jeudi 23 décembre 2021

les mots du silence

 Les mots qui se murmurent dans le silence

les craintifs, les hésitants, les discrets
sont tombés de la corde qui relie les étoiles
ont perdu leur éclat en tombant sur le sol...
Les mots se répètent en chansons monotones
peut-être bien qu'ils se recueillent
Sont-ils donc devant l'impalpable, l'indicible, l'infini
pour se dérouler avec tant de lenteur, tant de respect?
Parfois un chant de mots se déclenche, il explose
on dirait qu'il éclate en cris de colère, en cris de souffrance.
Puis d'un seul coup, il se tait, épuisé...
Et donc le silence. Et à nouveau deux ou trois notes timides
osent recommencer l'aventure:
cris et murmures, à l'image de la vie...
Les mots, qu'ont-ils pressenti d'essentiel?
ont-ils pu aller jusqu'à la porte de leur âme?
ont-ils réussi à l'apaiser un peu?
Mais faut-il absolument un seuil à dépasser
pour atteindre cet infini auquel
le coeur aspire?
Ou faut-il simplement accepter de descendre
au plus profond de soi
pour y trouver à la fois le trésor que l'on est
et le dieu qui l'habite?

lundi 6 décembre 2021

Cafouillages (devoir du Gout)

J’aime cette toile de Vallotton dite « Intimité ». Elle m’inspire des tas de choses. J’espère qu’à vous aussi. Ce qui serait vraiment bien c’est que votre histoire, car j’espère que ce sera une histoire, c’est qu’elle commençât par « Flotte très lentement couchée en ses longs voiles » et qu’elle finît par « C’est qu’un matin d’avril ». Je sais, c’est tiré de quelque chose de connu mais que j’espère, vous aimez autant que moi


 Flotte très lentement couchée en ses longs voiles... Sérieux là, tu vois cette nana flotter? Moi j'imagine plutôt qu'elle est tombée plouf, lourdement dans l'eau. C'est vrai... t'as vu comme elle devait être lourde? J'aurais pas aimé l'avoir sur les genoux: faut être un peintre ou un poète connu pour imaginer des trucs pareils: la grâce faite femme enveloppée d'un long voile…. la grasse plutôt, empêtrée dans son épaisse robe de laine! 
 
Tiens au fait... mais comment est-elle tombée dans l'eau? à flotter en ses longs voiles? Réfléchissons: elle est assise de tout son poids de ronde sur les genoux de son amant, bien au chaud dans sa maison: soudain un bruit les dérange, ils se redressent tous les deux, elle va à la fenêtre: le bruit vient de là, c'est un voleur. Elle l'interpelle, elle crie, elle vocifère, mais elle perd l'équilibre et la voilà qui tombe, plouf lourdement dans l'eau! Oui! il y a une piscine, de là ... le plouf dans l'eau!
 On va dire que ça marche...tu en penses quoi? et voilà comment une phrase d'un grand poète à devoir absolument placer au début du texte met à mal ce devoir!
   
C’est qu’un matin d’avril, a terminé le poète ou alors c'est un autre poète?

 Zut je ne sais pas, bon on va clôturer sur ces mots; vivement le prochain devoir!

samedi 4 décembre 2021

Pierre Rabhi est mort!

On ne s'attend jamais à voir mourir ceux qu'on appréciait! Mais ils finissent tous par partir! Pierre Rabhi, écrivain et figure de l’agroécologie, est mort ce samedi! Il avait 83 ans! Bon voyage, petit Colibri, repose en paix!

lundi 29 novembre 2021

106 ème devoir de Lakévio du Gout


 

<Si si je t'assure, il y avait là une photo, la photo d'une barque

Vide la barque! les migrants sont tous morts! Ne me dis pas que tu ne savais pas!

On en a parlé dans les journaux, télévisés et autres augures de mauvaises nouvelles. Bien sûr, la mer était sombre, effrayante, démontée: ils n'avaient aucune chance de s'en sortir vivants!

Ah si il y a eu un rescapé: quelqu'un qui se fait appeler Le Gout. Il a eu une sacrée chance, mais il a dû nager jusqu'au rivage: crevé qu'il était! Et figorifié!

Mais pour lui en tout cas, tout est bien qui finit bien!! C'était son heure de chance, son heure bleue!

lundi 22 novembre 2021

105ème devoir de Lakévio du Gout

 

A introduire dans le texte, les mots suivants:
Pourriture, amateur, jambon, ecchymoses, tangage, rideaux, équivoque, harceler, s’abstenir.


Chère Maman, cher Papa

On vous réserve une surprise, une surprise de taille, croyez-moi!

Je voulais avant tout vous remercier pour tout, pour le bon repas que vous nous avez préparé, c'était vraiment délicieux ce jambon préparé de cette façon ! Et le vin proposé, le meilleur, sans aucune équivoque! Cela vous fera un beau souvenir, croyez moi!

Mais il faut vous dire que malgré votre tendresse et vos bons soins, nous ne voulons plus continuer comme ça. Tu l'avais déjà deviné, maman, et ce soir, à table, nous avons fait le maximum pour que vous ne vous inquiétiez pas pour nous: nous n'avons jamais été aussi joyeux que ce soir, et c'est en grande partie grâce à vous, grâce à votre amour

Mais notre décision était déjà prise et bien prise, nous ne reviendrons pas en arrière, (forcément.) Quand vous nous découvrirez, tendrement enlacés, comme un frère et une sœur qui n'ont cessé de s'aimer, allongés sur les rideaux que nous avons décrochés (en nous faisant plein d'ecchymoses!) cela fera deux ou trois heures que nous ne serons plus de ce monde... oui! nous seront morts et ce sera bien pour nous!  Nous  nous abstiendrons désormais de vous harceler à propos des sujets sur lesquels nous tanguons sans arrêt!

C'est simple, nous refusons de vivre une minute de plus dans ce monde de pourriture, ce monde qui s'empêtre dans les problèmes graves et qui malgré quelques sursauts d'amateur, ne fait pas grand chose pour en sortir

Ne soyez pas (trop) tristes, dites-vous que c'est notre décision!

signé: vos enfants qui vous aiment


vendredi 5 novembre 2021

perplexe

Faut-il toujours se gratter la tête quand on réfléchit?

La réponse à la question qu'on se pose, viendra-t-elle  de ce grattage?

peut-être cela excite-t-il nos neurones?

ou alors le grattage permet-il de gagner un peu de temps, avant d'avancer une réponse?



Si vous avez une réponse à cette question existentielle? Je vous dis merci (tout en me grattant la tête)

lundi 1 novembre 2021

un ancien billet, mais toujours d'actualité!


Elle a tout essayé.
S'adapter, renoncer, dénoncer, tempêter, chuchoter, chahuter, se taire, porter le sac, l'abandonner en chemin, papillonner de bouche en bouche, fuir à pas de terreur, vomir à coups de dégout, écouter les secrets des coquelicots, entonner le chant du guerrier qui veut son repos, pleurer dans son lit sa petite peluche sur le ventre, entrer dans les secrets en catimini, écouter aux portes, défoncer les portes, entrer en religion, croire en dieu et tout ça, plier quelques pages trop explicites, les chiffonner puis les repasser, hésiter, trancher, couper dans le vif du sujet mais quel sujet elle ne s'en rappelait pas...

Elle a fait tout ça et bien plus encore
Elle a même essayé d'être sage
Puis d'être sage, sage, sage...

Nebougepasnerespirepasnevispas...parfait, tu es sage...invisible, inodore, incolore

Un jour elle a senti qu'elle avait des pieds et elle s'est mise à danser, une danse un peu folle oui!
Ça lui faisait mal aux pieds, au ventre, au sexe
Et même au crâne, faut pas demander si la danse était folle..

pendant tant d'années, elle a vécu au ralenti, même si sa vie était super remplie, car elle en faisait des choses, encore et encore et pourtant elle savait que ... oui! elle le savait...

mardi 26 octobre 2021

retour

 Me voilà de retour...

Pas encore très solide sur mes jambes, avec surtout toujours la peur de tomber. Mais remplie de courage pour la suite : il faut absolument que je fasse mes exercices tous les jours! Ce qui est loin d'être simple pour moi, je ne suis pas une "physique", je préfère de loin mon cher ordinateur et les mots qui vont avec!

Je n'ai pas eu accès à Internet pendant mon hospitalisation, ce qui explique mon silence ici!

Pendant ces jours à part, il y a eu quelques événements marquants; un surtout qui me rend très fière: mon petit fils Thomas a été couronné avec grande distinction sur la grand place de Bruxelles, avec un beau diplôme de fin d'études, celui d'ingénieur civil: tant et tant d'efforts tout au long de ses études pour arriver à cette consécration! Je suis fière... (même si je n'y suis pour rien)

Beaucoup de choses dans ma vie sont en train de changer, d'évoluer en tout cas: je réfléchis beaucoup à cela... peut-on encore évoluer à mon âge, avec ma santé si déficiente?

La suite 'peut-être au prochain numéro comme on dit



mercredi 6 octobre 2021

jour 0

 Demain, je serai hospitalisée dans le meilleur centre de revalidation de Bruxelles. J'y resterai le temps qu'il faudra, mais au moins deux semaines

Je suis soulagée et inquiète à la fois

Soulagée car je le souhaitais, je ne tiens plus sur mes jambes et les chutes font bobo!

Inquiète, bien sûr: tout ce temps loin de mon chez moi. J'ai fait mes bagages, j'espère n'avoir rien oublié!!!

J'ai décidé d'écrire régulièrement une sorte de journal de bord. cela me fera du bien d'être suivie par votre amitié; j'en ai besoin!

Merci déjà à ceux qui me liront

Je vous embrasse de tout mon coeur

Coum







samedi 2 octobre 2021

Un bocal trop étroit

 J'aurais aimé vieillir

tranquillement, doucement

calmement, paisiblement 

passant d'une année à l'autre

en profitant à fond de chaque moment.

Mais c'est raté, complètement raté!

Le temps de ma vieillesse est 

tumultueuse, douloureuse…

Elle s'agite comme un diable

dans un bocal très étroit.






dimanche 26 septembre 2021

 Ce matin, très tôt, un oiseau

un oiseau soliste s'obstinait à croire 

que le jour finirait par se lever...

J'ai espéré, de toutes mes forces

qu'il aurait raison


J'ai pris la décision de mettre mon blog en pause: pour l'instant je n'ai plus trop le courage de continuer. D'ailleurs, vous l'aurez remarqué, je n'écris plus beaucoup et au moins, ce sera clair!

Au revoir, à tous et à chacun 

dimanche 19 septembre 2021

Julos...

 Oui, il est décédé !

Je me souviens...

Il y a vingt ans environ, nous allons à l'aéroport accueillir notre fille

L'avion est légèrement en retard: nous attendons avec patience

Un peu plus loin je remarque un homme que je reconnais aussitôt: c'est Julos Beaucarne/ Il est seul, il attend aussi

Je le (re)connais, lui ne me connait pas. Oserais-je m'avancer vers lui?

Oui! j'ose.

Je le salue avec chaleur: il me regarde et... le courant passe aussitôt

On papote de tout et de rien , on passe le temps agréablement! 

Puis des confidences s'échangent: j'ose lui parler du drame qui a déchiré sa vie, il n'est pas choqué par mon audace, il m'écoute, attentif: une larme dans ses yeux...

Merci Julos pour ce moment vrai que nous avons passé ensemble: je n'oublierai jamais ta simplicité. MERCI

 


samedi 4 septembre 2021

C'est comme ça!

 Merci à ceux qui sont venus jusqu'ici...j'avais besoin de votre chaleur

Passons maintenant à Charles Pépin

J'avais déjà lu de lui  "La beauté nous sauve" que j'avais bcp apprécié!

Ce livre "Les Vertus de l'échec" m'a touché au point que dans mes moments de détresse, je viens le prendre et y chercher de quoi me nourrir 

Et donc à la page 81, voici ce que je lis: 

Ch. Pépin parle ici de Ray Charles:

Ray Charles a perdu la vue à sept ans et sa mère à quinze. Auparavant il avait assisté à la mort par noyade de son jeune frère. J'avais le choix, dit il: m'installer au coin d'une rue avec une canne blanche et une sébile ou tout faire pour devenir musicien.(... ) Ray Charles n'a pas gâché ses forces en se plaignant de son sort. (...) Il a su accepter la différence entre ce qui ne dépendait pas de lui et ce qui dépendait de lui .  Ray Charles fut capable de ce grand  "c'est comme ça", le grand oui à la vie... Face à un échec, comme face à une épreuve, la question n'est pas de savoir si c'est juste ou injuste, mais si nous pouvons nous appuyer dessus pour construire autre chose

L'échec quand il est là, ne dépend plus de nous. Seul dépend de nous la manière de le vivre. Nous pouvons pleurer sur notre sort "injuste" , ou voir l'échec comme une invitation à rencontrer le réel. Et nous avons ce choix!

Hier je me suis plainte, et quand j'ai lu cette invitation, je me suis reprise (mais c'est tout juste!)                                                                                                                        

vendredi 3 septembre 2021

 Mesdames et Messieurs (du moins les quelques dames et sieurs qui visitent encore ce blog)

Je vous le dis tout net: je ne vais pas bien, tant moralement que physiquement! je ne tiens plus que mes jambes et donc je tombe

et donc je me fais mal, et donc ce n'est pas agréable du tout! En plus, je ne peux pas me relever!

Quant à mon seul œil... parlons en de celui-là: il se met à démissionner de son travail d'œil

Bref, je les collectionne et ça m'énerveeeeeee!

Ma psy à qui je racontais mes malheurs (!), m'a dit qu'elle comprenait que je sois au "bout du rouleau". Elle me dit que je ... bref que mes problèmes sont nombreux et bien douloureux

Hé bien je vais vous dire: qu'elle reconnaisse mes malheurs, m'a fait du bien... c'est une nouvelle psy habituée à accompagner les seniors en souffrance

OUF

et maintenant qu'est ce que je fais de cela?

C'est alors que je prends le livre de Charles Pépin: "Les vertus de l'échec" 

et p.81 je tombe Sur ces mots qui me parlent énormément:

(bon je fatigue là, j'écrirai ces mots plus tard )





vendredi 13 août 2021

La vie est difficile

 Hier j'étais encore l'invitée du vent, de la mer et du soleil, une invitée consentante -ô combien!- et gourmande!

J'ai marché longuement face au vent, dos au vent, puis face au vent à nouveau. C'était infiniment bon. Chaque fois, je me sentais revivre.

J'ai prêté l'oreille au craquement des coquillages nus sous mes pas, ceux que la mer abandonne et qui sont enfoncés dans le sable mouillé: j'aimais me baisser pour en ramasser un beau et coloré que j'essuyais doucement et enfonçais dans la poche de mon vêtement

Il est là maintenant sur mon bureau et me parle en silence des cris des mouettes qui l'ont accompagné dans son périple marin. C'est un chant magnifique qui me tire des larmes quand je prends la peine de l'écouter

Aujourd'hui je marche encore, mais à peine, mes jambes ont décidé que marcher ce n'était plus pour moi, ou alors quelques pas pénibles, penchée sur ma canne

Me guette la tentation de la peur, du repli sur moi, du regard en peu envieux vers les autres...

Il me faut continuer à croire dans la beauté fondamentale de la vie. Envers et contre tout!

Picasso


mercredi 11 août 2021

Garder espoir et courage

 

Comment garder espoir et courage dans ce monde, à la fois si merveilleux et en même temps qui semble si abimé?

Je ne vais pas rappeler ici tous les problèmes qui aujourd'hui inquiètent de plus en plus... ni les dissensions qui surgissent plus que jamais.

Parfois je suis très inquiète, effrayée de savoir que mes petits-enfants devront affronter des problèmes d'envergure,  parfois vitaux, comme nous-mêmes n'en avons pas connu. Que s'est-il donc passé? Nous, les "vieux", avons nous été aussi insouciants pour n'avoir rien vu venir? Avons-nous été si égoïstes que notre bien-être et notre confort devaient passer avant tout? On veut bien que les autres fassent l'effort, mais nous? vous n'y pensez pas! Impossible de renoncer à ceci, cela... j'en ai besoin, voyez-vous

J'ai eu ces derniers temps l'opportunité d'échanger avec les plus âgés de mes petits-enfants (autour de 18/20 ans) et je suis étonnée de leur maturité, de leur lucidité aussi: mais eux-mêmes sont pris dans un engrenage qu'ils ne maîtrisent pas: ils réfléchissent et raisonnent avec beaucoup de maturité, mais sont-ils prêts à remettre fondamentalement leur confort en cause? (achats, loisirs, façon de vivre) 

D'ailleurs moi- même, suis-je prête à faire de même? même si j'ai bcp changé, que la vie, les problèmes de santé  m'ont obligée à me remettre en cause




lundi 9 août 2021

un RV d'enfer

 Ce matin, j'ai passé toute la matinée à la clinique: j'avais un RV en ophtalmologie.

La médecin qui s'occupe de moi fait les choses bien à fond: elle regarde en haut, en bas, à gauche, à droite si l'oeil qu'il me reste se conduit bien. C'est un RV pénible pour moi, il me fatigue énormément, et puis j'ai peur que toutes les manipulations ne me détraquent la vue., ne m'abîment mon précieux œil! Faut dire que je supporte difficilement ces manipulations mais je suis bien obligée de m'y soumettre. Faut surveiller tout ça, chère Madame, surtout chez vous, la dame au seul œil hihi

Au terme de trois heures d'examen, le verdict est tombé: tout va bien, enfin, le mieux que ça peut. A part la luminosité qui me reste très difficile à supporter, tout va plutôt  bien

Je suis rentrée chez moi, rassurée mais crevée: RV au prochain RV... euh, l'année prochaine. Une chance que je ne dois pas venir tous les mois pour contrôler cet œil!

Mon nouveau RV est pour le début de l'année prochaine, sauf si je suis morte d'ici là, évidemment, bien sûr, c'est évident!


vendredi 6 août 2021

Il était tard

 Il était tard, la pluie giclait sur les fenêtres

dans un bruit têtu et féroce.

Mais toi, la nerveuse, étrangement calme,

tu restais là à contempler ta vie

devenue soudain aussi large que l'océan.

Tu étais simplement passée de l'autre côté du miroir,

celui où l'on rencontre ceux qui lui parlent en vérité

même si leurs mots sont de mystère

... surtout s'ils le sont!

samedi 31 juillet 2021

Dis-moi les paroles...

 -        Raconte-moi je t'en prie...

-          Il y a un ciel chargé de roulements de tambours que ça tonitrue dans le ventre, que ça fait des paquets de détresse dans le ciel, que ça dégringole et dégouline encore plus mouillé que toutes les eaux de l’océan…

-          Et puis…et puis, dis-moi, dis-moi, je t’en prie…

-          Et puis quand la terre et le ciel ont pleuré toutes les larmes des hommes, drues et cinglantes, alors apparaît lentement  une timide promesse de lumière, mais je crois que ce n’est qu’un rêve, tu sais…va, rendors-toi

-          Non non je t’en prie, continue à me dire les paroles…

-          Après il y a des rubans de lumière et des traînées de silence qui s'en viennent caresser les vagues et leur confier de tendres secrets.

-          Et après, il y a encore quelque chose? Dis-moi, DIS-MOI…

-          Après..  il y a juste un élan vers les l’immensités là-bas, loin et puis, un cri un seul, qui part du plus profond des entrailles et s’en va rejoindre l’infini. C’est un cri pathétique mais il est puissant, aussi puissant que …oui…que l’espérance…je crois bien...

-          Aussi puissant que l’espérance…que l'espérance tu dis...QUE L'ESPERANCE?

      Oh! Merci…merci…à cause du cri, à cause des mains levées vers le ciel, à cause des rubans de lumière, et de la musique cachée au plus profond des coquillages…

 N.V.

mercredi 14 juillet 2021

Sur la route de l'exode

 Voici quelques notes que mon frère ainé a écrites pour parler du 12 ou 13 mai 40: cela ressemble fort à ce que Alain écrit aujourd'hui sur son blog: j'en suis toute tremblante


"On annonce que Ypres doit être évacuée . Ma famille se prépare donc à partir

(moi je ne suis pas née encore...il écrit des souvenirs de quand il avait 5 ans; c'est donc un enfant qui s'exprime, avec sa compréhension d'enfant!)

A quatre nous prenons la route. A pied.

Ou allons-nous?

Bien plus tard j'apprendrai que le but de maman était de rentrer à Bruxelles, au plus vite. Mais il n'était plus question d'emprunter les voies normales, habituelles, directes. Plus de trains, plus de trams, plus d'autocars. Toutes les routes vers le centre du pays étaient désormais encombrées de fuyards et de soldats.

La seule direction à prendre était celle du nord de la France, toute proche. Mais par où?... par quel itinéraire?

A partir du moment du départ, mes souvenirs se mêlent à ces terribles images d'exode, souvent vues depuis au cinéma: le film "Jeux interdits" est sans aucun doute celui qui traduit la mieux ce qu'a pu vivre et ressentir un petit garçon de mon âge

Les routes sont encombrées de jeunes, de vieux, d'isolés, de petits groupes, de familles avec enfants et animaux. Les uns vont à pied, d'autres poussent un vélo sur lequel il est impossible de rouler tant il est chargé de bagages entassés. Certains poussent ou tirent des brouettes ou des charrettes à bras tout aussi surchargées

.(..........)

Tout le monde se presse et pourtant la marche est lente, surtout pour ceux qui vont à pied et qui, à tout moment doivent faire place à ceux qui en voiture tentent à coups d'avertisseur, d'avancer plus vite...
Bien souvent, on les retrouvera quelques km plus loin, avec un pneu crevé impossible à réparer, à cours d'essence, ou ayant versé dans le fossé.

(à suivre éventuellement)



mercredi 7 juillet 2021

le trésor que l'on est


Ces mots -là se murmurent  dans le silence

hésitants et craintifs

ils sont tombés de la corde qui relie les étoiles

ont perdu leur éclat en tombant sur le sol

les mots se répètent en chanson monotone

on pourrait croire qu'ils cherchent à s'enterrer


Sont-ils donc devant l'indicible, l'infini

pour se dérouler avec tant de lenteur

tant de respect peut-être?                               


Parfois se déclenche un orage de mots,

il explose!

Oui! Il éclate en cris de colère

puis d'un seul coup, il se tait, épuisé.


Et donc le silence à nouveau...


Les mots, qu'ont-ils pressenti d'essentiel?

Ont-ils pu aller jusqu'à la porte de leur âme?


Mais faut-il absolument un seuil à dépasser

pour atteindre cet infini auquel le coeur aspire?


On faut-il simplement accepter de descendre

au plus profond de soi

pour y trouver à la fois le trésor que l'on est

et le dieu qui l'habite?

N.V.

mardi 22 juin 2021

C'est parfois bien mieux l'envers

 Tant de décisions imbéciles, tant d'articles mensongers, tant de silences lâches...

Et avec ça, tant de jours sans soleil, et de nuits sans sommeil...Tant de mayonnaise sur  les "bonnes" frites belges et tant de soupes à la langue de bois...


et, OUF

soudain une étoile, toute petite, toute menue, toute maigrelette, une qui ne parvient pas à croire qu'elle est vraiment une étoile, même si on le lui dit, même si on le lui crie

C'est toujours comme ça!

Il faut tourner sa vie pour être capable de la déchiffrer: et même si on hésite, c'est un travail sérieux que l'on peut faire, en souriant envers, endroit...

Croyez-moi parfois c'est bien mieux à l'envers


Comme tout le monde l'aura deviné, c'est une peinture de.... au fond, de qui est-elle?

samedi 19 juin 2021

 Souvent, je me réveille triste…

De cette sorte de tristesse qui n’a pas de nom, qui flotte indécise dans ma tête et mon corps, comme un fantôme que je tente de retenir, mais qui m’échappe.
Souvent, je me réveille triste…
Comme si dans mon sommeil, je pleurais sans cesse 
un très vieux chagrin, qui n’a plus de raison d’être, un chagrin inconsistant dont je n’ai plus aucun souvenir, sur lequel je n’ai pas de prise. Je sais juste que la tristesse sommeille encore en moi, alors que j’émerge de mes rêves, appelée par le réveil, par la journée qui m’attend. D’ailleurs le matin, je me réveille parfois avec de vraies larmes au coin des yeux.

Le plus souvent, cette tristesse ne s’accroche pas, elle glisse et s’évapore comme une fumée grise que je ne désire pas retenir. Elle retourne dans son antre d’où elle resurgira sans doute le lendemain. Comme d’habitude. Ma joie de vivre, mon désir de vivre, forts et denses, déterminés et persévérants, chassent en général cette tristesse qui s’invite trop souvent aux creux de ma nuit…

Je ne sais pas pourquoi, je suis ainsi habitée de chagrin presque chaque matin…
Mais j’ai passé l’âge et le souhait d’en connaître les réponses. La vie est courte, peut buter demain sur une maladie, (c'est fait!) un accident, une souffrance. Le temps des interrogations graves et profondes est terminé… il n’y a plus place en moi que pour la détermination de vivre intensément le moment présent. Cadeau, oui, cadeau.. malgré tout!
C’est pour cela que le matin, je regarde vers le ciel, parce que là-haut la tristesse inopportune finit toujours par s’évanouir au rythme des nuages qui vont et  viennent…

Il faut du courage pour rester vivante dans ce monde qui meurt à petit feu, pitoyable bateau que les hommes sont en train de saboter de toutes parts. Je crois qu’il faut du courage pour ne pas sombrer dans les flots de la déprime, du découragement, de l’amertume, de la négativité partout et toujours.
J’essaie d’avoir ce courage. Hélas je n'y arrive pas toujours...

PS pour quitter le gris de ma vie, j'ai éclairci quelque peu mon blog. Je compte que cela va m'aider



mardi 8 juin 2021

Renaître de ses cendres

 

Encore un jour…

appliquée à toucher l’excès

je vertige de vivre.

 

Femme en qui la mémoire s’interroge

je recense les espaces de lumière

les commencements d’aurores

et je recouds consciemment

les déchirures extrêmes…

les cicatrices s’effilochent

et se diluent au fil du temps.

 

Encore un jour à moi

vite ma petite douce

ce sera peut-être le dernier

ne t’attarde pas à l’inutile

et s’il faut que pour renaître

ta plume s’applique à l’inédit

laisse-la franchir les parapets

laisse-la quitter le fil funambule

plonger à gauche dans les champs de lavande

et te rouler à droite dans les parfums du soleil.

 

Laisse-toi ma toute belle

te couler dans l’herbe vagabonde

laisse tes seins se gorger de caresses

laisse ton corps déserter le cruel

ne rentre pas dans les rangs des pantins :

la ronce ou l’insecte sournois

n’ont pas de prise sur les voyageurs

quand ils se lestent du  poids

de leurs bagages rouillés

 

Il est temps de risquer le vivant !

lundi 17 mai 2021

Un énorrrrme merciii

 Vendredi passé, je suis allée chercher la deuxième dose de mon vaccin

Sans méfiance... je me disais que si c'était comme la première fois, cela se passerait bien, et même super bien: aussitôt piquée, aussitôt oublié !

Sauf que cette fois, non! Vraiment pas...

Enorme fatigue, mal-être important, impossible de me concentrer, impossible d'écrire 

Trois jours pour que les effets de ce mal-être s'estompent quelque peu, ainsi que l'énorme fatigue (mais ça, ce n'est pas gagné! vivement l'heure de la sieste ;-) 

Hier soir assez tard, j'ai tenté de répondre aux commentaires que j'ai reçus sur mon billet précédent: je l'ai fait, de justesse, mais ce n'était pas à la hauteur des commentaires reçus: pardonnez-moi! Vos réactions m'ont fait du bien...

A la recherche sur le Net des effets secondaires de la deuxième dose... j'ai lu que c'était dans la norme des choses: donc j'ai pu m'apaiser et tenter de supporter au mieux cette deuxième dose...

(et dire qu'on parle d'une dose de rappel pour la fin de l'année pfffffffffffffff, que je ferai bien sûr, en citoyenne pas rebelle pour un sou)

Bonne journée à vous tous, et encore merci pour vos commentaires déposés sur mon billet d'hier 




mardi 11 mai 2021

"Ma grande Voyageuse"

 Le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'ai pas eu une mère très compréhensive, très aimante

J'ai vécu une enfance triste

Avec sans cesse des remontrances pour l'enfant non parfaite que j'étais, càd non parfaite de la perfection que souhaitait ma mère

J'ai donc appris à me taire,  toujours me taire, à me cacher, à me faire toute petite, à ne surtout pas dépasser du rang (j'étais petite, donc ça pouvait marcher!!) supportant les critiques perpétuelles, les reproches incessants.

J'ai appris à ne lui dire que des choses "gentilles" qui, normalement devaient la contenter

Et cela, jusqu'au dernier jour de sa vie...

Le jour de sa mort, quand on m'a appelée,  je l'ai trouvée étendue sur son lit
Et d'un seul coup, toute la rancœur, toute la misère de notre relation m'est remontée et ... je l'ai secouée! 

Oui je l'ai secouée alors qu'elle venait de mourir, je me donnais enfin le droit et la possibilité de lui dire tout ce que j'avais sur le coeur! Je crois même que j'ai hurlé ... mais à voix basse

Quand je lis un article de gens au sujet de leur mère, de leur souffrance de l'avoir perdue... je ne comprends pas. Ah bon? on peut être triste d'avoir perdu sa mère? Et même infiniment triste, et le confier dans un livre? Parler de sa mère trop tôt disparue, et même si des épisodes plus douloureux sont évoqués, c'est le grand chagrin de la séparation qui prime.

Quand je lis quelque chose de ce chagrin, je me sens plongée dans une tristesse incroyable, et j'envie énormément ces personnes qui ont eu une mère aimante


Je pense à Jacinthe Mazzochetti qui vient de publier  dans la même collection que mon livre sur Horton, son livre sur le chagrin de sa mère trop tôt disparue

Envie de lire ce livre... et en même temps besoin de me protéger de son contenu


mercredi 28 avril 2021

C'est très long l'attente

 Elle a guetté le fil d'un possible, l'a cherché partout

en vain

alors, elle s'est assise au bord de sa tristesse

assise elle attend

elle attend le temps

elle attend qu'un avenir surgisse de son histoire

un tout petit avenir, ce serait déjà bien, non?

miroir, mon bon miroir, mon doux et tendre miroir

dis moi que je suis toujours vivante

Mais le miroir ne voit que des cheveux devenus longs

trop longs ils cachent ses yeux


Assise, alanguie, ankylosée, amputée de ses élans,

c'est si long l'attente

les cartes l'ont prévenue: 

elle sera féconde dans mille ans

mais il lui faudra souffrir mille efforts


Mille ans, c'est long bien sûr

mais c'est bien mieux que rien

c'est pourquoi, elle garde la pose de l'attente

et elle parle à l'oiseau blanc, son coach de Vie




mercredi 21 avril 2021

On l'appelait Bubulle

 On l'appelait "Bubulle" à cause des verres de champagne ou de mousseux qu'elle aimait boire.

On l'appelait Bubulle mais c'est fini! Qui aurait ou croire qu'elle partirait si vite?

Non pas d'avoir bu quelques verres de trop, ni même un seul!

Elle est morte emportée par le méchant virus dont tout le monde parle depuis quinze mois 

On croit toujours que c'est pour les autres, elle croyait qu'il ne s'intéresserait pas à elle: on croit toujours ça quand ça nous tombe dessus!

Elle disait que pendant un an, elle avait fait super attention: vous savez bien le masque, les gestes barrière et tout ça

Et puis, de fil en aiguille, elle faisait moins attention, elle en avait marre, elle voulais boire ses bulles, Vivre quoi!

Je la connaissais bien, sans être mon amie

Ce n'est pas la première de mon entourage qui s'en va, bien sûr, mais Bubulle c'était Bubulle, une fille qui aimait vivre, qui à peine hospitalisée nous fait encore des petits messages de bubulle, elle nous encourageait à tenir bon!

Et puis ça s'est aggravé et elle est morte dimanche, oui! elle est morte!

On est peu de choses, vous ne croyez pas?

Alors moi, j'ai envie de vivre, de faire ce qu'il faut pour continuer à vivre! A VIVRE!

Merci bubulle de ne jamais avoir abandonné!




lundi 19 avril 2021

77ème consigne chez "le gout!"

 

J'avais fait mon devoir à temps, mais il est resté coincé dans mon clavier! Pardon!



Surtout que personne ne s'approche de moi, que personne ne me parle, et surtout que personne ne me touche. Laissez moi seule, ne voyez vous pas que je veux rester seule?

Et ne me dites surtout rien sur la couleur de mes cheveux! Je sais bien que j'ai raté ma couleur, que tout ça est trop roux, comment j'ai pu ... je croyais que cette couleur m'irait bien, eh ben c'est raté. RATE. 

Vous entendez tous ceux qui autour de moi, me regardent d'un air entendu? Un air de pitié? Un air de commisération?

Bon je reconnais que c'est raté!

Zut de Zut! mais comment j'ai fait mon compte? 

Donc voilà! je  suis venue me cacher au fond de ce café, le temps de  digérer le problème

Bien sûr, mes cheveux sont doux et brillants, ils sont beaux je le reconnais

Je vais en parler à mon psy, lui demander de m'aider à accepter ma bêtise. Ce serait possible je crois!

Dans ce café, impression que tout le monde me regarde, mais je baisse la tête, pour ne surprendre aucun regard!

J'ai RV demain, j'espère qu'il ne va pas décommander, cela lui est déjà arrivé... sans raison valable, on dirait qu'il en a marre de moi, de mes plaintes exagérées  comme il m'a dit un jour! 

lundi 12 avril 2021

J'aimerais...


J’aimerais apprivoiser le bonheur comme un fruit juteux que l’on croque  au plus chaud de l’été.

J’aimerais au delà des doutes interminables, au delà des questionnements souvent stériles, reprendre jour après jour le chemin de ma vie, comme un parcours initiatique qui me serait éminemment personnel, ou comme un mystérieux et passionnant mystère à élucider.

Non pas une fois pour toutes, me laissant figée comme une statue dans un parc immobile, me laissant assise au bord de la route à regarder le voyage des autres.

Un mystère, surtout s’il est passionnant, ne s’élucide jamais.

J’aimerais au sortir de mes hivers cycliques et trop souvent récurrents je l’avoue, repartir vers le ciel comme l’amandier au printemps…l’amandier robuste dans ses branches rassurantes, élancé dans l’éclatement  blanc de ses pétales. Floraison absolue et déraisonnable…quel bonheur !

J’aimerais ne jamais oublier de marcher tête levée vers le ciel, parce que c’est souvent là que « cela » se passe, les histoires de bleu du ciel, d’arbres en fleurs, d’oiseaux qui volent en vagabonds, la liberté des nuages, même orageux, et puis la danse immobile des étoiles. Même les poussières dans les rayons du soleil ressemblent à des petites perles de lumière.

J’aimerais traverser courageuse et lucide, l’éphémère des moments heureux, accepter que à peine l’été commence-t-il, les jours raccourcissent déjà. Faire œuvre de mémoire sacrée, de thésaurisation pour que le chant puisse naître au plus fort des tempêtes. Il faut bien émonder arbres et buissons pour que la floraison suivante puisse surgir de cette douleur. Je veux y croire…J’y crois…

J’aimerais ne jamais, jamais m’embourber dans les convulsions mesquines et rageuses, ne jamais me perdre dans les ciels glacés de mes susceptibilités, ne jamais me coincer dans les  boîtes à sardines des ilfaut et des ondoi assénés comme impératifs obligatoires. J’en appelle à la saine révolte !

J’aimerais, quand les questions surgissent nombreuses, violentes et douloureuses, ne pas croire que le malheur est vivant. C’est juste un passage…je veux y croire…

N.V.

                                                                Photo perso
Pour me remettre à l'écriture, je reprends ici un ancien texte écrit autrefois dans un moment de marasme, semblable à celui que je vis pour l'instant

J'aimerais que ce moment douloureux se termine... vous m'y aiderez


lundi 22 mars 2021

Le devoir de Lakévio du goût


Il me semble que Lakevio a déjà donné cette toile comme sujet de devoir.
Mais j’aime ce mur.
Je le connais ce mur...
Je connais même le trottoir et le caniveau qui le bordent.
Et vous ?
Si ce mur vous inspire, dites-le lundi...



Un mur aveugle. Et sourd. Et muet.

Un mur qui n'a rien pour lui, rien pour inspirer l'amour; ni la haine d'ailleurs.

Un mur sale! Tellement sale qu'il n'existe pas. Effacé!

Tiens pourquoi en parle-t-on d'ailleurs?

Plus mort que ça tu meurs, plus moche et crotte et cloche

Un mur contre lequel les hommes la nuit urinent et que ça sent

Ca sent l'urine (forcément), ça sent pas la rose

Ca sent les pipis de la nuit, dans les recoins de ce mur


Personne jamais n'a pris la peine de regarder,

de regarder au delà du mur, derrière, si vous préférez

Il faut être grand bien sûr, pour voir de l'autre côté

Peut-être peut-être qu'il y a une prairie, une grande prairie

d'un vert tendre, parsemée de fleurettes, inondée de soleil


Silence, voulez-vous? laissez-moi rêver

On a déjà vu cela, où l'envers promet un endroit merveilleux

Regardez bien!

Vous voyez qu'il y a un chemin de fer 

Et que fait un train? Il part au loin, très loin, très très loin

vers les prairies vert tendre, inondées de soleil

Et moi, je veux me rouler dans les prairies vert tendre

Laissez moi rêver, s'il vous plait!



mardi 16 mars 2021

Le crayon disparu

 Hier, ou était-ce avant, j'ai cherché mon crayon.

Pendant de longs jours d'inquiétude, je l'ai cherché:

de la cave au grenier, j'ai mis tout sens dessus dessous!

Rien, pas de crayon, ni rien qui lui ressemble

Pas de main non plus pour le tenir vaillamment.

C'est malin un crayon

quand il a de bonnes raisons de se cacher.

Alors j'ai creusé dans le jardin,

là dans ce coin secret connu de moi seule. 

Je pense qu'il est là, mais il est devenu si timide

Après ces mois d'hiver et d'inquiétude...


Juste une peu de patience encore...






dimanche 7 mars 2021

J'allumerai un grand feu

un grand feu de joie

ou plutôt de grand chagrin

pour brûler à jamais 

trois lettres relues ce matin

par hasard... oui, par hasard

ce n'était pas prévu 

(mais y-a-il un hasard?)

Trois lettres qui m'ont blessée

profondément 

fait du mal

beaucoup de mal.

comme autrefois

Bien sûr, quand je ne les aurai plus

je ne pourrai plus les relire 

évidemment, bien sûr, c'est évident

Elles auront disparu pour toujours

bien fait pour elles


lundi 1 mars 2021

 Il est comme tant d'autres, à ne s'occuper que de ce qui l'intéresse, ses jeux vidéos, la politique et tout le reste

Pas moyen de faire une promenade ensemble, où il serait vraiment présent, avec moi, et notre fille,  pour de vrai! Et pas la tête dans ses idées à attendre que la promenade se termine.. Pour qu'il puisse rentrer à la maison et reprendre ses sacro-saints jeux!

Se trouver avec quelqu'un qui n'est pas vraiment avec toi, il n'y a rien de pire, il n'y a rien de plus triste: une fois ça va, mais chez lui, c'est systématique...

Je vois dans ce parc des pères qui jouent avec leurs enfants, qui rient avec eux, qui sont heureux d'être ensemble; ma petite fille ne va pas vers son père pour jouer avec lui, elle sent bien que ça l'ennuie... elle se fait rabrouer la plupart du temps, elle dérange môsieur, il faut le laisser tranquille!

Alors nous sommes rentrés, j'ai mis l'enfant au lit , j'ai pris la bouteille de cava entamée ce midi, je  me suis versé de larges rasades et  me suis assise devant la porte pour pleurer... 

mais pas que: car aujourd'hui, pendant la promenade j'ai pris une décision, et j'espère m'y tenir, il le faut!

Tant pis pour lui, c'était sa dernière chance!



samedi 27 février 2021

Juste une fleur

 


Un jeu, rien d'autre...

Un jeu pour fuir les combats inutiles, les combats qui laissent meurtris, amputés d'une part importante de sa vérité

Je désire la paix, je la désire d'un profond désir.

Parce que j'ai besoin de forces. J'ai besoin de ma source.

Les émotions, les discussions, les colères, les frustrations, les convictions que je souhaite défendre, avec toute ma fougue, fougue qui ressemble parfois au désespoir...sont de redoutables dévoreuses d'énergie.

Elles me sucent le sang et me laissent sans vie au bord du trottoir. Elles sont  vampires...

Laissez moi dans mon jeu, est-ce trop demander?

Laissez le vent me caresser l'âme, et rêver à m'emmener sur des nuages pressés.

A la fois pressés et infiniment patients. Ils savent que la route est longue.

Et puis laissez l'eau de l'étang près de chez moi me parler de son odeur quand elle est pétrie par le vent, par le cri des oiseaux qui protestent, et que personne, personne ne les écoute

Pourtant ils savent...

et  désespèrent de se faire entendre....

Laissez la vie crépiter ou bouillonner,  toute entière contenue dans la goutte de pluie ou dans le buisson épineux qui m'accroche au passage, en s'excusant d'avoir griffonné quelques notes d'espoir sur mon pull qui ne m'a pas protégée

Les choses des hommes ne protègent pas de l'infini qui vit et meurt en nous

qui vit et meurt en moi

Juste une fleur ce soir qui m'a fait pleurer

 

N.V.




mardi 23 février 2021


La poésie...
c'est le silence
entre deux mots
entre deux mondes
c'est le pas funambule
entre deux sortilèges
c'est le troisième oeil
le seul vrai en somme

celui qui surprend l'invisible
qui pressent le drame
quand le bonheur
bat encore son plein

et qui orgasme déjà la joie
quand les larmes encore
déchirent les visages
ce sont des notes de blues
qui frémissent
dans le ventre

Rien de figé vraiment
simplement le choc de la vie
et de la mort

N.V.


jeudi 18 février 2021

Quand on ne fait plus que tousser...

 

"Pourquoi tu ne mets pas sur ton blog les textes que tu publies sur FB?" me demande-t-on?

C'est vrai, je publie là-bas des petits textes d'allure poétique que je ne mets que rarement ici!

Faut-il que je dise le pourquoi du comment?

Je vais être franche; ici je n'ai plus que quelques lecteurs qui n'apprécient que rarement ce genre d'écrits

Sur FB, à peine publiés, ils déclenchent une petite salve de commentaires ou de "j'aime" (au minimum 40, mais souvent bien plus!)

Et vous savez quoi? cela fait plaisir d'avoir des lecteurs qui apprécient ce que j'écris.  ça fait du bien à mon ego! mais pas que, bien sûr!

En plus je ne dois pas systématiquement répondre aux commentaires... et cela fait beaucoup de bien à mes yeux... 

Bref, je m'oriente de plus en plus vers la fin de mon blog... après seize ans de bons et loyaux services, c'est devenu un vieux blog qui tient en toussant, en hoquetant ...

Qui vivra verra!



Bientôt les hirondelles reviendront: je les attends, autant que les coquelicots ;-)

mercredi 17 février 2021

deux trucs à dire

 Hier en clinique, j'ai dû faire de nouveaux examens

Normalement le médecin interniste devait me donner les résultats

Ce matin silence radio et je m'inquiète, plus pour elle que pour moi je dois dire: elle est tellement rapide d'habitude pour me communiquer les résultats de mes prises de sang, auxquelles je suis habituée depuis si longtemps, elle sait que je suis pressée d'avoir les résultats, et là! rien, elle ne réagit pas

Espérons qu'il n'y ait rien de grave, ni pour elle, ni pour moi: Une quasi amitié est née entre elle et moi, depuis ces dix ans qu'elle me suit!


Autre chose:

J'ai regardé ce matin le petit film belge: "Ceci n'est pas un complot": il m'a rendu perplexe, et plus que cela! Il y a tant de mensonges, tant de gens qui cherchent leur profit dans la crise qui nous secoue tous, on ne sait plus que penser...

Je l'ai regardé et j'en suis sortie secouée, retournée

Je n'ai pas l'intention de créer une polémique, si vous avez l'occasion de regarder ce petit film de 1h ,faites le... Je ne donne pas de liens, il y a des critiques mais aussi des commentaires très positifs

Faites votre choix...

lundi 8 février 2021

67ème devoir de Lakévio du Goût

 Comment diable Francisco Goya, qu’on connaissait plus austère s’y est il pris pour passer de cette vision : 




Je me demande, moi aussi comment il a fait et pourquoi, il s’est donné la peine de dévêtir cette dame.
Mais bon, comme dit le héros de « 2001, a space Odyssey » à la fin de la nouvelle « J’aurais bien une idée… »
À lundi, pour savoir comment, selon vous, il a pu s’y prendre…

Voilà! tu préfères comme ça?

oui comme tu vois, j'ai ôté mes vêtements, lentement, un par un..

comme tu l'aimais autrefois, quand on était rien que nous deux 

et que tu me regardais, de tous tes yeux! 

Je suis sûre que ton regard s'attarde à nouveau sur mes beaux seins ronds et pleins,

puis que tes yeux descendent et s'attardent sur mon triangle d'amour

Mets-y la main je t'en prie, éveille le , il ne demande que cela!

Entre avec tes doigts, fais moi frémir, trembler, gémir enfin..

Vois comme je m'abandonne à tes caresses

Vite, vite, l'instant de grâce sera bientôt terminé




mardi 2 février 2021

Beauté et/ou terreur

 Dans un mail que m'envoie une amie parlant de la situation sanitaire, il y a une citation de Rilke qui me parle fort:

"Laissez tout vous arriver
La beauté et la terreur
Continuez d'avancer
Rien n'est définitif"

Rien n'est définitif, écrit-il

Je pourrais citer mon œil définitivement et complètement aveugle
mon manque d'équilibre et tout le reste
C'est de l'ordre de la "terreur" et c'est définitif!
Donc a-t-il tort en écrivant cela? 

Voilà deux jours que je réfléchis  à cette phrase.

A moins que... ce qui est définitif n'est pas de l'ordre du définitif: la Vie est sans cesse une marche vers "plus loin"
Continuer d'avancer dans la beauté, et même la terreur, en ne s'accrochant ni à l'un ni à l'autre, sachant que tout peut nous arriver en effet!

Garder la petite flamme espérance:
Quand il nous arrive "la beauté", c'est relativement facile
Quand c'est la "terreur" qui nous tombe dessus, c'est autre chose...

Et puis... Ne pas être jaloux de ceux pour lesquels tout semble facile
qui sait ce qu'il se passe au profond de leur vie? au profond de leur coeur?



                                       Van Gogh: ciel de beauté?
                                           ciel de terreur? 

lundi 1 février 2021

66ème devoir de Qui vous savez

 

Mais qu’est-ce qui a bien pu surprendre cet homme, l’affoler au point qu’on le pense fou ?
Vous avez certainement une idée.
On en saura sans doute plus lundi…

  Mais non vous vous trompez, je ne suis pas affolé. Pas du tout! enfin... à peine!

A vrai dire, je suis simplement perplexe, et je me gratte la tête pour faire revenir les idées dans ma caboche
Regardez bien: quelqu'un qui met de la sorte ses mains dans ses cheveux, est perplexe, se demande quoi? et où? ou alors comment? Pourquoi?

Soit il ou elle a oublié quelque chose de capital et alors... Zut de zut elle ou il risque de se faire taper sur les doigts

Soit elle a complètement oublié où elle a fourré son dentifrice spécial dents blanches, alors mieux vaut ne pas sourire.

Soit il ou elle ne sait plus comment on met une photo dans son blog, alors on cherche, on cherche et on perd un temps précieux

Soit on est effaré de la bêtise qu'on vient de dire car on risque de perdre la face

Par exemple, ce matin j'avais oublié complètement ce que voulait dire "asyndète"! vous vous rendez compte de l'horreur de cet oubli? (de là mes mains effarées dans ma belle chevelure.)

Veni, vidi, vici a dit Jules dans un asyndète célèbre...

Faudrait que j'en invente un à ma façon. Par exemple: Je suis venu, j'ai vu et  suis parti!

Voilà!




lundi 25 janvier 2021

Le devoir du Gout (de Lakévio)

 




En voyant « Le pêcheur à la ligne » de Renoir, m’est venue une question. 
Mais que peuvent-ils bien penser, l’un et l’autre.
Ou l’un ou l’autre.
L’une ?
L’autre ?
Tentez donc de pénétrer leurs pensées d’ici lundi.
Je vais m’y efforcer aussi.
À lundi…



Le jeune homme habitait une campagne envahie par les bouses de vaches, les crottins de chevaux et  les montagnes de déchets qui attendaient dans un coin de la ferme l’appétit des cochons  mangeant comme des porcs…

Ludovic dans sa campagne d’odeurs âcres et fortes s’obstinait à imaginer ce que serait sa vie si les vaches cessaient ne fût-ce qu’un instant, de ruminer devant lui les rêves qu’il ne pourrait vivre que quand il serait un grand garçon. Grand comme son Papa qui s’en allait à la ville tous les samedi pour vendre les œufs de la ferme et parler vaches avec ses copains.

Tous les soirs depuis qu’il avait douze ans, Ludovic était au rendez vous de ses rêves, dans la grange de la petite ferme familiale…

Mais un jour, une vraie fille du bord de mer lui est apparue : c’était une sirène…ohhh qu'elle était belle! Avec des seins...! je vous dis pas! 

Mais non ! ce fut une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Même dans sa joie robe de coton fleuri elle était tout-à-fait quelconque. Jolie, sans doute,  mais quelconque.

Il s’en est accommodé. Que voulez-vous qu’il fasse d’autre ?

Au moins, elle ne bronchait pas quand il pêchait... elle ne dérangeait pas le poisson!


lundi 11 janvier 2021

le 63ème devoir de Lakévio du Goût

Depuis un certain temps, je fais toujours le même rêve: il y a une rue déserte, c'est un petit village aux maisons très colorées, et je me trouve là au milieu de nulle part, au milieu de personne.
D'un côté il y a le début de la forêt, une forêt profonde dans laquelle il ne ferait pas bon de se perdre. C'est une forêt de grands méchants!
Et de l'autre, comme je viens de vous le dire, il y a ces quelques petites maisons dans une rue complètement déserte.
 

Et je dois choisir: traverser pour entrer dans la forêt menaçante, ou rester du côté de ces maisons qui se ressemblent, que leur couleur vive n'habille d'aucune gaîté

Choisir c'est renoncer dit-on...

Mais je n'ai jamais le temps de choisir, le réveil m'arrache à ma vision et me laisse tremblante, comme si j'avais échappé à un terrible danger.

jeudi 7 janvier 2021

Il est temps de risquer le Vivant!


 

Encore un jour,

appliquée à toucher l’excès

je vertige de vivre.

 

Femme en qui la mémoire s’interroge

je recense les espaces de lumière

les commencements d’aurores

et je recouds consciemment

les déchirures extrêmes…

les cicatrices s’effilochent

et se diluent au fil du temps.

 

Encore un jour à moi

ce sera peut-être le dernier

ne t’attarde pas à l’inutile

et s’il faut que pour renaître

ta plume s’applique à l’inédit

laisse-la franchir les parapets

laisse-la quitter le fil funambule

plonger à gauche dans les champs de lavande

et rouler à droite dans les parfums du soleil.

 

Laisse-toi ma toute belle

te couler dans l’herbe vagabonde

laisse tes seins se gorger de caresses

laisse ton corps déserter le cruel

ne rentre pas dans les rangs des pantins :

la ronce ou l’insecte sournois

n’ont pas de prise sur les voyageurs

quand ils se lestent du  poids

de leurs bagages rouillés

 

Viens! Il est temps de risquer le Vivant !