J’ai du mal à quitter, à partir. Faire la valise m’est difficile, faire la valise c’est amorcer le départ, c’est déjà signer l’abandon de ma maison, de ma vie. Comme si je craignais qu’elle ne disparaisse au coin de la rue si je la quitte pour quelques jours. Alors je recule la corvée valise jusqu’au dernier moment. En soupirant trente-six fois. Comment dire à l’autre qu’on n’aime pas voyager ? Non c’est pas ça, voyager j’aime bien, quand je suis sur place. Ce qui m’est pénible c’est le moment précis où je pars, je quitte, je tourne le coin et perds le regard attentif que je garde sur la maison. Si je pars, elle se sentira seule, abandonnée. Comment peut-elle savoir que ce n’est que pour quelques jours? Et si elle me devenait étrangère ? Et si elle me trahissait ? Et si elle m’en voulait ? Ne me reconnaissait pas ? Partir, c’est m’arracher, c’est arracher ma peau. C’est m’éloigner du centre de moi-même.
Alors, le meilleur moment dans l’aventure, c’est le retour. Déjà deux jours auparavant, je trépigne, je décompte les heures, je sens la maison qui palpite, qui m’attend, qui soupirera d’aise et de bonheur de nous revoir. Qui quittera son allure guindée et silencieuse de maison solitaire et mortifiée de l’être...
Un autre voyage, jubilatoire, commencera alors dans la maison quand j’ouvrirai les fenêtres au grand large, quand j’irai de pièce en pièce pour me réapproprier les lieux, pour reprendre possession de ma vie, quand j’ôterai les poussières de l’absence, quand je rangerai le linge lavé et parfumé aux fraîches senteurs de nos retrouvailles.
Je sais... alors que tout le monde aspire à partir en vacances... moi je préfère voyager dans mes livres...
Ou alors partir pas très loin et pas très longtemps... surtout pas longtemps!
Je sais... alors que tout le monde aspire à partir en vacances... moi je préfère voyager dans mes livres...
Ou alors partir pas très loin et pas très longtemps... surtout pas longtemps!
Moi, j'aime partir quand je sais que je vais revenir. Par contre, fermer une porte "pour toujours" c'est un drame national.... je n'ai jamais su le faire avec sérénité....
RépondreSupprimerGénéralisation abusive : je me plais en vacances, mais je n'en ai jamais eu besoin.
RépondreSupprimerJ'ai remarqué combien ma maison se faisait belle peu avant le départ: une manigance de sa part pour m'empêcher de partir, ou pour me donner des regrets...Mais rien ne m'empêche de faire ma valise quand j'ai décidé de voir du pays. En revanche, je suis comme Myo: je n'aime pas les fins définitives, ça m'arrache le foie.
RépondreSupprimerBises ma Coum, t'inquiète, pour me voir, tu n'auras pas à partir loin ni longtemps, c'est moi qui viendrai en Belgique, surtout si tu m'invites...
Célestine
@ah oui! Myo... partir pour toujours... au fond c'est ce qui arrivera au moment de la mort
RépondreSupprimerBon ok, je sors, c'est très sombre ce que je dis là!
@Walrus... je pense vraiment que je n'ai pas BESOIN de vacances non plus: mes vacances, c'est dans la tête que cela se passe..
@Ma gentille Célestine...tu aimes boucler ta valise? tu viendrais en Belgique? me (nous) dire bonjour...
Chouette! c'est pour quand?
Moi, je suis comme toi, j'ai du mal à faire ma valise, mais j'ai aussi du mal à revenir et quand je suis partie, je suis bien! J'ai toujours peur d'oublier un truc qui va me manquer et paf, c'est ce qui arrive souvent.
RépondreSupprimerJe trouve ce texte superbe. Je regarderai ma maison avec un autre regard. Merci de ce partage!
RépondreSupprimerBonnes vacances quand même!
RépondreSupprimerJ'aime faire les valises pour partir et ...j'aime les faire pour revenir!!! Etre ailleurs c'est bien, quand je sais que MA maison m'attend.
RépondreSupprimerMoi, je vis dans mes valises, ça m'évite de les faire et/ou de les défaire! Il y en toujours une de prête. Et cette valise deviendra ma maison pendant le voyage. Hé, je peux venir en Belgique? Avec le gros chien?
RépondreSupprimerC'est sombre mais c'est ça en fait. Une porte qui se ferme est chaque fois un "petit" deuil. Le jour où je vais mourir, si je m'en rends compte, c'est sûr, ça va pas être facile, pas tant par angoisse de ce qui m'attend ou ne m'attend pas mais surtout difficile de quitter tout ce que je laisserai derrière moi. Brrrr !
RépondreSupprimerDites, Célestine et Damien, s'il y a un bloggy pow wow organisé à Bxl, ne m'oubliez pas, je suis preneuse :-)
Moi aussi, je déteste faire mes valises. Bon, pour des raisons plus terre à terre (j'ai toujours peur de manquer, ça doit être le complexe de l'écureuil), mais n'empêche.
RépondreSupprimerEnfin, il n'y a pas que ça, puisque je n'aime pas non plus faire les valises pour rentrer, même si je suis contente de revenir chez moi.
En fait, je déteste le moment du départ lui-même. Après, une fois sur la lancée du trajet, ça va. Mais comme toi, le fait de fermer la porte est un pincement au coeur : et si, pour une raison ou une autre, je ne l'ouvrai plus jamais ? Ou si, au retour, je la trouvais fracturée, ou que sais-je ?
Pour moi, faire les valises et préparer la maison, c’est déjà les vacances. Je m’y mets donc avec plaisir une semaine d’avance. La maison, j’aime qu’elle soit belle et propre au moment où je fermerai la porte derrière moi. Elle doit rester accueillante même en mon absence. Quand j’y suis, le désordre fait preuve d’une maison habitée. Mais quand elle est vide de ses occupants, j’aime que chaque chose soit à sa place, que la lessive soit repassée, la couture terminée, le frigo nickel…
RépondreSupprimerEt en te lisant, Coumarine je comprends peut-être mieux la raison qui pousse mon homme a toujours faire sa valise au tout dernier moment et même à essayer de reporter l’heure du départ. Il a très difficile à quitter et pourtant, une fois le pas franchi, il profite bien des vacances.
Retrouver notre maison est toujours un plaisir, elle abrite une grande partie de nos trésors qu’ils soient matériels ou sentimentaux.
Le Creuset
J'aime le mot "valise", il est synonyme de voyage, de découverte, de rencontre, cela me donne de l'énergie et le sourire !
RépondreSupprimerMais de retour à la maison, c'est un plaisir de pousser la porte, de retrouver mon "chez moi", de reprendre mes habitudes et de me sentir bien.
Bonnes vacances Coumarine.
J'aime avoir des projets de départ,me préparer à ce départ , faire des valises, faire des tris, partir,( mais pas trop loin,)
RépondreSupprimerJ'aime changer de maison, de chambre à coucher!
Revenir à la maison c'est comme revenir à la réalité...réouvrir la porte du quotidien, des habitudes, fini le rêve...
J'aimerais avoir plusieurs maisons...et pouvoir aller de l'une à l'autre .
Quand j'étais enfant, nous avions 2 maisons. Une pour l'hiver en ville et une pour l'été à la campagne.Tous les 6 mois on changeait donc de maison.Tandis qu à l'automne, mes soeurs attendaient avec impatience le retour à la ville, moi je me réjouissais de l'arrivée du printemps qui nous emmènerait d'abord à la mer pendant les vacances de Pâques pour ensuite passer à la maison d'été à la campagne.
J'aimais beaucoup ces déménagements.
Et bien moi, je serais plutôt malle que valise, toujours quelque chose à rajouter au dernier moment, toujours trop de choses dans ces valises qui m'alourdissent. Je déteste rentrer, je déteste les fins : fins d'année scolaire, fins d'été, fins d'hiver, fins de trimestre, fins de livres, fins d'ouvrages, fins des vêtements...
RépondreSupprimerJe crois que je sais pourquoi je déteste toutes les fins, sauf une, mais celle-ci je la garde pour moi.
Bonne fin de journée :-))
Je pars souvent d'un "chez moi" pour retrouver mon premier chez moi. Mais me voilà revenue de mes montagnes pour me retrouver toute seule dans ma Bibliothèque. C'était gris, sombre et triste aijourd'hui, le retour à la ville.
RépondreSupprimerBisous tout plein.
Moi non plus, je n'aime pas faire les valises. Je n'aime pas ces moments entre deux, où on sait qu'il faut boucler une série de choses, vider le frigo, arroser les plantes, donner la clé au voisin... Tout comme je n'aime pas non plus le moment où il faut refaire les valises et emmener avec soi les souvenirs de ces moments de sérénité et de dépaysement. Je n'aime pas ce moment où il faut défaire les valises, faire les lessives, dépouiller le courrier... Je n'aime pas les entre-deux... mais j'aime tout ce qui est entre les entre-deux !
RépondreSupprimerBelle soirée, Coumarine !
Faire les valises... ce peut être une corvée. Inquiétude d'oublier quelque chose. De trop en mettre ou pas assez.
RépondreSupprimerMais partir ! Ah partir !
Au petit matin juste avant que le soleil ne se lève, sur les routes encore désertes.
Partir loin. Promesse d'autres odeurs, d'autres paysages, d'autres visages.
Revenir aussi. Quand la récolte des odeurs, des paysages, des visages est faite. Quand l'âme, le coeur et le corps ont été comblés.
Revenir chez soi. Ouvrir la porte de la maison. Retrouver la quiétude de son confort. Retrouver son lit. Y déposer sa fatigue. Flâner dans le jardin, voir tout ce qui a poussé pendant l'absence.
J'aime partir et revenir.
Cet été je ne suis pas partie. Je n'ai pas l'impression d'avoir été en vacances. Juste une impression d'un week-end prolongé.
J'aurai aimé partir et revenir.
@tous...
RépondreSupprimermerci pour vos commentaires que je découvre en rentrant ce soir d'une journée chargée...
j'aime bien vous lire tranquillement en rentrant ce soir chez moi ;-))
Je voudrais souhaiter la bienvenue à Titane, et merci pour son appréciation!
dire aussi à Le Creuset, que oui ton homme a sans doute la même façon de réagir que moi devant la valise...
C'est bien que ce billet t'aide à mieux comprendre sa façon de fonctionner...
Je lis que plusieurs d'entre vous n'aiment pas ce moment du départ, pour d'autres au contraire, c'est un moment excitant qu'on prépare avec effervescence
Comme quoi, on est différent, et semblables à la fois
Pardonnez moi de ne pas vous répondre personnellement
Je vous lis heureuse et reconnaissante que vous veniez me visiter
Pardonnez-moi aussi de ce que je n'ai pour le moment que peu de temps à consacrer à la visite des mes blogamis!
Je vous embrasse tous
C
je fais ma valise au dernier moment, j'emporte un minimum, je ne pars pas lontemps, j'aime visiter un ailleurs puis revenir chez moi :-)
RépondreSupprimermais l'été mon jardin, la nature tout autour et la visite d'amis suffisent largement à mon bonheur :-)
@Adrienne... je crois qu'on se ressemble ici quand tu écris:
RépondreSupprimer" l'été mon jardin, la nature tout autour et la visite d'amis suffisent largement à mon bonheur"
Pour moi c'est assez pareil... mais j'ai la chance d'avoir un jardin, je sais...;-))
je n'aime pas sortir, j'adore partir et découvrir...
RépondreSupprimerMoi, je rentre !
RépondreSupprimerAlors je défais mes valises !!
:o))
Hello Delphine...
RépondreSupprimerhello Alain...
contente de vous voir...
C'est si bien dit! Moi je deviens comme toi, j'aspire à ne plus aller loin. Mais j'ai toujours aussi trouvé cette excitation secrète de rentrer, de retrouver le train-train (que je fuyais le coeur léger), la pluie belge .... tout ce qui était mon écrin habituel!
RépondreSupprimerJe te comprends!
@Edmée... serait-ce parce que nous vieillissons (oups!) que nous n'aimons plus trop voyager loin?
RépondreSupprimerQuoique, plein de retraités profitent de leur liberté pour découvrir le monde...
Tu rentres bientôt je crois???
Bonjour Coumarine, très joli texte qui me fait penser à mon papa qui détestait partir en vacances, qui n'aimait pas le changement en général. Il n'avait qu'une hâte, c'était de revenir. Bonne fin d'après-midi.
RépondreSupprimercoucou Dasola... je crois que je suis de ce genre, à aimer revenir, plus que de partir...
RépondreSupprimerCe que j'aime, c'est un voyage inattendu, un voyage qui ne se date pas six mois à l'avance ...J'aime me présenter dans une agence et dire " je suis en repos pour huit jours, que me proposez-vous "?
RépondreSupprimer@Carine-Laure... bienvenue dans mes Petites Paroles
RépondreSupprimerla fantaisie est aussi bonne à vivre, oui !
Comme toi je n'aime pas préparer les valises , penser à tout , j'aimerais ne penser qu'à moi mais bon , penser pour 5 , presque
RépondreSupprimerPartir pour revenir , j'aime les retour aussi
Je ne pensais pas partir , et puis j'étouffais cet été , besoin d'une chose , une seule , la mer
et là je reviens mais heureuse , heureuse ...
Parce qu'à la mer , on peut emporter des livres aussi
C'est magnifique...
RépondreSupprimer"Partir c'est m'arracher. C'est m'éloigner du centre de moi-même." Oh je vais noter cela quelque part, pour l'avoir sous les yeux, dans ma chambre !
Moi qui aimerait tant la faire de temps en temps ma valise...Ce qui est terrible c'est de ne pas avoir le choix...J'aimerais tant voyager ! Voir autre chose que mes murs 365 jours sur 365 !
Partir, ne dit-on pas que c'est mourir un peu?
RépondreSupprimerJe pars en laissant un peu de moi dans ma maison, ce peu de moi que je compte retrouver intact dès mon retour, ces petites choses oubliées dans les tiroirs de ma mémoire que j'emporte pourtant avec moi, mais ces tiroirs resteront fermés jusqu'à mon retour, jusqu'au moment où j'aurai envie de les "rouvrir" ...