lundi 31 mai 2010

Un peu de bavardage...

Contente. Heureuse
Depuis une semaine je suis seule. L'homme est parti en randonnée avec ses copains. Une semaine entre hommes. Il paraît que ça fait du bien! Et tout se passe bien pour lui... sauf coups de soleil. Mais il oublie de se tartiner de crème... ah! les zhom quand même!

Cela ne me dérange pas d'être seule. Seule c'est avant tout ne pas être dérangée à tout moment! Et pas de repas à préparer ou alors légers, légers, genre salades...  j'aime... 
Et je lis en mangeant mmmmmmmmmmmmmmmmm... j'aime beaucoup ça! (oui je sais, il faut manger en pleine conscience de ce qu'on fait... mais bon, je fais des orgies de lecture, c'est comme ça!
(pour le moment plongée dans le récit d'Emmanuel Carrère "D'autres vies que la mienne"... mon dieu que ce récit me touche...me bouscule...me pose question à quasi chaque page. Voilà quelqu'un qui livre beaucoup de ses sentiments. Je ne crois pas être la seule à être touchée par cette vulnérabilité, cette authenticité. Pour moi qui m'interroge sur l'autocensure en ce moment, je lis là quelqu'un qui donne certains de ses sentiments qu'on garde d'habitude pour soi, parce que pas tellement "nobles", du type égocentrés...
Finalement je réalise que je prends soin ici de ne donner qu'une "belle" image de moi... je raconte pas mes petites mesquineries et autres trucs pas si jolisjolis. Toujours cette peur de ne pas être appréciée, plus aimée, jugée...
Et pourtant un sentiment n'est ni bon, ni mauvais...il EST. le tout est de contrôler son comportement bien sûr)

Mes enfants respectent ma "retraite"... je crois que je deviens ourse...

Je suis heureuse aussi parce que mes projets ont pu avancer pendant cette semaine de tranquillité...
Grâce à vos nombreuses réponses à mon questionnaire, que ce soit sur le blog ici ou par mails privés... j'e'n suis toujours au stade de la réflexion. Mais si tout se passe comme pour mes autres livres: je réfléchis un certain temps, je muris les choses dans ma petite caboche, puis d'un seul coup, en un mois... c'est écrit!

J'ai un autre projet qui est en train de prendre forme... que du bonheur!
Vivement que je puisse en parler librement... 
Mais comme vous savez... l'autocensure et toussatoussa... faut apprendre la patience et ne pas parler trop vite ni  trop tôt...

Voilà que contrairement à mes petites habitudes, je vous parle de mon quotidien... sans même me relire, vite vite entre deux trucs à faire...
Et si vous voulez tout savoir... je vais aller marcher une petite heure là maintenant...
Faire de la place dans ma tête... 



dimanche 30 mai 2010

Commencer, persévérer, terminer...

Je me disais ce matin...
quand tu es sculpteur et que tu as devant toi un bloc de pierre ou de bois qui attend que tu en fasses une oeuvre, que tu lui dessines une forme, que tu lui insuffles de la vie, chacun de tes gestes compte. Un coup de burin en trop et l'objet part à la dérive, quitte son destin que tu avais déjà bien vivant dans ta tête. Un coup trop violent, et la pierre ou le morceau de bois part en éclats fissurés, fracassés. Stériles. Gâchés.
Il faut du courage pour "attaquer" ainsi l'objet pierre ou bois, se poster devant lui et déjà rêver à ce qu'il pourra devenir si tes mains ne tremblent pas. Il faut du courage parce qu'il y a un point de non retour.

sculpture Myriam Kahn

De même quand tu coupes un tissu précieux pour en faire le vêtement de tes rêves... cela doit être un peu comme ça aussi...tu n'as pas droit au coup de ciseaux maladroit.

Il me semble que le peintre aussi a besoin du même courage: la toile ne permet pas de gommer les erreurs, Peut-être peut-on "en remettre une couche" et tenter de recommencer, enfin je ne sais pas trop: peut-être qu'en repassant sur la toile avec d'autres couleurs, en donnant d'autres coups de pinceaux, on peut rattraper une erreur et arrive à quelque chose de réussi, quelque chose de toute façon d'inattendu, de pas programmé, qui vous échappe peut-être totalement..

Kadinsky

Voilà le mystère de la création, il faut oser, y aller, donner le coup de burin, le coup de pinceau, le coup de ciseaux. Et risquer de tout rater. Mais aussi de tout réussir. Talent, chance, travail, les trois conjugués

Pour écrire c'est à la fois semblable et différent. Il m'arrive de ne pas poser les mains sur mon clavier(ou mon cahier) pendant des jours de paralysie car la peur des mots qui ne viendront pas est trop forte. C'est une peur qui me rend prisonnière et stérile. Une peur que je surmonte difficilement quand elle m'envahit et me fait me coucher le soir, amère de n'avoir rien pu faire de bon.

Photo Coumarine

Mais dans les jours de grâce, si je me mets à écrire, il m'est permis d'effacer à tout moment et de pouvoir recommencer entièrement un paragraphe ou même un passage entier, parfois absolument stupéfaite de ce qui surgit de mes doigts pressés: comme si le texte naissait à la fois avec moi et de bien plus loin que moi.
Rien n'est jamais définitif, je peux revenir en arrière. (D'ailleurs je n'ai que trop tendance à corriger sans cesse sans être capable de déclarer un texte définitivement terminé

En fait, je voulais parler du courage, de l'audace plutôt, qui préside à chaque acte de création artistique ou humaine, de décision de commencement, de pari sur la vie qu'il nous est demandé de faire à chaque instant.
Engager une relation, décider de mettre un enfant au monde, entamer l'écriture d'un roman, créer une petite entreprise... etc

Et quand les premiers pas sont faits (que la sagesse populaire s'accorde à dire que ce sont les plus difficiles...) persévérer, continuer à croire, même quand l'ado nous en fait voir de toutes les couleurs, quand le roman erre d'éditeur en éditeur sans trouver chaussure à son pied, quand l'entreprise baigne dans les difficultés de la crise, quand la relation s'enfonce dans les incompréhensions et les tensions...etc.

Commencer n'est pas facile.
Continuer dans la persévérance, quand l'enthousiasme du début s'est quelque peu estompé,  ne l'est pas plus.
Et terminer une tâche... et bien ce n'est pas si facile non plus: il faut accepter de lâcher, de tourner la page
Accepter de perdre, de "mourir", de partir
Voilà!


Photo Coumarine

mardi 25 mai 2010

En vue d'une publication en 2011

Je vais participer à un projet d'écriture qui m'intéresse énormément
Il s'agit d'un essai (à paraître dans le cours de l'année 2011)
Le thème: L'écriture de l'intime
Nous sommes plusieurs à participer au projet qui  abordera différentes facettes de cette écriture: ce n'est pas (encore) le moment d'en dire davantage... Le projet prend seulement forme

Le chapitre dont je suis "chargée"  porte sur l'autocensure dans cette écriture de l'intime
L'autocensure tant dans le livre papier, que celle qui apparaît dans les blogs de type "journal intime"

Il est clair que je censure bien souvent mes Paroles. Trop souvent à mon goût. Si Coumarine ne  parlait qu'en tant que Coumarine, tout irait bien, elle pourrait aborder la plupart les sujets (et surtout ceux qui la touchent) sans trop s'en faire. Mais c'est loin d'être le cas. Car derrière Coumarine c'est Nicole Versailles qui écrit...  sur elle, mais aussi sur sa famille, son couple, ses enfants, son entourage, son job.
80% des sujets me sont interdits, en tous cas ceux qui touchent directement ma famille, mon couple, mes enfants. Difficile parfois pour moi de ne pas parler de certains de mes soucis, parfois très prenants.

Une de mes filles me disait hier soir qu'elle me trouvait trop perso! Alors que mon attention à ce sujet est extrême. J'ai aussi reçu des avis de blogueurs qui allaient dans le même sens... D'autres au contraire déplorent que j'ai semble-il, perdu ce qu'ils appelaient le caractère coumarinien de mes billets... ;-((

Mais c'est quoi être trop personnelle?
Parler de faits précis, je ne peux pas, et je ne le fais pas... on peut le comprendre...
Mais parler de mes sentiments, de mes questionnements, là je suis quasi sûre que je rejoins l'universel de beaucoup... et en cela je peux parler librement, être authentique et vous toucher
Ce sont d'ailleurs les billets dans lesquels je me montre le plus vulnérable qui vous touchent le plus: je le vois par les commentaires et les mails perso que je reçois

La frontière entre le trop (qui frise l'indiscret et l'indécent) et le trop peu (qui traiterait de sujets de manière distante et cérébrale, sans exprimer aucun ressenti) est parfois difficile à trouver.
Je vais donc pour les besoins de ce livre futur, me pencher sur cette question intéressante.

Et c'est là que j'ai besoin de vous
Besoin de vos remarques, témoignages, opinions, expériences positives et négatives, à partir du questionnaire qui suit. Vous seriez super gentils de me répondre, soit dans les commentaires, soit par mail perso à cette adresse: coum.coumarine@gmail.com

Voici les questions (qui concernent surtout ce qu'on appelle les blogs intimes)

- vous est-il arrivé de vous faire taper sur les doigts par quelqu'un que vous connaissez suite à ce que vous avez écrit sur votre blog? Quelqu'un qui vous reproche d'avoir parlé de lui par exemple? (quid des photos aussi?)
- gardez-vous farouchement votre anonymat pour vous sentir libre d'écrire comme vous en ressentez le besoin? Ou comme vous aimez le faire?
- vous est-il arrivé de supprimer après publication un billet qu'après réflexion vous avez jugé trop intime, trop personnel? (par honte, gêne, peur du jugement, de briser votre "image")
- vous freinez-vous dans ce que vous avez envie de raconter? Cela concerne-t-il vos enfants, votre couple? Ou bien plutôt vous et ce que vous vivez, mais que vous considérez comme "indicible", inracontable?
- vous est-il arrivé de raconter des choses de vous, soit par le biais de l'écriture "automatique" (dont vous êtes donc seul(e) à connaître la clé?) Soit pas le biais de la fiction, du récit?
- êtes-vous touché(e) en profondeur quand vous lisez un billet dans lequel l'auteur se dévoile? Ou au contraire mal à l'aise, jugeant que c'est de l'exhibitionnisme?
-autres considérations auxquelles vous pensez?

J'espère que vous me répondrez nombreux, même quelques mots pourraient s'avérer intéressants et nourrir la discussion. Info à transmettre éventuellement dans des blogs que je ne connais pas (encore) et que le sujet intéresserait
(Il sera possible que je vous cite dans le futur livre: dans ce cas, je vous le ferai savoir en vous en demandant la permission, c'est comme ça que j'ai procédé pour Tout d'un blog)

Merci à tous...


Photo Coumarine

dimanche 23 mai 2010

La Zinneke Parade...quel bonheur!

Hier une vraie journée de beau temps, de joie dans les cœurs et dans la rue
Ma ville était en fête... Je me réjouissais de participer à la Zinneke parade
Le "zinneke" est un chien bâtard et par extension de sens un enfant de la rue, gouailleur, l'équivalent du titi parisien.  Zinneke est par excellence un terme bruxellois...

Tous les deux ans donc a lieu cette parade: tous les deux ans parce que la Zinneke ne se limite pas au cortège du jour mais à un "travail" urbain qui réunit pour chaque tableau, divers groupements de  quartier, de créativité, de sport, de centres de jeunes de quartier, et bien d'autres encore, qui n'ont au départ rien à voir entre eux: par la culture, la couleur de peau, la religion, les intérêts divers et variés.

Chaque groupe qui défile (et la parade dure deux heures et demie, c'est dire s'il y en a!) a réuni donc environ quatre "structures différentes du type maison de la culture, groupes de jeunes, maisons de handicapés, gens "différents" etc.
Ce n'est pas trop pour arriver à faire connaissance, et à s'entendre sur la façon dont on va "célébrer" le thème
Cette année le thème était celui de la table, tables de la mal bouffe bien sûr, de la bouffe rapide, prise devant la TV plutôt qu'en relation avec les proches, la bouffe trafiquée... mais aussi la nourriture saine, conviviale, préparée avec produits du terroir, et ...amour, qu'elle soit africaine, asiatique ou bien belge

Les costumes et les chars sont tous confectionnés avec des matériaux de récup: et cela faisait des vêtements magnifiquement colorés, foisonnant d'imagination
Tous les visges sont grimés:  tous se retrouvaient donc sur un pied d'égalité: les handicapés comme les jeunes, les plus âgés comme les femmes voilées, les africains comme les asiatiques...
Il faut que vous sachiez que Bruxelles est particulièrement pluriculturelle... ce qui n'est pas toujours facile à vivre dans le respect de chacun. Là on peut vivre trois heures d'entente saine et joyeuse, il y a des moments où j'étais émue...

Ce que j'aime encore dans cette zinneke
- pas de musique tonitruante, crachée par des haut parleurs, qui feraient s'enfuir les oreilles normalement constituées: rien que des percussions, terriblement entrainantes, percussions fabriquées d'ailleurs avec les moyens du bord: tonneaux peints de couleur vive, vieilles casseroles etc. Mais comme tout a été soigneusement préparé et répété... l'ensemble est parfait et je l'ai dit, très entrainant
- tout est matériel de récup...  agencé et cousu avec ingéniosité.
- pas de défilé en rangs disciplinés, mais une joyeuse débandade... des jeux de rôles dans lesquels sont entraînés personnes handicapées mentales et en fauteuil roulant superbement "déguisés" pour l'occasion. C'est la fête de tous et donc tous participent et s'en donnent à cœur joie
- les spectateurs très nombreux sont bon enfants et jouent le jeu de la joie ou de l'effroi quand un participant les entraine dans la ronde pour un moment. Et puis  les applaudissements jaillissent pour un oui, pour un non...

Bien sûr hier il faisait très beau... ça contribue à l'atmosphère détendue de chacun: tant mieux pour les organisateurs qui ont préparé tout ça depuis tant de mois et préparent déjà la prochaine Zinneke qui aura lieu dans deux ans

J'ai fait près de 200 photos... j'en ai supprimé 50 environ
Là maintenant m'attend un dilemme: lesquelles vous montrer?

En voici quelques unes:
Ce groupe  illustrait des expressions qui ont trait à la nourriture, ici c'est "un cheveu dans la soupe"














Merci de tout coeur à toute l'équipe responsable de nous concocter cette parade qui réjouit le cœur de ma ville, dans laquelle  tant d'étrangers disent qu'il fait bon vivre...

Vous pouvez cliquer sur chaque photo pour les agrandir... vous pourrez voir aussi combien il y avait du monde massé sur les trottoirs...

vendredi 21 mai 2010

Une faim de loup

Tracassée je suis par cette histoire du petit chaperon rouge
Et par la question de Alainx que vous pouvez lire dans  les commentaires au billet précédent.

Comment les femmes vivent-elles cette histoire de fillette envoyée par sa mère dans la forêt dont toutes les mères savent bien que les forêts cachent un loup potentiel, un grand méchant, très méchant  loup qui mange les enfants (et les grands mères, mais ça c'est secondaire dans l'histoire, l'héroïne est bien la fillette
La mère du chaperon rouge avait-elle tant de choses urgentes à faire qu'elle a éprouvé le besoin d'envoyer dans ce lieu de haute insécurité, une enfant innocente, légère et court vêtue? (non ça c'est dans un autre conte, je dois confondre ;-)))
Et en plus, consciemment ou non, elle l'habille d'un vêtement rouge de chez rouge, càd bien voyant, qui ne peut pas passer inaperçu, et qu'on ne perd plus de vue, dès lors qu'on l'a aperçu! Et qui  fait de l'enfant  une proie facile pour tous les prédateurs à l'affut des gentilles petites filles innocentes, légères et court vêtues (zut pardon je me trompe encore une fois ;-))
A se demander si cette mère n'a pas le désir inconscient de se "débarrasser" de sa fille. (oups! qu'ai-je dit là?)
Ou alors le désir de la fourrer dans les mains d'un prédateur. Les mères, faut le dire ont très souvent les yeux dans leurs poches quand leur petite fille est "prédatée" par le loup qui habite dans la forêt voisine, et même tellement voisine que le loup habite parfois très très près de la maison, carrément! (oui je sais, re-oups!)

Bon on va dire que cette mère est une femme très gentille, qui se  préoccupe de sa propre mère, la pauvre elle est malade et seule dans une maison isolée à la lisière de la forêt. Alors n'écoutant que son bon cœur (!): elle pense à lui faire parvenir des petites douceurs, galettes et autres petits pots de beurre qui sont particulièrement efficaces pour guérir les vielles mères malades, tout le monde sait ça!
Et puis elle pense peut-être que sa vieille mère préfèrera voir le joli minois de la fillette plutôt que son minois à elle, plus si joli que ça ... tant d'incompréhensions relationnelles séparent parfois les mères et les filles!

Pas d''hommes dans cette histoire, sinon les chasseurs dans une des versions du conte: pas de grand-père, pas de mari, pas de frère, pas de fils... Rien qu'un loup! Qui séduit l'enfant, qui la "dévore", puis va dévorer la grand-mère... 

J'avais lu en son temps "Une faim de loup" de Anne-marie Garat, essai psychanalytique et littéraire sur cette histoire. Elle en donne cette interprétation-là et je me souviens en avoir été fort bousculée, m'y être "reconnue" en quelque sorte. De même dans ce petit conte de Guillevic, pourquoi donc m'a-t-il frappé autant sinon par le
"C'était moi. J'ai eu très peur"
Ce conte fait résonance à bien des combats en moi: la difficulté relationnelle que j'ai toujours eue avec ma mère, la méfiance inscrite en moi vàv de l'homme que j'ai pendant bien longtemps considéré comme un prédateur. mon histoire n'y étant sans doute pas étrangère...



mercredi 19 mai 2010

Un petit conte de Guillevic

- Qu'est-ce que vous racontez là?
- Un conte.
- Ce n'est donc pas une histoire vraie.
- Pourquoi?
- Ce n'est pas vraiment arrivé.
- Mais si.
- Alors, Le Petit Chaperon Rouge?
- C'est une histoire vraie.
- Comment le savez-vous?
- C'était moi. J'ai eu très peur.

Eugène Guillevic

Relisant ce petit conte ce matin, je me dis que c'est ça, tout à fait ça!
Un récit de fiction dit la vérité.
La vérité de celui qui l'a écrit
La vérité de celui qui la lit (différente pour chaque lecteur, c'est ça qui est fabuleux!)

Mon amie Evelyne Wilwert quand elle a écrit Papillon mortel, a eu des moments d'émotion intense.
Moi-même quand j'écris certains textes, je suis remuée au plus profond.
Il ne sert à rien de s'installer à son clavier et d'écrire avec sa tête, des intrigues savamment construites.
C'est important certes, mais ce n'est pas tout, loin de là!
Les personnages, il faut les voir vivre...les accompagner...


Et puis il est important de tenir compte des forces chaotiques qu'il y a en nous, de leur permettre de surgir en mots "vrais", qui "font peur", qui émeuvent, dans lesquels on se reconnaît
Alors une vraie connivence s'installe entre auteur et lecteur...

"C'était moi. J'ai eu très peur..."


Dessin pris sur le Net

lundi 17 mai 2010

Le silence qui danse

Alors il y a le silence
le silence qui danse
et vient éclabousser
quelques-uns de mes mots
qui s'émerveillent chaque fois
de se mettre à danser

dense est le silence
au plus dense des mots

Mais le silence trébuche parfois
sur des mots cabossés
des mots méli-mélo
des mots cacophonie
des mots capharnaüm

Alors les mots tambourinent
ils ne sont pas d'accord
de se heurter, de se déchirer.
les mots sont appelés à couler fluides
comme une caresse qui vient du centre
le centre qui danse
et qui soulève à chaque fois
des idées d'étincelles
de feu de bois, de feu de joie

Et si une larme surgit  incognito
sur la plage des yeux
les mots s'en désaltèrent
pour recommencer autrement, ailleurs
leur persévérante danse...

Je rentre d'un court séjour dans un endroit de calme, de nature, de ressourcement
Je suis allée là-bas pour écrire essentiellement
Deux projets m'attendent... il fallait que je m'y mette
Je l'ai fait, j'en suis heureuse, même si c'est loin d'être terminé
même si par moments les mots se sont dérobés, ou se sont retrouvés cabossés, 
Ils ont tambouriné... ne m'ont guère laissé la possibilité de les fuir...

Je suis contente de vous retrouver tous...



Matisse

mardi 11 mai 2010

Quand la fête est dans la rue

Dimanche dernier, la fête était dans les rues de Bruxelles.
La fête de l'Iris, tout en beauté par les costumes, tout en sympathie par la bonhommie des nombreux figurants.
C'est une fête qui se promène un peu partout, de sorte qu'à chaque tournant on découvre de jolies choses, colorées et un peu magiques...
C'est une fête du bonheur, de la simplicité, qui fait s'écarquiller les yeux de tous les enfants (et des adultes qui le sont restés)
Bien sûr, il vaut mieux qu'il fasse beau, parce que tout se passe en extérieur
Or, dimanche un agréable soleil réchauffait les sourires de chacun.
C'est une fête que j'aime beaucoup, comme d'ailleurs la Zinneke parade (qui aura lieu le 22 mai, à ne pas rater, les Bruxellois qui me lisez, c'est magique!)

Voici quelques photos prises au hasard de mes pas et de mes rencontres





Vous savez que s'est ouvert l'année dernière à Bruxelles, le Musée Magritte
Une petite troupe de jeunes déguisés en "Magritte" se promenaient partout , en s'arrêtant soudain, se figeant comme des statues, en prenant le public à témoin, en criant les noms des tableaux surréalistes de Magritte
Ils nous faisaient sourire par leur air inspiré...
Photos Coumarine (clic pour agrandir

Demain je pars quelques jours... et  vous laisse avec ces images
(Comme d'habitude je ne modère pas les commentaires...)
Bonne semaine à tous

dimanche 9 mai 2010

La VIE,

Ce matin, je me suis levée le cœur contrarié. Peiné.
Rien de grave... mais contrariée, mais peinée quand même..
Alors je suis partie marcher, la marche et la nature en général me remettent les idées à l'endroit.

Je marche donc. Vite. J'aime ce dynamisme de la marche qui me reconnecte avec l'enthousiasme de vivre.
Soudain...
Les nuages s'écartent et durant un bon moment, je me retrouve dans un face à face avec le soleil. Saisie et reconnaissante pour cette chaleur bienfaisante, je ralentis un peu.
Et je laisse sciemment le soleil me caresser le visage, et pénétrer tout mon corps

Instant magique...

Pendant quelques instants, je perds la notion du temps et je me sens immergée dans la vie.
LA VIE, que je ressens en ce moment comme un cadeau infini et gratuit
L'appel de la vie, plus fort que les soucis et les contrariétés, je l'ai ressenti intensément au point d'en perdre toute notion de temps
Ce moment de communion avec cette pulsion de vie, je ne sais combien de temps il a duré: j'étais là, bien présente dans mes pas, et en même temps partie loin du temps et de l'espace limité dans lequel je marchais (rue, parc)

Il m'arrive parfois de ces moments de grâce, quasi impossibles à décrire
Je ne les commande pas, ils m'arrivent. Ils me tombent dessus.

Ici je me souviens de m'être offerte à la caresse du soleil... et puis je me suis retrouvée pendant un temps comme dans le soleil de l'infini, aspirée par la vie.
Je fais alors l'expérience que d'être ainsi connectée à la VIE, me plonge dans un bonheur qui ne peut pas se mesurer
Qui concerne le corps autant que l'âme (pour simplifier)...
Qui sort des contenants "temps et espace"
Qui n'a rien à voir avec les raisons objectives que j'ai d'être heureuse.

Quand j'ai repris conscience (car il s'agit de ça..) je me suis retrouvée dans mon monde à moi, j'ai retrouvé mes petites et grandes raisons d'être contrariée et peinée.
Mais quelque chose avait changé.... tout cela m'est apparu si petit, si petit...


Et je suis revenue pour écrire ce billet qui n'a de sens que pour moi, sans doute...



Peinture Éric Massar

jeudi 6 mai 2010

Assis sur l'escalier gris...

Aujourd'hui, dans la gare centrale de Bruxelles.
Il y a du monde, beaucoup de monde, ça se presse, se dépêche, court en tous sens. Il y a des groupes qui rient, parlent fort et obstruent le passage. Un peu partout, des mendiants par terre, assis dans leur détresse, que personne ne regarde. Il y a le bruit dans les haut-parleurs qui tonitruent leurs annonces, il y a par terre, des mégots écrasés, des frites écrasées tout autant. Il y a des valises qu'on traine à grand fracas de roulettes, et des talons de femme qui claquettent sur le carrelage et martèlent les retards...

Tout le quotidien d'une grande gare... tout un microcosme qui me fascine... parce que moi, je marche lentement, avançant à contre courant, à contre stress, et j'observe... J'aime observer, surprendre des histoires...

Là par exemple, sur le grand escalier qui mène aux quais... tout contre la rampe, assis sur la plus haute marche dans le désir sans doute de tout contrôler, un homme, jeune,  patiente.
Il patiente certes mais semble s'impatienter. Son visage trahit sa nervosité, il se mord les lèvres, plisse le front, et son air en dit long... il ne bouge pas, mais il trépigne intérieurement...

Dans ses mains, déposé sur ses genoux comme un trésor, un bouquet de fleurs aux couleurs flamboyantes, rouges, oranges, jaunes, un bouquet enrobé de papier spécial bouquet, d'un orange criard
C'est un grand bouquet, qui ne passe pas inaperçu, tache de couleur sur l'escalier gris.


Alors en voyant l'homme nerveux et le bouquet bavard, je devine qu'il attend une femme... une femme qui sera fêtée, accueillie comme une reine...
Moi je me suis posée un moment, un peu plus loin, discrètement, à l'observer
Il attendait déjà sans doute, quand il a attiré mon regard, puisque déjà, je l'ai vu trépigner intérieurement. D'impatience.
Et sans doute aussi de peur, ce genre de peur qui enfle au gré des minutes qui s'écoulent stériles

Est-elle venue? A-t-il pu lui donner le bouquet aux couleurs à lui crier son amour?

Je ne le saurai jamais...J'ai dû partir avant...
Photo trouvée sur le Net

mardi 4 mai 2010

Pauvre Milou

Je me souviens du chien Milou, tourmenté par la tentation. (Laquelle, je ne sais plus... mais c'est pas important!)
Alors il y avait au dessus de sa tête, deux bulles.
Dans l'une, la bonne conscience, sous forme d'angelot tout mignon, tout joli, tout gentil, tout ailé, qui le poussait à prendre le bon chemin, la voie de la sagesse, bien balisée, nette et sans surprise.
Dans l'autre, il y avait la mauvaise conscience: là c'était un petit diablotin rouge, avec queue, cornes et fourche, qui  tentait le pauvre Milou pour le pousser à emprunter le chemin du plaisir et des sept péchés capitaux, genre gourmandise (mmmm), luxure (mmmm), paresse (mmmm) oh lala!

Sais pas vous, mais le diablotin me paraissait diablement plus sympa... au moins avec lui on ne risquait pas de s'ennuyer...on allait pouvoir faire du nouveau, entrer dans de l'inédit!

Et pourtant!
Quand on y pense bien, ce qu'on pourrait appeler le diable, ce con, il m'enferme sempiternellement dans le même scénario archi connu qui rate et que je m'obstine à recommencer encore et encore. Ou alors, ce  double con, il m'entraine dans une spirale qui me dépasse et sur laquelle je n'ai plus prise. Ou alors, ce triple con, il  m'emmène dans les zones de trouille, de pas-de-courage, de pas-de-persévérance, de faire les choses en les bâclant, dans l'agressivité, la hargne, la mauvaise foi, le manque de confiance en moi et dans l'autre, le jugement hâtif.
Et les étiquettes indécollables.

La  "conscience" (notez que je dis pas "bonne conscience" sinon ça fera catho et vous lirez plus), donc la conscience bien au contraire, si je la sollicite, elle me libère de mes enfermements, de mes idées toutes faites, elle  m'emmène plus loin, me pousse à dépasser mes limites, à découvrir d'autres paysages, d'autres horizons. Elle dépose en moi les germes d'idées puissantes et novatrices, elle m'invite au centre de moi-même, là où réside à la fois la pacification et l'appel vers le pleinement vivant, les chemins novateurs et audacieux.
Je n'ai pas dit faciles: il y a des choix à faire, des abandons à consentir,  abandon de ce qui me faisait du tort, ou des idées périmées qui étriquaient ma vue et ma vie
Je lui parle à cette conscience, dans les moments de recentration, souvent le soir au coucher, avant de sombrer dans le sommeil. 
Je me mets en prise directe avec elle, parce qu'elle SAIT, pour peu que je la laisse parler et que je l'écoute.

Donc voilà:
Côté "diable", c'est l'ennui, le connu, l'addiction... la mort
Côté "ange", c'est l'audace, le novateur, l'élargissement, l'élan, la vie
Et  si on croit que c'est l'inverse, on a tout faux!
Voilà!

 Peinture de Kandinsky

dimanche 2 mai 2010

Papillon mortel

Petite angoisse en ouvrant ce livre... et si j'aimais pas, ou pas tellement (ce qui serait encore pire, ce serait alors une lecture "tiède" qui ne se commente guère...à propos de laquelle on n'aurait pas grand chose à dire...)
Ce livre, ce n'est pas n'importe quel livre il s'agit du dernier roman de mon amie Evelyne Wilwerth. Or on va se rencontrer dans pas très longtemps, dans un café typique du centre de Bruxelles, dont je tairai le nom, of course, et donc forcément, on en parlera de ce roman... elle me demandera si je l'ai lu, ce que j'en pense... chaque auteur est un peu angoissé pour l'accueil de son bébé. Comment vais-je m'en sortir pour lui parler de ce Papillon mortel si je ne l'ai pas aimé? Ou pas trop? (ce qui serait encore pire...voir plus haut...)
Donc petite angoisse bien compréhensible qui me prend en tournant les premières pages de Papillon mortel de Évelyne Wilwerth... ( Ed. Luce Wilquin)

Et très vite, je suis happée...
Happée par le thème: une jeune femme, Edwige est une quadra dynamique, reporter engagée, qui part aux quatre coins du monde, dans les régions dites à risque, rencontre les gens du cru, surtout les femmes et fait des articles sur le vif et dans le vif du sujet, en free lance. Elle a la passion des voyages, des rencontres et puis elle met tout ça en mots vivants, que les journaux achètent et publient...
Edwige est particulièrement attentive à la condition des femmes dans le monde...Et ses papiers se vendent bien...

Un jour elle est kidnappée et séquestrée dans divers lieux, tous aussi sordides les uns que les autres, quelque part dans un pays genre Iran, Irak ou Afghanistan
Elle croit au début qu'on veut lui demander des comptes sur son attitude de femme libre... elle devra déchanter...

Il y a donc la séquestration avec ses affres d'inquiétude, le manque d'hygiène élémentaire, les interrogatoires ponctuels sur ses activités de reporter, la solitude, l'obscurité...
Mais en même temps, (et c'est ça qui est intéressant et fait sortir le roman du simple roman d'aventure), Edwige affronte un enfermement intérieur, enfermement autrement douloureux...  La solitude, qui la confronte à elle-même, l'oblige à faire ce cheminement intérieur...
Edwige est acculée à affronter des souvenirs pénibles, de ceux qui donnent la nausée, mais en même temps, à pas lents et titubant, elle va vers des prises de conscience importantes, vers l'acceptation de blessures anciennes, vers quelque chose qui ressemble à une libération

Et en même temps, l'humour de l'auteur, qui survient de façon inattendue, et fait sourire le lecteur:  le personnage évolue dans ce monde brutal et s'en sort bien souvent par des pirouettes, ce qui, compte tenu de l'inconfort et du danger de sa situation, tient du véritable courage.

Et en même temps, une émotion qui au fil du cheminement intérieur de l'héroïne, a remué la lectrice que je suis. Mais c'est une émotion qui grandit, qui nous branche sur l'amour, sur la vie, au sein des relations humaines parfois si entachées de manque de dialogue...

Et en même temps, un suspense haletant qui nous oblige littéralement à tourner la page suivante pour savoir la suite des événements. Un roman que j'ai laissé à regrets quand je l'ai eu terminé

Et en même temps, une écriture que moi j'aime beaucoup, sensible, sensorielle,  parfois très sensuelle... très belle en tous cas...par moments très poétique...

Voilà un roman qui vaut vraiment la peine... je l'ai trouvé magnifique, un vrai chant à la féminité, à la vie
Et puis c'est mon amie qui en est l'auteur...alors....c'est dire...!

samedi 1 mai 2010

Souvenir en jaune colza

Juste un champ de colza
Parce que je me souviens... d'elle et de ses mots
C'est étrange ses divers blogs ont disparu pour toujours de la Toile. On ne peut plus la lire nulle part.
Nulle part.
Et pourtant si...
Ses commentaires ont émaillé nombre de mes billets sur mon blog des Petites Paroles chez canalblog. Et sur d'autres blogs aussi. Et parfois quand j'écris un billet un peu particulier, je me demande ce qu'elle aurait mis comme commentaire. Si elle aurait aimé (par exemple) mon changement de titre de blog.
Hier soir j'ai relu quelques-uns de ses mails gardés précieusement: le dernier date du 18 avril 2009, quelques jours avant.. 
Avant qu'elle ne parte définitivement.
Et puis je garde comme un trésor précieux un texte écrit sur son blog qu'elle m'a envoyé et dédicacé spécialement, elle prévoyait son départ, elle savait qu'elle allait mourir et a fait ce cadeau à quelques uns d'entre nous qui la lisions fidèlement (ils se reconnaîtront...)

C'est étrange, il m'arrive de lui "parler" dans mon cœur... Comme à un ange gardien, je sais ça fait un peu... un peu... Tant pis, j'assume!
Est-ce possible d'avoir eu tant d'affection pour une blogueuse que je n'ai jamais rencontrée?
Peu de mes lecteurs d'aujourd'hui l'ont connue, la vie tourne, c'est bizarre. Je la cite plusieurs fois dans mon livre Tout d'un blog... Elle écrivait bien et avait des choses à dire.

Je me suis dit que je m'attache à certains d'entre vous et que ce serait très dur de vous perdre.
(Et parfois je n'ai plus envie de m'attacher. Alors je me tiens un peu à distance des blogs  pour le moment et ne commente que très peu... )

Je partage cette  nostalgie avec Telle (qui a fermé son blog).. et qui m'a écrit  il y a quelques jours pour me parler d'elle..
Elle, Marie-Aude, Amaily, Maily selon ses divers pseudos

Photo Marie-Aude