Au fil des ans, ces deux arbres ont grandi, sont devenus énormes...
Un cèdre grandiose, mais bien trop grand pour un arbre de façade, d'ailleurs il soulève le trottoir. Et quand le vent se lève, ses branches balayent violemment le ciel lourd d'orage et menacent de se fracasser. Sur les voitures, sur les passants...
L'autre arbre, c'est un vieux bouleau, creusé et déséquilibré par la vieillesse et les piverts, Il est devenu dangereux lui aussi.
Je l'ai dit souvent ici, j'aime les arbres, j'aime mes arbres qui sont là, devant mon velux, et m'ont si souvent accompagnée de leur balancement serein lors de mes orages intérieurs
Tant de fois j'ai levé les yeux de l'écran de mon PC, pour les planter dans les frémissements de leurs feuilles
On a dû sérieusement les élaguer déjà... plusieurs fois. On a essayé de les sauver, cela ne suffit pas...
photo Coumarine... je parviens pas à la remettre à l'endroit ;-(
Demain, ils partiront... je n'ose pas dire qu'ils mourront
Abattus tous les deux par un professionnel
Demain les machines auront raison de ces deux arbres trop grands, trop vieux
J'ai de la peine...
Je me dis bien sûr que la raison nous impose cet acte extrême qui ressemble à un assassinat
Mais je me dis aussi que ces arbres sont vivants et que demain ils giseront sur le sol devant notre maison. Comme des vaincus lamentables
Demain ils seront du bois à brûler... leur seconde vie commencera... nous en donnerons à nos enfants qui se chauffent au feu de bois... cela me console
Vont-ils souffrir? Accepteront-ils leur sort? Que c'est la meilleure solution pour eux, pour la sécurité de chacun? Ils n'aimeraient pas j'en suis sûre, blesser ou tuer des passants, écraser une voiture, lors d'un orage ou autre grand vent
Par deux fois déjà deux de nos arbres derrière la maison ont perdu une de leurs grosses branches, peu de temps après le passage d'un de nos petits enfants dans le jardin
Bref, j'essaie de me convaincre... mais j'ai le coeur gros...
Je dois dire que je te comprends. Moi aussi j'aurais le coeur gros.
RépondreSupprimerAs tu vu "mon ami Totoro"? J'aime la relation des japonais aux arbres. Je pense qu'on devrait en prendre de la graine.
C'est bien que le bois puisse servir à quelque chose, mais quand même.
"Auprès de mon arbre, je vivais heureux..." G. Brassens
non je ne connais pas Giboulée
Supprimercontente de te revoir... rentrée de vacances?
« Demain ils giseront... » euh... c'est moi qui me trompe ou le verbe gésir ne se conjugue pas au futur ?
RépondreSupprimerJe comprends ta peine Coumarine, de devoir dire adieu à ces vieux compagnons. Ils vont laisser un grand vide... tout en libérant l'espace. Tu vas retrouver une nouvelle dimension, une nouvelle lumière, de nouvelles perspectives.
Un cèdre n'a pas sa place dans un jardin urbain. C'est un arbre gigantesque qui ne peut se développer librement que dans les grands parcs, à moins de ne craindre ni l'ombre, ni les vents violents.
Cette décision est certainement sage et répare celle, un peu folle, de les avoir plantés en oubliant que le temps des arbres dépasse très largement celui de nos vies humaines...
Tous les arbres de notre jardin ont été plantés avant notre arrivée. Au début ce cèdre était de taille raisonnable, on y plantait une banderole de lumières pour le transformer en arbre de Noël
SupprimerPuis ils ont tous énormément poussé...
Notre jardin n'est pas à proprement parler un "jardin urbain", nous avons cette chance de vivre dans un endroit vert
N'empêche tu as raison, ils sont tous devenus énormes,
Même si je les regretterai, je vais comme tu le dis, retrouver une nouvelle dimension, une nouvelle lumière...
(tu as raison pour le verbe gésir... tant pis, je le laisse)
Je comprends, Coumarine. Dans ma propriété, je commence enfin à avoir de gros et beaux arbres, et j'aime aller près d'eux, les toucher, ce sont comme des amis, des confidents, alors oui, je comprends que cela te soit dur de devoir te séparer d'eux. Mais parfois, nous n'avons pas le choix, n'est-ce pas ?... Bonne soirée à toi.
RépondreSupprimercela ne m'étonne pas Françoise que tu as une relation privilégiée avec les arbres...
Supprimerje comprends tout à fait
RépondreSupprimerpour moi aussi un arbre est vivant
et beau
je n'aime pas qu'on les mutile
et il est bien dommage que certains soient plantés sans tenir compte de la taille qu'ils auront adultes
mais bon...
bomen sterven staande...
tu dis qu'il n'y avait pas d'autre solution, alors, rien à faire, n'est-ce pas
non il n'y avait plus de solution: on avait élagué les parties dangereuses, mais je ne voulais pas prendre de risque
SupprimerIl me semble que j'ai une belle photo, chez moi, de tes arbres que j'ai tellement admirés! Moi aussi ça me fait de la peine pour toi que tu sois obligée d'abattre ces géants séculaires...
RépondreSupprimerJe chercherai la photo et je te l'enverrai.
Je t'embrasse fort
Célestine
Ah oui Célestine, tu dois te souvenir de mes grands arbres, ceux là et les autres du jardin
SupprimerC'est changé tu sais... j'ai peine à reconnaître le petit jardin devant ;-))
Francis Cabrel :
RépondreSupprimer- "L'arbre va tomber
On se le partage déjà
Y a rien à regretter
C'était juste un morceau de bois
Un bout de forêt
Avancé trop près des maisons
Et pendant qu'on parlait
L'arbre est tombé pour de bon !
Y avait pourtant tellement de gens
Qui s'y abritaient
Et toutes ces nuits d'hiver
Quand les averses tombaient
T'as dû en voir passer
Des cortèges de paumés
Des orages, des météores
Et toutes ces nuits d'hiver
Quand les averses tombaient
Une vie d'arbre à coucher dehors
À perdre le nord
À coucher dehors... à coucher dehors..."
JEA, c'était LA chanson appropriée
SupprimerJ'en écouterai la mélodie demain...
Cabrel pour moi est un vrai poète... merci!
Tu as raison, c'est toujours triste un arbre que l'on abat.
RépondreSupprimerMab... oui merci de compatir ;-((
SupprimerDans le minuscule jardin familial, il y avait un érable. Il s'était installé là tout seul, sans nous demander notre avis, mais nous l'avions adopté de grand coeur.
RépondreSupprimerSurtout moi. C'était MON arbre. Mon fidèle ami. Mon complice. Il abritait mes jeux et mes séances de lecture, il était mon observatoire et la vigie de mon vaisseau imaginaire, il accueillait mes rêves et consolait mes chagrins de petite fille solitaire. Lovée dans ses branches, je me sentais chez moi, libre d'être moi, enfin.
Un jour, le voisin nous a signifié que l'arbre le dérangeait, et qu'il avait la loi pour lui, l'érable étant trop près du mur mitoyen. Mes parents auraient pu lui rétorquer que le dit mur était régulièrement démoli par ses fils, qui en descellaient les briques pour ensuite les balancer chez nous. L'une d'entre elles était passée à quelques centimètres de la tête de mon grand-père. Il y a des lois pour cela aussi... Mais nous ne sommes pas procéduriers dans la famille. Le sort de l'érable, mon érable, était scellé.
Quand on est venu l'abattre, je me suis réfugiée dans ma chambre, sous les toits. Je ne voulais pas voir ça. Mais j'ai entendu le bruit strident de la scie, qui dépecait mes membres, qui me découpait le coeur. Je n'oublierai jamais.
Je le porte en moi, mon arbre, jusqu'à mon dernier souffle. Au sens littéral du terme. Un jour, je me pris à jouer les Tarzane, me balançant tête en bas, accrochée à une branche par les genoux... mais je n'étais qu'une Jane bien empotée. Patatras ! J'eus le réflexe de me protéger la tête et m'en suis sortie avec une clavicule en morceaux. Avec également une tenace pointe de rhumatisme qui me fait souffrir bien souvent. Je dis alors que "j'ai mal à mon arbre"...
Aujourd'hui, j'ai mal à tes arbres, Coumarine.
Mais tu ne les oublieras pas, toi non plus. Ils seront toujours là, vivant une autre vie dans l'intimité des âtres. Ils resteront splendides, intacts dans tes souvenirs.
Et sans rhumatismes ! :)
C'est une histoire qui fait un peu mal que tu nous racontes là MyZ
SupprimerC'est étrange que cet érable soit venu s'installer chez toi, comme ça, par hasard...
Et puis non, surement pas par hasard, il t'a choisie j'en suis sûre...
Les nouveaux propriétaires de notre ex maison ont abbatu la semaine dernière le saule pleureur planté par nous il y a 25 ans à la naissance de notre dernière fille. J'ai été voir le soir en cachette le résultat du massacre. J'ai eu un choc et vraiment non seulement cela m'a fait mal mais en plus j'ai trouvé que c'était vraiment une grande faute esthétique.
RépondreSupprimerohhhhhhh Charlotte, sachant combien tu aimais ce grand saule, j'imagine ta peine
SupprimerJ'en ai parlé ce soir à mon homme, il est désolé lui aussi d'apprendre ça, il aime bcp les saules...
Je te comprends tellement bien... je n'aime pas cela non plus. Le bouleau était mon repère, quand j'arrivais.
RépondreSupprimerMais ta maison sera plus lumineuse.
Ils laisseront peut-être la place à d'autres petits arbustes, à planter avec tes petits-enfants...
ah ouiii chère Naline.. quand tu passeras devant chez moi, tu verras comme ça change...!!
SupprimerL'arbre fait partie de nos tendresses inexpliquées... de mes tendresses inexpliquées. :)
RépondreSupprimerNous avons la chance d'habiter à moins de 100m d'une immense forêt. En juillet 2010, une tornade a dévasté la régions, des centaines de maisons ont eu leur toiture abîmées, mais aussi 164 hectares d'arbres ont été abattus ou gravement endommagés. J'ai eu mal en constatant les dégâts au cours de nos balades. Mal au point de refuser la promenade...
En partage, un court extrait d'une de mes nouvelles, parue dans mon dernier recueil :
...L'arbre a souffert des derniers orages. Il était vieux. Il s'est rendu. Abattu dans l'herbe, il exhibe l'indécence de ses racines lourdes encore de terre. La main qui le frôle est ravinée, parcourue de nervures, de ramures, elle aussi.
Esther touche chaque faille, chaque meurtrissure végétale. Elle en touche l'intimité des plis, là où se divisent les branches.
Le rythme lent de la caresse dénoue la mémoire. La femme retrouve des gestes de tendresse qu'elle avait un peu oubliés. Elle accompagne l'arbre dans son agonie, comme elle le ferait pour un parent, un ami...
C'est beau Agnès ce petit extrait
SupprimerQuelle belle écriture, une écriture que je qualifierais de respectueuse (oui, je me comprends, toi aussi peut-être)
"...l'indécence de ses racines lourdes encore de terre. "
que c'est bien dit!
Merci Coumarine.
SupprimerTu excuseras mes erreurs d'orthographe ? Quand je suis émue/touchée/atteinte, je peux en commettre des quantités sans me forcer ! *rire*
Je corrige :
En juillet 2010, une tornade a dévasté la région, des centaines de maisons ont eu leur toiture abîmée, mais aussi 164 hectares d'arbres ont été abattus ou gravement endommagés.
Il était une fois un vieil arbre. Je ne sais pas exactement de quelle essence, Planté dans une belle propriété. Les gens qui habitaient la maison, de gentils grands-parents, se disaient que peut-être… Un jour… Il faudrait l'abattre, car lui aussi avait déjà perdu quelques branches et lui aussi semblait vieillir mal.
RépondreSupprimerMais ils ne se décidèrent. L'arbre ne fut pas abattu. À ce moment-là.
Un jour, une énorme branche se détacha dans un bruit fracassant. Il y avait même pas de vent ce jour-là.
La branche tomba sur leur petit-fils de quatre ans qui était juste en dessous.
Mort sur le coup.
Ils ont fait abattre l'arbre, ils ont vendu la maison, ils sont tristes… À mourir…
Les parents de l'enfant mort ont rompu toute relation avec les grands-parents.
Ce sont des amis de mes amis…
Alors, dis-toi que peut-être votre décision fut la bonne…
J'ai froid dans le dos à te lire...
SupprimerC'est terrible...
Tu vois... je ne voulais absolument pas prendre ce genre de risque...
Je me souviens d'un post lointain où tu disais craindre qu'ils ne tombent sur ta maison. Je ressentais la même chose au New Jersey... Que te dire...? C'est la raison qui doit l'emporter. Ils te manqueront. Mais un peu comme des êtres vivants... tu les garderas en toi, ils garderont des traces de leur forme imprimées en toi, et sur les photos...
RépondreSupprimerIls sont aimés. C'est beaucoup plus que bien des arbres ne peuvent dire!
bonjour Edmée..
SupprimerOui quand il y a du vent (et cela arrive de plus en plus souvent, je crains que un ou des branches ne tombent. C'est arrivé déjà, sur le toit de la maison, j'avais même mis une photo
Cet arbre là est tjrs là, mis il devient trop grand lui aussi
ceux qui sont partis aujourd’hui, et bien... ils sont partis et c'est très bien comme ça!
Je te comprends , le choix est cruel
RépondreSupprimermais il ne faut pas encourir de risques
J'ai un arbre parasol immense aussi , on va le faire élaguer cet automne
les arbres poussent si vite , on s'y attache , font partie du décor , nous protègent
Tu vas replanter , et d'autres vont grandir à leur tour , et tu vas les aimer
on se demandait justement ce soir quel genre d'arbre on replanterait... une essence qui ne grandira pas trop haut, un arbre qui fleurit au printemps
SupprimerMon grand-père sculptait sur bois, il a ainsi donné une seconde vie à bien des troncs d'arbres abattus. Je ne sais pas si le cèdre est une essence propice à cette utilisation, mais ce serait joli d'en garder un tronçon pour le donner à un sculpteur.
RépondreSupprimernous en avons gardé quelques rondins, bien coupés, pour en faire des sièges de jardin pour les petits enfants...
SupprimerJ'imagine bien ce que tu ressens... Voici un petit texte extrait de mes "je me souviens" :
RépondreSupprimerJe me souviens d’une phrase que je ne comprenais pas, quand j’étais petite, dans « Le petit prince » : « Il tomba doucement, comme tombe un arbre ».
Très longtemps après, lorsque je vivais en Afrique, j’ai assisté à l’abattage d’un grand arbre et j’ai repensé à cette image, dessinée par Saint Exupéry, du petit garçon qui descend lentement vers le sol, avec ses bras repliés à hauteur du visage. J’avais les larmes aux yeux ; je ne sais pas si c’était de me rappeler mon premier beau livre ou de voir s’affaler ce géant de la forêt tropicale, sacrifié avec indifférence par des bûcherons qui en avaient évidemment débité beaucoup d’autres...
J'ai voulu regarder à nouveau cette illustration dont tu parles... et je ne retrouve pas mon "Petit prince". J'ai dû le prêter à un de mes petits-enfants
SupprimerMais ton commentaire me touche énormément...
Bcp d'actes importants se passent dans l'indifférence générale...
Merci pour ton passage, Danalyia
Oui, les arbres sont attachants.
RépondreSupprimerJ'espère que la lumière et la sécurité gagnées te consoleront.
merci Berthoise ;-))
SupprimerTu me rappelles ma tristesse quand a disparu de la cour de l'école le grand et vieux marronnier qui en était l'âme. Les arbres aussi sont mortels.
RépondreSupprimerJ'ai lu qu'on ne devrait planter un arbre près d'une maison qu'à la distance de deux fois sa hauteur adulte. Idéal pour les grandes propriétés, mais cela nous priverait de la plupart des arbres en ville.
Comme l'écrit Berthoise, la lumière va se frayer un nouveau chemin chez toi, c'est précieux aussi. Bonne fin de semaine, Coumarine.
Bonjour Tania
SupprimerLa plupart des arbres dans mon quartier, collent quasi à la maison...
Depuis lundi je le remarque, c'est presque affolant!
Mes deux arbres étaient distants de la façade à peine au quart de leur hauteur...;-(
Bon WE à toi aussi, Tania
Les arbres comme les hommes, lorsqu'ils poussent trop haut ou trop longuement finissent par devoir s'en aller.
RépondreSupprimerIl faut relire l'éloge de Victor Hugo à Théophile Gauthier:
"Passons, car c’est la loi ; nul ne peut s’y soustraire ;
(...)
Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule !"
Mais aussi évoquer Malraux dans ses derniers entretiens avec De Gaulle après sa chute, dans ce livre dont le titre est repris au vers de Hugo (Les chênes qu'on abat).
Ainsi va la vie qu'un jour elle doit s'achever et passer le relais. Il me semble que ce n'est pas trop triste si des voix s'élèvent pour lui rendre hommage.
C'est ce que tu fais par cette écriture qui évoque leur mémoire et leur trace. Qouiqu'il en soit, ces arbres partiront en paix. C'est beau et juste!
merci surunfildencre
Supprimercar je me suis tracassée cette semaine, partagée encore par la raison (il est mieux qu'ils partent) et le désir de les garder, eux qui sont là, tout près de nous, depuis si longtemps
C'est juste, oui je le crois vraiment...
Lorsqu'on coupe un arbre , j'ai l'impression qu'on m'arrache quelque chose. C'est terrible
RépondreSupprimerLes arbres ont une âme, Coum,et elle s'est envolée au paradis des arbres. Ils avaient fini leur vie, ils le savaient. Les arbres sont comme nos: ils acceptent leur destin. Et ils seront heureux de voir, à leur place, jaillir un parterre de fleurs ou peut-être bien, germer un tout petit arbre nouveau...Je t'embrasse,
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