un petit mot de rien du tout
un petit mot se cache dans ma poche
(ou peut-être dans mon sac)
(ou peut-être en dessous de mon lit
tout penaud de ne pas être trouvé
mais qu'est-ce qu'il fait là, dis-moi?
il devrait sortir au grand jour
s'échapper de son silence fatigué
Il est grand temps, les mots finissent pas fondre
au fond des poches
comme des bonbons collants beurk
attends, tu ne perds rien pour attendre
m'a chuchoté aujourd'hui l'arbre majestueux
que je suis allée consulter (gratuitement, il est grand prince):
demain il a dit avec un grand sourire d'automne
il fera beau, c'est plus que certain
la météo ne ment jamais
(enfin presque jamais)
et le petit mot se risquera au dehors
zut j'ai pensé:
pourvu qu'il ne se noie pas
dans l'étang mangé comme une miette de pain
par les canards voraces
on verra, on verra
jeudi 29 septembre 2011
dimanche 25 septembre 2011
Ma vie, bleu nuit
Les ressacs parfois violents
Hantent mes rêves
Et me laissent
Au matin
Brisée
D’infini.
Obstinée à démêler
Un par un
Ces éclats éparpillés
Je m’égare dans l’opaque
Bleu nuit
De ma vie
Une histoire d’océan
Miroite
Et s’alanguit
Au plus intense
De mes écumes
Blanches
J'invente, minute après minute
Un manteau de soleil
avec trois fois rien
une ou deux dentelles
Ourlées
De mes rêves
Égarés.
Vous l'aurez remarqué, je n'écris pas grand chose, du moins ici...
Les "chambardements" qui sont les miens, pourtant minimes par rapport à tant d'autres, qui vivent des choses plus intenses (oui, je sais, on ne compare pas...) me mènent sur des routes inattendues, que je découvre, qui m'effraient pour certaines, me (ré)confortent pour d'autres, m'obligent à aller là où je ne voulais pas spécialement voir clair(!)
A vrai dire, je ne sais pas trop où j'en suis
J'ai là un livre tout près (dont la couverture si belle est mon avatar peint par l'artiste que j'aime tant Françoise Collandre. Voilà une année que j'y travaille
J'attends encore un peu... me sens pour l'instant trop faible et peureuse pour l'annoncer fièrement avec simplicité sur mon blog..
Je vais le mieux possible avec les détresses parfois violentes, mais aussi les sourires de soleil qui font mon quotidien
Merci d'être là...
A bientôt
jeudi 15 septembre 2011
Il s'appelle Odéon
Photo Fred
A cette seconde précise, votre pensée s’agite. Vous cherchez ce que ce prénom vous évoque. Vous êtes désarçonné ou charmé ou désappointé ou surpris ou touché, mais quoi qu’il en soit, vous vivez, vous ressentez quelque chose. Votre esprit est marqué, immanquablement. Aujourd’hui comme à l’occasion des milliers de rencontres qu’Odéon fera dans sa vie, son prénom l’aidera à le faire exister.
L’originalité est une chose, mais elle ne suffit pas. Nous désirions aussi que son prénom porte une signification. Du sens. Et tant qu’à faire du positif.
Odéon, du grec Ωδείον (littéralement « construction destinée à des concours musicaux »), est dérivé du mot grec « chanter », qui a aussi donné « ode ») et qui désigne les divers édifices de la Grèce antique spécifiquement affectés aux exercices de chants, aux représentations musicales, aux concours de poésie et de musique. (Par la suite, de nombreux théâtres et cinémas ont reçu ce nom).
Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de lui imposer un destin (musical, pour le coup) mais de lui offrir un atout : par son prénom, la poésie, le raffinement et l’harmonie accompagnent ses jours.
Et puis parallèlement à ça, Odéon sonne résolument masculin, ce qui nous plaît beaucoup. Et puis – nous aurions pu commencer par ça - Odéon sonne joliment, délicieusement à notre oreille ! Vous devriez l’entendre de la bouche de Mandoline. Et puis il y a un lien thématique entre son prénom et celui de sa sœur. Et puis Dorian (son grand frère d’un autre père), Mandoline et Odéon ont le don d’avoir en commun les lettres d-o-n. Et puis on utilise parfois l’expression « Nickel odéon » lorsque l’on se trouve dans un état de contentement absolu, encore une connotation heureuse.
Le jour où Odéon nous demandera pourquoi nous lui avons donné ce prénom, il comprendra aussi que nous l’avons choisi avec beaucoup de soin. Enormément de soin. Ce qui, ce jour-là sera aussi une preuve de l’amour que nous lui portons...
Ce billet est signé Fred... le père de Odéon, je voulais qu'il explique lui-même le choix du prénom qu'il ont choisi!
MERCI à toi...
mercredi 14 septembre 2011
Une histoire "sacrée" (histoire d'une naissance)
! Attention billet long...! Courage pour la lecture....;-))
1- Il était une fois un jeune couple ordinaire. Moderne. Famille reconstituée.
Un homme, une femme tentant de vivre au jour le jour la vie stressée d'aujourd'hui. Pas toujours simple; La lutte pour la vie.... Le fils de la jeune femme vivant avec eux une semaine sur deux. C'est vite dit, mais pas si simple que ça dans le quotidien...
2) Il y a deux ans et demi leur naît une petite fille. Blonde aux yeux bleus. Étrange quand la mère est d'origine tahitienne, cheveux noirs profonds, et de merveilleux yeux de jais (son fils aîné a son type). Elle, la petite Mandoline, tranche dans sa différence douce et inattendue: blonde aux yeux quasi bleus, très petite fille...
Tout n'est pas toujours rose. Le couple se cherche. Le travail les sépare. Ils leur arrive de vivre des moments de crise. Pour qui donc la vie est-elle facile?
Mais le chemin se poursuit. Entre ces deux (et leurs enfants) quelque chose de solide semble se construire. La vie est forte et se colore de beaux moments d'amour.
Quelques fois pourtant surgit la tentation de poursuivre chacun son chemin séparément. Mais un cheminement entrepris les rapproche. Ils le veulent, ils y mettent le prix. C'est une décision. Ne pas casser rageusement quelque chose qui pose trop de problèmes. Qui a dit que la vie était facile?
3) Puis s'annonce, décision voulue et souhaitée, le deuxième enfant du couple (le troisième en fait pour elle, vous me suivez toujours?). Le couple, comme pour Mandoline, souhaite absolument vivre la naissance comme un événement normal, entre eux, chez eux, assisté par une sage femme compétente et chaleureuse, aux petits secrets précieux pour faciliter les choses...
Ils ont certes la chance de vivre une grossesse normale. (je sais tout le monde n'a pas cette chance...). Ils refusent de médicaliser ce qu'ils ne considèrent ni comme dangereux, ni comme une maladie à entourer d'instruments sophistiqués dans une salle de clinique super équipée qui, ils le "sentent", va les "distancier" de leur ressenti physique et émotionnel.
Ils veulent vivre la naissance ensemble, moment après moment, le père bien présent.
Je le répète, il s'agit d'eux, tout va bien pour eux, je ne généralise pas, et il est prévu en cas de moindre pépin de filer à la clinique toute proche.
Mais ils sont confiants, se préparent dans la joie et la tendresse à accueillir ce nouvel enfant...
4) Deux semaines avant, coup de tonnerre dans le ciel bleu: la dernière échographie révèle une courbe de croissance qui s'infléchit : l'enfant semble de très (trop) petit poids. Le placenta ne laisse plus assez passer la précieuse nourriture. Le médecin d'un seul coup distille la peur. Il conseille l'accouchement provoqué à la clinique, sans vraiment réaliser les conséquences émotionnelles pour le couple..
Coup de bambou. Le rêve s'écroule. L'enfant semble aller si bien, il donne des petits coups de pied vigoureux que le papa s'empresse d'encourager. L'enfant se prépare de manière si normale à glisser dans la vie qui l'attend, tête déjà en bas, comme un grand !
Difficile pendant quelques jours de refaire confiance, de SE refaire confiance, de quitter la peur toujours si prompte à s'inviter!
Ils acceptent donc l'hôpital avec lequel leur sage-femme travaille en toute confiance réciproque. C'est une clinique qui possède une chambre de maternité conçue pour ceux qui comme eux, veulent vivre un accouchement le plus naturel possible, en pleine conscience.
Le corps médical qui a vu que tout allait bien, les laisse ensemble, se fait discret. Seule leur sage femme les accompagne durant la préparation. Ils ont emporté la musique douce qui les a accompagnés durant la grossesse, que l'enfant doit surement "reconnaître", et qui plonge doucement la jeune femme dans un état d'auto-hypnose (on opère maintenant sans anesthésie dans cet état...)
Et puis coulent et recoulent les vagues de la vie (ils évitent le terme de contraction). D'abord lentement, puis de plus en plus fortes, le moment est proche. Les vagues, ils les vivent main dans la main, yeux dans les yeux dans des moments de communion intense. Elle n'est pas écartelée les pieds dans les étriers. Elle est couchée sur le côté, accompagne la vague sans lui résister, les yeux rivés sur les yeux de son compagnon. C'est l'amour qui guide petit à petit l'enfant vers son premier cri.
5) La tête apparaît, cheveux tout noirs, il s'en va vers la vie du dehors. Son compagnon met la main droite en berceau pour accueillir son enfant à l'air libre, l'autre tient encore celle de sa compagne. Doucement, comme on lui a dit de faire, pour éviter la déchirure du périnée. Une dernière vague, accompagnée d'un cri quasi animal (de victoire) et voilà l'enfant "coiffé" que son père recueille dans ses mains émerveillées et qu'il dépose sur le ventre de sa compagne. Yeux dans les yeux, encore et encore: ils s'en est dit des choses à cet instant. Moment très très fort!
Puis le père coupe le cordon... c'est son rôle, lancer son enfant dans la vie...
6) L'après midi déjà, ils rentraient chez eux. Le père est allé chercher Mandoline à l'école et elle a fait connaissance avec le bébé, qui vivait hier encore dans le ventre tendu de sa mère et qu'elle caressait depuis tant de semaines.
Ce couple c'est celui de mon fils et sa compagne. Hier soir nous les avons vus et ils nous ont fait le cadeau de nous raconter cette naissance si précieuse, véritable témoignage je trouve. Ils étaient fatigués, certes, mais lumineux, rayonnants, amoureux. Quelque chose de très fort s'est passé là pour eux. Qu'ils n'oublieront jamais, qui les aidera à passer les moments plus difficiles j'en suis sûre.
7) c'est un petit garçon. Il pèse 2 kg 900 (et non 2 kg 500), selon les prédictions des machines.
8) je vous parlerai demain de son prénom, original évidemment...
(Je répète qu'un accouchement de ce type, ne peut s'envisager que si tout se présente dans les meilleures conditions, pas question de prendre des risques. Ceci n'est qu'un témoignage personnel et ne vaut que comme tel...)
Signé Coumarine, fière et admirative de son fils et de sa compagne, qui se sont conduits comme des adultes responsables
et enfin, je suis heureuse d'avoir pu VOIR mon merveilleux petit fils...
écrit avec l'accord de mon fils (et de sa compagne), qui a relu mon texte ...
dimanche 11 septembre 2011
Souffle ou gouffre?
Dans mon repos obligatoire (il exagère celui-là!) se glissent des gouttes de larmes
Parfois
Souvent
Parfois souvent très souvent
que le mouchoir ordinaire n'assèche pas...
les gouttes de larmes sont loin profond en moi
Ce n'est pas un bon temps pour le clavier
Bon.
Je reprends mes lignes cent fois recommencées
Zut
Le doigt se pose comme malgré lui sur un mot pessimiste
Non! je veux choisir le souffle et non le gouffre... c'est si profond, si effrayant le gouffre, on se perd dans le gouffre, il y a personne dans le gouffre, le noir, la solitude, la confrontation avec les démons
Bijou, genou, caillou...
Ah oui! caillou, il est là tout près de mon écran
Je le caresse comme une amante avide
Il me faut apprendre les pas de la danse nouvelle
La fatigue est tellement vaste, pesante, énorme, géante, j'aurais jamais cru..
Et en attendant je ne fais rien de bon
Juste sourire à ceux qui n'en connaissent pas le prix singulier, unique
J'ai faim, je suis donc vivante
Ça me rassure, il y a des moments où j'en douterais
Parfois
Souvent
Parfois souvent très souvent
que le mouchoir ordinaire n'assèche pas...
les gouttes de larmes sont loin profond en moi
Ce n'est pas un bon temps pour le clavier
Bon.
Je reprends mes lignes cent fois recommencées
Zut
Le doigt se pose comme malgré lui sur un mot pessimiste
Non! je veux choisir le souffle et non le gouffre... c'est si profond, si effrayant le gouffre, on se perd dans le gouffre, il y a personne dans le gouffre, le noir, la solitude, la confrontation avec les démons
Bijou, genou, caillou...
Ah oui! caillou, il est là tout près de mon écran
Je le caresse comme une amante avide
Il me faut apprendre les pas de la danse nouvelle
La fatigue est tellement vaste, pesante, énorme, géante, j'aurais jamais cru..
Et en attendant je ne fais rien de bon
Juste sourire à ceux qui n'en connaissent pas le prix singulier, unique
J'ai faim, je suis donc vivante
Ça me rassure, il y a des moments où j'en douterais
jeudi 8 septembre 2011
Un beau moment...
"Cette rencontre a été très très belle. Forte, émouvante, VRAIE.
Vous avez formé un excellent trio. (Il s'agit de l'interviewer, la lectrice qui lisait quelques passages de mon livre et moi-même)...
Et je sens en toi une force de plus en plus profonde, une concentration sur l'essentiel."
Cet extrait d'un mail résume un peu ce qu'a été la rencontre hier..
merci JEA pour ce soleil chaleureux
Le matin, je me suis simplement sentie heureuse, de pouvoir répondre en simplicité aux questions que B. allait me poser (il a l'art des questions essentielles, chaleureux et sensible comme il est.
Je ne savais pas ce qu'il allait me demander, j'avais préféré me laisser faire, afin d'éviter de "préparer" dans ma tête des réponses idéales... (soi-disant!)
Je voulais parler simplement, être moi le plus possible, au plus près de ma vérité de femme et d'écrivain, parler des thèmes que j'aborde dans mes nouvelles (la femme, beaucoup...)
Oui, j'étais concentrée sur ce désir impérieux d'être authentique, avec simplicité!
Ne pas chercher à plaire absolument par des réponses sortant de l'ordinaire
Rester consciente à tout instant à ceci: qui suis-je, et qu'est-ce que je fais ici, et comment faire passer un message d'humanité.
Je n'ai pas eu peur une seconde, les mots ont coulé vers le public qui a été ému (ce sont eux qui me l'ont dit), parce que les thèmes que j'aborde dans mes nouvelles sont des thèmes qui ne peuvent pas ne pas émouvoir: ils abordent la part sombre de l'humain, mais aussi sa part d'espérance, toujours cachée (parfois très profondément) au fond de chaque personne...
Je suis heureuse parce que je crois avoir dépassé mon besoin (tout auteur a ce besoin) d'être approuvée, reconnue etc
Puis séance de dédicaces... je la redoutais un peu, car en fin de matinée, mes forces physiques faiblissent un peu....
Les gens souvent émus sont venus et tous, sans exception, m'ont parlé d'eux, de leurs doutes en tant qu'artistes (musiciens, auteurs). J'ai écouté ce qu'ils faisaient, leurs doutes, leurs recherches: comme ils sont beaux ceux que l'on écoute dans les yeux...
Les écouter m'a permis l'air de rien de faire pour chacun une dédicace vraiment personnelle, qui les a touchés
Il y avait du monde, des participants à mes ateliers se sont spécialement déplacés pour me rencontrer... et moi, j'ai aimé savoir qu'ils avaient fait cet effort (se déplacer de province par ex..)
Oui tous les trois, nous avons formé un trio respectueux l'un de l'autre, aucun ne prenant la place qui ne lui revenait pas
La lectrice (merci G.... ) m'a émue plusieurs fois. Elle lisait avec coeur des extraits de mon livre, qui me parlent particulièrement
C'est un vrai cadeau d'entendre lire ces mots mis bout à bout pendant deux ans dans le secret de mon bureau...
Merci à vous tous qui m'avez entourée d'une chaine énorme de solidarité... vous étiez là aussi, j'ai souvent pensé à vous tous...
MERCI
dimanche 4 septembre 2011
Me rassembler...
Difficile d'écrire depuis une semaine maintenant.
Tellement blottie tout au fond de moi-même pour y contacter toutes mes ressources encore faibles, il faut le dire...
Tellement attentive aussi à être avec ceux qui m'entourent qui sont là, présents... mais parfois fatigants, par les questions que les gens posent sur ce qu'il m'est arrivé
Je me rassemble.. cela prend de l'énergie
J'aurais à la fois tant à dire, tellement tant de choses à partager qui ont été chamboulées en moi, dont j'ai envie de trouver le sens profond, celui qui m'aidera à vivre, à progresser, à grandir...(ce n'est jamais terminé finalement!) et à la fois ces choses sont de l'ordre si intime qu'elles n'ont pas place sur ce blog
Alors difficile de toucher ici l'essentiel pour partager davantage...
Cela viendra sans doute, au fil des jours...je me laisse tranquillement être qui je suis, à la fois forte et fragile comme le coquelicot, mon porte bonheur...
J'aurais un nouveau livre à vous annoncer... mais je n'ai pas encore le courage d'en assumer les retombées... chaque chose en son temps. De toutes façons vous êtes plongés dans la rentrée littéraire et vous passerez bien de moi encore un moment
Au quotidien, j'apprends à voir (à deviner beaucoup) avec un seul oeil... et hop à côté les boucles d'oreilles qui ne veulent pas se piquer dans le petit trou fait pour elles, et hop l'eau qui coule à côté qd je remplis un verre...
J'évalue encore mal les distances, et surtout surtout, je suis (trop) peureuse, j'espère que c'est momentané: je regarde à deux fois avant de traverser, je vérifie deux fois si le gaz est bien fermé, des détails comme ça, mais qui me stressent et me prennent de l'énergie, me découragent parfois
Mais je vais fondamentalement bien... c'est là le principal: je me repose énormément, me tient loin du Net en ce moment, en tout cas des sources de stress. Je me cajole
Je me réjouis de l'interview de mercredi matin à la Sabam que j'ai annoncé...
Merci d'être là, je ne répondrai plus systématiquement à tous les commentaires que vous avez la gentillesse de me mettre...du moins en ce moment!