mercredi 30 mars 2011

Petite variation sur l'éphémère...

Pourquoi faut-il toujours que les choses se fanent, flétrissent et finissent par mourir? Les jonquilles que j'ai attendues avec une telle avidité, perdent déjà de leur jaune insolent, certaines s'inclinent résignées vers le sol, comme vaincues par leur poids de fleur éphémère. Il faudra attendre un an, c'est long un an, c'est trop long. Et puis je serai vieille... et puis je serai morte peut-être...

Moi je veux tout, tout de suite et que ce soit entier, ou alors je refuse... disait Antigone à Créon...


Mais que les choses se flétrissent, disons que c'est la vie. Bon je peux faire acte d'acceptation lucide et volontaire : au revoir belles jonquilles, à l'année prochaine... je parlerai de vous au soleil de l'été, quand d'autres fleurs multicolores surgiront du sol toujours aussi prolixe, pour faner de la même façon, place alors aux marrons de l'automne, que les enfants ramasseront dans les parcs en courant. 

Oui,  je peux accepter (difficilement) que les choses se fanent, s'usent, se détériorent...
Mais pourquoi les êtres (et ce qui me lie à eux) finissent-ils par s'éloigner de moi, par s'étioler, par s'écrouler, disparaître dans l'oubli ou dans la mort?
Pourquoi ces pertes continuelles et sans merci, malgré les tentatives pitoyables pour retenir, garder...

Il n' y a que le souvenir après tout
Mais quand le souvenir lui-même se dissout?
Alors, c'est simple, on n'existe plus...
Dans cent ans nous serons tous des poussières, juste des noms sur un arbre, l'arbre centenaire qui se souviendra...
Et dire que nous sommes si doués pour nous prendre au sérieux

D'ailleurs écrire sur un blog ou dans un livre, des petites élucubrations quotidiennes et personnelles, ça sert à quoi, sinon à brosser son ego de préférence dans le sens du poil? 
oh qu'il est beau cet ego là... chantent-ils tous en coeur...

Que vous êtes joli, que vous me semblez beau, sans mentir si votre ramage etc....

Tu parles... sans mentir...! la cour ment toujours ou alors elle se tait

dimanche 27 mars 2011

Une histoire familiale (2)

La suite de cette histoire que j'ai commncée 


Avant moi, il y eut des hommes
Voyons un peu:

Un père bon comme le pain, mais aussi hélas, le grand absent de mon enfance, retranché derrière son journal largement déployé, le grand silencieux de ma vie, un père dont j'ai été si peu proche. Sauf dans les dernières années de sa vie quand je l'ai interrogé sur le passé: lui si taiseux du temps de mon enfance, s'est mis à me raconter un peu les choses, un peu de ses choses...et forcément un peu de mes choses...
Un grand-père maternel dont  je redoutais les grandes irritations, que je voyais rarement et qui alors, ne m'accordait aucune attention. C'était mon parrain, mais je ne me souviens d'aucun cadeau, d'aucune parole gentille.. (je l'évoque rapidement dans mon livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers"*
Un grand-père paternel que je voyais fort peu aussi, intelligent, cultivé, bon comme le pain lui aussi, décédé quand j'étais fort jeune, et dont j'ai peu de souvenirs. Il n'a pas occupé qu'une place lointaine dans ma vie d'enfant.

Avant moi donc ces trois hommes, absents en grande partie

Puis il y a moi, fille entourée de deux frères. Absents? Pas absents? Chhuuutttt...
Je fais comment pour apprendre ma féminité, pour naître à qui je suis?

Après moi il y a:
Un mari toujours le même depuis longtemps, avec ses qualités énormes et ses défauts tout aussi  énormes. Comme bien des hommes finalement. Il m'a appris pas mal de choses intéressantes, à conduire par exemple ;-))
Quatre filles et un fils...  il m'a fallu  inventer comment être une mère aimante pour ce fils adorable mais turbulent (très!). J'y ai réussi tant bien que mal, plutôt bien que mal, finalement. Je suis une mère aimante et me découvre une mère aimée.
Trois petites filles (plus une quatrième qui naitra bientôt), deux petits fils...
(sans compter les gendres mais on va pas parler d'eux ici)
Cela fait, si je compte bien... quatre hommes qui m'entourent
J'ai essayé sans aucun doute tenter de combler le vide du masculin d'avant

Avec quelques filles et petites filles autour de moi . il me semble que tout ça s'est équilibré joyeusement.
Cela n'a pas été simple, il m'a fallu découvrir comment c'était, toute seule, en tâtonnant, en faisant des erreurs.

* L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" Ed.Traces de Vie, 2008

NB. Mon fils m'a demandé comme cadeau pour son prochain anniversaire de lui écrire l'histoire de sa naissance. La sienne, rien qu'à lui... Je lui ai promis de le faire... et sans doute que s'il est d'accord, je la publierai ici...
On a tous besoin de se savoir important pour sa mère, pour son père... c'est ce qui m'a manqué je crois. J'essaie (avec des lacunes bien sûr) de faire et d'être ce qu'il faut pour que chacun de mes cinq enfants se sente unique pour moi. Et je crois vraiment que c'est la même chose pour leur père, mon mari

jeudi 24 mars 2011

Acquis ou inné?

Tiens, je me posais une question ce matin:

Est-ce que la capacité d'aimer, d'écouter, la générosité, la droiture, la bonté d'une personne... est-ce que tout cela a à voir avec une disposition naturelle,  innée, héritée en même temps que, par exemple, des yeux bleus ou de grands pieds ?
Est-ce que ces belles qualités ont à voir plutôt avec l'éducation reçue, qui aurait définitivement imprimé sa trace dans la personne humaine de telle sorte qu'elle ne puisse faire autrement, sous peine de se sentir mal dans sa peau, que d'être généreuse, droite et fondamentalement bonne?
Ou encore sont-ce des qualités construites patiemment au fil d'un cheminement intérieur et personnel, sans doute  long et courageux,  parce qu'il implique une remise en cause perpétuelle?

Ce cheminement intérieur peut-il se faire de façon personnelle, par des lectures, des formations diverses, des réflexions, une incessante remise en cause, ou faut-il obligatoirement l'accompagnement d'un "spécialiste"?

Vos avis sont les bienvenus...

mardi 22 mars 2011

Retour

Et donc voilà...
une beau WE, dense, pour moi comme pour les participants
L'écriture et le partage des mots dans un groupe même nombreux est quelque chose de fabuleux!
parfois on croit qu'il faut garder pour soi ses ressentis les plus profonds
Je ne crois pas
Dans un lieu protégé, avec des consignes précises, entouré par deux animateurs capables d'écouter et de recadrer, cela devient une entreprise humaine fantastique
C'est vraiment riche, c'est vitalisant
tant pour les participants que pour l'animateur...
J'étais fatiguée bien sûr, je le suis encore
mais j'ai grandi en humanité en entendant ces mots écrits dans une grande simplicité et le don de soi


Photo Coumarine

vendredi 18 mars 2011

Je pars trois jours

Quatre jours de pause
Je pars co-animer une session dans les Ardennes
Je ne m'imaginais pas au départ qu'elle attirerait autant de monde: trente personnes
Je reconnais que ça m'effraie un peu pour la part d'investissement que cela va me demander au niveau de l'écoute.... mais je suis confiante

Je vous confie le sujet qui précède... il y a moyen d'échanger calmement et dans le respect nos opinions qui peuvent diverger. C'est là la richesse des partages, et elle nous permet d'avancer. Et c'est ce qui s'est passé ici jusqu'à présent, je vous en remercie!
Mais
J'ai reçu deux mails à la limite de la courtoisie  ;-(
Je sais bien qu'on ne peut être approuvée par tout le monde... ce n'est pas cela qui m'atteint! Au contraire, les échanges sont primordiaux
mais on peut respecter les personnes  sans les insulter pour autant, sans le ou la traiter de demeurée

Bon WE à chacun et chacune d'entre vous

jeudi 17 mars 2011

Tsunami et dérives

Quand on écoute les nouvelles du Japon...ce qui ressort de plus important c'est le feuilleton des centrales en train d'exploser l'une après l'autre
Certes, nous sommes (le Japon, le monde) devant un immense problème, un problème dramatique...
Mais le tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté toute une région, sont passée en seconde zone...
Ce qui inquiète les gens c'est: comment on va faire si chez nous il y a un tremblement majeur?
Le nuage radioactif risque-t-il d'arriver jusque chez nous? Faut-il acheter des pilules d'iode?  (on ne sait jamais!). Faut-il abolir les centrales nucléaires
Et pourquoi, dites moi les billets pour quitter Tokyo sont-ils devenus incroyablement chers? N'y a -t-il que les nantis qui peuvent rejoindre leur famille?

Pendant ce temps il y a un nombre incalculable de gens qui non seulement pleurent leurs morts, mais ont tout tout tout tout perdu... Pas d'eau, pas d'électricité, pas de chauffage (il neige aux environs de Tokyo) les magasins sont vides...
Les gens survivent avec dignité
Cela s'est passé il y a une semaine... je constate que la solidarité s'est déjà fondue dans la grande peur du cataclysme majeur qui pourrait atteindre nos pays occidentaux

J'ai honte...quand j'entends tous les "spécialistes" à la radio, à la télé, sur les journaux du net, discourir des prétendus dangers que nous courrons, alors qu'il y a peut-être d'autres urgences, des urgences de simple humanité

Depuis trois jours mon ami qui vit à Tokyo ne donne plus aucun message sur son profil FB. Ses derniers messages parlaient de coupures d'électricité, de fortes répliques du tremblement. Il évoquait aussi la dignité des japonais
Tiens je me demande comment les journaux à sensation vont sortir leurs revues... avec un vrai respect de ce qui se passe là-bas? Ou avec des photos qui vont faire pleurer dans nos maisons confortables???

Pascale a vécu au Japon avec sa famille pendant quelques années. J'ai lu son billet ce matin: elle est effondrée. Effondrée bien sûr par ce qui se passe là-bas, dans ce pays où elle a laissé une partie de son coeur, mais aussi et surtout par les dérives des info
Allez la lire...

mardi 15 mars 2011

Une histoire familiale

Avant moi, il y eut des femmes
Voyons un peu:

Une mère dont je n'ai pas été proche (disons-le comme ça... ça simplifie les choses ;-)) même si j'ai respecté mon devoir de bonne fille, particulièrement lors des dix dernières années de sa vie... Ah ça! pour une bonne fille, j'ai été une bonne fille, ramenant chez moi pour le laver son linge plus que souillé, trop honteuse pour le confier à la blanchisserie (mais pourquoi cette gêne? j'en ris maintenant...)
Une grand-mère maternelle morte bien avant ma naissance, belle dame hiératique, figée à tout jamais sur une photo sépia, belle dame qui a nourri mon imaginaire dès le moment où pour la première fois je suis "tombée" sur sa photo et que j'ai appris son étrange et douloureuse histoire... (je raconte tout cela dans mon livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers"*,  histoire qui aborde sous forme romancée bien des  aspects  de psycho-généalogie...
Une grand-mère paternelle fort sévère qui ne m'a jamais porté une grande attention, pour ne pas dire pas d'attention du tout. J'ai beau me creuser les méninges, je n'ai avec elle aucun souvenir tendre (du genre elle me raconte une histoire et moi, je suis là, bien serrée contre elle, dans sa chaleur affectueuse)

Avant moi donc ces trois femmes, absentes, sévères ou dépressives

Puis il y a moi, fille entourée de garçons. Je fais comment pour apprendre ma féminité, pour naître à qui je suis?

Après moi il y a:
mes quatre filles... un fils... tiens c'est curieux, voilà que je comble un manque: plein de filles à aimer, avec lesquelles inventer comment être une mère aimante. J'y réussis tant bien que mal, plutôt bien que mal, finalement. Je suis une mère aimante et me découvre une mère aimée.
trois petites filles (plus une quatrième qui naitra bientôt), deux petits fils... 
Cela fait, si je compte bien... huit filles et petites filles qui m'entourent
J'ai dû sans aucun doute combler inconsciemment un vide, le vide du féminin d'avant

Avec quelques hommes autour de moi (mari, fils, beaux-fils, petits fils) ... il me semble que tout ça s'est équilibré joyeusement.
Depuis mon mariage, je me suis petit à petit donné la permission d'être femme, mère, puis grand-mère (une qui raconte des histoires à ses petits enfants, serrés dans sa chaleur affectueuse.... encore mamie, encore...!)
Cela n'a pas été simple, il m'a fallu découvrir comment c'était, toute seule, en tâtonnant, en faisant des erreurs.

* L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" Ed.Traces de Vie, 2008

Picasso, mère et enfant

dimanche 13 mars 2011

Dans la rivière verte

Quelqu'un au milieu de la rivière verte
Quelqu’un qui patauge.
Qui cherche le chemin, à droite, peut-être à gauche.
Qui trébuche. Qui tombe…
Elle est tombée, de l’autre côté du vert. Immergée, envahie.
Rongée par la vase.
Son ventre gronde
Au secours. Pas de respiration. C’est la fin.

C’est juste quelqu’un au milieu de la rivière verte
Qui a perdu les couleurs de sa vie
Qui cherche et patauge obstinément
Qui cherche son arc-en-ciel
Nue dans la vase, ça fait quoi ?
Jeune et vieille à la fois, dans l’eau qui rumine, ça fait quoi ?
Cela fait quelqu’un au milieu d’une rivière verte. Pas rouge.
Il n’y a pas de sang dans cette histoire
Juste de la vase
C’est peut-être pire
Ankylosée, paralysée, les jambes figées, raidies déjà

Elle n’a plus de voix pour crier des notes de soleil, do ré mi fa sol
Aplatie dans l’eau verte elle hoquète
Juste la présence en elle, forte, insaisissable pour tout dire
Qui frappe et cogne ses espoirs par delà

Une femme qui se questionne ne reste pas immobile
Elle se débat, elle crie
Elle travaille à sa naissance

vendredi 11 mars 2011

Quand Facebook s'en mêle...

Je vous ai parlé de Jean-Philippe Touzeau, que j'ai accompagné dans son écriture pendant quelques mois.
Ce Français plein de talent habite à Tokio
J'ai eu peur ce matin en entendant les nouvelles, me demandant si, pour lui au moins tout allait bien
Comment le savoir?

Je pouvais lui envoyer un mail...mais avant qu'il ne réponde... il n'aura pas que ça à faire
Alors je me suis connectée à son Faceb*ook
Et là... des nouvelles rassurantes...il a eu à coeur de rassurer rapidement son petit monde aux quatre coins du globe
Il y a eu le tremblement de terre, plus deux répliques...
Mais lui et sa compagne sont sains et saufs
Il apparaît très calme et nous dit que la vie est précieuse, plus que jamais... quelle leçon de vie, une fois de plus!

Je voulais dire que ce réseau social si décrié, si mal utilisé parfois, qui mange du temps et de l'énergie, peut s'avérer dans de semblables occasions terriblement précieux pour rassurer

Comme dans tout, il y a du bon et du moins bon
A nous d'en faire un vecteur de vraie communication

mardi 8 mars 2011

Un temps de femmes

J'ai envie de te dire... à toi et à toutes les femmes qui passent ici et qui s'attardent un moment à lire deux ou trois petites paroles :
Je t'en prie, assieds-toi, je te servirai un thé, où une boisson fraîche, je t'installerai à la chaleur du feu de bois, il fera chaud ici.

Je t'en prie, assieds-toi, tu es ici chez toi.
Quand tu te seras posée un moment, quand nous aurons respiré ensemble au rythme de la même symphonie, quand nous aurons été attentives aux battements de la vie dans nos poitrines... Alors nous parlerons ensemble  de choses de femmes.
J'ai besoin de temps en temps d'un vrai temps de femmes...
Pas un temps où l'on parle de mode et de vêtements, pas un temps où l'on s'échange les meilleures recettes de cuisine, pas même un temps où l'on parle de nos hommes et de nos enfants toujours si omniprésents dans nos vies.

Non ! Un vrai temps de femmes. Un temps où l'on touche le cœur du cœur, le cœur de la vie, par les paroles échangées en vérité, sans peurs, sans excuses, sans faux fuyants, sans fuite, sans mesquineries, sans jalousie.
Un temps de paroles qui comptent vraiment, de ces paroles essentielles. De ces paroles qui nous rendent à notre fierté d'être des femmes.
Nous parlerons et nos paroles partiront dans le vent, rejoindre toutes les paroles si fondamentales des femmes des tous les pays, de tous les temps.. Les femmes sont des guerrières de l'amour tu le sais bien...
Et nous saurons dans le plus profond de notre être que nous faisons partie de cet immense cortège des femmes de toujours et de partout. Des femmes qui transmettent la vie, la portent dans tous les coins de la sphère humaine... comme une flamme haute, se transmettant à la sueur de nos quêtes fondamentales...
Et quand nous aurons parlé, alors nous nous tairons ensemble, et ce silence sera plus dense encore que toutes les paroles qui auront circulé entre nous. Nous nous tairons ensemble, nous respirerons la même brassée de profonde quiétude, tissée d'amitié...
Puis, nous pourrons repartir vers nos hommes, nos enfants, nos maisons, nos travaux et nos jours, pacifiées et fortifiées...
Matisse


Je parlais d'elle sur cette note du 22 février
Elle, une femme pleinement femme, elle, mon amie
Je viens d'apprendre son décès
Elle est morte comme elle le souhaitait, doucement, en paix profonde
C'est un choc, pourtant je m'y attendais
Quel mystère, la mort... quel mystère...

dimanche 6 mars 2011

Trois info

- D'abord j'ai reçu une belle note de lecture sur Les dessous de tables,  sur le blog de Bénédicte, une note très détaillée. Pour ceux qui ne sont pas encore passés à l'acte (acheter mon recueil de nouvelles bien sûr), il n'est pas trop tard mais il est temps. De plus, en me faisant plaisir, vous vous ferez plaisir et pas qu'un peu...;-)))

- mon amie Evelyne Wilwerth, écrivain belge de talent (voir la note de lecture que j'ai faite de son dernier roman Papillon mortel, sera présente au salon du livre à Paris
Elle y sera le samedi 19 mars de 14 à 15h et le dimanche 20 mars de 15h à 16h. Si vous allez au Salon du livre, allez lui dire un petit bonjour de ma part (stand Luce Wilquin E 57) elle vous recevra avec son beau sourire...

- ensuite je vous fais part d'un marathon d'écriture, organisé par mon ami Alainx, qui aura lieu du 21 au 27 mars. Vous aurez tous les renseignements sur son blog. Le marathon est une expérience très riche d'écriture soutenue. Il faut s'engager pour au moins 3 heures d'affilée à écrire sur le forum dans son espace personnel ouvert pour l'occasion par l'admin (Alainx)  avec obligation de publier un billet toutes les heures...
Trois heures et trois billets minimum, pas de limite supérieure, sinon celle dictée par la fatigue
C'est une expérience forte, qui nous emmène sur des chemins d'écriture inédits...  A tenter si le coeur vous en dit...

vendredi 4 mars 2011

Confession

Je n'ai jamais dit que dans ma maison, les objets les plus divers se disputent nerveusement la place, l'H ne pouvant rien jeter, ça fait un peu partout des accumulations pas possibles.

Je n'ai jamais dit que ça commençait à m'énerver grave, d'autant plus qu'il ne supporte pas que je range un minimum (par exemple la pile des revues qu'il collectionne systématiquement pour quand il aura le temps de les lire (càd jamais je le crains fort!..)

Je n'ai jamais dit que j'adore macérer dans un bain moussant le dimanche matin, tout en rêvant ou en lisant au moins cinquante pages de mon livre en cours de lecture.

Je n'ai jamais dit que j'ai perdu mes deux meilleures amies (une maladie, une trahison), que j'en ai souffert et que désormais je suis très prudente dans mes amitiés.

Je n'ai jamais dit que je me sens plutôt bien dans l'âge que j'ai, même si je n'aime pas l'idée de vieillir

Je n'ai jamais dit que j'ai été une jeune femme plutôt jolie, mais que je ne le croyais pas et que je n'en ai pas profité ;-))

Je n'ai jamais dit que je vis pas mal de peurs, que je suis très sensible, que j'ai  vite les larmes aux yeux quand je suis remuée par une lecture, un film, une musique, un échange qui me laboure le ventre

Je n'ai jamais dit que je suis inscrite sur Faceb**k mais que j'y vais très rarement, juste pour annoncer l'une ou l'autre information concernant livres et ateliers.

Je n'ai jamais dit que j'aime énormément mon pseudo Coumarine au point de quasi m'identifier à lui. Je préfère d'ailleurs qu'on m'appelle Coumarine plutôt que Nicole. Mais bon les gens du réel, ne le font pas, of course!

Je n'ai jamais dit que je peux vivre des moments très intenses quand je suis dans mon petit bureau, c'est mon cocon, mon oasis, j'en aime la solitude rassurante.

Je n'ai jamais dit que j'ai cinq enfants (si je l'ai dit, mais les nouveaux venus ici ne le savent sans doute pas) que la dernière est adoptée (j'ai écrit plusieurs billets pour raconter cette histoire un peu (très) spéciale dans mon ancien blog)

Je n'ai jamais dit que je n'aime que le chocolat noir de noir et que j'en mange un bon morceau avec mon café de l'après déjeuner, mmmmmmmmmmm

Je n'ai jamais dit que je préfère de loin le cinéma à la télé que je regarde peu (juste les nouvelles) mais que j'y vais rarement finalement (faut que j'aille voir Incendies et Le discours du roi, et Black Swan...)

Je n'ai jamais dit que j'avais été enseignante au début de ma vie pro, puis que j'ai arrêté pour élever mes enfants (en fait je n'en pouvais plus de mener tout de front, je suis tombée malade...) mais que depuis quinze ans, j'ai recommencé une vie (très) active dans l'écriture personnelle et dans  l'animation d'ateliers d'écriture divers et que j'aime ça!

Je n'ai jamais dit que... mais il y a beaucoup de choses encore que je n'ai jamais dites ici et que je ne dirai jamais... ;-))
Elles se trouvent consignées au jour le jour dans mon cahier intime, mais il est planqué au fond d'un tiroir! Voilà!

Je vous passe la main, si vous le désirez... quelles sont les choses que vous n'avez jamais dites?

mercredi 2 mars 2011

Avec son chapeau de con...

Ah ! Il est là…enfin je crois bien que c’est lui… il n’a plus ses cheveux longs, cela le change fameusementt…
J’hésite…est-ce lui ? Non c’est pas lui, je le reconnais pas.

Si si c’est lui, sa démarche, son allure…c’est bien lui, j’en suis sûr…enfin presque. Je n’ose pas y croire.
Il y a si longtemps…c’était encore un gamin quand il est parti.
Zut, j’aurais pas dû mettre mon chapeau, autrefois  il me reprochait mon allure bourge, mes idées bourges. Mon manteau, mon chapeau, ma serviette noire, tous des trucs de con pour un monde de cons, il disait…
Et comme il supportait plus les trucs de con, il est parti.

Qu’est-ce qui se passe entre un père et son fils quand ils se donnent RV après dix ans de silence sur le quai d’une gare ?
J’attends qu’il vienne vers moi…après tout c’est lui qui est parti !
Mais il attend aussi on dirait…
Une éternité entre nous…

Il est temps d’enlever mon chapeau de con. Et d’aller vers lui…
Et puis on improvisera…

photo NarB