Ma chambre intérieure est un lieu de pauvreté.
Oh! parfois je me raconte des histoires, je suis très douée pour cela!
Des histoires dans lesquelles je me prends au sérieux. Très.
Et j'emploie alors des mots compliqués, je fais des sourires élégants, j'ondule des hanches pour avancer parmi les gens, je les regarde au dessus de leur tête, je parle en langage codé...
Mais je sais qu'alors, je quitte ma chambre intérieure, celle où je suis en contact avec moi, la moi "vrai de vrai", pas celle du miroir, pas celle qui vit à la périphérie d'elle-même. Il me faut juste accepter d'y descendre, loin des artifices, des déguisements, du double langage, de la langue de bois, des moues méprisantes, des silences tronqués.
Ma chambre intérieure est un lieu de pauvreté.
pas une pauvreté-misère
mais une pauvreté-densité
J'y suis complète et sereine, j'y suis vivante
sculpture de Jean Goor
Je pense qu'on se ressemble à ce point de vue-là. Ma chambre intérieure est aussi faite de pauvreté-densité, où je suis pleine de vie !
RépondreSupprimerBelle lucidité sereine
RépondreSupprimerMa chambre intérieure est si pleine de larmes que je n'ose pas toujours y rester
RépondreSupprimer@naline... oui on a ça en commun je crois cette densité... ça se voit dans tes photos..;-)
RépondreSupprimer@mimik... merci, j'aime être lucide...
@marie-madeleine... que te dire? on ne console pas facilement qqun qui vient faire une confidence telle que celle-là
Je t'embrasse
Laisses-tu la porte de ta chambre intérieure ouverte, fermée, ou entrouverte?
RépondreSupprimer@Damien... j'aime beaucoup ta question
RépondreSupprimerElle m'oblige à aller jusqu'au bout de ma pensée.
Cette chambre intérieure n'a pas de porte, elle n'est pas un lieu
Si je suis en elle comme dans un lieu de pauvreté-densité, je suis à la fois pleinement moi et vraiment avec l'autre, les autres
Donc je dirai s'il faut garder la métaphore, que la porte de ma chambre intérieure est ouverte...
"Ma chambre intérieure est si pleine de larmes que je n'ose pas toujours y rester", cette phrase je pourrais la faire mienne si souvent !
RépondreSupprimerMa chambre intérieure est verrouillée, trop peur de quelqu'un y pénètre ; un jour je l'ai laissée ouverte et j'ai failli y perdre "mon MOI" alors maintenant, je ferme et.. je "vis"!...
Oh Marie-Madeleine, je vois les larmes ruisselant sur les parois. Laisse-les donc couler, et mets des graines au pied du mur. Voyons ce qui poussera...?
RépondreSupprimerMa chambre est aussi plutôt ascétique, bien calme, sans murs mais avec une fenêtre sur un champ de blés. Je remarque que mon mari y est de plus en plus le bienvenu. Mais il ne le sait pas, chut!
Bjr Coumarine, bizarrement j'apprécie énormément ton billet et pourtant mes mots pour décrire ma chambre intérieure sont différents des tiens, car je trouve que ma chambre intérieure est d'une grande richesse (et c'est aussi la manière dont je décrirais la tienne telle que je la ressens). J'ai mis beaucoup de temps pour y avoir accès, pour trouver la bonne clé mais quand le moment est arrivé que de trésors j'y ai trouvés! c'est peut-être tout simplement parce que je n'aime pas le mot "pauvreté" et que c'est plutôt à l'extérieur que je ressens la pauvreté! Je voudrais aussi dire que ma chambre n'a pas toujours été ainsi, elle a été aussi bien souvent envahie par les larmes, la colère, la jalousie, le découragement...et voilà que quand j'y eu vraiment accès, j'ai décidé d'en changer le décor et c'est bien mieux ainsi!
RépondreSupprimer@loulotte...tu sais, verrouiller tout... oups! y trouve-t-on la liberté intérieure?
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, je t'embrasse
@Edmée...une fenêtre ouverte sur un champ de blé...oh! que j'aime cette image, elle me fait penser au petit prince ;-)
@Josiane... oui c'est une question de mot... pauvreté dans mon esprit est à associer avec densité, pas misère...
parce que en te lisant, je me sens proche de ton ressenti...
juste ma liberté de penser mais pas ma paix intérieure, c'est certain !
RépondreSupprimerma tête est un champ de fleurs sauvages, mais il y a beaucoup de mauvaises herbes à retirer ! promis, je vais essayer de les enlever (les mauvaises herbes) !
Si par "pauvreté" tu veux dire "dépouillement d'artifice" je te rejoins...
RépondreSupprimerLa simplicité et la pauvreté permettent d'aller au coeur. J'aime bien ta chambre.
RépondreSupprimerLà tu me fais réfl^chir!
RépondreSupprimerje ne suis pas sûre de comprendre ce que tu appelles ta "chambre intérieure". En tous cas, je me sens incapable de répondre à la question qui consisterait à me demander comment est la mienne (si elle existe...)
RépondreSupprimer@loulotte...tant la liberté que la paix intérieure habitent cette chambre...faut se poser pour les rencontrer... prendre le temps
RépondreSupprimer(je donne pas de conseils hein! on fait comme on veut, comme on peut...
@Charlotte, oui, pauvreté = retour à l'essentiel
@Delphine... ou comme tu le dis si bien = aller au coeur
@brico mab ;-) réfléchir, ça fait du bien pour la santé ;-))
@sel... c une endroit précieux à l'intérieur de soi, où l'on a accès au principal de soi et à la connaissance plus profonde des autres. Endroit de paix malgré les remous de toutes sortes
Ma chambre intérieure est pleine de fenêtre bizarres, des fenêtres qui donnent sur les profondeurs de ma terre, tout en me laissant voir le ciel en même temps. Ca fait un drôle d'effet, vous savez !
RépondreSupprimerEt au centre de cette chambre pousse un arbre immense aux cent branches, dont les feuilles tapissent tout l'intérieur de la chambre, et dont le sommet se perd dans les étoiles.
Contre son tronc, parfois je m'installe, afin de parler sans bruit, coeur à coeur et corps à corps, parce que cet arbre-là sait tout de moi et de mes secrets, de mes tiroirs fermés, de mes larmes transformées en mare aux canards et de mes rires fantômes. Cet arbre-là est mon arbre de vie, et le seul à qui je n'ai pas peur de montrer mes cicatrices et mes faiblesses.
Ma chambre intérieure est une chambre de vie pleine et dense, comme la tienne, comme la vôtre, où je vais faire le vide de mes larmes et le plein de mes forces et de mes rires, mais il m'a fallu du temps pour en trouver l'accès... et même parfois, il m'arrive encore de me perdre en tentant de l'atteindre.
@Tinuviel...ohhhhhhh comme j'aime ton commentaire en forme de texte poétique...
RépondreSupprimercomme il me parle
surtout le passage sur l'arbre...
merci de tout coeur!
faudra qu'on cause, un jour ...
RépondreSupprimer@avec plaisir loulotte...;-)))
RépondreSupprimercette chambre intérieure me fait penser à un poème de Guillevic lu dans le jardin de pierre à Orval.J'ai fait moi même un petit état des lieux de cette chambre et me voilà l'âme aérée...
RépondreSupprimermagnifique ! le billet et les commentaires qu'il suscite ... merci à tous ! je ne sais pas qui est la moi "vraie de vraie" non vraiment, je ne sais pas ! je sais que je me construit d'altérité, aussi. l'image de la chambre ne me convient pas... j'y suis restée trop longtemps enfermée... aujourd'hui, là où je me sens bien, c'est sur le seuil : je suis la porte peut-être...
RépondreSupprimerah ! j'ai compris ! suis arrivée par un chemin détourné sur un ancien billet ... étrange ;-)
RépondreSupprimerComme c'est bien ces rappels vers tes billets plus anciens, on y va on y vient, on s'anime !
RépondreSupprimerLa chambre intérieure; camera obscura qui projette des images inversées, sténopée et syncopée, où le rythme et les couleurs nous sont propres.
Des souvenirs et des choses intimes qui brillent comme trésor dans la pénombre et qui nous guettent pour nous raconter des histoires oubliées ou enfouies, mais jamais totalement enfuies.
Je pense à l'involution et à la dimension introspective et spéculative de cette part de moi, moins prompte à être démonstrative et expressive, mais si pleine d'imaginaire et d'images, la pregnance de la dimension visuelle aussi.
Difficile d'en parler comme ça, mais je ne convoque pas simplement tous les jours les cohortes de personnages de ma vie qui la forme comme ces découpes de papier pour les fêtes.