lundi 26 juillet 2010

Prenez soin de vous...

Peinture Ana Maria Costas


Je partirai...
je quitterai le monde stérile des interrogations muettes
j'empoignerai mon sac et mes rêves,
devenus lancinants à force d'être seulement rêvés.


Je prendrai la route, me glisserai dans le vent,
cueillerai au passage le coquelicot fragile,
le planterai dans mes cheveux pour incendier mon courage...
m'accrocherai à mes pas pour ne pas trébucher.

Je partirai...
je respirerai l'air enfiévré des parfums et des audaces.
j'avalerai goulûment, d'une soif féroce
le désir enivrant et les ardeurs sauvages...


Et lorsque j'arriverai au bout de mon voyage.
je glisserai tendrement sur le sable vierge,
émerveillée d'arriver en voyageuse attendue
sur cette terre brûlante, envoûtante,

cette terre de premier matin du monde 

Quelques jours de pause.
quelques jours ailleurs, en vacances, en lecture, en écriture, en silence, en bruits et en rires de ma famille nombreuse
quelques jours loin du blog, et pourtant avec vous...
Prenez soin de vous

dimanche 25 juillet 2010

Partir, venir, repartir, revenir..

Depuis mars 2010, j'ai changé d'hébergeur
Suis passée de C*nalblog à Bl*gspot

Parfois je me demande si j'ai bien fait...
Sur C*nalblog certains d'entre vous me disaient avoir des problèmes récurrents de connexion
Moi-même parfois, pour entrer dans mon blog, cela me prenait un temps anormalement long!
C'est la raison principale pour laquelle j'ai déménagé pour cette plate forme-ci qui m'a semblé plus facile d'accès..

Seulement voilà: à nouveau certains d'entre vous m'écrivent pour me dire qu'ils ont toutes les peines du monde à entrer dans ma maison alors qu'ils sont les bienvenus et que je me réjouis de les accueillir...

Pas possible d'ouvrir la page
pas possible de déposer un commentaire (ou très difficile par moments)

Autre désavantage ici, c'est que je n'ai pas accès aux adresses mail des commentateurs
Quelque chose doit m'échapper, mais quand vous commentez, dans ma boite mail, je vois bien que commentaires il y a, mais sans aucune possibilité de vous répondre via le courriel
J'ai eu envie parfois de réagir de manière personnelle à l'un ou l'autre commentaire laissé sur le blog: c'est  impossible.
Il doit sûrement y avoir quelque chose qui m'échappe... je ne me suis pas encore beaucoup promenée dans les arcanes de cet hébergeur-ci. Je préfère les mots à la technique. Je passe très peu de temps sur l'interface de mon blog...;-((
voilà l'adresse mail qui s'affiche dans ma boite: noreply-comment@blogger.com
Et c'est la même pour tout le monde!!!

De plus, ceux qui n'ont pas de compte g*ogle, reculent devant la difficulté de laisser un commentaire. J'ai pourtant volontairement simplifié au maximum la procédure du commentaire... Sur c*analblog, laisser un commentaire est moins "tortueux"! Du moins il me semble (j'entends déjà les concerts de protestation...!!!)

Pas de statistiques non plus... ben j'avoue franchement ça me gêne...
A part le petit compteur installé là à droite en bas, qui vaut ce qu'il vaut, je ne sais pas grand chose de la fréquentation de mon blog

Pendant un mois au début, j'avais installé eStat... mais on m'a fait remarquer qu'une pub intempestive surgissait de nulle part... fallait cliquer pour la faire disparaître retardant d'autant l'instant tant attendu de la lecture de mon billet du jour (haha, impatients que vous zêtes!)
Je viens de réinstaller eStat......et la pub a triomphalement refait son apparition! .. bien sûr je sais bien que la pub est un mal obligatoire, surtout chez les hébergeurs gratuits: chez c*nalblog, j'ai pu constater que désormais c'était après CHAQUE billet que la pub s'installait en maître, en ciblant exactement le contenu du texte! Malins qu'ils sont les robots!!!
Et puis j'aime pas eStats... c'est d'un compliqué, et je vais même pas voir, c'est dire (donc ça va disparaître dans quelques jours, juste le temps pour moi de voir ce qui se passe)

Donc voilà je ne sais que faire...
Repartir là-bas????.
J'y pense, puis j'oublie, puis j'y repense...

Claude Théberge

jeudi 22 juillet 2010

Faut pas ruminer madame

Des soucis, j'en ai. C'est pas original, tout le monde en a...
Des grands, des petits. Des qui me font ruminer. Me tourner dans mon lit à gauche, à droite. Me tourneboulent l'estomac...

C'est pas bon de ruminer me direz-vous! Je suis bien d'accord. Je dirais la même chose à quelqu'un qui ruminerait devant moi.. Mais entre ce que je dis et ce que je fais.... hélas... il y a parfois un monde!
Il m'arrive de ruminer tellement, et tellement longtemps que ça fait bouillie là à l'intérieur de mon ventre. Ou alors ça me coupe au couteau à l'intérieur de moi, c'est pas mieux!


Alors, comment je fais pour cesser de ruminer?
Evidemment je ne rumine plus quand le souci s'envole: mais ça n'arrive pas forcément. Et puis si le souci concerne quelqu'un que j'aime, je n'ai aucun pouvoir sur sa cause...
Alors comment je fais? 
J'ai deux trucs à moi qui fonctionnent pas mal...
Vous voulez que je vous les dise?
D'accord (constatez que je suis dans un bon jour... je partage mes petits secrets!)

le premier
Je me mets à l'ordi, j'ouvre mon dossier d'écrits top secrets kiakemoikipeulèlire, et je commence à écrire. Dans ce cas, c'est commencer qui est important. Je ne sais pas forcément où je vais, je ne structure rien, je me contente d'écrire au sujet de ce qui me fait ruminer.
Vous me croirez ou pas...Le champ s'ouvre très vite. La décantation commence à se faire. Si la rumination me recroqueville sur moi-même, la décantation qui apparait très vite en écrivant, m'ouvre des possibles. Des respirations plus libres.  En écrivant, en me laissant écrire, comme ça vient, des "tilts" se font auxquels mes ruminations grrrrrrrrrrpffffffffff  ne me donnaient aucun accès. Les soucis ne s'envolent pas pour autant, mais en écrivant j'en balaie les scories, des noeuds se défont (aussi physiquement) et des ouvertures se font jour. Finalement ruminer me bouffe mes énergies, ma joie fondamentale de vivre.
Bien sûr, me mettre à écrire me demande un certain courage, il me faut affronter de face les soucis les plus forts, pas de fuite possible.
J'ai à choisir: qu'est-ce que je préfère? Des heures de rumination? Ou une heure (parfois moins, mais à renouveler régulièrement, tous les jours en période plus fragile) d'écriture perso soutenue?

 

le second
chausser mes baskets et sortir. Marcher. Marcher. Marcher. Trente minutes au moins. Regarder les arbres, le vert, les nuages, respirer l'eau de mon étang qui miroite au soleil, qui ondule sous les caprices du vent, écouter les frissons des feuilles ou le bavardage des canards... J'ai cette chance, je n'ai même pas à prendre la voiture pour me plonger dans un peu de nature calme.

Et c'est fou! Les jambes ont des solutions, des envolées qui échappent à la tête encombrée de ruminations...


Vous en avez vous, des trucs pour sortir de la rumination?
A moins que bien sûr, oh! gens parfaits, vous ne ruminez jamais...;-))

mercredi 21 juillet 2010

Echos...

Ça m'est arrivé bien des fois: je rencontre quelqu'un, j'ouvre au hasard un livre dans une librairie, ou même dans ma bibliothèque (cela peut être un livre lu il y a un certain temps), et c'est tout-à-coup comme un petit miracle.
Ce que la personne me dit ou ce que je lis fait directement écho à ce qui occupe ma pensée à cet instant-là.
Comme une réponse. Comme une avancée dans ma réflexion, comme un caresse sur un souci...
Invisibles et authentiques petits cadeaux de la vie...

Toile Ana Maria Costas

dimanche 18 juillet 2010

de toutes façons...

de toutes façons faudra bien mourir un jour sur la route dans son lit par accident par maladie on n'a pas le choix si on a juste le droit de décider de se supprimer tout seul comme un grand ou comme un con
de toutes façons même si on croit le décider on n'a pas le choix parce que de toutes façons ça se termine pour tous de la même manière la mort et hop dans un cercueil et hop dans la terre ou dans le feu
de toutes façons dans cent ans y aura plus personne de maintenant toutes des nouvelles têtes peut-être juste les bébés nés ces jours-ci à condition qu'ils vivent cent ans comique de se dire que la terre continuera de tourner les gens de se disputer de faire l'amour de bouffer de déféquer  de travailler de rire et que nous les gens de maintenant on sera plus que de la poussière revenue à la terre. A moins que la terre n'existe plus ce serait bien possible après tout on en parle tous les jours dans les livres les journaux la télé partout quoi
et toutes nos haines et nos angoisses et nos chagrins et nos colères et nos joies aussi tout sera oublié depuis très très longtemps nul ne s'en souviendra ce sera comme si rien n'avait existé
allez les gens c'est un peu con de se prendre comme ça au sérieux non

Léon Spilliaert

jeudi 15 juillet 2010

Cool... sois cool...

C’était hier.
(Ecrit vers 15h30’, hier une heure avant les orages qui se sont déchaînés sur toute la Belgique)

La peur a pris possession de mon ventre. Comme une tenaille, comme un couteau pointu. Comme un rongeur qui m’aurait squattée. La peur me brûle au plus près de mon cœur. Putain, je fais quoi pour sortir de cette prison étouffante, qui m’empêche littéralement de respirer ?

Bien sûr comme toujours, je crains le pire. On annonce le pire d’ailleurs : vents violents, orages terribles, pluies torrentielles, avec grêlons pour corser le tout. Alerte rouge
J’habite une rue dans laquelle je me sens vulnérable : elle est en pente et toute l’eau du haut dévale jusqu’à nous. En cas de fortes pluies, les avaloirs sont incapables de canaliser cette eau qui dégringole en force. Elle  s’engouffre alors dans la pente du garage et monte de manière inquiétante. Elle a tôt fait de s’infiltrer en dessous de la porte  pour venir inonder tout. Cinq, dix, quinze centimètres d’eau en un rien de temps…C’est arrivé plus d’une fois ! Impossible de se battre contre l'eau...
En même temps le vent va se déchaîner et mettre à mal les arbres environnants. Des branches pourront se rompre et se fracasser contre la maison. Cassant au passage un bout de toit, des tuiles, un coin de la maison. C’est déjà arrivé. Le bruit de la chute est  impressionnant !


Le vent et la pluie me font peur. Les forces de la nature, quand elle se déchaînent me semblent sans pitié. Dures, froides, cruelles. Balayant aveuglément tout ce qui se trouve sur son passage.

L’homme de moi est sur la route. Je l’ai averti de la  menace. Ils se rit de mes peurs. Or, je n’invente rien, je surveille le site de la météo Belgique : on recommande de ne pas sortir, d’éviter tout déplacement qui ne serait pas nécessaire. Lui, comme de bien entendu hausse les épaules. Le danger, les avertissements, il connaît pas. Et surtout ce n’est pas une "petite pluie" qui risque de l’arrêter !
Je me sens impuissante à le convaincre : ma peur ne l’arrêtera sûrement pas

.J’ai beau me dire : « attends de voir, ne te mets pas dans un état pareil, n’angoisse pas de cette façon…ce sera peut-être un orage de rien du tout » rien n’y fait, alerte rouge... mon estomac est pris dans un étau qui me serre depuis ce matin, depuis que j’ai ouvert l’ordi, depuis que je suis allée voir les prévisions de la météo 

En ce moment, le ciel se couvre lentement, le temps s’assombrit. Le vent se lève de plus en plus fortement. Je pourrais attendre que l’orage soit là, vraiment là, pour avoir peur (éventuellement !) Pourquoi ne suis-je pas capable de gérer mon angoisse AVANT ?
Quelle est cette peur qui me vient de si loin, est-ce normal d’avoir peur à ce point ? Les autres sont-ils aussi inquiets ? Un peu ? Fort ? Ou suis-je la seule ? J’aimerais le savoir. Mais les gens s’avouent pas si facilement leurs peurs. Et puis cela me soulagerait-il de savoir que je partage cette peur si grande avec d’autres ? Juste savoir que je ne suis pas la seule, que je ne suis pas complètement déséquilibrée. 

Oui l’orage, les vents violents, les pluies diluviennes me font très peur…c'est comme une phobie je crois

***************************

Aujourd’hui nous sommes au lendemain de la tempête. Dans certains endroits de la Belgique ça a été apocalyptique. Des centaines d’arbres sont tombés un peu partout. Des toits envolés, même un clocher d’église, des câbles de haute tension sur la route. Des blessés aussi hélas...

Et chez moi ?  Rien de très grave...
La rue en bas inondée (50 cm d’eau) des branches d’arbres cassées net, heureusement sans dégâts, l’inondation habituelle dans le garage et une belle peur..

A quand la prochaine tempête, pour exercer ma capacité zen???

mardi 13 juillet 2010

Trop beau pour durer, n'est-ce pas?

C'était au temps où je faisais des prophéties sur un futur aléatoire.
Au temps où je redoutais le lendemain d'un jour heureux, ou ensoleillé, ou amoureux, ou amical.
Demain, ah la peur de demain venait souvent se mettre en travers de mon bonheur d'aujourd'hui.
Par exemple, aujourd'hui s'il faisait beau et chaud, je me disais qu'on allait le payer demain, c'était sûr...un orage terrible, des inondations...je le sentais venir!
ou alors: ça n'allait pas durer, ça finirait un jour (cette amitié par exemple... ou cette relation amoureuse, ou cette belle entente, ou continuer sur une bonne lancée ou... n'importe quoi de positif )

C'était au temps où j'étais pas capable de vivre simplement le bonheur de l'instant présent, redoutant la tuile qui n'allait pas manquer de me dégringoler dessus, la fausse note qui signerait la fin du concert si harmonieux de l'instant présent
Tout ça était chaque fois trop beau pour durer, n'est-ce pas?
C'était comme si je ne me jugeais pas digne de vivre du bon. Comme si je devais expier je ne sais quelle faute secrète. Comme si les bonnes choses à vivre au présent étaient suspectes et supposaient que demain cela ne pouvait que se terminer. D'ailleurs c'était simple, on ne pouvait se permettre d'être heureux dans ce monde si souffrant. Rire, être en joie, était une injure pour tous ceux qui souffraient.
Il y avait toujours un coin d'ombre ou d'inquiétude, venant tempérer mon petit bonheur du jour. 

C'était au temps où il m'était difficile d'être simplement heureuse, sans arrière pensée, et d'en profiter en toute sérénité, sans culpabilité, sans peur du lendemain qui venait systématiquement obscurcir ma joie

Et le pire, c'est que à force de redouter que demain ne vienne abîmer aujourd'hui, cela s'est passé effectivement comme cela, bien des fois. Les bonnes choses s'y connaissaient pour se mettre à fondre! A s'évanouir à l'horizon! Et donc je me donnais raison! N'est-ce pas que j'avais raison? J'avais bien deviné que cela finirait par tourner mal! Que cela ne durerait pas...

C'était au temps où j'étais douée en prophéties peureuses, frileuses et négatives

Puis est arrivé un autre temps. Le temps où j'ai réalisé que je pouvais faire d'autres prophéties, des prophéties de bonheur, et qu'elles dépendaient en grande partie de moi. 
Pas complètement, évidement, mais beaucoup plus que je ne le croyais...
Comment j'y suis arrivée? (pas toujours hélas, mais le plus souvent désormais)
Ça, c'est une autre histoire...


peinture Léon Spilliaert



dimanche 11 juillet 2010

La cuillère-de-quand-j'étais-petite

C'était au temps où mes enfants étaient adolescents. Un repas en famille. Une famille très ordinaire, avec ses soucis, ses larmes, ses disputes. Mais aussi ses fou-rires, son animation, l'écoute des uns et des autres. Et puis de l'amour. De l'amour, oui..

La table était joyeuse ce jour-là. Comme souvent. Sauf quand il y avait de l'irritation dans l'air. Ce qui arrivait bien sûr. Table bruyante et animée aussi: nous étions  nombreux, au minimum sept, mais parfois davantage. Rires, taquineries, tout le monde qui parle à la fois. La vie quoi...

Un soir, au moment du dessert, pendant que l'un des enfants débarrassait, j'ai apporté assiettes et petites cuillères. Je ne sais plus ce que j'avais programmé au menu pour ce jour là, mais on avait besoin de petites cuillères. Sans y prêter attention, j'ai donné à l'un des enfants ma cuillère-de-quand-j'étais-petite: c'était une cuillère un peu plus grande que la normale, en argent fatigué, avec mon prénom gravé sur le manche. D'un geste rapide, l'enfant qui l'avait reçue s'en débarrassa aussitôt en la refilant à son voisin... qui s'empressa de faire la même chose. Cette cuillère, personne n'en voulait... personne n'en a jamais voulu d'ailleurs. La cuillère n'avait pas bonne mine, faut dire...

J'ai regardé amusée l'objet  voyager de place place, jusqu'à m'arriver en retour. Moi non plus, je n'aimais pas cette cuillère, parce que... peu importe, je ne l'aimais pas et voilà tout. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi je l'avais ramenée de mon enfance. Avec elle, les desserts n'avaient pas bon gout, elle n'était même pas jolie et ce n'était même pas un souvenir auquel je tenais... Enfin, je ne sais pas, peut-être un peu quand même.

Donc j'ai repris la cuillère en question et je suis allée la ranger tout au fond du tiroir des petites cuillères à dessert, mais en faisant la moue, en pleurnichant quelque chose comme: "oh! ma jolie petite cuillère de quand j'étais petite... personne n'aime ma petite cuillère de quand j'étais petite, personne ne veut ma jolie petite cuillère de quand j'étais petite... " 
Je reniflais à grand bruit tout en plongeant ma figure dans un mouchoir... 

Personne n'était dupe et toute la famille plaisantait en me taquinant...

Soudain la dernière de mes filles, toute petite encore à ce moment, cinq ans peut-être,  s'est levée de table sans un mot, est allée vers le tiroir des couverts, a cherché la cuillère en question pendant un moment, l'a empoignée triomphalement puis est revenue à sa place et l'a déposée sur son assiette:
"Moi j'aime ta cuillère de quand t'étais petite, maman... et je vais manger le dessert avec elle..."..

Merveilleux geste d'amour pour moi, dont je me souviens encore...



jeudi 8 juillet 2010

Faut être rai-son-na-ble!

Espérer
Espérer encore
Espérer sans cesse
Espérer à temps, à contre temps
Au delà du temps
Avec patience, persévérance, assurance... tout ça...

Les autres te disent:
(enfin... s'ils te disent quelque chose, s'ils ne te regardent pas d'un air penché tu sais bien pour te faire comprendre que tu n'es pas raisonnable menfin!)

Les autres te disent:
(enfin... s'ils se rendent compte que tu continues ton chemin d'espérance, envers et contre tout, car ce genre de choses ne s'affichent pas comme un nez au milieu du visage, ce genre de choses se cachent profond dans le coeur du coeur, faut des yeux de magicien bleu pour le percevoir)

Les autres te disent donc:
Faut être réaliste. Faut être raisonnable, tu entends? Rai-son-na-ble! Regarde ce qui se passe! Tu crois qu'il y a encore de quoi se faire des illusions, de quoi danser de joie, chanter dans sa douche et ailleurs, offrir (ou demander) dans ses mains ouvertes un petit bouquet de gestes tendres? T'es vraiment barjo toi. Non mais de fois, ça va pas la tête hein!...  Tu avertiras quand ça ira mieux...!

Ils disent tout ça, et d'autres choses encore
Mais toi, comme une sotte, tu sais bien que tu vas continuer d'espérer

Espérer que l'amour sera quand même le plus fort
L'amour patient et follement espérant


Peinture Bram Vanvelde

lundi 5 juillet 2010

Ce que le Petit Prince savait...

"Que cherche-t-on dans un livre, sinon à découvrir une vie, un être, une sensibilité, une manière autre que la sienne de percevoir le monde?... Voilà pourquoi j'aime autant les Journaux, les écrits intimes, les Correspondances... En lisant de tels ouvrages, on a l'impression qu'un inconnu est là près de vous, qu'il vous a pris en amitié et choisi pour confident. Et il est passionnant de recevoir ce qu'il a à vous dire, de pénétrer dans son intériorité, de revivre en le savourant ce qu'il a vécu et que ses mots magnifient."

Charles Juliet, Journal VI "Lumières d'automne", p. 31

Charles Juliet a écrit ces mots le 18 avril 1993. En ce temps-là les blogs de type journal intime n'existaient pas encore. Sans doute s'il en lisait aujourd'hui, ajouterait-il les blogs aux écrits intimes tels que Journaux, Correspondances et autres. D'autant plus que certains blogs sont écrits dans un style et d'une manière qui n'a rien à envier à la manière d'écrire de bien des écrivains connus et reconnus...

En travaillant sur le thème de L'écriture de l'intime, je me disais ce soir que c'était cela, exactement cela qui faisait que je restais, après tant d'années, attirée par les blogs de type journal intime... Et particulièrement par ceux que je fréquente depuis presque 6 ans (Alainx par exemple)

Cette impression d'une humanité en marche, jour après jour, parfois de manière bien douloureuse (certains écrits de blogs reflètent parfois tant de souffrance, tant d'interrogations déchirantes, tant de questionnements difficiles) et en même temps cette dilatation quand on lit certains cheminements intérieurs qui grandissent l'âme tant de celui qui écrit que de ceux qui viennent le lire. 
Et qu'importe si ces derniers sont discrets et ne se manifestent pas: après tout il est bien rare qu'un auteur qui publie son journal (comme Juliet, Bobin ou Bauchau, liste non exhaustive) reçoive un écho de ses lecteurs.
Il y a des graines qui sont semées, il y a des cheminements qui se font vers plus de vie... en silence
Après tout, le bourgeon qui promet la feuille, le bouton qui annonce la fleur ne font aucun bruit... et pourtant quelle splendeur quand la fleur est là! Le petit Prince en savait quelque chose...!
Et puis aussi cette impression qu'on est comme invité dans un endroit privilégié, qu'on est introduit dans l'intimité profonde d'un être qui donne à voir quelque chose de lui et qu'on peut le recevoir comme un cadeau infiniment précieux... cela crée des liens, même s'ils ne sont pas explicites. On revient comme un aimant vers celui ou celle dont la lecture au quotidien nous réjouit le coeur.

Après toutes ces années, je reste attachée aux blogs de type journal intime, ceux qui sont écrits de manière sobre, dans l'authenticité, dans une recherche de l'humain, et non pas pour augmenter leur fréquentation, pour pimenter leur succès  (cela se sent tellement bien, et il fut un temps il y a quelques années, où j'ai cédé à cette tentation!)
Ce sont ceux-là qui font du bien...qui ME font du bien


peinture de Eric Massart

samedi 3 juillet 2010

Orval, Charles Juliet, travail etc...

Je suis partie quelques jours à Orval, dans le monastère des Cisterciens niché dans un coin reculé de Gaume.
Je m'y rends de temps en temps chaque fois que je désire avancer sérieusement dans un travail
(J'ai  déjà parlé d'Orval , et là (mais je retrouve plus l'endroit ;-))
A Orval.... Silence. Nature. Calme. Chaleur aussi cette semaine. Les offices dans la belle abbatiale, mais moi je n'y vais pas: je suis venue ici pour écrire, lire aussi,  pas pour prier.
Pour moi donc ce fut travail... Du matin au soir, sans distraction, sans portable, sans connexion Internet, sans visites impromptues de mes enfants que j'aime ;-))...


Donc travail...
J'ai en effet commencé à me pencher sur le thème de l'autocensure dans l'écriture de l'intime. Pourquoi ce travail? Je l'explique ici.
Suite au questionnaire que je vous ai proposé, j'ai reçu beaucoup de réponses: certaines dans les commentaires sur le blog lui-même, d'autres dans des billets publiés sur des blogs amis, mais beaucoup aussi dans des mails privés, qui étaient plus "confidentiels".
80 réponses environ, la plupart très intéressantes, très riches... du pain sur la planche pour moi: je me suis penchée sur chaque réponse. Attentivement. Sans doute,  citerai-je l'un ou l'autre d''entre vous, mais rassurez-vous, je vous demanderai votre accord...

Merci à tous et à chacun d'avoir pris la peine de répondre, j'ai pu progresser dans ma réflexion.
Seulement j'ai été naïve, je croyais que cinq journées de travail intensifs non stop me permettraient de venir à bout de ce qui après tout, ne doit être qu'un chapitre de ce futur livre. Et bien non. J'ai lu toutes les réponses, prenant des notes au fur et à mesure, les classant, j'ai fait un plan du chapitre, dégageant les paragraphes principaux (mais ça changera sans doute encore en cours de rédaction...)
J'ai consigné en style télégraphique mes propres réflexions...
Et puis c'est tout...
Je suis donc loin d'avoir terminé (cela doit être fait pour fin août!)
Mais je ne m'en fais pas, les choses se sont fort éclairées dans ma petite tête au cours de ces journées.

En même temps que je travaillais, je lisais avec une véritable avidité (Marie-Thé si tu me lis....;-)) le tome VI du Journal de Charles Juliet (qui s'intitule Lumières d'automne)
Captivant, passionnant, d'une richesse humaine incroyable...
Il m'apprend beaucoup sur "écrire au quotidien un journal" sans virer dans l'exhibitionnisme, le pathétique, le mélo, ou alors le superficiel... mais donner à lire de manière sobre, authentique, avec noblesse,  quelque chose de son intériorité, tout en sachant que ce sera lu... c'est-dire le confiant dans un espace public...
J'ai plusieurs fois été émue en le lisant. c'est une lecture dont on sort grandi