mardi 28 avril 2020

Jour 44: clap de pause

C'est décidé! je prends une pause de quelques jours...
un petit voyage en moi-même, pour redéfinir mes priorités
et puis je reconnais que je m'essouffle un peu
Je vais laisser s'éteindre avril pour pouvoir rejoindre mai avec des forces nouvelles...

Comme chez tout le monde sans doute, il y a des soucis dans ma famille qui me prennent un peu la tête : par exemple, un de mes petits-fils est malade, mais c'est semble-t-il plutôt d'ordre intestinal
Je ne peux rien y faire, juste écouter ce que mes enfants concernés peuvent m'en dire, leur inquiétude surtout que le jeune est en période d'examens universitaires

Et moi, demain je suis mon 2ème cours sur Alexandre Jollien par visioconférence (quel type, ce mec!!!)

à bientôt donc (sauf si j'ai quelque chose d'urgent à communiquer!)


aquarelle Coum, 2000

lundi 27 avril 2020

Jour 43 une tendre odeur de lilas

Il est là dans mon jardin
juste là devant... on tend la main
et on touche ses fleurs moelleuses
et odorantes...un petit lilas
en pleine floraison

Il donne du mieux qu'il peut
ses fleurs tendres et mauves

je n'ai pu résister:
il y a deux jours j'ai coupé
deux ou trois branches de ce lilas.
c'est simple, je voulais dans la maison
une odeur de lilas, une douceur de lilas
la couleur odorante de ce lilas

les deux ou trois branches que j'ai coupées
avec grande espérance, avec tendre amour
ont hélas fané très vite, bien trop vite
elles ressemblent à de petites choses
sans âme, sans odeur, presque sans couleur
elles sont moches moches moches
à jeter maintenant sans un regard

Morale: oui! il y une leçon sans doute
à vous d'y lire la vôtre!


j'ai trouvé ces mots sur un site de jardinage
Le lilas produit, au printemps, de grosses grappes de fleurs, ou panicules au parfum envoûtant et très odorant. Malheureusement, une fois cueillies pour confectionner de magnifiques bouquets ces fleurs ne se conservent que 2 à 3 jours
c'est vraiment pas de chance mais maintenant je le sais!!!

dimanche 26 avril 2020

Jour 42 : le papillon

Tous les jours tu rêves
de te réveiller papillon...
Rassure-toi, tu le seras
mais cela ne se fera pas
en un jour
il faut travailler à sa naissance!




samedi 25 avril 2020

jour 41 une histoire de petit mot de rien du tout!

un petit mot de rien du tout
un petit mot se cache dans ma poche
(ou peut-être dans mon sac)
(ou peut-être en dessous de mon lit)
tout penaud de ne pas être trouvé.

mais que fait-il donc là, dites-le moi?

il devrait sortir au grand jour
s'échapper de son silence fatigué
il est grand temps, les mots finissent
par fondre au fond des poches
comme des bombons collants beurk

attends tu ne perds rien pour attendre
m'a chuchoté l'arbre majestueux
que je suis allée consulter
(gratuitement, il est grand prince)

demain il a dit avec un grand sourire d'été
il fera beau, c'est plus que certain
la météo ne ment jamais
(enfin... presque jamais)
et le petit mot se glissera dehors

zut ai-je pensé
pourvu qu'il ne se noie pas
dans l'étang tout proche
mangé comme une miette de pain
par les canards voraces



vendredi 24 avril 2020

Jour 40 La Belgique sur le gril ;-(

Aujourd’hui, conseil national de sécurité.
La première ministre Sophie Wilmès donnera une conférence de presse pour communiquer les résultats du conseil et les décisions qui y ont trait
Le déconfinement est en vue (le confinement est d'application jusqu'au 4 mai!)
Je souhaite assister à cette fameuse conférence de presse à partir de 17h 30 (environ)

Donc sans rien connaitre encore de l'évolution des choses, j'écris mon billet maintenant

Mais on devine qu'il y aura des problèmes d'entente entre le Nord et le Sud du pays: les deux communautés linguistiques n'ont jamais pu s'entendre, et déjà ça grince et ça coince: le contraire aurait été étonnant!

De plus:  grincement aussi entre les politiques (qui prétendent que les décisions finales leur reviennent) et les scientifiques (qui forcément ont un point de vue un peu différent des politiques)

Cela nous promet un méli mélo de grincements de dents pour ne pas parler de disputes pas piquées des vers!
Déjà le petit médecin infectiologue qui tous les jours nous tenait au courant de la situation en Belgique, se retire de l'arène, décidant de consacrer un peu de son temps à ses enfants, tiens donc! Au moment où l'on parle de reprise de l'école!

Bon on verra, faut pas faire l'oiseau de mauvais augure, mais je plains la première ministre déjà fort attaquée (seule femme parmi ces hommes, faut voir ça: rien que pour cela, je l'admire!)


jeudi 23 avril 2020

Jour 39: reprendre le chemin

Reprendre le chemin, là où les pas se sont figés.
La gadoue a sculpté des désespoirs immobiles,
et le pluie, le vent, le froid, même le soleil
ont changé en statues de sel, les moindres élans de vie.

Donc aujourd'hui reprendre le chemin
profiter d'un rayon de lumière
d'une échappée d’espérance.

Alors le coeur soudain s’agrandit
reprend son battement rassurant.

Là devant, le chemin s'étire longuement
aussi longuement que l'espérance qu'il suscite.
Il invite à bouger, à déclencher
la tendre musique des pas sur le gravier

C'est le mail d'une amie en live qui m'a donné le courage aujourd'hui, le courage de reprendre le chemin
Je n'ai rien demandé... mais je l'ai reçu, comme ça, gratuitement, trésor magnifique
Merci, merci de tout coeur



mercredi 22 avril 2020

Jour 38 à l'écoute du chant

Figée depuis tout ce temps, elle se tient là immobile.
Elle a oublié les pas de la fougue, et ceux de l'ardeur,
ceux du temps donné, ceux du temps reçu.
Et bien sûr, ceux du temps gaspillé.

Le temps gaspillé en plaintes stupides
qui éloignent bien plus qu'elles ne rapprochent

Alors elle se met à l'écoute du chant d'un monde différent
qu'elle espère et redoute en même temps.
Ses mains d'abord figées, d'abord resserrées sur elle-mêmes
se lèvent lentement à cet appel...
Tout est possible, il faut le croire

Là-bas, la plage immense, qui ne se décourage pas
d'être une plage un peu trop monotone
garde avec tendresse le souvenir des petits pieds nus
et aussi des coquillages aux formes impossibles

N.V.


Bientôt elles seront là, les hirondelles jolies, je les attends avec impatience

mardi 21 avril 2020

Jour 37 Elle danse doucement

La Beauté danse doucement
ni ange ni démon, un peu des deux sans doute

Il y a dans me vie des histoires orphelines
canopées indociles où se posent les brumes
où s'orage le tumulte des questions inutiles

La Beauté je la tricote avec persévérance
elle danse doucement dans le grenier de mes nuits...


Ce qui me donne du courage, à part communiquer avec ceux que j'aime, c'est écrire des mots sans trop réfléchir et qui s'organisent très vite en texte poétique
Celui-ci je l'ai écrit il y a quelques jours, et je l'aime beaucoup
Les termes qui sont venus sur mon clavier me ressemblent
C'est tout simple!


photo Coum'

lundi 20 avril 2020

jour 36... hésitation

Je ne suis pas de bonne humeur aujourd'hui
pas envie d'écrire quoi que ce soit

Ne me cherchez pas, je ne suis pas là!
Pas ici en tout cas, ni ailleurs

Tant pis pour vous qui espériez me lire
tant pis pour moi qui voulais écrire chaque jour

J'ai présumé de mes forces...
Non non je ne suis pas malade... juste malade dans mon coeur

Demain cela ira-t-il mieux?
On verra, on verra... sinon c'est simple, je ne viendrai plus vous écrire des Petites Paroles,
qu'elles soient utiles ou inutiles!

(Les vieux de la veille, vous souvenez-vous que mon blog autrefois, s'intitulait: Petites Paroles Inutiles, et que  je ne sais pourquoi (si je le sais, mais je ne vous le dirai pas!) j'ai supprimé l'adjectif "inutiles"!)
La preuve?  allez voir sur mon ancien blog!
Voilà! Je vous embrasse de tout mon coeur

Un photo de Gilbert Garcin qui est décédé il y a quelques jours ;-(
 J'ai plus d'une fois "utilisé" l'une de ses photos comme consigne à mes ateliers d'écriture

dimanche 19 avril 2020

Jour 35 se serrer dans les bras

Ce qui me manque le plus en ces jours de confinement, c'est de pouvoir serrer (fort, fort) mes enfants et petits enfants dans les bras: d'un côté comme de l'autre, on est privé de cet élan qui nourrit jusqu'au plus profond de nous! Oh bien sûr, il y a moyen de communiquer par les moyens que l'on qualifie de modernes: Whatsapp, Skype, Zoom et d'autres encore, mais se serrer dans les bras me manque très fort

Pour les contacts simplement virtuels, avec les blogueurs et blogueuses, même et surtout ceux/celles qui nous nourrissent, par leurs mots, leur présence attentive et affectueuse... manque le contact avec les yeux! Rien ne remplace le fait de les voir sourire, de les voir émus,  d'entendre le son de leur voix.

Je donne aussi rarement à voir ma photo, je dirais même jamais
Je reçois tout aussi rarement le photo d'autres amis virtuels
Est-ce un bien, un mal? Est-ce prudent? Je ne suis pas méfiante, mal m'en a pris parfois, de là ma réserve

un petit mot tendresse reçu aujourd'hui d'une de mes filles
Elle achève la lecture d'une histoire parlant d'amis. Elle demande à sa fille (2ans et demi):
"tu as des amis toi?
La petite répond oui!
ma fille: ah oui et comment s'appellent-ils
Et l'enfant de répondre: maman et papa!





samedi 18 avril 2020

Jour 34 visioconférence

Pour la première fois de ma vie, j'ai participé à une visioconférence
Mon cours à l'UDA (université des aînés) ne peut plus avoir lieu dans les conditions habituelles
Et donc nous nous sommes retrouvés via Zoom
Même principe que les orchestres qui proposent un concert, chaque musicien étant chez lui/elle en confinement
J'ai donc vu le visage de chacun.e des étudiant.es, étonné.es et ravi.es de se trouver dans ce monde virtuel avec les autres; J'ai vite compris le truc, contrairement à d'autres faibles femmes qui ont appelé leur mari à la rescousse. Bravo moi! (sourire)

Il y a eu simplement une prise de contact avec Zoom pour chacun.e d'entre nous
Mercredi prochain et tous les mercredis suivants le cours commence: nous nous pencherons sur la philo et la psycho d'Alexandre Jollien, auteur que j'ai déjà découvert et que j'apprécie beaucoup!

Bon dimanche à chacun, prenez soin de vous




vendredi 17 avril 2020

Jour 33 quand l'autre dort

Depuis le confinement, nous faisons la sieste mon époux et moi. Chaque jour après le déjeuner, chacun dans un fauteuil du salon, nous nous laissons aller au sommeil. Pendant 30 min en général, c'est plutôt bien programmé! Pas plus sinon on se sent un peu bizarre après, en tous cas moi!

Aujourd'hui je me suis réveillée la première, lui dormait encore dans son fauteuil
Je l'ai regardé, longuement, il me semblait bien présent, et absent à la fois: parti dans son monde auquel je n'avais pas accès. L'impression de ne pas vraiment le connaitre, et pourtant si! Son souffle régulier me rassurait, non il n'était pas mort! Ne riez pas, je pense toujours à cela pendant un court instant, quand je le vois plongé dans le sommeil!

Je le regardais et j'ai senti une bouffée de tendresse pour lui.

Ce n'est pas anodin d'accepter de dormir devant quelqu'un d'autre fût-ce son conjoint! On accepte de se rendre vulnérable, observé par l'autre: qu'est-ce que je pense de lui, de nous, de la vie surtout en ces moments où l'on pourrait se perdre dans le coma? quand je le vois dormir ainsi, abandonné?
Et quand c'est moi qui dors,  m'observe-t-il? si oui, que se dit-il? Ai-je une tête "moche"? A--t-il lui aussi de la tendresse pour moi, quand il m'observe,  si vulnérable?


jeudi 16 avril 2020

Jour 32 "c'était le bon temps"!

"C'était le bon temps" entend-on parfois
Que veulent dire les gens quand ils disent ça?
Était-il vraiment bon ce temps qu'ils semblent regretter?

Il y avait pourtant des conflits dans le monde, divers et variés, des inondations, des tremblements de terre et autres cataclysmes.
Il y avait des disputes, des divorces, des chagrins divers, des deuils difficiles

Qu'était ce "bon temps" sinon celui qu'on vivait en ne sachant pas vraiment que c'était un bon temps?
Souvent le bon temps apparaît après, quand il est déjà passé et qu'on ressent de la nostalgie en voyant certaines photos anciennes, certaines lettres de disparus, qu'on pense soudain à certains souvenirs d’autrefois!

Pour moi, c'est de plus en plus clair: le bon temps c'est celui que je vis aujourd'hui, et même maintenant, à l'instant même, tandis que j'écris ces quelques lignes

Et même si le plus grave arrivait tant dans ma vie que dans celle de mes amours, je m'efforcerais de voir tout le positif de ce temps bizarre et je dirai:
"quel bon temps nous vivons, vous ne trouvez pas?" un temps fort, dense, un temps pour grandir, un temps pour vivre vraiment!

 c'est loin d'être bisounours ce que je dis là, parce que croyez moi, c'est une décision parfois très difficile de dire et de vivre ça!
dessin Tilu

mercredi 15 avril 2020

Jour 31 : jusqu'au 3 mai!

Je viens d'assister à la conférence de presse donnée par notre première ministre Sophie Wilmes.
Je redis mon admiration pour cette femme, parfaitement bilingue, qui a donné sans faiblir les nouvelles prescriptions: elle ne s'est pas laissée désarçonner par une question qui remettait en cause les décisions prises!
Pas de grande surprise: on reste confinés jusqu'au 3 mai, avec possibilité de rallonger encore: ça dépend de l'avancée ou de la retraite du coronavirus: le Belgique est fortement touchée: bcp trop de malades, bcp trop de décès, une situation catastrophique dans les maisons de repos!

Je ne vais pas détailler le reste des mesures, avec lesquelles je me sens en accord
Désormais si je sors me promener un peu, je serai "masquée"....(il y avait des masques chez mon pharmacien  ben ça alors...)

A demain pour un billet plus fourni...

Prenez soin de vous, prenez soin des autres!


mardi 14 avril 2020

Jour 30: le quart d'heure du pire

Ma jambe me fait toujours autant souffrir...zut de zut
Parfois j'ai peur de comment ça va tourner
alors j'ai trouvé un truc pour me sortir de mes peurs:
pendant dix minutes, j'écris le "quart d'heure du pire"
Càd que je ne me rassure pas par des paroles lénifiantes du genre "ça va aller, tu vas voir"!
J'ai fait ça encore et encore, sans effet!
Alors je m'adonne au quart d'heure du pire: j'énumère avec force détails et colère le pire de ce qui pourrait arriver
Ca commence plutôt doucement (je n'ose pas y aller à fond, de peur que ça arrive)!
Puis au fil des minutes j'y vais de plus en plus fort: le PIRE
Je vous assure, c'est effrayant! du genre on va m'amputer de cette foutue jambe, mais en clinique je vais être victime d'une septicémie et je mourrai seule pauvre de moi!
Je vous l'ai dit: j'y vais A FOND
Au bout de 10 min toute tremblante j'arrête d'écrire. Point à la ligne!

Le lendemain je reviens à mon quart d'heure du pire, et je recommence: le pire du pire croyez-moi!
Mais c'est déjà moins fort et moins longtemps...
le surlendemain , en avant je reviens à mon quart d’heure du pire
Et un jour, je n'ai plus envie d'écrire le pire, j'écris alors toute ma GRATITUDE

Pour moi, cette démarche est magique! Il faut juste accepter d'entrer dans le pire, y plonger jusqu'au fond... pour en sortir!
peinture de Léon Spilliaert

lundi 13 avril 2020

Jour 29 écrire à propos de soi-même

Je lis chez Bruno Humbeeck que "écrire à propos de soi-même pendant vingt minutes à raison de trois ou quatre jours par semaine renforcerait le système immunitaire"
Je connais  un auteur qui pour rien au monde ne parlerait de lui!
Mais ce sont ses personnages qui parlent de lui sans souvent qu'il s'en rende compte!

La narration de soi, c'est apparemment donc bon pour la santé!
Cela tombe bien: j'écris durant 20 min tous les jours de la semaine

Bien sûr cela me demande parfois un effort: l'effort de la "persévérance"
Il m'arrive d'avoir envie de tout envoyer promener, de faire grève, d'écrire "aujourd'hui pas de petit texte, revenez demain, il y en aura un peut-être...ou peut-être pas"

C'était le cas aujourd'hui,  j'ai eu pas mal de coups de fil, comme vous voyez, il est tard...plus tard que d'habitude...
Mais je pense à mon système immunitaire (yes!), je veux le dorloter, j'ai pas raison?
Et c'est comme ça que j'écris pour ne rien dire :-)


dimanche 12 avril 2020

Jour 28 dans le désert, la manne

Aujourd'hui je pense spécialement à Guibert, l’aumônier des cliniques universitaires de Saint-Luc.
C'est lui qui est l'auteur de la préface de mon livre sur Horton
Il m'a accompagnée à chacune de mes hospitalisations, nombreuses ces dernières années
Il arrivait souvent tard le soir, après sa journée de "travail" quand il avait fait le tour des patients qui le demandaient
C'est un homme d'une infinie humanité, il m'a raconté entre autres l'histoire de la manne que les Juifs recevaient dans le désert: tous les jours ils avaient ce dont ils avaient besoin. S'ils amassaient dans la peur du lendemain, la manne moisissait et était immangeable
Ses journées étaient lourdes et bien souvent c'était mon tour de l'encourager, de ramasser son courage!
Quand il était parti, je regardais par la fenêtre et me plongeais dans le bercement des arbres du parking, ma nourriture spirituelle du jour: j'ai eu de la chance, j'étais la plupart du temps placée dans le lit contre la fenêtre...
D'autres nourritures m'ont été données comme ce contact étrange et vivifiant avec une technicienne de surface qui venait "faire" ma chambre: c'était une africaine toute simple qui ce jour-là a rafistolé mon moral

Tous les jours aujourd’hui, même en ces moments de disette, je reçois la manne dont j'ai besoin, parfois c'est un mail que j'attendais et qui me fait du bien, parfois un contact Face time avec la plus jeune de mes petits enfants (adorable, bien sûr!) et... et....

Je n'ai plus qu'un œil, mais croyez moi il est perçant et ne laisse s'échapper aucune miette de ma manne

Merci à vous de me lire: bonne fête de Pâques

samedi 11 avril 2020

Jour 27 : un petit poème de Guillevic

On dit. En fait,
On ne dit pas.

Mais c'est
Comme si.

Quelque chose passe
A travers le dire,
Cet effort pour dire.

La preuve:
D'autres le répètent,
Et ça les aide.

(et moi aussi en fait)

Guillevic

J'aime beaucoup ce poète: il parle serré, dit le principal en peu de mots
Mais chaque fois ses mots m'atteignent... fort!
Et puis on peut y mettre son sens, qui n'est pas forcément celui de son voisin.

Bonne fête de Pâques
Restez chez vous, me^me si c'est difficile


vendredi 10 avril 2020

Jour 26 suite de la confinée, très confinée

14h30' après la p'tite sieste, retour derrière l'écran pour mon travail d'écriture (je vous en parlerai en temps voulu, d'ailleurs je crois l'avoir déjà évoqué)

16h30' le jardin m'attend pour une petite tasse de thé: c'est mon temps de méditation, je regarde et j'admire ce jardin merveilleux, je m'imprègne de ses odeurs, je regarde ce qui a changé  depuis hier: le lilas qui prépare ses fleurs magnifiques, le petit pommier qui nous fera de belles pommes cette année... Bon c'est vrai que le forsythia est fané, il faut attendre l'année prochaine, mais MERCI pour l'éclat jaune de sa floraison! Quelle chance ce beau temps: il ne fait pas trop chaud, juste bon. Quand je suis là dans ce jardin, mon coeur se dilate et se remplit de reconnaissance...

18h je remonte, je retravaille, j'avance, parfois je n'avance pas du tout, je piétine, mais c'est pas grave, demain est un autre jour, demain sera encore un jour de soleil et de reconnaissance. J'en profite pour faire divers travaux de ménage (le min!) et de lessive

19h30' nous descendons tous les deux pour regarder le JT (belge of course...) une demi heure d'inquiétude devant les nouvelles mince de mince, le monde entier est pris dans l'étau du covid 19
Evidemment il y a les autres nouvelles, inquiétantes elles aussi: quelle tristesse ce monde qui se dispute sans cesse... qui ne parvient pas à un accord...
Nous mangeons devant la tél, cela nous rappelle les moments familiaux que nous passions tous ensemble autour de cette petite table. Par ex à la Chandeleur, (mmmmmm les bonnes crêpes que je faisais, un paquet de crèpes!) et aussi aux anniversaires. A sept, c'était rare les disputes ou alors des toutes petites, ou alors je ne m'en souviens pas: je crois que le moment, rare, était trop magique

Après c'est le temps des contacts avec les enfants, c'est le temps de la lecture (moi), des mots croisés (lui) ou du film que nous avons décidé de regarder.

Enfin, le moment du dodo est arrivé, mais comme je m'endors assez tard, je m'attarde encore un peu dans mon bureau: je rêve devant la lune ronde, enceinte de sa beauté!



jeudi 9 avril 2020

jour 25: journée d'une confinée, très confinée

8h: lever (au chant du coq! non plus vraiment, le jour s'est levé déjà sans attendre ma permission!)

8h30' petit déj: préparé le plus souvent par l'épouxparfait, quel gentil celui-là! (dommage qu'il ne range pas ses affaires!) Pas oublier mes trois médicaments du matin: heureusement j'ai tout un stock en avance

9h: toilette, mais surtout "tartinage" de crème hydratante sur ma jambe droite: elle a beaucoup souffert de mes chutes suivies d'opérations pour tenter de la rafistoler

9h30' vagabondage sur le Net : infos... trop! c'est toujours la même chose, ensuite les blogs: je n'en visite plus trop et souvent pas le courage de déposer un commentaire, donc je passe au suivant: or c'est bien connu, pas de commentaires donnés= pas de commentaires reçus: je l'ai écrit dans mon livre sur les blogs, paru il y a plus de 10 ans. Vous ne l'avez pas lu? tant pis il est un peu dépassé maintenant, mais il a eu son heure de gloire oui oui!

10h30' un certain nombre d'allers-venues sur ma terrasse il faut bien garder la forme, je m'y emploie tout en admirant la nature dans mon jardin, comme elle est belle sous ce soleil!

12h : préparation du déjeuner, simple mais bon avec légumes, des légumes frais que marigentil achète chez le maraîcher pas loin de chez nous: on a cette chance!

12h45': déjeuner avec un petit verre de vin mmmmmmmmmmm que c'est bon!
ensuite p'tit dodo indispensable pour la personne âgée que je suis (menfin!!! est-ce qu'on dit ça??)

(suite demain si ça vous intéresse bien sûr!)

mercredi 8 avril 2020

Jour 24: mâchouiller le fruit

Un disciple un jour, se plaignait à son maître:
"Vous nous contez  des histoires, sans jamais révéler ce qu'elles signifient pour nous."

Le maître de rétorquer:
"Si l'on vous offrait un fruit, aimeriez-vous qu'on le mâchouille avant de vous le donner?"

Personne ne peut trouver à votre place ce qu'une chose signifie POUR VOUS.
Pas même le maître

Dans "Comme un chant d'oiseau", de Anthony de Mello


Je n'aime pas et même je refuse qu'on me "mâchouille mon fruit". Cela m'énerve et je rejette celui/celle qui prétend faire ça!
Par contre, recevoir un conseil de quelqu'un  auquel j'accorde toute ma confiance, ça oui, je le souhaite...même si dans un premier temps, je prends distance avec ce qu'il/elle me dit!

J'aime beaucoup les petits contes de Anthony de Mello, ils me font réfléchir et j'aime ça!

J'ai déjà présenté le petit poisson qui ne voulait pas croire qu'il nageait dans l'océan ;-)
(au jour 16)


mardi 7 avril 2020

jour 23: c'est quoi l'essentiel?

" C'est quoi l'essentiel?" demande la fillette à son père Aldebert (voir jour 21)
"C'est de toujours y croire!" répond-il

Hier j'ai eu un sacré coup de mou, mais alors un gros coup de découragement, gros comme une planète en déroute
Pendant la nuit j'ai fort angoissé: je veux bien mourir, mais pas du coronotruc ;-(

Ce matin j'ai retrouvé la foi, pas vraiment la foi en Dieu, mais la foi en la Vie, cette Vie si magnifique

Alainx dans un commentaire sur mon "aurevoir" d'hier me dit que à 19h il est sûr que je reviendrai!
Il a raison! je ne VEUX pas abandonner, je veux y croire
Croire dans la fraternité, la solidarité, la tendresse, même à distance

Merci à ceux qui sont venus m'encourager :MERCI

lundi 6 avril 2020

Jour 22 c'est le temps d'une pause!

Bonsoir mes gentils lecteurs

Ce court billet pour vous dire que je fais une pause dans ce journal, une simple pause

A bientôt
je vous embrasse
Coumarine

dimanche 5 avril 2020

Jour 21 La Vie c'est quoi?



La Vie, c'est quoi?
Les réponses sont simples (ne dites pas qu'elles sont simplistes!) et très poétiques
J'ai adoré découvrir cette petite vidéo: je vous la transmets
Je ne connaissais pas Aldebert, c'est une belle découverte!

"c'est quoi le bonheur? C'est maintenant ou jamais"


samedi 4 avril 2020

Jour 20: impermanence

Je regarde par le Velux de ma chambre, je suis (de suivre)  un moment les nuages blancs qui doucement, lentement, vont vers leur destin de nuages
Ils s'attardent longuement: le paysage du ciel n'évolue guère!
Trois minutes plus tard, je relève la tête et tout a changé... mais comment c'est possible? Ces nuages ont circulé je dirais malgré moi! or en les regardant tout-à-l'heure avec attention il me semblait que non, ils restaient en place, figés

Voilà c'est ça! la vie, qu'on le veuille ou non, circule, même si on ne la voit pas circuler, la vie est impermanence
Je pense alors à mes enfants autrefois: je ne les voyais pas vraiment grandir, mais leurs vêtements  aux changements de saison, soudain me mettaient devant l’évidence: ils étaient pour la plupart devenus trop petits
J'ai au fil des années, appris à me réjouir de ces "grandissements", sans regretter avec nostalgie des "autrefois" dépassés

Je pense que c'est un peu ce qu'il se passe maintenant: nous entrons dans une autre ère qu'il nous faudra construire avec patience
Le monde et notre vie, je l'espère, ne reprendront jamais leur "cours normal" comme je le lis trop souvent, du genre "quand la vie reprendra son cours normal"

(c'était mon quart d'heure philosophique! ;-)
Et n’oubliez pas: prenez soin de vous et des autres: restez chez vous!

vendredi 3 avril 2020

jour 19: ce que j'aime moins en moi

- je n'aime pas être petite de taille et devoir lever la tête pour parler aux gens
- je n'aime pas avoir vieilli si fort depuis mes accidents de santé, qui se sont accumulés depuis dix ans
- je n'aime pas être si sensible (hyper en fait!) car vivre tout hyper fort n'est pas si facile, croyez-le
- je n'aime pas avoir de plus en plus de difficultés pour lire, alors que j'adorais ça il n'y a pas si longtemps
- je n'aime pas me sentir si stressée, ce qui m'épuise littéralement par moments
- je n'aime pas mon impatience quand j'ai compris depuis longtemps ce que mon entourage ne capte que avec retard
- je DÉTESTE le désordre que laisse un peu partout mon mari et qu'il ne range jamais

Voili voilà


jeudi 2 avril 2020

Jour 18: ce que j'aime en moi

J'ai vu cette question posée quelque part sur le Net, et j'ai voulu y répondre

- J'aime en moi ma capacité d'écoute tendre, qui fait que les gens m'ont raconté parfois le plus intime d'eux ou même parfois le "pas piqué des vers!"
- J'aime en moi ma capacité de garder pour moi, sans les trahir, des secrets parfois bien lourds, parce que "je savais"!
- J'aime en moi le fait que je ne reste pas plus longtemps qu'il ne faut dans la rancœur ou le chagrin quand on me dit qqch qui ne me va pas! Toujours je réfléchis pour savoir si ce qu'on me dit a une part de vérité et le plus souvent je le reconnais, en tout cas au profond de moi-même
- J'aime en moi ma générosité qui m'a fait accepter (avec mon mari) d'accueillir un bébé abandonné par ses parents (je raconte cette histoire dans mon blog précédent sous le sigle "histoire d'une adoption"
- J'aime en moi mon désir fou de beauté, de tendresse, qui parfois m'a rendue très naïve

Et puis j'aime mes yeux pétillants, mon sourire à fendre les pierres les plus dures ;-)
Voilà voilà!

A vous maintenant ;-)


mercredi 1 avril 2020

jour 17 : talon pointe

Tous les jours donc je m'oblige à faire des aller-retours sur ma terrasse. Il faut que ma jambe malade reste en ordre de marche (c'est le cas de le dire!)

Un passage du livre de Philippe Lançon (voir jour 4) m'accompagne sans cesse, le voici:

"... il faut recommencer à marcher presque aussitôt, mais il ne faut pas le faire n'importe comment. C'est talon pointe, talon pointe, lentement et le dos droit, sans éviter la souffrance que le mouvement provoque, puisque l'éviter c'est se condamner à boiter. {...}
Les longueurs étaient devenues douloureuses mais il fallait accueillir la douleur comme un allié m'indiquant le chemin à suivre."

Quand je marche, je me répète ces mots sans cesse, comme une chanson  sans fin: talon pointe, talon pointe, pour m'obliger à dérouler le pied. Si je suis distraite un moment, si je suspends mon effort, je me surprends à trainer le pied, avec son bruit caractéristique de pantoufle qui racle sur le sol!

Conscientiser ce que je fais à chaque déroulé de pied, c'est un réel effort: je considère que c'est là ma kiné personnelle