samedi 31 décembre 2016

c'est une question de choix!

Bonjour à tout le monde, particulièrement ceux qui ont continué à venir sur ce blog un peu délaissé, il faut le dire.

C'est le moment de présenter ses vœux: je réfléchissais ce matin à la façon dont je le ferais
Je me disais que souhaiter une bonne année, c'était un peu (beaucoup!) tirer des plans sur la comète: nul ne sait si cette année sera "bonne", tant individuellement que globalement. Ce qui nous arrivera ne dépend pas de nous, mais des aléas de la vie, parfois bien capricieuse...
Que je ne refasse pas un accident cardiaque ne dépendra pas de vos souhaits, aussi bienveillants soient-ils, hélas! Que je guérisse complètement de la maladie de Horton qui me touche depuis cinq ans, non plus!
Mais ce qui peut m'arriver de bon, de vraiment bon, c'est la manière dont je peux vivre ces "accidents de parcours". Je peux râler, me renfrogner, me plaindre, être dans une mauvaise humeur perpétuelle...
Je peux aussi (et là, c'est un CHOIX!) cueillir chaque jour la petite étincelle de beau, de bonheur, d'amour qui parsème chacune de mes journées.
Il faut bien sûr, que je me branche sur les ondes adéquates, et cela ne dépend que de moi!

C'est ce que je vous souhaite à vous aussi: vous brancher sur vos bonnes ondes, même dans les situations difficiles

Mes trucs pour cela: dans les moments difficiles, prendre un livre qui me nourrit, (j'en ai quelques uns au pied de mon lit, en lire quelques pages, me laisser pénétrer par ces mots qui m'attendaient, et petit à petit je sens que hop! c'est reparti!
Ou alors, envoyer un mail à une personne "nourrissante", attendre la réponse que je sais qui me fera du bien, comme un baume...
Ou marcher dans la nature, modérément quand il faut froid comme aujourd'hui, regarder avidement autour de moi...



Magritte


mardi 8 novembre 2016

vivre dans le chaos

Le monde n'est plus le monde...
il est chaos, ou vide infini!
ce qui faisait lieux, frontières, paysages s'est estompé
Tout ce qui les occupe tant, les pressés, les soucieux, les triomphants, les surs d'eux, les avides, tout paraît vain, inutile, dépassé, dérisoire!
Vanité des Vanités
ce n'est pas du tout le soulagement triomphant de se savoir débarrassé des maîtres, des interdits, des permissions: non! c'est un passage dur, difficile, dangereux, c'est un bord de précipice.

Pas le choix. il va falloir m'habituer à vivre dans le chaos
ou dans le vide
... en y dessinant un chemin étroit,  un chemin de "pas après pas", insupportablement lents...

,

mardi 1 novembre 2016

un coeur réparé...

Je reviens d'un "agréable" séjour 3 étoiles dans ma clinique préférée!
Hospitalisée d'urgence  eh oui!
Mon coeur a fait des siennes: il ne voulait plus battre comme il faut
Autrement dit, j'ai fait un joli petit infarctus!
euh... comment dire... on a eu chaud ;-)

Quelques jours de soins intensifs et hier, rentrée déjà à la maison
Avec une belle liste de médicaments/pilules bonheurs, qui s'ajoutent à ceux que je prends pour calmer la maladie de Horton qui me poursuit depuis 5 ans déjà.

Grosse émotion, pour ceux qui m'aiment... et pour moi bien sûr. Il faudra envisager de changer des choses (je sais pas trop quoi encore, mais ça s'éclaircira j'en suis sûre!)

Curieusement, je ne me sens pas (trop) accablée: on pourrait dire que le sort s'acharne un peu sur moi, mais non, je me sens paisible et.... remplie de gratitude envers la Vie!
Elle m'a fait ces jours-ci des cadeaux qui ont "soigné" mon coeur malade, plus efficacement que les médicaments que je prends désormais, comme tous les cardiaques

Alors... merci la Vie!

peinture de Kandinsky



lundi 5 septembre 2016

juste un petit mot

Non, non, je ne reviens pas... soyez tranquilles ;-))
C'est juste pour vous remercier de tous vos petits mots, sur le blog ou en privé
J'ai répondu à chacun(e), si vous voulez lire!!

J'ai été très touchée de revoir ici des anciens que je croyais disparus depuis longtemps: Kloelle, Jj, Cathy, Gilda.  Et bien sûr, Valclair


Je reviendrai peut-être, quand j'irai mieux, physiquement et moralement



de tout coeur, merci à tous, 

vendredi 26 août 2016

Au revoir...

cela fait un certain temps que je ne publie plus ici qu'au compte gouttes: deux billets par mois, maximum! C'est pas énorme...

Je me sens enfermée dans un lien trop étroit, à ne plus pouvoir écrire comme j'en aurais envie
Soit ici, soit sur mon blog des cents mots...
J'ai donc décidé de quitter ce blog de Coumarine qui m'a donné tant de bonheur, mais qui aujourd'hui, me cause pas mal de souci. J'y suis définitivement en panne, et rien ni personne ne me fera revenir! (sauf de temps en temps pour un billet ou je donnerai de mes nouvelles! On verra!

Je n'efface pas mes petites paroles, je les ai aimées de tout mon coeur: prenez-en soin! Ne les copiez pas bêtement, comme cela m'est arrivé quelques fois!

Je remercie mon cher blog de tout ce qu'il m'a apporté, des amitiés qu'il m'a permis de lier: tous et toutes, à votre manière, vous m’avez apporté beaucoup: MERCI




mercredi 17 août 2016

Oui, mais....

Il faut absolument que j'écrive un billet aujourd'hui! me suis-je dit en me levant ce matin...
oui, mais il faut d'abord que je prenne ma douche: à corps propre, esprit rafraîchi, et quel bien ça fait!
oui, mais il faut ensuite que je petitdéjeune, ventre creux n'a guère d'imagination!
donc je prends une douche délicieuse, je petitdéjeune avec gourmandise: pain complet avec un soupçon de confiture bio, thé vert avec une cuillère de miel,

Bon je me dis: je m'y mets maintenant, ne pas consulter mes mails, ni rien d'autre
Je me place donc devant mon PC. Je respire largement, ça y est! j'y vais! Si je n'écris pas maintenant, ça ne viendra plus jamais, faudra renoncer au blog, et tant pis pour moi.

Oui mais je peux quand même regarder un petit moment un ou deux de mes sites préférés, non? Allez, rien qu'une heure, et promis, je m'y mets tout de suite après!
L’heure passe et je suis appelée au tél: j'y passe un petit moment. C'est une de mes filles qui souhaitait m'appeler, demander conseil. J'écoute. avec bcp d'attention..
On ne peut quand même pas refuser de répondre au tél, quand c'est une de ses filles chéries.

Oui mais quand je reviens devant le PC, l'heure a tourné, ma concentration s'est volatilisée, faut tout recommencer depuis le début
De quoi voulais-je parler encore?
Ah oui! A propos d'un sujet un peu difficile, à savoir ma relation à mes parents décédés depuis dix ans, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui, il fait trop beau!

Demain peut-être, et sans "oui mais"!
Ou alors vendredi hein ça vient pas à un jour...

mercredi 10 août 2016

Hier, j'ai oublié le temps

Bienfaisant moment passé hier avec une amie chère... un vrai cadeau!
Nous sommes restées coincées devant une unique boisson (le resto n'a pas fait des affaires avec nous!) pendant 4 heures, autant dire qu'on n'a pas vu le temps passer...
C'est un resto dans une librairie, évidemment je n'ai pas pu résister, et sur ses conseils, j'ai acheté un petit livre de poche, dont je vous parlerai peut-être.

Nous avons d'abord échangé les nouvelles les plus ordinaires, nous avons parlé de nos enfants qui parfois sont sources de bien des soucis!
Puis comme toujours quand nous sommes ensemble,  nous sommes allées plus profondément dans nos ressentis: avec mon amie, on peut aborder les points les plus sensibles de nos vies, sans crainte du jugement de l'autre, sans avoir peur de se livrer trop, de se livrer mal, de ces confidences qu'on regrette par après!
Elle comme moi, nous sommes "en panne" d'écriture..;et cela nous pèse à toutes les deux! Nous pose question...
Elle comme moi, avons été freinées, ou plutôt découragées par des remarques perçues comme négatives. Elle comme moi, avons voulu écrire autour de la maladie que nous avons affrontée  quasi en même temps, il y a bientôt cinq ans. Et en effet, nous avons écrit pour tenter de sortir plus fortes de cet épisode douloureux qui a profondément modifié notre vie, ou plutôt le regard que nous portons sur notre vie.

Elle est en rémission, mais son combat n'est pas terminé. Moi je me suis battue et je me bats toujours pour garder mon oeil rescapé, pour dépasser les effets secondaires des médicaments. Nous sommes des battantes!
Et nous nous sommes dit que malgré tout, malgré aussi tous les soucis concernant nos grands enfants, nous sommes des rescapées. Et nous sommes fières de nous. Nous avons affronté le feu, mais nous n'avons jamais cessé de danser au milieu de la tourmente

Un autre ami, à qui je parlais de cet "anniversaire de cinq ans" qui approchait m'a dit que je n'avais pas perdu un oeil, mais que j'avais eu la chance de sauver l'autre oeil!

Il a raison bien sûr. Si je suis dans la lutte,  je ne suis pas assez dans la gratitude
J'y veillerai désormais!






vendredi 8 juillet 2016

Etre une femme

J'ai toujours veillé à rester féminine
maintenant plus que jamais, alors que je vieillis petit à petit...
Je ne dépense pas des fortunes en maquillage, produits de soin, vêtements divers, juste ce qu'il faut.
Car je pense réellement que la féminité ne se réduit pas à cela!
Je suis fière d'être femme et je m'applique à le rester jusqu'au bout des ongles, dans l'entièreté de mon être sensible
Alors je crois que cette féminité vient habiter sereinement mon corps

Il n'en a pas toujours été ainsi, loin de là...
J'étais une enfant timide, que les critiques perpétuelles de ma mère ont fait taire
Je me suis murée dans un silence protecteur, en attendant de pouvoir m'évader
Ce que je fis, heureuse enfin de me sentir libre, mais encore bien maladroite dans ma façon de l'être

Je n'ai jamais paru  mon âge, et si cette caractéristique toujours actuelle, me convient très bien aujourd'hui, jeune adulte, on ne me prenait pas au sérieux, ce que je détestais par dessus tout. Ma toute puissante mère  me considérant comme une enfant sotte, j'aspirais à me plonger au plus vite dans le monde des adultes

Et j'ai découvert petit à petit combien j'aimais être femme, combien je pouvais l'être avec ardeur, force et sensibilité, jusque dans mon corps, surtout dans mon corps qui, par mon éducation avait été brimé, réduit au silence.
Oser être "belle", oser m'exprimer simplement, oser comme je le fais ici, exprimer le profond de moi-même... le profond de mon être femme.... c'est magnifique...



vendredi 1 juillet 2016

comme une phobie...

Bientôt un an que ce livre est paru, un an que je me dis que je le lirais bien, qu'il me semble intéressant... Mais je ne passe pas à l'action. Pourquoi? Je ne sais pas trop.

Jusqu'à mercredi où je le vois exposé à bibliothèque de mon quartier, Ni une ni deux, je le prends, le serre contre moi comme un objet précieux et l'emmène.
J'entame la lecture et ...  c'est un peu mon "histoire" qui est exposée là!

"Quelques mois après la parution de mon dernier roman, j'ai cessé d'écrire [... ].
peu à peu le geste lui-même d'écrire est devenu occasionnel, hésitant, ne s'exécutait plus sans appréhension. Le simple fait de tenir un stylo m'est apparu de plus en plus difficile.
Plus tard, j'ai été prise de panique dès que j'ouvrais un document Word.
Je cherchais la bonne position, l’orientation optimale de l'écran, j’étirais mes jambes sous la table. Et puis je restais là, immobile, des heures durant, les yeux rivés sur l'écran [...]
Ecrire, je ne pouvais plus.
Ecrire, c'était non."

Delphine de Vigan "D'après une histoire vraie" aout 2015

Je pourrais vous citer bien d'autres passages de ce livre qui me touche énormément, tellement je vois décrites noir sur blanc mes difficultés à écrire d'aujourd'hui

Cela fait plus de cinq ans que j'éprouve cette quasi terreur (c'est le terme que Delphine utilise et que je reprends à mon compte, parce que c'est exactement ça:  terreur) à me mettre à écrire, et que donc je fuis tellement cette difficulté qui m’apparaît insurmontable

Après la parution de mon recueil de nouvelles qui a eu son public (en tout cas en Belgique) je savais que après le temps nécessaire de latence, il me faudrait reprendre le clavier. Mais je suis restée coite devant mon écran, et la peur m'a envahie, de plus en plus forte.
Puis la maladie s'en est mêlée, ainsi que la lutte pour en être victorieuse. Là j'ai écrit (mais surtout pour moi) mon cheminement de malade, j'ai même pensé le publier. Mais bon! Les témoignages de maladie abondent et je n'ai pas voulu en ajouter un nouveau, même si la mienne de maladie et surtout mon cheminement restent original. J'ai abandonné, je crois, définitivement.

J'en suis là désormais à avoir peur de m'y mettre à une oeuvre fictive. Quand on me demande où je reste, je parle de mes problèmes de santé, de ma famille toujours nombreuse qui me demande de l’attention...
Je contourne... je fuis en fait!
Pour ne pas reconnaître ni à mes yeux, ni devant les autres, que je vis quasi de la terreur devant l'acte d'écrire, exactement comme l'explique Delphine de V.

Je sais, ça paraît incroyable, surtout que quand je m'y mets, je n'écris pas si mal que ça ;-)
Incroyable et pourtant vrai, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Quelque chose se bloque en moi.

Aujourd'hui en lisant ce livre, quelque chose se dénoue je crois. C'est la première fois que je lis cette difficulté chez quelqu'un d'autre.
Bien sûr les raisons de son silence dû à son angoisse, étaient différentes (faut lire le livre pour comprendre) mais le processus est vraiment le même, je m'y retrouve complètement...
Je ne sais pas encore comment elle a brisé le cercle vicieux, mais elle l'a fait, son livre en est la preuve

Moi qui aimais tant écrire, j'espère que je le surmonterai à mon tour...

(pour toi P. et les autres qui vous inquiétez de moi, ou plutôt du fait que ce blog reste muet...)

vendredi 17 juin 2016

Nancy Huston

15 jours de bronchite: les yeux, la gorge et une toux féroce à m’arracher les bronches...
Voilà que peu à peu je me relève, encore légèrement assommée
Merci pour vos commentaires qui m'ont accompagnée et redonné un semblant de moral

Entre deux quintes de toux, je me suis plongée dans le livre de Nancy Huston: Bad Girl
C'est une autobiographie singulière, dont elle évite les écueils: elle l'aborde en s'adressant au foetus qu'elle était, dans un univers familial un peu particulier
J'aime Nancy Huston, j'aime certains de ses romans, j'aime aussi certains de ses essais
J'aime surtout son écriture bien particulière

Dans les journaux de Charles Juliet dont les anciens ici savent combien j'aime ses journaux publiés régulièrement au fil du temps, j'avais découvert qu'il parlait de ses rencontres avec Nancy Huston dont il est devenu un ami...

Là maintenant, je me suis lancée dans la lecture de ses textes choisis (de 2002 à 2015)
Carnets de l'incarnation, l'a--t-elle titré. Je n'en ai lu encore que quelques pages et je ne sais pas encore pourquoi elle parle d'incarnation dans le titre qu'elle a donné à ces carnets

à suivre donc...




mardi 31 mai 2016

Pluie, grèves, pain et jeux...


Je vais craquer

- si je ne puis plus sortir me promener tranquillement sous les rayons d'un soleil printanier. Mon moral est hélas tributaire de ce temps pourri, froid par dessus le marché,  j'en ai marre et je n'y vois aucune poésie, je ne suis pas Verlaine  (oh! le bruit doux de la pluie, par terre et sur les toits...) Chez moi les rigoles sont bouchées et la pluie les franchit avec fracas, venant assassiner mes deux ou trois coquelicots/pavots rescapés de l'année dernière, oh! que je les aime ceux-là!

- si les grèves en Belgique qui paralysent tout le pays ne cessent pas (et ce n'est pas demain la veille!)
Vous mes amis français, vous savez à peine ce qui se passe dans mon pays qui est en train de pourrir sur pied! (sauf à Molenbeek évidemment!) car chez vous, les choses ne vont guère mieux. Vous les collectionnez aussi les grèves sociales;  même si je donne (en grandes lignes) raison aux grévistes de continuer à se battre face à un gouvernement de plus en plus sourd et obstiné, faut reconnaître que des grèves ça ne rend pas un pays heureux. Nous sommes tous devenus des revendicateurs souvent agressifs que ce soit du côté des forces de l'ordre, ou des manifestants!!

Donc aujourd'hui par ce magnifique beau temps pluvieux, vous ne recevrez pas de courrier, vous ne pourrez utiliser les transports en commun, ni prendre le train. Et s'il vous prend la fantaisie de conduire votre enfant à l'école, vous vous perdrez dans des embouteillages d'enfer, pour vous trouver devant porte close ou c'est tout comme...

Et pendant ce temps, on prépare l'Euro 2016 avec fièvre et conviction, avec force gadgets inutiles aux couleurs de la Belgique, qui bientôt ne survivra pas à toutes ces guerres de langues ! Bravo les partis flamingants!

Panem et circenses, ça ne date pas d'aujourd'hui, qui donc a dit ça?

PS et par dessus tout je vais craquer si ce con de Donald devient président !
Il y a un an tout le monde s'amusait de ses pitreries grossières, aujourd'hui - incroyable mais vrai!- il a rallié à son personnage de clown  des cons à son image au point qu'il s'approche de manière inquiétante de son but!


dimanche 29 mai 2016

T'inquiète, c'est pour du rire!


Quoi? t'as vraiment cru que j'allais arrêter mon blog?
Mon cher petit blog chéri depuis bientôt 12 ans, fidèlement à mes côtés?
J'en peux rien moi si j'ai déjà déclaré deux ou trois fois que je l'arrêtais mon blog chéri
Appelle ça comme tu veux: lassitude, manque d'imagination, répétition, découragement, et je sais pas quoi encore...

Evidemment vous allez plus jamais me croire quand je crie haut et fort que je cesse mon blog...

Je vais vous dire, je croyais très fort que cette fois, ce serait la bonne
que je me délivrerais de cette addiction, qui me fait revenir sans cesse rôder par ici comme une criminelle sur les lieux de son crime

Je pourrais vous parler du concours Reine Elisabeth, (piano cette année) qui s'est achevé hier soir, des 20 km de Bruxelles sous une pluie fine, des trains qui brillent par leur absence dans la partie francophone du pays, des grèves dans les prisons qui continueront demain, mardi, et sans doute les jours suivants (au finish ont dit les grévistes!), rendant la situation de plus en plus malsaine pour tous, des toits qui fuitent dans les musées, avec au sol des seaux de première qualité pour accueillir l'eau...
Sans oublier les tunnels de Bxl hors d'usage, rendant la circulation effroyablement chaotique

Et pendant ce temps, les jardins exposent de couleurs et de fleurs

Qui faut-il croire?
les hommes qui se font la guerre, ou la guéguerre, sans cesse et partout?
ou la nature qui nous appelle au recommencement, aux couleurs vivifiantes, inlassablement!
Et ce ne sont ni la pluie ni le vent, ni les éclairs ni les tempêtes qui la découragent...




dimanche 22 mai 2016

temps de fermer mon blog

Je pense sérieusement à fermer mon blog
Non pas le supprimer, car il y a ici des billets que j'ai aimé écrire
Simplement le mettre en pause
Et on verrait pour la suite...

Il y a trop longtemps que je peine à écrire ici
J'ai envie d'écrire perso, mais pas envie de m'exposer trop: de l'inconvénient de ne plus y être anonyme, m'interdisant d'écrire par exemple ce que je ressens à propos de mes enfants.
J'ai envie de gueuler  les mauvaises nouvelles qui continuent à s’accumuler sur mon pays, mais pas envie qu'on m'accuse d'être négative alors que la vie est... si belle!

Je pourrais écrire des billets d'ordre général, provoquant les avis/témoignages des lecteurs... mais pas envie de transformer mon blog en forum...

Je pourrais écrire des choses joliment ou rudement poétiques, mais pas envie de m'exposer à la critique (ben  non, ce n'est pas le moment! J'ai perdu le sens de l'humour!)

De là mon retrait peu à peu de la blogosphère: je n'écris plus, ou à peine et je commente encore moins!
Cela fait un certain temps que je pense à cesser mon blog, et je ne parviens pas à le faire
Je crois pourtant qu'il serait temps.




mardi 10 mai 2016

Les petits riens extraordinaires

A peine dépassé le portail, je fus envahie de silence, et j'ai respiré largement
D'en seul coup, je me suis sentie envahie par le silence assourdissant d'aimer comme dit Aragon
Un silence plein, profond, un silence habité, un silence qui fait du bien à l'âme
qui la réconcilie avec le meilleur de soi
Je pensais lire, beaucoup
je pensais écrire tout autant
je n'ai rien fait de tout cela
j'ai simplement regardé autour de moi, et tenté de comprendre comment ce silence dans cette belle nature éveille à l'infini

J'ai eu des éléments de réponse
en voyant mille pâquerettes dans les pelouses, disant librement la joie d'être en vie
et les petits poissons tournant sans fin dans le petit étang
et les hirondelles, les sittelles, les alouettes venant inlassablement nourrir leur petits nouveaux-nés
Les hirondelles dans les nids qu'elles construisent à l'abri sur les pierres accueillantes, les sittelles profitant des petits trous dans les bâtiments

J'ai attendu parfois longtemps avant de les surprendre, et quand c'est arrivé, une fois, deux fois, je fus inondée de joie. Il me semblait qu'il m'était donné de surprendre un secret précieux!

et le soleil s'en est mêlé, caressant chacun de ses ondes bienfaisantes

La grande horloge rythmait les heures, appelant ceux qui le souhaitaient aux offices chantés par les moines
Je n'ai pas franchi le seuil de l'imposante abbaye: il me semblait que Dieu me parlerait plus clairement dans la nature féconde, jamais découragée de recommencer son inlassable ballet


photo de Coumarine

lundi 2 mai 2016

Du sable aux arbres de la forêt

La semaine dernière, j'ai vécu une semaine tranquille et bienfaisante avec mon mari.
Pour un anniversaire de mariage qui compte, nos enfants nous avaient offert quelques jours dans un endroit de rêve, sur la côte d'Opale
Il faisait froid, venteux, mais aussi ensoleillé. Mais qu'est-ce que le froid, qu'est-ce que le vent quand on est chaudement emmitouflés?
Et nous avons marché des km. Sur la plage bien sûr, loin des maisons... là où on était en prise avec le mouvement incessant  des vagues, avec leur écume ardente. Là où l'infini bleu du ciel rejoint celui de la mer piqué ça et là de bateaux lointains.
Bienfaisante évasion de l'ordinaire de nos vies, peut-être trop courte mais d'autant plus appréciée


Mercredi je repars, mais seule cette fois dans un endroit que j'aime beaucoup, dans lequel je vais me ressourcer de temps en temps. J'en ai d'ailleurs parlé sur ce blog, ou peut-être dans mon blog qui précède (sur canalblog).
Avec un petit groupe d'une trentaine de personnes, nous allons nous plonger dans la poésie, source de Vie. L'animateur est un fan inconditionnel de Guillevic, et au fil des ans il m'a gagnée à cet amour.

Je serai dans un endroit de silence et de paix, c'est MON moment à moi, dans une solitude que j'aime beaucoup, beaucoup, qui me permet de reprendre contact avec mon être profond qui m'échappe un peu trop dans le brouhaha de la vie

Je lirai (beaucoup). J'écrirai (beaucoup). Je discuterai de sujets passionnants avec des gens passionnants!

A la semaine prochaine donc

lundi 25 avril 2016

Il faut entonner les refrains!

C'est d'abord un écheveau de mots sans foi sans loi sans toit

Il y a des mots qui font la loi, des mots qui tapent et qui frappent
Il faut gratter la croûte, il faut oser le sang, braver les déchirures
Tu ne les vois pas? Ils sont sanglés sur les langues sanguinaires
Il y a des mots ébouriffés, d’autres qui claquent des dents
des mots qui soliloquent dans les gorges enflées par des hoquets sordides
Il y a des mots nomades qui s’aventurent à l'impotence
tandis que d'autres s'arc-en-cielent au dessus des océans
Il y a des mots qui trompent joyeusement les frontières
et s’en viennent danser sur la crête des vagues
des mots habités de sources et de cascades vives
et qui ne cesseront jamais d’être des mots de résurgence
J’en connais quelques uns de ces mots de courage
Etincelle, ardeur, infini, espérance, silence, chemin, cadeau
Je m’arrête là…mais vous pouvez continuer le refrain...
littlebirds

C'est un "vieux" texte que j'ai écrit en novembre 2007
J'ai eu envie de vous le partager!

mercredi 20 avril 2016

on mange quoi ce midi?

Lentement mais sûrement, je diminue la viande
Influencée sans doute par les vidéos de maltraitance animale qui circulent en abondance sur le net
Influencée aussi par l'impact écologique que suppose l'élevage intensif
Et puis la viande, je ne la mange plus avec le même appétit, à vrai dire je ne l'aime plus!
Donc pourquoi me forcer, à manger quelque chose qui me déplaît?

Mais mon mari lui, adore toujours la bonne viande "cuisson" bleue, tout ce que je déteste et qui m’écœure
Donc lui souhaite continuer ce bon régime carné!
Le petit problème c'est qu'il me presse de faire comme lui: la viande est bonne pour la santé, me serine-t-il à chaque repas, tu vas perdre tes forces, t'anémier et le reste!
Quand il me dit ça, je crois entendre sa mère, et la mienne pour lesquelles manger de la viande était absolument nécessaire pour garder une bonne santé!

Pas facile de changer d'opinion puis d'habitude, quand l'autre est persuadé que me priver de viande est mauvais et va nuire à ma santé déjà, il faut le dire, quelque peu malmenée!
Je tiens bon pourtant, tout en sachant bien que je dois trouver d'autres protéines que celles de la viande rouge!
Le poisson par exemple, que j'aime bcp, dont je varie les préparations pour l'inciter à en découvrir la saveur
Le poisson, il détestait, à cause des préparations de son enfance!
Il évolue, mais j'y veille!
Tiens ce midi, je prépare une truite saumonée, au four, avec plein de petits légumes coupés en morceaux

Ce sera tout à fait délicieux!!!

dimanche 17 avril 2016

Une histoire de carreaux de salle de bain

Ce matin, plongée dans mon bain moussant, je rêve... je suis bien!
Je regarde les carreaux du mur d'en face, et soudain je me souviens...
Il y a presque 5 ans, c'est en regardant ce même mur que je me suis rendue compte que quelque chose n'allait pas
Et même pas du tout!
Il y avait dans ces carreaux de larges bandes noires, incongrues, pas normales!

J'ai paniqué.
Je suis sortie frissonnante de ce bain.
J'étais seule, j'avais refusé d'aller avec mon mari au mariage d'une connaissance, cela faisait plusieurs jours que je ne me sentais pas bien!
Que faire quand on est seule et qu'on se demande ce qui se passe?
On se couche et on attend.
A ce moment ma fille infirmière m'appelle, elle s'inquiétait de sa maman.
J'ai à peine le temps de dire un mot qu'elle me répond d'un ton pressé: prépare-toi, on va aux urgences!!

C'est ce jour-là qu'en quelques heures j'ai perdu définitivement la vue de l'oeil gauche

Depuis je surveille avec une étrange constance les carreaux de la salle de bain!
Surtout quand je ne me sens pas au meilleur de ma forme

Ce qui est le cas aujourd'hui...
Je prends pourtant consciencieusement chaque matin (en plus des autres médicaments) mon petit comprimé antidépresseur
Il agira sur le long terme, je garde confiance
Mais il n'empêche, j'ai regardé plus longuement ces fichus carreaux ce matin!

C'est curieux, je n'avais pas d'idée préconçue en ouvrant mon PC ce matin. Et en commençant à écrire, voilà que c'est ce sujet que j'aborde. Pourquoi?
Pourquoi je suis si souvent dans la peur que l'artérite temporale reprenne et m'ôte la vue de l'autre oeil?
Pourquoi cette peur blottie sans cesse au fond de moi? et qui n'attend qu'un signe pour émerger?
Pourquoi ne puis-je faire davantage confiance en la Vie?
Pourquoi ne pas croire que j'aurai la force d'affronter n'importe quelle situation, même celle que je redoute, beaucoup trop puisque je suis suivie par toute une équipe médicale?




mercredi 6 avril 2016

se reconnaître faible

Et voilà! je suis punie par où j'ai hélas péché! Je m'explique:
J'ai écouté et regardé les info et les opinions toutes plus intéressantes les unes que les autres (télé, journaux, l'internet) jusqu'à plus soif...
C'était comme une obsession: il me semblait que si je ratais une seule info, je ratais tout!
J'ai lu combien mon pays était critiqué et j'ai été forcé de reconnaître que oui, on avait raison de critiquer, que le gouvernement avait vachement foiré et plus encore...
Aujourd'hui, pas ou peu de métros, la fouille partout avant d'entrer dans un bâtiment public, ce n'est pas fait pour apaiser les peurs
Et quand les bruits médiatiques infernaux sur les attentats ont commencé à s'apaiser... d'autres bruits ont surgi: les barrages sur les routes des camionneurs wallons pour protester au sujet de la taxe que le gouvernement leur impose (décidée pourtant depuis 5 ans...) bloquent le pays, assèchent les pompes d'essence, les magasins, les restaurants
Ce pays va mal, il faut le reconnaître
Les Belges passent leur temps, leur énergie, leurs finances à s'étriper dans les querelles linguistiques: c'est de plus en plus grave!!

Il y a quelques jours, j'ai réalisé que j'étais contaminée par le pessimisme ambiant. ces nouvelles déprimantes, ces peurs coincées dans un coin de ma tête et véhiculées partout autour de moi
Et... j'ai un peu craqué!
Vous avez remarqué, cela fait depuis ce 22 mars de sinistre mémoire que je n'écris plus!
J'en suis incapable, je ne vais pas trop bien, j'ai plongé dans une petite dépression
Malgré ma résistance, j'ai bien dû accepter de prendre un antidépresseur

Accepter de me reconnaître faible, de ne plus pouvoir me débrouiller sans ce médicament (qui s'ajoute aux autres...) cela n'a pas été facile, ce ne l'est toujours pas : je suis encore un peu fâchée sur moi
D'autant qu'il faut patienter quelques jours avant qu'il fasse un minimum d'effet.

J'ai en tous cas en premier lieu, décidé de prendre mes distances avec l'actualité... c'est urgent!
(merci à ceux qui se sont inquiétés de moi...)

claude Théberge

mardi 22 mars 2016

Voilà! On s'y attendait en quelque sorte!

J'habite à 5 km environ de l'aéroport où les faits se sont produits, j'ai entendu tout au long de la matinée la cacophonie infernale et anxiogène des ambulances. J'habite aussi sur l'axe aéroport-hôpital Saint Luc où pas mal des blessés ont été hospitalisés.
Le drame pas loin, tout près...
Je l'ai appris par un de mes enfants qui s'inquiétait pour nous, et donc j'ai branché ma télé. Je voulais savoir...
et j'ai vu en effet... puis j'ai éteint cette foutue télé qui provoquait en moi des sentiments de colère, de rage, d'impuissance, de chagrin, et de peur pour l'avenir
Une de mes filles me disait avoir peur, si peur pour l'avenir de ses enfants! C'est sûr qu'ils vivront dans un monde différent de celui où leurs parents ont grandi, un monde d'inquiétude, où les soldats armés de mitraillettes guetteront à tous les coins de leur ville. S'habitue-t-on à cela? et comment l'expliquer aux jeunes enfants ?

Aujourd'hui des élans solidaires: des offres de transport pour permettre aux gens de rentrer chez eux (les transports en communs sont fermés) et même de logement à Bxl et environs. Les bienfaits de FB qui permet à la solidarité de s'organiser. J'aime voir que les gens restent des humains prêts à aider leurs semblables, cela réchauffe le coeur

L'alerte est remontée à son max... bonjour cette atmosphère ultra sécurisée qui, si elle peut rassurer quelque peu, nous plonge dans un sentiment d'être dans un état policier. Demain quand j'irai à l’hôpital saint Luc pour ma séance de kiné, je devrai me laisser fouiller, comme au lendemain du 13 novembre. Ce n'est pas ce que je préfère, vous me croirez je suppose!

Beaucoup d'inconnues encore, mais l'EI a revendiqué son forfait

Ce dessin pour lequel j'ai craqué est de JULIE HOYAS

Un mot encore: je voudrais remercier ceux qui se sont inquiétés pour moi et les miens, ici ou sur FB. Cela fait chaud au coeur
Je me dis que la seule chose qui nous sauvera, c'est l'amour: heureusement que cela existe
Aimez-vous fort et dites le vous!

lundi 21 mars 2016

Vous désirez monsieur?

Le petit devoir de Lakevio



Si elle savait...
Si elle savait que je la regarde, que je la dévore, que je la mange...
Tous les jours à la même heure elle gravit ces quelques marches qui la conduisent à la place Dummont, d'où elle prendra le métro qui, je le sais, la conduira chez elle.

Et tous les jours je la guette avec résignation sans plus oser me manifester. Je l'ai fait une fois, une seule fois, une toute petite fois, avec des étoiles dans le coeur... et elle m'a toisée de haut en me demandant d'un air supérieur: - vous désirez monsieur?

Rien... je ne désirais rien, enfin rien de spécial, juste faire connaissance, lui proposer d'aller boire un café ensemble, en amis, rien qu'en amis... mais en réalité je désirais tout: marcher à ses côtés, lui frôler le bras, comme ça, l'air de rien, et que ça ferait des étincelles en moi, en elle. M'arrêter, et la regarder de cette façon qui fait des ravages dans le ventre. Lui caresser les cheveux fous, approcher mon visage du sien, oh la la quelle affaire! Respirer son parfum... Rien que d'y penser,  cela déclenche un ouragan en moi, de ce genre d'ouragan qui fait monter les vagues et laisse sans force!

On me dit bel homme, mais être beau ne donne pas cette assurance qui séduit les femmes. Hélas! Car je dois bien le reconnaître, elle m'a tout bonnement éconduit, comme si je lui avais fait l'offense de sa vie.

Donc c'est foutu, et je me contente de la regarder, le coeur triste et solitaire

Bon et la suite, il se passe quoi maintenant, c'est d'un banal ce que je viens d'écrire; j'ai pas d'idées aujourd'hui on dirait. Bon! Voyons, il doit se passer quelque chose, genre je sais pas moi, tiens... un appel de phare par exemple qui la fait redescendre en vitesse les deux marches et se tourner vers la rue. C'est la voiture d'un ami croit-elle... mais non! et la voiture est déjà loin...

Et alors... là j'hésite... non! j'ai une idée... elle perd l'équilibre et s’étale de tout son long, son parapluie vole à quelques mètres, sa guitare aussi, avec un bruit d'enfer, elle appelle au secours, elle s'est cassé la cheville. Ou le poignet... Lui sort vite de la maison, court vers elle, voyant là l'occasion de sa vie, puis se ravise, il hésite... et soudain lui demande d'un air légèrement supérieur: - vous désirez mademoiselle?

Oh! ça c'est vache ça... ce serait lui rendre la monnaie de sa pièce à cette nana

Bon je dors un coup là dessus et je verrai demain comment je termine cette petite histoire...



dimanche 6 mars 2016

Regarde, il est là...

sur une proposition de Lakevio (peinture de Jackie Knott)

Le voilà! Regarde, il est là, assis sur le banc !
Attention, ne te montre pas, il peut être violent, j'en sais quelque chose
J'ai rompu avec lui hier, oui hier soir.
J'y pensais depuis déjà quelques mois, mais j'y arrivais pas, je l'avais dans la peau, j'étais folle de lui. Lui se moquait de moi, faisait semblant de m'aimer quand ça l'arrangeait, bien sûr, quand il avait envie de moi.
Ces derniers temps c'était beaucoup moins, je me demandais ce qu'il se passait. Alors je l'excitais, jusqu'à ce qu'il me saute dessus, brutalement il faut dire, avec des mots crus.
Moi, je n'aimais pas ça. Il n'y avait plus tellement  de tendresse qui circulait entre nous, que des élans sauvages quand je l'avais excité.
Alors j'ai pris mon courage à deux mains, et je lui ai dit de partir, que je voulais plus le voir, que c'était fini entre nous

Il acceptait pas, a commencé par me supplier, et même pleurer, c'était presque drôle
Je lui disais de partir, que je ne voulais plus le voir, plus jamais!
alors il s'est mis en colère, m'a traité de nulle et même de connasse, m'a dit les pires injures.
Puis comme je ne changeais pas d'avis, il s'est approché près, très près de moi
J'ai eu peur; je savais ce qu'il était capable de faire
Il m'a frappée, deux gifles à toute volée. Je suis tombée à terre, à ses pieds
J'ai hurlé, et là, miracle tu es venu, juste à temps!
je crois qu'il aurait été capable de me tuer

Non, non, je savais pas, quand je l'ai rencontré, qu'il était prêtre. Je te le jure, si j'avais su, je me serais tenue à distance je te le jure. Et puis j'ai appris  que j'étais pas la seule, qu'il aimait ça, les femmes, mais j'arrivais pas à le croire..
Il était si tendre au début, si merveilleux...

Mais de le voir comme ça, misérable sur ce banc me fend le coeur.
Tu en penses quoi? Tu crois qu'il pourrait changer? Redevenir ce qu'il était au début?
Quoi? que dis-tu? On ne réécrit pas l'Histoire?...
Mais je suis sûre qu'il ne me frappera plus... oui je suis sûre.
D'ailleurs il est en train de me l'écrire... il m'aime tant! On recommencera, autrement...tu verras...

ouais bon... pffffff tu ne me crois pas je vois...





jeudi 3 mars 2016

Un grand creux gris

Y pas à dire, je suis dans un creux
Le creux de la vague qui souvent oblige à boire la tasse
ou alors le creux de la vallée, qui prive d'horizons lointains, verts et ensoleillés

Oui, je suis dans un creux, un grand creux gris (à prononcer vite et plusieurs fois!)
Et quand je suis dans cet état, je perds les envies d'être moi, les envies qui me font aimer la vie

Alors les mots me quittent, plus envie d'écrire ni sur mon blog ici, ou celui des cent mots

Dans ma famille en ce moment, il y a des tristesses, dont je ne peux parler ici, mon non-anonymat m'ayant déjà causé des problèmes quand je me suis confiée trop librement. Et cela m'ennuie, vous pouvez pas savoir comme ça m'ennuie, de ne pas pouvoir parler librement sur mon blogàmoi des soucis qui me plongent dans le creux!

Je ne peux pas éternellement parler de sujets généraux qui font réfléchir, non?
Et c'est pas trop mon truc de faire rire, d'écrire dans l'humour... désolée!

On vient sur un blog pour se distraire, pas pour plonger dans les creux des autres

Vous savez ce que mon médecin référent m'a dit hier lors du contrôle de ma chère maladie de Horton? (oui, vous savez bien, cette maladie de vieux, c'est marqué sur le Net)
Il m'a dit que c'était assez normal d'avoir le moral en creux, vu les médicaments que je prends, en nombre, depuis bientôt 5 ans!

Je pourrais prendre un anti dépresseur... qu'est ce que vous en pensez madame? (oui! ce médecin sait qu'il a intérêt à me demander mon avis, pour quelque chose qui n'est qu'une option)

Et mon médecin sait aussi que je lui dirai NON! Non merci je prends assez de saloperies comme ça, qui me causent des dégâts secondaires, dont j'ai assez.

Et sachez que tous les bons trucs pour sortir de cet état de creux, je les ai essayés, je les ai appliqués même
Ca fonctionne un moment et puis... un nouveau creux

Petit miracle: en achevant ce billet, un timide rayon de soleil, un rayon de vie apparaît soudain au travers du ciel gris et plombé.... du courage pour la journée!
Pour le reste, pour demain, on verra!

Léon Spilliaert

jeudi 25 février 2016

Une baraque de chantier (texte 46)

Ce matin, je me suis replongée assez longuement dans le dernier livre de Alain Rohand.
Ces textes, je les connais par coeur, les ayant relus pour en corriger les fautes qui toujours s'échappent de la plume de l'écrivain.
Et pourtant, cette lecture ce matin m'a semblé neuve, comme chaque fois que je reprends le livre d'Alain
Je me suis retrouvée à peu près dans l'état où je me  trouvais souvent quand je lisais ses billets sur son blog.
Un état de connexion avec le profond de mon humanité, de mes aspirations. C'est un état qui me fait me sentir meilleure: c'est une plongée corps à corps, coeur à coeur dans l'espérance et la certitude de pouvoir vivre cela, au delà des détresses et des découragements que l'on peut connaître

"Un éternel provisoire, une sorte de baraque de chantier, au mieux un préfabriqué. Voilà ce que je suis.
Corps délabré qui s'étonne encore des forces invisibles qui le maintiennent. Équilibre précaire, possible chute à chaque pas. Et dans ce mouvement, la force de la confiance.
C'est le déséquilibre qui est gardien de ma vie et probablement le réel moteur de mon existence. J'ai la précarité du fort lorsque je reconnais ma faiblesse et en fait mon alliée.
D'une certaine manière, je suis un être "éprouvé". Dans les deux sens que l'on peut donner à cet adjectif.
- éprouvé, au sens qu'il a subi l'épreuve dans sa chair (et dont l'origine est d'ailleurs totalement injuste)
- éprouvé, au sens de celui qui a été soumis à une expérience susceptible d'en établir la valeur positive.
Ma force est dans mon délabrement.

Alain Rohand, 120 pensées plongeantes, The book edition 2015



dimanche 21 février 2016

Le jardin de Lakevio

 Julie Gilbert-Pollard

- Ah! venir se cacher dans ce coin de paysage, se blottir dans la douceur de ces couleurs bienfaisantes, s'enivrer de la beauté de ces tendres fleurs...
Il y a là comme une musique qui doucement apaise les remous des chagrins, il faut juste se recueillir pour l'entendre, pour la laisser venir à nos oreilles
Sortir du chaos de la vie, des luttes assourdissantes, se poser tranquillement, rêver un peu... laisser son coeur s'apaiser, reprendre gout à la vie

- mais enfin! tu dis vraiment n'importe quoi: ce n'est pas le moment pour ces fleurs de surgir d'entre ces pierres, on est loin encore du printemps, les pierres en ce moment sont désespérément rocailleuses, elles mordent les pieds, d'ailleurs regarde, il faudrait réparer cette barrière, ça fait négligé quand même dans ce jardin qui se prétend un beau jardin fleuri!

- les plus beaux jardins sont libres... ils n'ont de compte à rendre à personne. Et s'ils nous invitent à partir par les trous de la barrière, creusés par les vents de l'hiver, il faut juste les suivre, tenter l'expérience d'aller plus loin, plus fort, plus haut...

- plus loin? mais où?

- je ne sais pas... juste plus loin... il y a là un flot de vie bleu qui n'attend que nous

lundi 15 février 2016

Edward Hopper (pour la consigne de Lakévio)

Au début, je l'entendais
Puis peu à peu j'ai fermé mes oreilles
Et j'ai ouvert mes yeux sur le paysage tranquille, trop tranquille, sur cette route où plus personne ne s'arrête, comme autrefois.
Mais c'est bien comme ça, je n'ai plus trop envie de parler

Elle, je sais qu'elle continue à crier, je le sais parce que je perçois ses vibrations sur le chambranle quand elle se penche vers moi
Crie toujours ma cocotte, je ne t'entends pas, comme je l'ai dit, j'ai fermé mes oreilles
et je respire la paix, la tranquillité, le chant des oiseaux, quel bonheur!

D'ailleurs je me suis arrangé pour devenir sourd, pour ne plus l'entendre
Il faudrait que je lui dise que je n'entends plus ses cris

Il faudrait que je lui demande de venir à mes côtés profiter ensemble de la quiétude du soir
Autrefois elle aimait ça
Elle n'a pas changé à ce point quand même...!

Je lui dirai demain ou après demain
je l'inviterai à venir près de moi, à respirer ensemble la douceur du soir
C'est dommage de gâcher ainsi le temps qu'il nous reste
Je suis malade, elle ne le sait pas, pas encore
Il est temps de lui en parler
Elle ne criera plus sur moi, elle se serrera contre moi, m'embrassera doucement
Comme autrefois

Ce serait bien...



mercredi 10 février 2016

penser à la vie, penser à la mort

Prendre conscience que l'on vieillit...
Je n'ai plus la même souplesse, la même endurance. Ma fougue et mon ardeur sont désormais surtout intérieures. Quand je bondis de joie, mes pieds ne suivent plus avec le même enthousiasme. Il faudrait que je travaille mes muscles tous les jours, abîmés qu'ils sont par les corticoïdes.
Tous les jours donc ma petite séance de renforcement des muscles. Je n'aime pas ça, mais je me force. Pas envie de devenir une petite vieille racrapotée sur elle-même (il est pas beau, ce petit mot belge? Il faut le dire lentement, le faire rouler dans la bouche pour en comprendre toute la saveur:
SE RACRAPOTER = se recroqueviller

Avec mon mari on se disait tout à l'heure que le temps nous était désormais compté. C'est pas qu'on est archi vieux, mais on vieillit tout doucement, le corps fait des siennes, et comme il nous a lâchés tous les deux par la maladie, il pourrait très bien nous lâcher un de ces jours par la mort. Comme ça, sans crier gare!

D'ailleurs je pense à la mort chaque jour, et c'est loin d'être morbide. C'est une sorte de détachement tranquille, qui me mène à la nécessité de ne plus le perdre, ce fameux temps.

Vivre, en sachant bien qu'on n'est pas éternels...
Pour cette raison j'ai réintroduit dans ma vie une certaine discipline personnelle
Un temps pour le corps
Un temps pour l'esprit
Un temps pour l'âme

C'st simple, c'est évident. Mais pas si simple de s'y tenir au jour le jour!


 Juste pour le plaisir, une peinture de Léon Spilliaert que j'aime beaucoup




dimanche 7 février 2016

Mon amie Etty

Il y a à mon chevet, quelques livres essentiels. Le soir j'en prends un au hasard, je l'ouvre et je me laisse nourrir par la page qui s'est ouverte devant mes yeux

Je vous ai dit déjà que le Journal de Etty Hillesum était un de ces livres essentiels, un livre de vie. "Une vie bouleversée", c'est le titre de ce Journal
Voilà une jeune femme intensément vivante, très moderne, qui a cherché durant sa courte vie son profond chemin intérieur, son chemin d'authenticité. Qui, dans l'infinie détresse du monde secoué par la guerre, est restée une femme debout, une femme aimante, envers et contre tout. Une femme amoureuse aussi!
Juive, elle a vécu les affres que connaissaient les juifs de l'époque. Pour finir par mourir gazée à Auschwitz en 1943
Je l'admire énormément pour son courage, qui la faisait penser aux autres avant elle-même. Je l'admire pour son amour inconditionnel de la vie, même au milieu des difficultés quotidiennes qu'elle a vécu au quotidien durant cette guerre

Créer au dedans de soi, une grande et vaste plaine, débarrassée des broussailles sournoises qui vous bouchent la vue

Voilà le genre de paroles qui me font vivre, en  élargissant mon horizon si souvent bouché par les soucis et autres broussailles


vendredi 5 février 2016

C'est ici ma maison en somme....

Une blogueuse que j'aime beaucoup m'a hier demandé quand je revenais ici, me disant que c'était ici ma vraie maison...
Sa demande m'a secouée quelque peu;
J'ai réalisé qu'elle avait raison; c'est bien ici ma maison, ma vraie maison!
Mon autre blog, celui où je m'astreins tous les jours à écrire selon la consigne des Réels de Raymond Queneau, est une petite maison de vacances, où j'ai pris l'habitude d'écrire un peu n'importe quoi.
C'est amusant... un temps seulement... il est temps à présent de rentrer dans ma maison que j'ai construite patiemment depuis presque 12 ans. Je ne veux plus fuir en cherchant mon insaisissable besoin d'écrire.

Donc me revoilà! J'espère bien sûr vous revoir, vous tous chers lecteurs/lectrices qui m'avez accompagnée dans les moments sombres et joyeux de ma vie de blogueuse

J'ai cru pendant tous ces mois que les mots m'étaient devenus interdits pour toujours, coincés qu'ils étaient dans une gangue de peur.
Aujourd'hui je décide de croire que tout est encore possible pour moi, que mon désir d'écrire, si puissant, forcera mes prisons

Je ne sais pas ce qui m'attend, si vous serez au RV. Si je serai présente à MON rendez-vous. Ce soir, j'ai juste envie de renouer avec cette fièvre de l'écriture qui me saisit devant chaque page encore blanche...
Pendant tous ces mois de silence, j'ai eu tant de fois l'impulsion de venir ici écrire. Pour crier mes coups de gueule, mais aussi mes gratitudes, mes bonheurs petits et grands

La vie est une force puissante et tant que je ne suis pas morte... eh bien... je suis vivante!