche en humanité, je me suis décidée  moi aussi, à aborder ce sujet. 
tout simplement.

Née et éduquée dans la religion catho, j'en ai petit à petit découvert toutes les limites et plus grave encore, ses messages et sa doctrine qui me semblaient amputées de vraie liberté, d'humanité profonde. Demandant à ses ouailles une obéissance totale. Sans discussion possible. Une obéissance qui considère les gens comme incapables de réfléchir par eux-mêmes et de prendre - en conscience, non avec caprice- des décisions d'adulte
Il me semblait aussi que de plus en plus cette religion, issue des paroles de Jésus, qui a pourtant seriné sur tous les toits et de toutes les façons possibles que la vraie vie se trouvait dans l'amour donné et reçu de manière juste...avait déformé ces paroles de Vie en paroles rigides, et particulièrement méfiantes de l'épanouissement profond de l'Homme.

Après des années de pratique, de plus en plus mal à l'aise dans ce vêtement qui me serrait à chaque entournure, je me suis distancée de cette religion. Avec soulagement!
Du côté des autres religions,  ce n'était guère mieux: toutes sont tellement persuadées d'avoir raison, qu'elles fustigent "l'infidèle" jusqu'à le tuer au nom de Dieu qui franchement n'en demande pas tant! On peut l'espérer du moins!
Au programme, violences physiques, viols de consciences, abus de confiance, petites et grandes magouilles de fric et de pouvoir et j'en passe

Et pourtant...
La personne de Jésus tel qu'il apparaît dans les Évangiles (surtout ceux qui ont été considérés comme non valables par cette chère Eglise qui bien sûr sait tout, à savoir L'évangile de Thomas,  celui de Marie-Madeleine...),  ce personnage m'a toujours fascinée par ces paroles de vie, ses paroles qui dépassent systématiquement la lettre pour accéder à l'esprit...

Ses paroles qui parlent d'amour, non pas l'amour sucré des romantiques, qui finalement n'existe que dans les rêves, mais l'amour exigeant, l'amour juste, qui appelle à grandir...

Et pourtant...
M'éloignant de l'Église, je n'ose pas vraiment entretenir une relation avec ce Jésus-là, m'approcher  trop près de lui. Je lis des livres (beaucoup) qui  parlent de lui, mais je n'ose pas m'approcher dans un face à face  personnel.
Donc pas de prière... je suis juste dans une démarche de découverte, de lecture, d'écoute, d'ouverture...

Par contre je m'adresse quelquefois à l'Esprit, qui pour moi est le Souffle de Vie, le souffle créateur qui m'anime au plus profond de moi, que je sais être dans ma respiration profonde, et que je laise alors m'envahir dans la Présence, sans paroles... simplement être présente pleinement à moi-même et à cet Ailleurs qui à la fois m'envahit et me dépasse...
Matisse

dimanche 21 novembre 2010

Petit voyage vers autrefois

Antigone m'a gentiment taguée, en me passant  le relais de l'amitié. Je réponds à ses questions...avec beaucoup d'hésitations, car il concerne l'enfance... 
Décidément l'enfance pour moi est un terrain sur lequel je n'aime pas trop m'aventurer. J'y découvre chaque fois.................... suspense...
que je ne me souviens que de très peu de choses. Un voile s'est déposé, opaque, sur toutes ces années (admirez le merveilleux cliché!)
Bien sûr cette enfance est si loin déjà, mais je l'ai quittée sans un regard vers l'arrière, sautant dans ma vie d'adulte avec impatience, bien décidée à être heureuse...
Alors me demander de me souvenir et de répondre à ces questions... mamma mia, comment faire?
Allez allons-y, mais c'est pour t'être agréable chère Antigone, d'accord? (Et peut-être aussi pour ME donner ce défi, qui après tout, semble si facile: me souvenir...)
1) Quand vous étiez petit(e), que répondiez-vous à la question : "Et toi, que veux-tu faire quand tu seras plus grand(e) ?" 
euh... je voulais surtout être grande, je m'exerçais tous les jours à grandir. D'ailleurs j'y suis arrivée, je suis grande!  (pas vrai, j'ai beau avoir mon âge respectable, mais oui! je reste une petite fille dans ma tête. 
Tiens au fait, vous aussi?
2) Quels ont été vos BD et dessins animés préférés ? 
euh... la télé est arrivée chez nous assez tard, j'étais déjà une presque ado... j'écoutais à la radio, une émission belge (forcément! ) qui s'appelait "radio jeunesse". J'adorais et je me souviens que la punition qui me touchait le plus, c'était d'être privée de mon émission chérie.
3) Quels ont été vos jeux préférés ? 
euh... je jouais à rêver dans ma chambre. Et à l'école, je jouais à me faire des amies. et aussi à l'élastique, ça j'aimais beaucoup...
4) Quel a été votre meilleur anniversaire et pourquoi ? 
euh... non je sais pas... mes meilleurs anniversaires, c'est à l'âge adulte quand je suis passée à une autre dizaine et que mon mari et mes enfants m'ont emmenée au resto... Je me souviens que la veille j'avais été malade comme un chien, et ce soir-là je ne pouvais pas encore manger normalement. Rien que l'idée de nourriture me donnait des nausées... Mais la surprise et la présence de tous mes chéris autour de moi, spécialement réunis POUR moi m'ont fait me sentir aimée... C'est bête hein!
5) Qu'est-ce que vous auriez absolument voulu faire que vous n'avez pas encore fait ?
Ecrire un roman... il est juste dans ma tête pour l'instant... Mais de la tête au clavier... faudra quelques mois!


6) Quel était votre premier sport préféré ?
Ahhhhhh ! la gymnastique scolaire, dès qu'on faisant les engins... le saut en hauteur, j'étais vraiment très douée!, Un moment de pur bonheur; je me dépassais, toujours plus haut... j'adorais! 


7) Quelle était votre première idole de musique ? 
euh... figurez-vous que j'ai rencontré Jacques Brel au temps où il n'était pas encore très connu... et d'emblée j'ai aimé ses chansons. Je fredonnais "quand on n'a que l'amour" et ça me faisait frissonner


8) Quel est le plus beau cadeau de Noël (ou équivalent) que vous avez reçu ?
ma première petite radio ...pour moi toute seule... héhé
Bon ben finalement j'ai raconté pas mal hein? Contente Antigone?

Il me faut  passer le relais de l'amitié
Je pense à k.role, Célestine, Françoise, Suzame
et un homme: Pierre
Surtout sentez-vous libres...

vendredi 19 novembre 2010

Donner = recevoir

Un homme comme bien d'autres..
Un homme qui écrit.
Son dernier lire obtient un grand succès. Des articles dans les journaux, des interviews radio, télé ou autres...
Sa compagne est heureuse et fière.
Enfin, c'est ce qu'elle lui dit entre deux baisers rapides, avant de filer à son propre travail.
Le livre est là, bien en évidence sur la table du salon, mais elle ne l'a jamais ouvert. 
Pas encore...
De temps en temps il fait une petite allusion: elle le rassure en disant que oui, elle le lira, sans faute, quand... ou quand... et quand... 

Pareil pour une thèse de fin d'études que des parents ne prendront pas la peine de feuilleter attentivement
Pareil pour une expo de photos ou de peintures que les proches n'iront pas voir faute de temps.
Pareil pour un petit spectacle de fin d'année scolaire préparé fièrement par l'enfant qu'aucune personne de la famille ne se déplacera pour venir applaudir...

Donner toute son attention à l'autre demande un effort...
Mais celui qui donne, est peut-être celui qui reçoit le plus...


Peinture Benoit Colsenet

mercredi 17 novembre 2010

La cohésion du groupe


J'ai trouvé par un hasard de clic cette vidéo qui m'a à la fois subjuguée, et interrogée...
Voilà une troupe de ballet, dont aucun danseur ou danseuse ne sort du lot
Pas de star, pas de vedette, personne qui est mis en évidence
Ce qui fait la qualité et l'étrangeté du spectacle, c'est que c'est ENSEMBLE, dans une uniformité étudiée et rigoureuse, cent fois répétée sans aucun doute pour arriver à une telle rigueur, que les figures surgissent comme de nulle part
Juste un moment comme volé où un couple s'élève, porté par le groupe...mais cela ne dure pas!
C'est très beau et magique
Et à la fois, un peu effrayant... comme si personne ne pouvait se singulariser, pour que la cohésion se maintienne...
Et je me suis demandé si c'était une métaphore de la vie

merci à Dasola pour sa note de lecture sur mon recueil de nouvelles "Les dessous de table"...

mardi 16 novembre 2010

La maison en papier glacé

Temps de crise, temps de souci écologique.
Cela n'empêche pas les articles de luxe. Par exemple les revues luxueuses.
Celles qui ont LA maison comme thème
La maison idéale, bien sûr, à faire rêver, à faire baver...

Toujours sur papier glacé, avec de magnifiques photos d'intérieurs sophistiqués, parfaitement ordonnés, avec des objets rares, choisis avec un bon gout très sûr... ouvrir ces pages, c'est comme une caresse pour les yeux toujours en quête d'un ailleurs paradisiaque...
On les feuillette chez le dentiste, chez le coiffeur, chez le médecin, dans toutes les salles d'attente, mais on les achète rarement. (A se demander comment elles survivent d'ailleurs, il en sort une nouvelle tous les six mois.)
On les achète rarement, on n'en a pas vraiment besoin pour rénover ou construire sa maison: elles vendent du rêve avant tout...

Ma maison à moi, je vous le dis comme c'est,  n'a jamais ressemblé à ce genre de maison glacée, figée dans un rangement impeccable...
Ma maison à moi est une maison où l'on vit, avec une cuisine, une salle de séjour, encombrées de mille choses insignifiantes mais capitales si l'on veut cuisiner et pas chipoter du bout de ses doigts manucurés.
Ma maison à moi est une maison où l'on dort dans des chambres dans lesquelles les choses s'entassent un peu pêlemêle, même si le pêlemêle est le plus possible fourré dans les placards pour que ça se voit pas trop... 
Je n'aimerais pas vivre dans ces maisons de papier figé... ces revues couteuses, c'est juste pour passer le temps dans les salles d'attente, en rêvant un peu, comme on rêve, le nez fourré dans  des revues touristiques qui  montrent des plages exotiques et artificielles où jamais on ne vivrait...


La vraie maison n'est pas cette maison idéale, avec une table dressée pour du semblant, une table qui attend des invités qui ne viendront jamais... la vraie maison attend des vraies familles qui vont parler, manger, crier, rire, discuter, se disputer peut-être, déranger sans doute l'ordre établi, surtout s'il y a des enfants qui toucheront à tout, casseront peut-être quelque chose...

La vraie maison est celle où l'on vit, celle où l'aime et peut-être même celle où l'on meurt...

samedi 13 novembre 2010

Ecrire pour dire

J'écrirai une lettre.
Elle sera simple, sans fioritures. Sans figures de style. Elle sera l'expression de ma vérité
Je dirai ce que j'ai besoin de leur dire. Il y aura même un mot d'amour. Ou peut-être deux. Enfin je crois... Un pour chacun, c'est amusant quand j'y pense.
Je leur dirai tout. Ils seront bien obligés de m'écouter... sauf s'ils déchirent la lettre, avant même de l'ouvrir, c'est vrai, je n'ai pas pensé à cela.
Tant pis, on ne peut pas penser à tout, et là maintenant, il est temps que j'écrive ce qui fait poids sur mon coeur, depuis toutes ces années.
Tellement poids que par moments mon coeur est dans la cave.
J'écrirai une lettre.
Et je la signerai. Important de la signer, je revendique mes mots, complètement, absolument.
Puis je  mettrai ma lettre dans une enveloppe blanche, et j'indiquerai les noms, l'adresse, la ville, le pays. 
Les noms... sur la lettre. Et le timbre, pas oublier le timbre. Pour que la lettre parte. Et arrive...
Et je dormirai, enfin j'essayerai, mais je crois qu'après la lettre, ça ira, je finirai par m'endormir.
Dormir... beaucoup, longuement, enfoncée dans un sommeil sans rêves.
Et puis demain dès que je me lèverai, je déchirerai la lettre. 

De toutes façons ils sont morts depuis longtemps...

Ecrire à des personnes disparues, parce qu'il reste des choses qui n'ont pu se partager de leur vivant..
Ou alors écrire à une personne qu'on ne verra plus jamais, et qui même ne souhaite plus de contact avec nous, et qu'on sait qui ne voudra plus jamais lire quoi que ce soit venant de nous
Ecrire quand même, pas pour l'autre, mais pour soi...
Pour dire... 
Cela vous est-il arrivé?
Et qu'avez-vous fait de cette lettre? La déchirer et confier au vent les petits morceaux?
L'enterrer profond? La garder au fond d'un tiroir pour le jour où?





jeudi 11 novembre 2010

Bloc-notes

La journée a été rude. J'ai fait plus de 300 kilomètres dans la pluie et le vent.

A certains moments, en dépassant les camions, j'étais aveuglée complètement par les embruns soulevés par les roues de ces géants.
Je dépasse un peu stressée... mais trois secondes plus tard, autre voiture, autre camion à dépasser. Ca n'en finit pas...la route est longue...

M'appliquer à ne pas stresser, respirer longuement, calmer les remous de mon ventre.
Ça va, j'assume, j'ai fait des progrès, autrefois le vent me faisait vraiment paniquer...
Le vent violent a secoué les arbres et arraché de force leurs dernières feuilles. Dommage, demain le monde sera nu et gris et les arbres se languiront de leur habit coloré et bruissant pour un long moment

En rentrant, une nouvelle m'attend: un échafaudage, soufflé par une rafale,  est tombé sur la voiture en stationnement  d'une de mes filles... la voiture est un peu (beaucoup) cassée... Ce n'est que de la tôle froissée, elle n'était pas dans la voiture quand ça s'est passé, ouf! Elle le prend avec philosophie semble-t-il.

Et puis en ce jour un peu particulier, un merveilleux bonheur... mais de ça, je ne vous parlerai pas... autocensure oblige..;-))
Malgré la grisaille, malgré les bruits du vent qui s'entête, je suis bien, en paix, heureuse...

Voilà donc un petit mot pour ne pas dire grand chose après tout...
Ben...c'est comme ça!

Claude Théberge

dimanche 7 novembre 2010

La carapace

 "Dévoiler mes pensées, les mettre par écrit sans vernis ou artifice …  Dans ce cas, c’est se montrer tel que l’on est au plus profond avec ses failles, ses tourments et ses espoirs. Et peut-être prendre des risques. Je l’ai trop appris à mes dépens par le passé pour me montrer à nue. Alors, je garderai ma carapace qui me sert d’armure." Clara

Toujours la même question qui revient sous la plume de l'un ou l'autre blogueur: s'exprimer librement, se dévoiler sur son blog... est-ce risqué? dangereux? inconvenant? impudique?

Ou au contraire de l'ordre d'un partage d'humanité, simple et vrai, qui fera résonance chez le lecteur?

Il m'est arrivé de supprimer un billet tout fraichement écrit... par peur.
Peur en pensant à quelques personnes nommément qui me lisent... que dira telle personne ou comment réagira telle autre? Non je me dis que je ne peux pas écrire publiquement ceci. Et même si mon billet parle de moi, de mon ressenti, même si je prends soin de ne mettre personne en cause, je me sens mal à l'aise de me rendre trop vulnérable...

Pourtant il est bien vrai qu'on se sent touché quand quelqu'un, dans la vérité de son âme et de sa plume parle de lui, (d'elle),  "avec ses failles, ses tourments et ses espoirs", comme l'écrit Clara
D'où vient alors cette peur d'être vulnérable
D'où vient ce besoin de garder "ma carapace qui me sert d’armure."

En ces jours où je travaille encore et encore, avec peine et difficulté croyez-moi, le chapitre sur L'autocensure dans l'écriture de l'intime, ces mots lus aujourd'hui m'ont interpellée
Il faut reconnaître que le blog intime se raréfie, au profit des blogs de créativité, de lecture et de plein d'autres choses, qui, pour intéressants qu'ils sont, ne nous apprennent pas grand chose sur leur auteur...

Guy Vivien

jeudi 4 novembre 2010

J'écris tranquillou moi...

1Monsieur Poireau
2Cynthia et ses contes défaits
3Techtrends
4Wow Effect !
5Sanctius - Le blog
6Made in my little home
7Les Lectures de Cachou
8Mes Livres et Moi
9Lali
10Objectifanfan
11Belgium iPhone
12titi-poker - Le blog
13frontstage
14Marécages
15Faites des gosses
16Twilight-Belgium
17la vie privée de mademoiselle ciguë
18Expressionite aigüe
19Attention à la Terre
20Le petit monde de Letilor
21Rednoise's blog | Blog poker
22Coumarine Petites paroles inutiles
23Game Force One
24On a des choses à se dire
25Demain, on rase gratis...
26The Baba Diaries
27Valeriane & Books
28Des mots grattent
29Parfums de campagne
30Le poker "Made in Belgium..."

Une fois n'est pas coutume... 
J'ai été contactée par le site Wikio, (regardez là le petit logo à votre gauche;-)) que nombre d'internautes guettent avec une curiosité avide dès les premiers jours du mois. On m'avertit que je suis (ou plutôt mon blog!) dans le top 30 des blogs les plus lus .
On se caaaaalme... ce sont uniquement les blogs en Belgique: sûr qu'il y en a un certain nombre (mille? trois mille? aucune idée...  les curieux pourront aller voir demain les cent premiers classés... 
Je ne sais donc pas combien de blogs belges il y a, ni de quel genre: à vrai dire je ne consulte guère ce genre de classement, je me contente d'écrire tranquillou ici, et basta
Donc on m'avertit que j'ai grimpé dans le classement... ah! bon?
J'étais classée 34 ème... je suis classée 22ème pour ce mois-ci!
Pourquoi? Tiens j'aimerais bien que Wikio réponde à cette question...

Lue je le suis... ben oui!
Commentée, certains jours,  vous vous déchainez... et j'aime ça, je le reconnais, j'aime que ce blog soit vivant! Yes!
Mais il semble (d'après les rumeurs) que ce n'est pas cela qui fait la "célébrité" d'un blog: en réalité, plus un blog est cité, plus il monte en grade..
Or à ma connaissance, on ne cite pas souvent mes Petites Paroles, on met rarement un lien vers mon blog... on se contente de lire (souvent sans mettre de commentaire) et moi je me contente d'écrire comme j'ai envie, ce que j'ai envie...
De plus, comme vous pouvez le voir, je ne fais pas grand chose pour faire la promo de ce blog: aucune référence de communautés de blog, aucune publicité, aucune lumière clignotante...et autres gadgets
Comme je vous le disais, ici c'est ma petite maison où j'écris tranquillou deux ou trois posts par semaine... 

Maintenant que je connais ce classement, je n'irai pas jusqu'à dire que je m'en fous!
Ben oui, ça me fait plaisir!
Vous savez pourquoi? 
parce que ça me dit que vous aimez venir ici, lire mes Petites Paroles
Finalement, j'écris aussi pour être lue non?
Eric Robin

mardi 2 novembre 2010

Le rien et la lumière...

Envie de vous partager ce bout de lecture:

"L'ange du souvenir rappelait à Myriam qu'elle était de l'humus, de la terre, il la ramenait à l'humilité. "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière", mais il ne manquait jamais d'ajouter: "tu es lumière et tu retourneras à la lumière", car il est de fausses humilités ou de fausses lucidités qui conduisent au désespoir.
Rappeler à l'homme qu'il n'est rien, cela l'homme le sait, et savoir qu'on n'est rien n'avance à rien; il faut encore lui dire que ce rien est aimé, et parce qu'il est aimé, "il y a quelque chose plutôt que rien". Cette parole peut nous conduire vers une lucidité extrême, sans illusion sur nous-mêmes et sur l'être du monde, mais il y a cette lumière qui danse dans la poussière et lui donne pour quelques instants la forme d'un appel ou d'une main ouverte à ce qui vient et passe..."
Jean-Yves Leloup "Une femme innombrable"


Parfois en effet... dans une pièce de séjour quelconque...soudain on voit au delà de ce qu'on voit d'habitude..

D'habitude on voit la poussière, le banal; on ne remarque rien... on voit le rien...
Puis soudain un rayon de soleil vient balayer le sol ou un meuble, et on voit ce qu'on ne voyait pas juste l'instant d'avant: la lumière qui fait danser les grains de poussière dans un ballet féérique...
Faut juste se laisser emporter par le miracle... accepter de s'arrêter un instant et regarder avec émerveillement
Van Gogh