jeudi 27 janvier 2011

Orage ou désert

Elle patauge en travers des prairies fatiguées des lendemains qui ne chantent pas sa gorge se serre à force d'interroger des nuages muets et hostiles.
La foudre en coups de fougue fait jaillir des cascades de feu, qui deviennent vite trop vite des cascades de cendres pourquoi les commencements mènent-ils à des fins irrémédiablement ça perd de son sel ça perd de son sens elle pensait que la vie surgirait mais la vie a changé d'avis il pleut elle n'a plus qu'à s'étendre au raz des pâquerettes pour coucher avec son fantôme elle aime ça.


Changement de cap respirer un bon coup tourner la page trop de temps trop de veines trop de peines qui s'ouvrent sous le couteau pointu petit espoir de pacotille viens boire un verre il y a des papillons dans ses yeux qui lui serinent des refrains auxquels elle ne croit plus le combat gicle s'arrache les cheveux elle est femme des causes perdues jamais retrouvées jamais
Il disait quoi le petit prince dans le désert il parlait du vide obligatoire qui s'écoule tout en haut de la dune féconde sous les pieds étonnés de se découvrir rois de la terre et du ciel et aussi des petits scarabées
Il disait encore le grand silence les fantastiques promesses des grains que personne ne prend la peine de moudre
Il disait aussi que la source ou que la couleur du blé ...

Dommage... on a été coupés...



Quelques jours de pause... 
J'ai besoin de retrouver mon souffle

mardi 25 janvier 2011

Prier c'est quémander

"Il n'y a pas de proverbe qui dise: "C'est dans le bonheur qu'on apprend à prier". Une telle action de grâce devrait pourtant s'élever d'elle-même, spontanément, comme le parfum de l'encens. Mais ce ne sont là que spéculations. Notre langue (l'allemand, mais c'est la même chose en français*) a raison de rapprocher les mots "prier" et "quémander"

Extrait de Une femme à Berlin, journal d'une anonyme

L'homme n'aurait-il besoin de Dieu que dans ses chagrins, au coeur de ses catastrophes?
Et de quel Dieu a-t-il besoin alors?
Est-ce une faiblesse d'avoir besoin d'un Dieu qui délivre du méchant, qui répare les dégâts, qui accompagne dans un quotidien douloureux ?

Dans le temps je priais.
Action de grâce, demande, simple mise en présence.
Ma prière était une relation à quelqu'un. Au fond de moi, je me sentais reliée à ce quelqu'un. Je lui parlais. Non pas spécialement assise dans l'ombre froide d'une église, mais simplement dans le présent de ma vie. Au volant. En cuisinant. En marchant. Souvent.
Je parlais surtout à l'Esprit, l'esprit qui souffle, anime, rend vivant. Chaque fois que je perdais le fil avec la  vie vivante, chaque fois que je me sentais hors de ma vie, perdue sur des chemins sans issue, je priais le Souffle, je me reconnectais. Vais-je dire que je ressuscitais? oui, en quelque sorte... Reprendre confiance, c'est revenir à l'autre, à la vie en général, à ma vie en particulier..

Aujourd'hui, je ne prie plus. Rien. Néant. L'absence a remplacé la présence.
Je ne me comprends pas moi-même. Je ne sais pas où j'ai abandonné le fil, ni quand exactement, à la suite de quel événement je me suis dit que c'était fini, que l'absence n'était que l'absence. Rien que l'absence.  Absolue. Vide .

Et pourtant en moi "cela" vibre toujours. De la même intense façon. Plus que jamais. Il y a urgence, puisque demain  m'échappe. Le désir de vivre, l'élan vers l'autre, vers ce qui est beau, vers l'écoute profonde de l'autre, la parole nourrissante sont là, plus que jamais. Étincelles parfois fulgurantes, parfois légères comme un effleurement amoureux, parfois profondes comme des sillons qui se sont marqués dans un chemin détrempé...  Étincelles vivaces si bonnes à vivre.

Est-ce que cela me suffit? Ai-je la nostalgie de ce qui fut? Je ne sais.
Mais parfois je m'adresse en moi au souffle que je ressens venir du plus profond de moi...
Rien qu'une large respiration, qui m'entraine loin...

dimanche 23 janvier 2011

Comme un père parle à son fils...

Je suis restée hier en arrêt devant cette phrase lue quelque part
"Il me parlait comme un père parle à son fils"
Il s'agit d'un homme qui se souvient des promenades trop rares qu'il faisait avec son père quand il était petit garçon
Et lors de ces moments à deux... le père lui parlait "comme un père parle à son fils"...

C'est comment cette façon de parler à son fils? Comment donc parle un père à son fils quand il lui parle "comme un père parle à son fils"? Tout est dit dans cette phrase et en même temps rien n'est dit.

L'homme s'en souvient pourtant,  cela fait partie de ses souvenirs heureux.
Merveilleuse connivence, connivence unique de père à fils. Et de fils à père

Je vois une main d'enfant glissée dans la grande main du père, des regards qui s'échangent, confiants, quelques paroles du père pour montrer un arbre, un oiseau, un paysage, deux ou trois questions de l'enfant, deux ou trois réponses du père. L'homme et l'enfant qui s'arrêtent, regardent, écoutent, se sourient, construisent leur amour réciproque, solide, inébranlable. Un amour pour toujours...

"Il me parlait comme un père parle à son fils"...
Cette phrase exerce sur moi une véritable fascination...
J'y mets quelque chose de fort, quelque chose d'indicible pourtant
parce que la comparaison s'arrête là et ne dit pas concrètement COMMENT cela se passe  un père qui  parle à son fils.
Et pourtant tout se trouve dans ce bout de phrase, on comprend ce dont il s'agit, ou alors on le devine, au plus profond de son coeur


vendredi 21 janvier 2011

La nature indifférente

Cet après-midi, comme souvent j'ai marché.
Dehors m'appelait un ciel  bleu, intensément bleu, pas un seul nuage
Et puis le soleil, un soleil froid d'hiver, ce genre de soleil...qu'on dirait qu'il lave l'âme, c'est curieux
Une marche vivifiante,  dans le parc que j'ai la chance d'avoir tout près de chez moi, avec son étang, ses mouettes et ses canards... un parc ordinaire, un étang ordinaire, des canards tout ce qu'il y a de plus ordinaire...

Mais balayée par le soleil d'hiver, cette nature était imprégnée de paix profonde, qui entrait en moi et se communiquait par vagues successives dans mon être tout entier, m'appelant à respirer large.
Cette nature me parlait de Présence... une Présence qui me communiquait ses ondes bienfaisantes et me portait à la reconnaissance

Et puis j'ai pensé que pas loin...la nature se déchaînait en tempêtes, en inondations, en séismes, que des gens, au lieu de ressentir cette paix que moi j'éprouve dans ce parc, gémissent, s'angoissent, hurlent devant cette nature qu'ils disent cruelle, implacable, mauvaise.

J'ai pensé que la nature n'avait pas de sentiments, qu'elle était neutre, que les sentiments que je lui donnais étaient seulement mes projections. Que mon impression bienfaisante d'une présence forte était ma seule présence à moi-même, alors que j'étais connectée à mon intériorité la plus profonde. Ce n'était pas la présence de "quelqu'un" en dehors de moi, vers lequel diriger un élan de reconnaissance.
Photo Coumarine

Oui, mon coeur s'est dilaté lors de cette marche parmi ces arbres qui dressaient leurs branches nues vers un ciel bleu de bleu, saluant un soleil encore bas qui me faisait plisser les yeux!
Mais il s'est dilaté parce que je me suis mise en présence du plus profond de moi-même,  en immersion dans  cette nature que j'ai admirée pour ce qu'elle est: un cadeau de la vie
A d'autres moments, loin d'être un cadeau de la vie, elle n'est que catastrophes et désastres.
Et quand j'ai admiré le vol blanc et piailleur des mouettes se posant en vociférant sur l'eau, j'ai ressenti fortement ma finitude... elles sont là maintenant, ces mouettes, elles vivent en ce moment... mais demain...?
Et moi, pareil...

Et j'ai pensé que mes chagrins et autres soucis pesaient bien peu dans la balance, qu'avoir des chagrins, c'était comme me croire au centre d'un monde qui tournera  très bien sans moi

mercredi 19 janvier 2011

Une femme à Berlin

Je lis en ce moment "Une femme à Berlin"
C'est le journal qu'une femme restée anonyme, a écrit du 20 avril au 22 juin 1945, dans sa ville dévastée par la guerre, dans laquelle les Russes victorieux sont entrés triomphants et brutaux.

(une question déchirante: pourquoi les vainqueurs des guerres se conduisent-ils la plupart du temps en animaux violeurs et ivres? Et brutaux? Est-ce là leur façon d'en imposer aux vaincus? de leur signifier qu'ils sont les maîtres? de leur faire payer les souffrances par lesquelles eux-mêmes sont passés?
Et pourquoi lors d'événements dramatiques (bombardements ou catastrophes naturelles) les autochtones ne pensent-ils qu'à piller magasins et maisons?
Fermons la parenthèse...)

Cette femme a donc subi cinq ans de guerre... du côté des Allemands...peu importe... les civils sont tous des victimes...
puis l'entrée des Russes dans Berlin et le moins qu'on puisse dire c'est que ce ne fut pas pour elle une partie de plaisir
Et donc que fait-elle pour tenir le coup? pour garder la maîtrise de sa vie intérieure, pour ne pas se dissoudre dans le désespoir et l'ignominie (violée plusieurs fois...)
Elle écrit...elle écrit énormément durant ces deux mois fatidiques, au jour le jour, parfois heure après heure...

254 pages 
Ça fait 40 pages par jour... sans doute bien plus puisqu'elle écrivait avec un stylo dans un cahier
C'est énorme!
Après on peut se demander si elle a continué à écrire... ou si elle a tout épuisé de son inspiration durant ces quelques jours si intenses et si sinistres...
On ne le saura pas puisqu'elle est restée anonyme.

Ce livre me parle beaucoup
Une de mes nouvelles aborde ce sujet: une Berlinoise a connu tout ce dont parle ce journal (que je n'avais pas lu quand j'ai écrit cette nouvelle). Après la guerre elle épouse le Français dont elle est tombée amoureuse. Il meurt très vite... elle élève son fils français (ou russe?) en France dans l'hostilité, sans dire à personne ce qu'elle a vécu. 



lundi 17 janvier 2011

Une petite info...

Ce mercredi 19 janvier, à 18 heures, à la Maison des Écrivains, 150 chaussée de Wavre à Bruxelles...
lors de la soirée des Lettres 
Deux écrivains belges seront interviewés sur leur dernier opus

- Nicole Versailles (vous savez qui c'est...;-)) à propos de ses nouvelles Les dessous de tables (Ed. Memory Press) , interview mené pas Evelyne Wilreth (ça tombe bien... c'est une amie écrivaine)

- Michel Joiret ) sur son recueil de Poésie Les années lumière, (Editions du cygne) présenté par Dominique Aguessy
 euh... je mets N.V. en premier...c'est simplement l'ordre de passage ;-))


 La soirée se termine par le verre de l'amitié...

Nicole ainsi que Coumarine ;-)) seraient heureuses d'y rencontrer des blogueurs et blogueuses bruxellois(es), ou même d'un peu plus loin... quand on aime on compte pas ;-))

vendredi 14 janvier 2011

Deux pages de cahier ordinaire

Tous les jours, j'ai un RV secret...
Ben oui...
Un RV avec moi!
Tous les jours, avant même de prendre ma douche, et surtout avant d'ouvrir mon PC, je prends mon cahier, mon stylo, je mets ma main sur le papier, j'écris la date du jour, et je bouge la main...(heu...elle a pas toujours envie de bouger sur ce papier encore blanc! C'est un NEFFORT! ;-))
Mais le plus souvent, ma main se met à écrire.  La première page se remplit, la deuxième ne tarde pas à suivre...
C'est  une discipline que j'accepte librement. 

Ce matin, au moment de prendre mon stylo, je me suis soudain posé la question : "mais pourquoi je fais ça?" et surtout "à quoi ça sert?" 
Pourquoi ce TEFFORT? ;-))

Tiens j'ai envie de vous partager un bout de ma première page du 12 janvier à ce sujet: (courage, ça réfléchit ferme!)

"Ecrire mes deux pages par jour commence à devenir une habitude. Une habitude à laquelle je commence à tenir. Tenir dans les deux sens: tenir = m'y attacher. Et tenir = persévérer. Je ne sais pas exactement ce que ça m'apporte. Dix minutes de lucidité de moi, vàv de moi. Non pas une lucidité qui engloberait le tout de moi-même. Non! Juste les pensées et les ressentis qui à ce moment-là, me traversent l'esprit, sont au centre de moi. Ou juste les réflexions que j'entame sur un sujet bien particulier. C'est peu finalement. Un tout petit fil. Le contour de ma personne est à peine amorcé. Mais peut-être que toutes ces approches quotidiennes et persévérantes que je fais au fil des jours, creusent, approfondissent, balayent un terrain bien plus large de mon moi intérieur que si je ne m'astreignais pas à cette écriture quotidienne. Une écriture qui ne cherche en rien à être "littéraire", car elle n'est destinée à personne d'autre qu'à moi-même. Et il est rare que je me relise. Mais elle m'est devenue nécessaire, si pas indispensable. Il m'arrive souvent de conscientiser soudain quelque chose qui surgit au moment même où elle arrive sous ma plume. Je n'ai pas prévu d'avance que j'écrirais ce que je suis en train d'écrire, là, maintenant. Non! les mots me viennent spontanément, au gré de mes pensées et ressentis. Comme un lavage en profondeur qui  se fait presque malgré moi. Comme un lever de jour qui vient éclairer un petit bout de ma vie... et la plupart du temps cela me donne du courage pour vivre ma journée. Je me sens plus vivante..."


Photo Coumarine
Je crois, (en fait je n'en sais rien), qu'il y a peu de gens qui tiennent au jour le jour un journal intime. Au début des blogs (et ce fut mon cas) un certain nombre de personnes, dans l'anonymat, tenaient leur journal intime sur le Net: jardin secret paradoxalement livré à tous les lecteurs de passage. Puis (et ce fut mon cas) l'anonymat se fissurant, le vrai journal intime de chez intime a peu à peu disparu.
Mes Petites Paroles tout en restant "personnelles" ne sont plus mon journal intime, celui-ci se trouve consigné dans ce cahier que vous voyez là. 

Vous qui me lisez, tenez-vous un journal papier?  Etes-vous persévérants dans cette pratique? Avez-vous conscience de ce qu'elle vous apporte?

mercredi 12 janvier 2011

Echange standard

Je me demande...
Si seulement on pouvait acheter le bonheur de ceux qu'on aime en se sacrifiant soi-même...
Ça serait bien quand même, non?
Je prends ta douleur sur moi, et hop! toi que j'aime, tu es heureux...enfin... tu n'as plus mal, c'est moi maintenant qui encaisse...(de préférence incognito pour que la personne ne culpabilise pas...)

Je prends un exemple:
Une mère...
Son enfant vit une certaine douleur, physique ou morale, on va pas comparer ce qui est le plus difficile à vivre... les deux sont difficiles, on est bien d'accord!
Cette mère souffre avec et pour son enfant. Et que l'enfant soit adulte n'y change rien.

Pardon? Si? C'est moins grave? Vous croyez ça vraiment?
Ah ben non voyons! le ventre d'une mère vibre jusqu'à la fin de ses jours, pour l'enfant qu'elle a porté... d'ailleurs toute mère le sait bien!
Donc voilà!
cette mère ferait tout et n'importe quoi pour que cesse la souffrance de son enfant
Jusqu'à l'endosser elle-même, la porter sur le dos, l'enfouir dans son ventre, la mâcher, la ruminer et la digérer... être enceinte de cette douleur pour l'accoucher morte-née!
D'ailleurs dans les romans et autres histoires, on lit ça: la supplication d'une mère qui voit souffrir son enfant et qui demande de pouvoir endosser le sale truc.
S'il vous plait mon Dieu....
Et vous savez quoi?
Ça marche pas...
Elle a beau supplier de toutes les manières possibles, ça fonctionne pas!
L'enfant a sa propre douleur à vivre et la mère la sienne, celle de spectatrice présente mais impuissante. Elle peut juste être présente, être tout près, écouter, encourager, puis dans le secret de son coeur,  pleurer...
Double ration de larmes on va dire: larmes de l'enfant qui souffre, larmes de la mère qui voit souffrir
Et m... putain de vie!

Bon je ne sais pourquoi je vous raconte ça, je pensais à ça ce matin, qu'on ne peut pas souffrir à la place d'un autre...
Dans n'importe quel coin du monde, c'est comme ça...



dimanche 9 janvier 2011

Avoir une soeur

J'aurais aimé avoir une soeur... 
Une soeur à moi, une soeur vrai de vrai, une soeur pour moi toute seule, une soeur rien qu'à moi.
Ma soeur... j'ai tant rêvé de toi... 
On aurait passé une enfance dans la complicité, on aurait passé du temps en papotages interminables le soir avant de s'endormir, pour se dire et se confier tous les petits secrets des petites filles heureuses et parfois pas si heureuses que ça...
Plus tard, on aurait fait les quatre cents coups ensemble, on aurait découvert le vaste monde, on aurait lutté ensemble contre les géants et les sorciers, on aurait fantasmé sur une vie et un monde meilleurs, on serait descendues dans la rue ensemble, pour protester contre toutes les injustices, et puis tranquillement on aurait fait les magasins ensemble, on se serait donné des conseils pour choisir le vêtement qui nous irait, on aurait fait ensemble mille petits achats inutiles, on aurait ri beaucoup, peut-être même que des fois on aurait pleuré beaucoup, sans mots, ou avec des grands mots, mais ensemble... ensemble, dans les bras l'une de l'autre, à côté l'une de l'autre....
On se serait fait des massages pour apaiser les tensions du dos, on serait allées au cinéma ensemble, on aurait dévoré les mêmes bouquins, on aurait triché à l'école en se refilant les tuyaux, on aurait bravé la mauvaise humeur des "grandes personnes", à deux on aurait été fortes, invincibles...
Adultes on se serait mariées, on aurait mis nos enfants au monde en même temps, nos maris seraient devenus les meilleurs amis du monde...on se serait téléphoné pour un oui, pour un non...toujours tellement de choses à se dire...
On aurait bravé les ressacs de la vie ensemble, nous aidant au fil des besoins et des nécessités... on se serait pas lâchées... nous accrochant l'une à l'autre en cas de pépin, et surtout, surtout, on se serait jamais disputées, pas de malentendus, non jamais, qui auraient risqué de creuser une distance douloureuse entre nous

Parfois je lis sur les blogs, ce genre de choses: des soeurs qui s'aiment très très fort, se disent des mots d'amour par delà l'écran, au vu et au su de tout le monde.
Chaque fois je suis touchée, émue, bouleversée... il doit y avoir un peu de jalousie, d'envie là dedans..

Oui il y a une immense nostalgie en moi pour cette connivence entre soeurs que j'imagine merveilleuse! Magique! Forte! Dense! Intense!
Sans doute je me trompe un peu... sans doute que la réalité ne doit pas (toujours) être aussi belle que je l'imagine...
Il doit y avoir des soeurs ennemies, mais je refuse d'y penser..


lundi 3 janvier 2011

Travailler ensemble, j'aime!

Après la publication de mon recueil de nouvelles "Les dessous de tables" (vous pouvez toujours le commander, ne vous en privez surtout pas... il suffit de cliquer sur le livre, vous arrivez chez l'éditeur... vous pouvez aussi vous adresser à moi, tout simplement), je suis restée un bon moment sans plus aucune envie d'écrire: pas d'idée pour démarrer un nouveau projet... Ce n'est pas grave en soi, je sais qu'après une temps de pause nécessaire, les choses reviennent, je ne m'en fais pas.

Mais j'ai fait autre chose que j'aime beaucoup... écoutez voir... (curieux cette expression, faudrait se  mettre d'accord sur le sens concerné: est-ce écouter? est-ce voir?)

Donc écoutez voir:  c'est intéressant... et passionnant (pour moi en tous cas)
A part mes ateliers d'écriture que je continue à animer avec plaisir, j'ai eu dernièrement l'occasion de coacher deux personnes, de les accompagner dans leur projet d'écriture...

C'est une entreprise passionnante mais pas si facile... il me faut m'adapter à l'écriture de l'autre, faire en sorte que ce soit SA façon d'écrire qui évolue, de préférence dans le bon sens, et non imprimer par mes consignes et par les relectures des textes qui me sont soumis, MA propre façon d'écrire.
Même chose pour les idées, le développement de l'action: c'est celui que je coache qui a les idées, qui les développe, qui les agence avec suspense ou pas, dans l'émotion ou pas... Je peux conseiller éventuellement, mais en aucun cas me substituer à l'auteur...

Autre gageure: encourager, donner à l'autre de croire en lui, malgré les passages à vide,  les doutes,  les découragements parfois. Et surtout parvenir à suggérer ce qui ne va pas avec délicatesse, jamais en enfonçant, en jugeant. Je sais pour l'avoir vécu moi-même, combien un auteur est parfois susceptible, et tient à ses écrits comme à la prunelle de ses yeux.

Et puis bien sûr, voir clair dans le texte qu'on me propose, être capable de voir ce que va, ce qui ne va pas, ce qui gagnerait à être retravaillé, les erreurs de temps, de points de vue, de perspectives, etc.

Alors quand on me fait confiance, (ce qui fut le cas...) je suis heureuse...
Si mes "élèves" parviennent à la publication un jour... j'en serais terriblement fière, aussi fière que si c'était moi qui était l'auteur de cet ouvrage auquel notre travail conjoint aura donné naissance...

Un de mes "élèves" est un jeune Français qui vit à Tokio. Jean-Philippe Touzeau est plein d'initiatives, enthousiaste, créatif, tient avec talent un blog de développement personnel: croyez-moi, qui le lis depuis quelques mois... c'est un type bien!

Aujourd'hui justement,  il parle de notre collaboration sur son billet du jour... et ce qu'il en dit me ferait presque rougir...(merci à toi...!)


couverture aléatoire d'un livre de Jean-Philippe Touzeau... ;-))
on peut se créer "son" livre ici...essayez, c'est amusant!!..