lundi 21 mars 2016

Vous désirez monsieur?

Le petit devoir de Lakevio



Si elle savait...
Si elle savait que je la regarde, que je la dévore, que je la mange...
Tous les jours à la même heure elle gravit ces quelques marches qui la conduisent à la place Dummont, d'où elle prendra le métro qui, je le sais, la conduira chez elle.

Et tous les jours je la guette avec résignation sans plus oser me manifester. Je l'ai fait une fois, une seule fois, une toute petite fois, avec des étoiles dans le coeur... et elle m'a toisée de haut en me demandant d'un air supérieur: - vous désirez monsieur?

Rien... je ne désirais rien, enfin rien de spécial, juste faire connaissance, lui proposer d'aller boire un café ensemble, en amis, rien qu'en amis... mais en réalité je désirais tout: marcher à ses côtés, lui frôler le bras, comme ça, l'air de rien, et que ça ferait des étincelles en moi, en elle. M'arrêter, et la regarder de cette façon qui fait des ravages dans le ventre. Lui caresser les cheveux fous, approcher mon visage du sien, oh la la quelle affaire! Respirer son parfum... Rien que d'y penser,  cela déclenche un ouragan en moi, de ce genre d'ouragan qui fait monter les vagues et laisse sans force!

On me dit bel homme, mais être beau ne donne pas cette assurance qui séduit les femmes. Hélas! Car je dois bien le reconnaître, elle m'a tout bonnement éconduit, comme si je lui avais fait l'offense de sa vie.

Donc c'est foutu, et je me contente de la regarder, le coeur triste et solitaire

Bon et la suite, il se passe quoi maintenant, c'est d'un banal ce que je viens d'écrire; j'ai pas d'idées aujourd'hui on dirait. Bon! Voyons, il doit se passer quelque chose, genre je sais pas moi, tiens... un appel de phare par exemple qui la fait redescendre en vitesse les deux marches et se tourner vers la rue. C'est la voiture d'un ami croit-elle... mais non! et la voiture est déjà loin...

Et alors... là j'hésite... non! j'ai une idée... elle perd l'équilibre et s’étale de tout son long, son parapluie vole à quelques mètres, sa guitare aussi, avec un bruit d'enfer, elle appelle au secours, elle s'est cassé la cheville. Ou le poignet... Lui sort vite de la maison, court vers elle, voyant là l'occasion de sa vie, puis se ravise, il hésite... et soudain lui demande d'un air légèrement supérieur: - vous désirez mademoiselle?

Oh! ça c'est vache ça... ce serait lui rendre la monnaie de sa pièce à cette nana

Bon je dors un coup là dessus et je verrai demain comment je termine cette petite histoire...



25 commentaires:

  1. J'aime beaucoup. Que dire : j'adore ! Cette angoisse de mener à bien une histoire... Et puis le mettre en texte et laisser le lecteur sur sa faim ! Oui, j'aime, Coumarine.

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  2. T'as encore de la ressource, je vois !

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  3. contemplatif... C'est bien ce que suggère cette image, la contemplation sans action. Bravo.

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  4. Une belle histoire ! Chacun peut imaginer une fin :-)

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  5. Très bon texte Coumarine. C'est sûr cette histoire ne fait que commencer surtout qu'ils ont un point commun ces deux là:ils sont tous les deux guitaristes. Et en avant la musique.

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  6. tu as raison, faut qu'elle se casse quelque chose et qu'il puisse jouer au Prince Charmant :-)

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  7. "...Rien, je ne désirais rien, enfin rien de spécial..." Oula elle a dû deviner tout ce que tu décris et elle a eu peur :-)
    En tout cas, bravo Coum, c'est bien imaginé et je me marre sur la fin "à la vache" !
    Bises à toi.

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  8. Texte et paratexte : bravo ! quel peut bien être le destin de ce charmeur éconduit ? Je reviens demain...à moins que je ne tombe sur le trottoir, sous la pluie et ne me brise la cheville...

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  9. Et après ça elle va encore prétendre qu'elle ne sait plus écrire !! :-)

    pppffff !

    la suite.... la suite.... !!

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  10. Toutes les suppositions sont possibles à moins que...je reviens demain...hi hi

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  11. Donc c'est foutu, et je me contente de la regarder, le coeur triste et solitaire. Le coeur solitaire et triste jusqu'à cette chanson que j'écrirai pour elle. Car il faut le dire que dans mon coeur elle a mis du ciel.
    Et la vague du désir est tout aussi belle dans son mouvement qu' à l'endroit où elle s'échoue.

    ton texte est très réussi.J'aime beaucoup.

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  12. C'est vrai que tu écris bien, Coumarine, même si tu nous laisses sur notre faim ! ;-)
    Bonne soirée, gros bisous.

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  13. J'adore ce genre de récit où la vie nous mène en bateau, laissant "pendants" deux cœurs qui ne demandaient qu'à battre pendant le printemps de notre âge.
    Un sacré beau début...et tu as le choix du roi..de la reine pour la suite..

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    1. Je viens à l'instant Coumarine, d'apprendre le terrible attentat à Bruxelles. Tu as ma solidarité , ma chère amie.Bon courage

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  14. Oh oui oh oui ! de l'amour vache ! Ya que ça de vrai.
    Après tout, elle l'a bien cherché, cette petite allumeuse avec sa guitare, à passer sous les fenêtres de ce pauvre type condamné à se morfondre. Et clac ! une cheville ! ...Bien vu, Coum, ta fin est excellente. ;-)
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  15. Très joliment écrit, et j'aime aussi tes différentes suites possibles.
    Par contre, il vaut mieux ne pas lui faire prendre le métro aujourd'hui.
    J'espère que tu es à l'abri, et ceux que tu aimes.

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  16. Le coup de foudre n'est pas toujours instantané...quelquefois il faut du temps pour découvrir que l'on a quelque chose à faire ensemble

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  17. J'aime bien la fin"Vous désirez Mademoiselle". Mais alors pour une suite romantique , c'est foutu !

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    1. Ce n'est jamais foutu, si l'amour était au rendez-vous. J'ai lu ce matin, Anatole France qui disait:"Les exercices amoureux veulent du doigté,
      de l'obstination, de la pratique, comme le piano".

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  18. Je pense fort à toi. Je n'ai que mon portable je suis l'un de l'ordi, mais je voulais quand même te dire que je pense fort à toi
    💜

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  19. J'ai le cœur très gros Coumarine. Je pense à toi et ta famille. kéa

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  20. Moi aussi, je pense à toi, chère Coumarine. Je t'embrasse fort.

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  21. Des pensées aussi, pour toi qui disais ton inquiétude il y a quelques jours…

    Je t'embrasse

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