Un homme comme bien d'autres..
Un homme qui écrit.
Son dernier lire obtient un grand succès. Des articles dans les journaux, des interviews radio, télé ou autres...
Sa compagne est heureuse et fière.
Enfin, c'est ce qu'elle lui dit entre deux baisers rapides, avant de filer à son propre travail.
Le livre est là, bien en évidence sur la table du salon, mais elle ne l'a jamais ouvert.
Pas encore...
De temps en temps il fait une petite allusion: elle le rassure en disant que oui, elle le lira, sans faute, quand... ou quand... et quand...
Pareil pour une thèse de fin d'études que des parents ne prendront pas la peine de feuilleter attentivement
Pareil pour une expo de photos ou de peintures que les proches n'iront pas voir faute de temps.
Pareil pour un petit spectacle de fin d'année scolaire préparé fièrement par l'enfant qu'aucune personne de la famille ne se déplacera pour venir applaudir...
Donner toute son attention à l'autre demande un effort...
Mais celui qui donne, est peut-être celui qui reçoit le plus...
Peinture Benoit Colsenet
Très juste, et c'est même cela le salaire du bénévolat.
RépondreSupprimerJuste, beau et tellement vrai...
RépondreSupprimerAh oui, je m'y retrouve, dans cette note...Des deux "cotés" de la barre...
RépondreSupprimerEt puis le soir, on n'est pas toujours aussi attentif qu'on le prétend (et qu'on le voudrait) à l'autre qui raconte sa journée...
Mais je suis d'accord avec toi sur ta conclusion(le cas de la thèse est particulier, quand même, car souvent sur des sujets très pointus)
J'oubliai d'ajouter qu'en fait, ce qui compte, c'est l'échange : dans le cas que tu décris, les deux donnent (l'un sa création, l'autre son attention) et les deux reçoivent :)
RépondreSupprimerMais c'est vrai que cela demande parfois un effort.
C'est juste ce que tu dis là Coum.
RépondreSupprimerOn crée, avec joie, avec inquiétude. On a envie que les proches viennent voir, apprécier, donner leur avis... Et puis le vide.
En ce qui me concerne je suis toujours allée au petits spectacles que mes enfants on pu faire avec leur école. Toujours allée aux spectacles de danse auxquels ma fille participait.
Quant à mes propres productions ?
Quand enfant et adolescente je dansais, ma maman était dans la salle.
Quand adulte j'ai participé à une chorale, je réussissais toujours à attirer mon compagnon au spectacle.. mais - à mon très grand regret - jamais mes enfants.
Et pour l'inauguration de "mes" deux expos photos ? La première ma fille est venue ! Ouh que j'étais contente et fière de la présenter à mes compagnons photographes. La deuxième : j'ai eu le plaisir d'y voir un ami de biodanse et un ami de danse bretonne.
En fait je suis assez comblée de ce côté là... mais c'est vrai que je n'écris pas de livres...
Je connais pas mal de ces "pareils"... et cette impression soudaine de ne pas exister pour l'autre.
RépondreSupprimer"Donner toute son attention à l'autre demande un effort..." Oui, un gros !
agnès
"Donner toute son attention à l'autre demande un effort..." Oui, un gros !
RépondreSupprimerEt j'ajoute que tout le monde n'en est pas capable.
Bonne fin de semaine, Coumarine !
agnès
Don et contre-don, sans me référer à marcel Mauss que je maîtrise mal, l'anthropologie apporte un bel éclairage sur ce qui peut inciter à s'intéresser aux autres. La grégarité est faite de lien, l'animal social que nous sommes peut et sait en tisser quand il veut, son intérêt n'est pas forcément loin mais il y a aussi le désir sincère d'aider et d'apporter, c'est dans la nature de certains plus et mieux tourné vers les autres que la moyenne.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il a fallu longtemps pour que j'ai l'impression qu'on s'intéressat vraiement à moi
mais ma joie fut grande au partage avec mes parents de mon premier opus.
Je lis Médée parce que ma fille travaille dessus, je lis Le petit traité de la manipulation parce que mon autre fille travaille dessus, et tu as raison, ça m'enrichit tellement de m'intéresser à ce qui fait leur vie. Et ça permet les échanges, le sel de la vie !
RépondreSupprimerPremier écrit : Il doit y avoir un biais : j'ai l'impression que j'ai presque toujours essayé d'accompagner les créations de mes proches mais que je n'ai pas souvent reçu le renvoi de l'ascenceur.
RépondreSupprimerDeuxième écrit :
tiens, que pense mon père lorsque je refuse poliment mais énergiquement de regarder le 39 ° album sur le personnage historique qu'il chérit ?
tiens, M Ex m'avait accompagné à cette expo, on avait traversé la France entière. Sur le moment, je ne l'avais peut-être pas assez remercié.
Et ces vacances passées à visiter les églises de Bourgogne et à lui demander de prendre tel détail en photo, je sais désormais que c'était pour me faire plaisir.
Oui, il y avait mémoire sélective et impression fallacieuse.
En tout cas, désormais je sais mieux lire et apprécier un paysage, un marais, un pont,la qualité du béton ...
On essaie de donner son attention, on va aux spectacles, on écoute les histoires, mais parfois ce dont l'autre se souvient, c'est juste de petit instant où on n'était pas là.
RépondreSupprimerAlors oui, il faut parfois se contenter d'offrir et tant pis si personne n'est là pour recevoir, le plaisir était de le faire.
J'ai toujours essayé de faire le maximum avec mon entourage, mais mon fils aîné me reproche quand même de n'avoir pas été le voir jouer au rugby,je préfère assister à ces concerts car la musique me touche plus particulièrement...
RépondreSupprimerPour le rugby, je vais faire un effort :-)
Marcelle
elle lira plus tard...
RépondreSupprimerEnfin peut-être...
et puis à quoi bon finalement, puisqu'elle le connaît depuis si longtemps... Enfin, je veux dire, il y a si longtemps qu'elle s'est fait une "représentation" de lui, photographie ancienne, désormais figée pour la nuit des temps...
Alors, que pourrait-elle bien apprendre d'un livre qu'il a écrit...
Elle le connaît tellement par coeur...
(c'est en tout cas ce qu'il dit...)
elle lira plus tard...
Peut-être pour occuper une de ses soirées, cette soirée la, où elle s'est retrouvée seule, le soir de son enterrement...
Ce billet nous renvoie tous au même sujet , on crée , on s'expose , et on a tous besoin du regard de ceux qui nous sont proches
RépondreSupprimerchez nous , on participe tous aux " préstations " des uns et des autres
concerts , auditions , théâtre ...
Pour l'écriture , c'est different ,plus secret
Je connais bien de personnes qui souffrent du désinterêt de leurs proches pour leurs passions
ils osent à peine l'avouer ...
@Walrus... tiens je n'avais pas pensé à ça, c'est vrai ce que tu écris là!
RépondreSupprimer@Clara...merci ;-))
@Sel...être vraiment attentif à l'autre qui raconte sa journée... oui, ça demande parfois un sacré effort;-))
@Annick: tu écris
"On crée, avec joie, avec inquiétude. On a envie que les proches viennent voir, apprécier, donner leur avis... Et puis le vide."
Rien à ajouter, c'est cela!
@ Agnès... qu'est-ce qui fait que certains sont capables de cet effort et d'autres pas, par ailleurs de bonnes personnes...??
@Thierry... tu as donc eu de la chance que tes parents se soient intéressés à ce que tu fais.. c'est précieux!
RépondreSupprimer@Nicole... c'est en réinterrogeant le passé qu'on se rend compte que soi-même, on n'a pas toujours été capable d'aimer vraiment...
@Berthoise... ah ouii, parfois l'autre se souvient juste du moment où on a failli...zut alors!
@Marcelle... dis donc ton fils est exigeant qd même... tu vas à ses concerts, il te reproche de ne pas aller le voir jouer au rugby??? pffffffff
(je plaisante hein!)
@Alain... tu as tout compris...
@Jeanne... c'est vrai ce que tu dis... je viens d'aller à un vernissage d'amateurs... ils exposent fièrement leurs oeuvres, en parlent avec aisance...
moi je n'ose même pas dire que j'ai été publiée à des gens qui ne savent même pas que j'écris!
Il y a la pudeur chez celui qui écrit, c'est plus secret...
@Hermione...oui, s'intéresser vraiment à ce que fait l'autre nourrit sa propre vie, j'en suis persuadée...
RépondreSupprimerComme dit si bien Alain, elle le lira... le jour de son enterrement. Parce que, et je parle en connaissance de cause (par rapport à mon frère), ma belle-soeur n'a que des regrets et culpabilise de ne pas avoir pris le temps de partager avec mon frère ce qu'il aimait tant: la musique. Si bien qu'elle a commencé à aller à des cours de chants et à une chorale (mon frère aurait tant aimé y aller...). Elle se rattrape ainsi...
RépondreSupprimerOn croit toujours avoir plus de temps et moins d'autres choses à faire qu'on n'en a. Pour donner, il faut en avoir envie, en fait. Et alors, on reçoit, comme tu le dis, bien plus que ce qu'on ne donne. Parfois on n'a pas envie, pas qu'on ne veut pas ... c'est juste l'envie qui ne crie pas assez. "Je veux mieux te connaître. Je veux partager quelque chose". On entend seulement " tant de choses plus urgentes à faire"
RépondreSupprimerNon?
« Le livre est là, bien en évidence sur la table du salon ». Est-ce que, davantage que le livre, ce qui est mis là en évidence ne serait pas un besoin de reconnaissance ? Une demande silencieusement criante, une supplique muette et desespérée : « lis-moi et dis-moi ce que tu penses de moi ! »
RépondreSupprimerMais la compagne n'a peut-être pas envie de prendre ce rôle...
@Coumarine
RépondreSupprimeroui est non ce fut une reconnaissance tardive, ayant fait beaucoup de sport de compétition, jamais je n'eus le plaisir de voir mes parents en supporteurs dans les gradins, par contre ils sont venus à la fin de mes études à la soutenance de thèse et c'était vraiment de la fierté et du bonheur que de les avoir là.
On attend trop parfois et on est si centrés, comme si toutes nos petites affaires pouvaient concerner les autres.
Diffuser ses écrits par exemples auprès d'amis ne peut se faire que dans le respect et l'écoute, on ne saurait imposer quoi que ce soit, ça deviendrait vite pesant.
Par contre dans le dialogue quotidien, s'enquérir des autres, leur prêter attention et leur faire partager expérience et conseils, c'est surement profitable à tous.
On ne peut sans cesse fermer les écoutilles et se murer dans le silence, c'est pesant et stérile.
Bonne journée
Comme toujours ce que tu écris là est très vrai.
RépondreSupprimerIl y en a qui ratent bcp de choses et qui risquent de s'en mordre les doigts après et qui auront beau dire:" Ah si j'avais su ...Quel(le)
RépondreSupprimercon(ne) j'ai été...etc" Ce sera trop tard... l'oiseau rare se sera envolé vers d'autres cieux plus regardants, plus écoutants, plus aimants...Car quand on donne et que celui à qui on donne s'en fout, on va chercher ailleurs à qui donner.
Donner d'accord mais pour ne jamais rien recevoir... faut pas être maso. Et mendier, ça non plus, on a quand même un certain sens de sa propre fierté.
Très "zen" aussi ton billet Coumarinette. Agir sans attendre quelque chose en retour = le bien Etre d'être et/ou agir juste là maintenant.
RépondreSupprimerJe t'embrasse bien affectueusement.
PS : pas encore eu le temps de terminer ton petit
dernier recueil de nouvelles (:-(
Heureusement,les congés de Noël approchent !
Ton titre m'a attiré l'oeil. Je suis tellement persuadée que donner apporte dix fois plus de plaisir que recevoir...Comme toujours, tu as su trouver les mots justes pour faire réfléchir tes lecteurs.
RépondreSupprimerBon week-end chère Coum!
Célestine
Oh oui, donner est un bonheur sans fond! recevoir est pour moi beaucoup plus difficile; et quelquefois oui il faut du temps...
RépondreSupprimer@marie-madeleine... oui il est souvent plus difficile de recevoir... pourquoi? Ce serait intéressant de s'interroger là dessus!
RépondreSupprimer@Célestine...donner apporte plus de plaisir...à qui? à celui qui donne...Même question que à Marie-Madeleine, pourquoi a-t-on la plupart d'entre nous plus de difficultés à recevoir?
@Filo...coucou, contente de te voir ici..
Oui avoir l'attitude "juste"... dans laquelle on se sent "ajusté"...
@Charlotte... ton commentaire n'est que du bon sens...je te rejoins beaucoup...
@mab... merci ;-))
Je ne sais pas si tu fais ce genre de choses...j'ai un petit tag pour toi : http://antigonehc.canalblog.com/archives/2010/11/21/19655917.
RépondreSupprimerBon dimanche !
@Thierry...cette phrase me frappe:
RépondreSupprimer"On attend trop parfois et on est si centrés, comme si toutes nos petites affaires pouvaient concerner les autres."
Est-ce qu'on attend TROP des autres?
Surtout de ceux qu'on aime? et qui disent nous aimer?
Je me demande où se situe le "trop". Je pense en effet qu'il y a des gens qui ne sont jamais contents et en demandent toujours plus...
@Pierre... oui, c'est possible que la compagne de cet homme n'ait pas envie de prendre ce rôle...
Tiens au fait tu parles de quel rôle? Serait-ce un "rôle" de s'intéresser, non pas tant à ce qui intéresse l'autre, qu'à la personne de l'autre?
@Edmmée... oui tu dis vrai: parfois on n'a tout simplement pas ENVIE de s'intéresser à l'autre: trop de travail ou de préoccupations soi-même...
C'est bien pour cela que je parle d'effort à faire... mais pour du "plus" relationnel
@Françoise merci pour ce petit témoignage vécu sur le "trop tard"
@Antigone... je viens de voir ton tag
RépondreSupprimerOups d'habitude je ne réponds pas aux tags...
Je vais réfléchir aux questions auxquelles tu as toi-même répondu!
Merci d'avoir pensé à moi...
Bonsoir Coumarine : oui le trop est affaire de nuance et de mesure, mais il se peut que certains aient un besoin et une soif de contacts et de reconnaissance qui dépasse loargement la moyenne et que cela contribue à leur compliquer la vie car face à de telles attentes il n'est souvent pas possible d'y répondre et ils en sortent frustrés, usés et mécontents.
RépondreSupprimerOui même de ceux qu'on aime on ne peut tout et trop attendre, chacun à ses limites qu'il lui appartient de matérialiser et nous n'y pouvons rien.
Alors se contenter de ce que l'on a pour en faire un élément de bonheur comme dit Pakita, sans doute.
Mais ça peut demander un long apprentissage avant que de comprendre la limite à nos attentes et désirs, mais la vie se charge bien souvent de nous les montrer, même si il reste un fond non exprimé d'attente.
"@ Agnès... qu'est-ce qui fait que certains sont capables de cet effort et d'autres pas, par ailleurs de bonnes personnes...??"
RépondreSupprimerJe ne sais pas Coumarine... Vraiment pas.
agnès
Coumarine, plutôt que "rôle", j'aurais pu écrire "charge"...
RépondreSupprimerLa charge n'étant pas de « s'intéresser à l'autre » (on peut supposer qu'une compagne s'intéresse spontanément à quelques aspects de son homme...), mais de s'intéresser aux aspects que lui attend. Se sentir alors "obligé" de répondre à une attente peut-être un peu trop ciblée, ou trop insistante (même si elle est cachée sous le masque du « je ne demande rien mais je fais comprendre ce que j'attends »). Il me semble que le vrai don ne peut être "demandé", ni même attendu. Un don n'est-il pas "gratuit", volontaire et spontané ?
On peut comprendre que cet homme aimerait que sa compagne s'intéresse à ce qu'il écrit, en même temps on peut aussi comprendre que celle-ci a sa propre vie, ses propres centres d'intérêt. Je crois que tout cela est finalement assez révélateur du fonctionnement de la relation...
@Pierre...ben là je peux pas te suivre...
RépondreSupprimerS'il n'y a plus rien de commun dans un couple...
Si les deux doivent absolument pouvoir se sentir libres (comme tu le dis, mais de quelle liberté s'agit-il??) de NE PAS s'intéresser à l'autre, il n'y a plus de dialogue possible, ni de rencontre...
Pourquoi parler de sesentir "obligé"
Je suis bien d'accord que le vrai don est gratuit
Mais si d'un côté, il n'y a pas don, il faut craindre que la personne qui ne reçoit librement que peu de choses de manière spontanée et gratuite, n'aille chercher ailleurs de quoi se nourrir (parce qu'il s'agit de ça AUSSI)
se nourrir à la relation, en donnant en recevant
Si n'y a rien de tout cela... ce sont deux célibataires qui vivent ensemble...
Bonsoir Coumarine :o)
RépondreSupprimerOups, le sujet que tu soulèves est délicat ! Tout cela est une question d'équilibre, afin que chacun se sente "bien" dans la relation.
Je crois comme toi que s'il n'y a effectivement *RIEN* de commun, le couple n'a plus de raison d'exister, mais entre tout et rien il y a quelques nuances ;o)
Par contre, oui, se sentir libre de NE PAS s'intéresser à *tout* de l'autre, çe me semble important. Essentiel, même. Sinon n'est-on pas dans la fusion ? Je pense que, précisément, l'un des deux peut ressentir confusément de la part de l'autre un désir de fusion, d'acceptation totale, de bienveillance généreuse, d'amour inconditionnel... et donc ne pas accéder à cette demande perçue comme "envahissante" et inassouvissable. Question d'équilibre personnel plutôt que de désintérêt de l'autre. Les apparences peuvent être trompeuses...
Tu as tout à fait raison : si l'un des deux ne reçois pas suffisamment et se sent durablement frustré, et qu'après en avoir discuté avec l'autre ça se révèle sans effet, alors il est normal qu'il aille chercher ailleurs de quoi répondre à ses besoins. C'est une question "vitale" (psychiquement), qui peut se mettre en balance avec d'autres aspirations telles que le partage dont tu parles.
La dynamique des couples est parfois tellement mystérieuse et compliquée...
@Pierre, c'est difficile pour moi de continuer cette discussion. Car tu parle sur le plan général de la relation de couple en donnant des arguments pour lesquels je suis à peu près d'accord
RépondreSupprimerMoi ici je donnais un exemple très restreint d'un événement très concret, tel qu'il peut s'en passer dans un couple très ordinaire
Bonne soirée à toi ;-))