mardi 4 mai 2010

Pauvre Milou

Je me souviens du chien Milou, tourmenté par la tentation. (Laquelle, je ne sais plus... mais c'est pas important!)
Alors il y avait au dessus de sa tête, deux bulles.
Dans l'une, la bonne conscience, sous forme d'angelot tout mignon, tout joli, tout gentil, tout ailé, qui le poussait à prendre le bon chemin, la voie de la sagesse, bien balisée, nette et sans surprise.
Dans l'autre, il y avait la mauvaise conscience: là c'était un petit diablotin rouge, avec queue, cornes et fourche, qui  tentait le pauvre Milou pour le pousser à emprunter le chemin du plaisir et des sept péchés capitaux, genre gourmandise (mmmm), luxure (mmmm), paresse (mmmm) oh lala!

Sais pas vous, mais le diablotin me paraissait diablement plus sympa... au moins avec lui on ne risquait pas de s'ennuyer...on allait pouvoir faire du nouveau, entrer dans de l'inédit!

Et pourtant!
Quand on y pense bien, ce qu'on pourrait appeler le diable, ce con, il m'enferme sempiternellement dans le même scénario archi connu qui rate et que je m'obstine à recommencer encore et encore. Ou alors, ce  double con, il m'entraine dans une spirale qui me dépasse et sur laquelle je n'ai plus prise. Ou alors, ce triple con, il  m'emmène dans les zones de trouille, de pas-de-courage, de pas-de-persévérance, de faire les choses en les bâclant, dans l'agressivité, la hargne, la mauvaise foi, le manque de confiance en moi et dans l'autre, le jugement hâtif.
Et les étiquettes indécollables.

La  "conscience" (notez que je dis pas "bonne conscience" sinon ça fera catho et vous lirez plus), donc la conscience bien au contraire, si je la sollicite, elle me libère de mes enfermements, de mes idées toutes faites, elle  m'emmène plus loin, me pousse à dépasser mes limites, à découvrir d'autres paysages, d'autres horizons. Elle dépose en moi les germes d'idées puissantes et novatrices, elle m'invite au centre de moi-même, là où réside à la fois la pacification et l'appel vers le pleinement vivant, les chemins novateurs et audacieux.
Je n'ai pas dit faciles: il y a des choix à faire, des abandons à consentir,  abandon de ce qui me faisait du tort, ou des idées périmées qui étriquaient ma vue et ma vie
Je lui parle à cette conscience, dans les moments de recentration, souvent le soir au coucher, avant de sombrer dans le sommeil. 
Je me mets en prise directe avec elle, parce qu'elle SAIT, pour peu que je la laisse parler et que je l'écoute.

Donc voilà:
Côté "diable", c'est l'ennui, le connu, l'addiction... la mort
Côté "ange", c'est l'audace, le novateur, l'élargissement, l'élan, la vie
Et  si on croit que c'est l'inverse, on a tout faux!
Voilà!

 Peinture de Kandinsky

20 commentaires:

  1. Comme tu as raison, l'audace, l'innovation, l'oser changer d'avis, le "ils ont peut-être raison après tout"... c'est la conscience et l'enrichissement.

    Je remarque d'ailleurs que les gens qui n'osent jamais rien et se cramponnent aux "il faut" et "il ne faut pas" qu'ils ont toujours connus deviennent aussi laids dehors que dedans au fil des ans: la bouche tombe avec dédain, les yeux se rapetissent sous une ligne de sourcils soupçonneuse. Il sont entourés d'une aura furieuse et vindicative - parce que ces salauds qui font des conneries (tu as donné le la, tralala!) s'en sortent et s'épanouissent.

    Et puis, oser, c'est devenir plus accueillant aussi pour les autres.

    Vas-y, Coumarine! Sus aux ronchons maussades qui ont tout fait comme on le leur a toujours dit et se sont enquiquinés toute la vie, en enquiquinant les autres.

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  2. Je viens de réaliser que la conscience pourrait être aussi la science des cons, ah les mots que l'on décortique...

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  3. Et toc ! à bas le mortifère et vive la vie ! T'as bien raison , allons y , engageons-nous, osons vivre , osons tomber et nous redresser comme des enfants qui apprennent à marcher .
    Quel dynamisme dans ce billet ! J'aime beaucoup , cela m'entraîne .
    Sur ce , j'y vais ...
    Bisous Coum .

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  4. Edmée de façon pertinente a imagé ta pensée. J'aime.

    J'ai rencontré l'ange de l'audace, de l'élargissement, de l'élan (à mon rythme paisible et prudent).
    Et c'est vrai que ça dérange les "biens-pensants" ceux qui écoutent leur diable trouillard.

    Bises Coumarine et merci pour ce bel article !

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  5. La frilosité racornit, l'audace épanouit. oui, mais pour être tenté par l'audace, il vaut mieux être entouré et encouragé par un regard aimant que cerné par des précipices effrayants. L'audace s'éduque par la confiance et suppose d'accepter de ne pas réussir à tous les coups, de ne pas être évalué et jugé à chaque tentative. Nous ne sommes pas tous égaux devant cette compétition entre l'audace et le repli.

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  6. Mais attention:"Qui fait l'ange, fait la bête."
    Entre les deux, il y a quand même l'être humain( mon préféré) qui cumule le pire et le meilleur.

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  7. Osons! Osons! Mais pas trop tout de même... Si la route empruntée monte sachons que de toute façon elle redescendra un jour... Les chemins du Paradis sont aussi ceux de l'Enfer! Tout aussi rugueux les uns que les autres! Pauvres "nous" pris entre les deux...
    Amitiés.

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  8. Enfermements = (L')Enfer me ment

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  9. Tu ne te rappelles vraiment plus? C'est le choix entre l'os (avec un gros ruban rouge) et sauver Tintin.. J'adore ton billet! On est tous confrontés à ce dilemne à chaque minute de notre vie; et en fonction des choix on se sent meilleur ou bien tellement vil et insignifiant... Bon ben justement, les loulous m'appellent :-)

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  10. Ton billet est comme un écho à celui que j'ai écrit récemment sur le doute et la certitude. Je nous trouve bien binaires, ces jours-ci!Conscientes évidemment de nos tiraillements entre blanc et noir, haut et bas, ciel et terre, yin et yang, chaud et froid, ange et démon... Mais il n'est pas si aisé de choisir. La manichéisme est une façon schématique de concevoir le monde. Je suis bien sûr d'accord avec toi, on se sent tellement mieux quand on est en accord avec sa conscience, c'est à dire son moi profond. Mais je suis moins d'accord pour y mettre une notion de morale, religieuse ou pas d'ailleurs.Nous sommes parfois amenés à faire des choix sans tenir compte de l'opinion des autres et de la morale. Pour autant , nous savons que c'est le bon choix.C'est effectivement celui qui nous pousse a aller de l'avant, en devenir meilleur, et à ne pas s'enfermer dans de vieux schémas. Après tout, si tu veux appeler cela la voix des anges...Pourquoi pas, c'est assez joli.

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  11. @Edmée... j'aime beaucoup beaucoup ce que tu dis des visages qui au fil du temps se ferment et se racrapotent (je spécifie que c'est un belgicisme, ce mot là!)
    Comme c'est vrai!

    @mab...hihi la science des cons...


    @aux autres... je vous ai lus... mais ce soir, pas le courage de répondre longuement à chacun
    Vous ne m'en voulez pas?
    Bises à tout le monde...

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  12. bon en même temps, au paradis pas de sexe pour les anges et ils sont tous en robe, tandis qu'en enfer, ils ont de grandes ....
    Pas sérieuse moi ce matin, je sors.
    Bisous clin d'oeil

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  13. J'aime bien ta conclusion !
    Allez un petit clin d'œil avec Orphée aux enfers d'Offenbach !
    http://www.youtube.com/watch?v=NyvTIPveHpA

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  14. ah ben ça alors ! je suis tellement estomaquée de lire des gros mots sous la plume de Coumarine que je ne suis pas sûre d'avoir bien suivi le raisonnement... mais je crois que je ne suis pas d'accord avec toi... En fait, tout dépend de ce qu'on entend pas chose pas bien. Et puisque tu parles de diable et d'ange, souvent je ne suis pas d'accord avec la définition du "pas bien" de l'église. Est-ce mal de se faire plaisir en mangeant de bonnes choses,de faire l'amour avec celui qu'on aime si on n'est pas mariés, de distribuer des préservatifs aux africains, de laisser avorter une petite fille violée ? Bon j'arrête, t'as dit qu'on devait pas parler de religion ;-)

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  15. ce qu'on entend PAR chose pas bien (pardon, j'ai relu trop vite...)

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  16. Tiens donc , en se lisant ce billet , je me des mots sur des choses profondemment ressenties depuis quelques jours
    Oser , aller en avant , consciemment justement , pour vaincre la morosité , l'ennui , quitte à se prendre des "coups " , des jalouisies , des rivalités
    Ce n'est pas par simple vanité , mais parce que la vie vaut le coup et que l'exceptionnel doit être vécu
    merci pour ce gentil coup de pied aux fesses que tu me donnes sans le savoir
    A moi de trouver les mots maintenant

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  17. C'est le rouge et le noir,le pur et l'impur... ce que je porte comme un oriflamme dans mon nom avec Marie et Madeleine

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  18. @Myriam....ouiiiiiiiiiiii
    c'est super, génial, fantastique!!!!
    J'ai adoré!
    merciiii

    @Madame de K... ben tout ça n'a RIEN, mais alors là RIEN à voir avec la morale de l'Eglise, et le péché etc.
    Mais alors rien du tout...
    Et j'adore les gros mots!!!si tu savais! et les gros péchés aussi!!!

    @Jeanne... oui aller de l'avant! ne pas rester à piétiner...

    @Marie-madeleine... ah oui! ton prénom! lune te soleil... rouge et noir... super!

    @Clairette... ils ont de grandes .....KOI??????
    ;-))

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  19. Milou a connu plusieurs tentations, le plaisir c'était toujours un os, effectivement. Le devoir, sauver son maître, faire triompher le bien, le vrai, le juste...Je me souviens surtout du sceptre d'Ottokar. C'est la nuit, Milou a ramassé le sceptre tombé de la poche de Tintin (comment peut-on être aussi distrait ?)Un petit os, objet de tentation, sera finalement laissé sur la route, après que Milou ait "vu" Tintin armé des foudres de la colère. D'ailleurs, personne ne remercie le chien, qui continue à penser tristement à son os abandonné, ayant tout de même sauvé la Syldavie d'un grand péril. Comme quoi....Allez, c'était un clin d'oeil, un bon souvenir de lectures que vous avez ravivé.

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  20. Merci Anne d'avoir ravivé à votre tour ces souvenirs de Tintin...
    Je ne suis pas une grande tintinophile. Pas comme certains qui connaissent tout tout tout
    Vous peut-être?
    ;-))

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