la femme a faim
elle a faim depuis la nuit des temps
elle sait bien le vide que creuse en elle cette faim qu'aucune nourriture ne peut combler
elle a bouffé plus qu'il ne faut... en vain. elle y a gagné des kilos vilains, mais la faim est là, qui guette dans l'ombre, prête à rejaillir en force une fois la digestion terminée
elle a changé de nourriture, a essayé tous les trucs en "isme", pas de chance, la faim déchire son ventre de plus belle
alors elle a bouffé des médicaments, des monceaux de médicaments, des coupe-faim, des coupe-vie, en veux-tu en voilà... elle s'est senti mal, presque mourante
alors elle a cessé de manger pensant que la faim dans sa nudité la mettrait en contact avec... avec quoi au fond?
peine perdue
la femme a faim, elle a faim plus que jamais
alors elle a essayé de nettoyer un peu sa vie, comme une forcenée elle a gratté, brossé... puis à bout de souffle elle a regardé autour d'elle avec plus d'acuité, a respiré les arbres en pleurs de pluie, a marché lentement dans le parc solitaire, a regardé de tous ses yeux et a vu...
elle a vu la vie à l'envers
elle a aimé, et la faim dans le ventre a commencé à s'apaiser
alors elle a pris dans son sac, un morceau de chocolat noir et s'est régalée
en se léchant les babines...
la femme est entrée dans une ère de grande simplicité
photo Coumarine
C'est bien ça : pas manger plus, manger mieux !
RépondreSupprimerEt le chocolat c'est le summum.
Bises.
Walrus... c'est le summmmmummmm
Supprimercette sensation de faim ou plutôt une envie de se remplir pour compenser ce sentiment de vacuité intérieure ! joli texte, très signifiant... Amitiés Coumarine. Heureuse de me retrouver chez toi.
RépondreSupprimervoilà! cette faim éternelle et infernale
SupprimerJ'ai écrit ce texte en pensant à qu'un de mon entourage (et à moi aussi en quelque sorte...;-))
J'aime bien votre texte.
RépondreSupprimergrand merci Bonheur du Jour, de prendre la peine de me l'écrire...
SupprimerChez moi, les histoires se terminent aussi un peu comme ça... par un morceau de chocolat !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ton billet ! Merci Coumarine !
Tiens donc Naline, tu es une inconditionnelle de chocolat? de chocolat noir? noir de noir?
SupprimerNoir, bien sûr ! Et le plus noir possible :-)
SupprimerEn lisant la petite histoire inutile (pas inutile du tout)je dirais le passage de l'ombre à la lumière. Maty
RépondreSupprimeroui Maty, c'est exactement ça, de l'ombre à la lumière, de l'endroit à l'envers...c'est une notion que j'aime bien..
SupprimerLe besoin de se remplir sans éprouver réellement de faim.. rien de tel qu'un morceau de chocolat pour l'apaiser.
RépondreSupprimerBon dimanche Coumarine.
cette faim dont je parle est essentiellement l'aspiration vers ... l'infini?le pas cerné en tout cas
SupprimerBonne journée à toi Brigou
J'avais bien compris comme ça ;)
Supprimersuper alors...
Supprimermerci!
Gourmandise de la vie et satiété jamais trouvée
RépondreSupprimerpas repue, pas revue, pas rompue !
Tchocoatl, après Popocatépetl
RépondreSupprimerDans son évocation mythique
De ce remarquable Mexique
Notre bon JMG le Clézio
A sans doute porté bien haut
Les valeurs et symboles Aztèques
Mais a défaut de pastèque
On ira chercher dans la cabosse
Tout ce qui ne va pas en carrosse
Et de cette fève du cacaotier
On rira comme Parmentier
Ce ne sera pas du hachis
Pas plus d’ailleurs que du gâchis
Car on peut, tout à la fois boisson
Et sauce, friandise et glaçon
Confectionner des variétés
Très complètes, jusqu’à satiété
Alors si le volcan vomit
Sa lave brune et dense
On se frotte déjà la panse
Pas celle qui est honnie
On s’agite les barbillons
En pensant aux poissons
De la maison Pillon
C’est presque la pamoison
Quand vers Bernachon
Se tournent nos mines de bouchon
La déglutition s’annonce sévère
Car ce n’est seulement à revers
Qu’il faut préparer notre foie
A ces met, entre tous, de roi
Car si la grasse gourmandise
Passe pour un sacré péché
Le chocolat passe pour une épée
Qui passe au défaut de friandise
Dans les mailles de la cuirasse
Outre ses vertus anti dépressives
Il enchante le palais et déplace
Par ses saveurs complexes et lascives
Les galantes salivaires
Mettant en émoi tout nos sens
Par sa subtile essence
Il trouve avec parfaite aisance
Le chemin de notre coeur
Et sert de royale pitance
La où on ne voyait que beurre
Et ce cacao nous fait tomber dans le lac
Du plaisir, du supplice et du vice
Tant en apparence il semble lisse
Il cache la noirceur de ses desseins
Dans des impressions de tablettes
Et de ces sombre dessins
Il a toutes les épaulettes
On a plagié les abdominaux
La où il n’y a qu’animaux
Et dans les jolis emballages
Que nos grand-mères ouvraient
Crissait le papier d’aluminium
Mais en même temps se dévoilait
Ces images qui couvraient les pages
De ces innombrables albums
Poulain ou Cémoi
C’est toujours l’émoi
Noir délicieux à croquer
Ou blanc avec du lait
C’est un trésor de bienfaits
Il nous fait encore craquer
Y a-t-il conduite plus addictive
Que ces manies tendrement affectives
En pâtes molles à tartiner
On ne va pas le débiner
Dans toutes ces barres coupe faim
Il nous fait aussi du bien
Faut il qu’européen
On le coupe de graisse végétale
Pour que l’amateur soudain
A toutes jambes détale
Voila que Paques sonne
Il n’ y a plus personne
Pour se souvenir que riche
En cacao on s’entiche
D’un mystère ancien
Qu’on ne connaît pas bien
Haro sur les baudets
Qui de Bruxelles ou d’Angleterre
Vont dénaturer ce produit de la terre
Qui nous élève au ciel
Aussi sûrement que pot de miel
Exigeons que fourré ou confit
On respecte ce noble produit
Déjà tant maltraité
En pilules ou dragées
Non ce n’est pas l’hallali
Et juste avant d’aller au lit
On peut savourer en douceur
Ce qui fait notre bonheur.
ça alors Thierry... fameux éloge du chocolat...
Supprimerje retiens ton dernier vers, qui m'enchante:
"Et juste avant d’aller au lit
On peut savourer en douceur
Ce qui fait notre bonheur."
;-))
C'est un texte fort Coum'.
RépondreSupprimerComme le chocolat noir :-)
merci Suzame
Supprimertu aimes aussi le chocolat noir, on dirait?
Non je n'apprécie pas trop le chocolat noir. C'est trop amer.
SupprimerJ'ai besoin de douceur.
Mais ton texte lui, je l'apprécie.
texte magnifique, merci, c'est un billet de force et d'espérance pour aujourd'hui, un peu triste dehors et dedans, et pour tous les jours à venir.
RépondreSupprimerbienvenue da costa que je ne crois pas connaître encore...
SupprimerOui j'aimerais que ce billet soit compris comme un billet d'espérance
J'aime beaucoup ta façon de raconter l'histoire de cette femme qui a toujours faim..et qui, un jour, se met à nettoyer sa vie et trouve la bonne nourriture pour elle...J'ai lu aussi tes textes précédents et je suis heureuse pour toi...Ce voyage t'a donné un nouvel élan...Hâte-toi de faire éditer ton nouveau livre...moi j'ai hâte de le lire
RépondreSupprimerLe même jour, j'ai entendu cette phrase deux fois
IL FAUT RENONCER AU RENONCEMENT
Le matin, c'est une amie qui me l'adressait et le soir j'entendais le romancier Yannick Haenel à la télévision et j'ai eu la surprise de l'entendre dire la même phrase, je me suis dit que ce n'était pas un hasard, qu'il fallait que je me la répète souvent et j'ai envie de te la dire aussi
Bonne soirée coumarine
"IL FAUT RENONCER AU RENONCEMENT"
Supprimerah! oui! gazou...cette phrase m'atteint fort!
C'est exactement ce que j'ai besoin d'entendre aujourd’hui
MERCI
Très fort ce texte...
RépondreSupprimer:)
coucou Julie...bon lundi!
SupprimerJ'aime la dernière phrase.
RépondreSupprimerEntrer dans la simplicité est une discipline exigeante et une ascèse du bonheur.
Cela m'a rappelé un propos de mon maitre à penser :
"vous n'êtes pas encore assez simplifié..."
"être simplifié",entrer dans la simplicité...je ne sais pas encore exactement ce que cela signifie pour moi, en ce moment de ma vie
SupprimerJe pressens juste que ce serait important
"vous n'êtes pas encore assez simplifié..."
RépondreSupprimerJ'aime bien cette phrase. Cela me fait penser à une autre. Arnaud Desjardins disait que son maître (j'aime pas ce mot-là... mais... je ne sais pas lequel autre choisir), alors son maître disait : "Poor Arnaud, you're so miserable" alors que lui, Arnaud, se croyait à l'apogée. Éventuellement il a compris ce que ça voulait dire : "pas encore assez simplifié". kéa
merci kéa... pour cet éclairage ;-)
Supprimerce texte me va à merveille !
RépondreSupprimer